On peut comprendre que ce premier film des frères Renier n’ait pas franchement séduit en dépit de la prestation magistrale de ses deux actrices. Il est posé sur une base plutôt malsaine. Ce manque de « sanité » vient du fait que la psychologie des personnages est trop orientée. Le personnage à qui il est réservé un sort tragique semble quelque part « mériter » son destin. Professionnellement, elle n’est pas à la hauteur, conjugalement, elle ne semble pas être exempte de reproches, et comme mère, elle apparaît plutôt comme une irresponsable. Il aurait été plus « sain » de lui laisser ses chances, en la montrant de manière plus nuancée. Nous n’apprenons absolument rien des causes de ses fêlures. L’autre personnage, au contraire paraît toujours supérieure en tout, exempte de tout reproche, et ce, même dans l’acte ultime. Ce parti pris est beaucoup trop flagrant. Il dirige le spectateur en une marche forcée vers la conclusion que la solution finale est acceptable voire même salutaire. Et c’est cela qui n’est pas sain.
La tension est vraiment le point fort de ce film, et c'est peut être la seule chose régulière qui existe dans Carnivores - car le début du film est vraiment lent, on voudrait voir un coup d'accélérateur tant il y a beaucoup à voir par la suite. Du moins, c'est que j'ai pensé au début du film. La scène de la soirée en boîte de nuit va enfin lancer le scénario du film et il a fallu attendre genre 30 minutes pour comprendre un peu l'issue qui a l'air autant perverse que glauque et dont spoiler: le retour de Samia ne va rien arranger à ce cercle vicieux . Mais, en soit le film manque clairement de relief malgré les rôles simplistes des deux actrices; il ne se passe pas grand chose en soit, et ce n'est pas la fin prévisible tant la tension était là qui allait améliorer les choses. C'est dommage, sur la forme, le film aurait pu être une belle surprise mais sur le fond c'est pas tout à fait ça.
Attention Carnivores n'est pas un film ressemblant à Grave comme le prédisait la bande annonce et son titre ! C'est donc Jérémie Renier qui se lance à la réalisation accompagné de son frère, Yannick. Deux sœurs dont une devenue, une célèbre actrice (Zita Hanrot) et l'autre complètement effacée et souvent mis à l'écart (Leila Bekhti). Mais spoiler: l'une d'entre elle va rapidement perdre le contrôle, entre jalousie et concurrence... Après un démarrage prometteur, Carnivores va ensuite s'attacher dans un véritable ennui où rien n'est bon à prendre ! En effet des longueurs se font sentir, ce qui est regrettable pour une durée de 1h26 et les frères Renier étirent des plans inutilement... Reste un spoiler: dénouement pour le moins surprenant mais qui s'avère vite expédié... Le public spoiler: n’éprouve aucune tension, ni de frisson face à cette histoire assez sombre. On est plus dans spoiler: du drame familial que dans un pur thriller psychologique ! Il y a deux points positifs auquel Carnivores séduit : les actrices et la musique. Leila Bekhti est attachante et rend son personnage crédible, la découvrir dans un registre différent peut être une opportunité pour elle. Tout comme sa partenaire de jeu - Zita Hanrot, dans lequel on l'avait découvert dans l'excellente comédie Radiostars - passe bien devant la caméra et spoiler: peut aller dans la folie à tout moment... La bande originale du film est composée par Avia, il s'agit d'une belle découverte en soi en y ajoutant des sons digne d'un Cliff Martinez. Même proche d'un The Neon Demon de NWR où son oeuvre dépeignait de violence et de sexe dans le but de choquer son auditoire et Carnivores, spoiler: ne possède aucune allure dans ses termes... Bref, Carnivores est une proposition de cinéma française des frères Renier plutôt mitigée, n'allant jamais au bout de ses idées. Leur second film sera t-il pardonnable ?
un film qui génère un malaise tant la situation empire au fil du temps, sans retour arrière possible. PLV : excellent jeu des deux actrices principales
Sam est une actrice à succès, qui mène de front sa carrière et sa vie de famille, avec mari et enfant. Mona, sa soeur, n'a pas eu cette chance. Elle espère qu'un jour elle aussi brillera devant une caméra, et sortira de l'ombre de sa célèbre cadette. Elle se retrouve, malgré elle, à servir de répétitrice à Sam, qui disparait corps et âme à la fin d'un tournage difficile... C'est le premier film des frères Rénier, Jérémie (le blond) et Yannick (le brun). Ils n'ont pas à rougir de cette première oeuvre, même si elle n'a rien de vraiment original. Tout est posé, travaillé, maitrisé. Trop, peut-être? On ne sort pas des sentiers battus. Les rapports entre ces deux soeurs, entre rancoeur et jalousie contenues, sont superbement mis en lumière. C'est le centre du récit. L'approche du cinéma par le tournage du film dans le film est aussi intéressante. Celà montre ce que peux vivre certains acteurs et actrices, malmené(e)s par le réalisateur. malheureusement, la dernière partie, virant au thriller, est bien trop évidente, et limite téléphonée. Ceci dit, le travail des deux actrices Leïla Bekhti et Zita Hanrot, qui a le vent en poupe dernièrement, est à couper le souffle. elles sont au cordeau, et font des étincelles! De plus, cerise sur le gâteau, le casting comprend également Hiam Abbas et Bastien Bouillon. Que demande le peuple?
C'est peut-être après avoir tourné avec François Ozon dans le tordu "L'amant double" que Jérémie Renier a eu envie de faire lui aussi un thriller psychologique mystérieux. Les deux films n'ont cependant rien à voir avec celui-ci qui se rapprocherait plus d'un "Always Shine" par exemple puisqu'il reprend les mêmes thèmes de la jalousie et de la concurrence dans le cinéma. Ce qui est intéressant, c'est qu'il réalise ce film avec son frère Yannick donc il y a peut-être une part de vérité dans le thème abordé, car cela ne doit pas être facile d'être dans l'ombre de quelqu'un de sa famille quand on fait exactement le même métier. C'est exactement ce qui se passe dans ce film avec Samia qui est une actrice célèbre qui a tout pour être heureuse dans la vie et Mona, la discrète comédienne qui n'a pas de vie de famille ni de carrière. C'est lorsque Samia craque, épuisée par ce métier exigeant que Mona voit une opportunité d'enfin faire son trou. Le film oscille entre le drame familial et psychologique, et le thriller plus sombre et oppressant. Les réalisateurs tentent de créer une ambiance anxiogène, mais ils n'y parviennent qu'en partie, car l'histoire est quand même très prévisible même si elle reste captivante jusqu'au bout. Si elle est saisissante, c'est grâce à l'excellente interprétation de Leïla Bekhti et Zita Hanrot. Les deux actrices font tout le travail et portent le film sur leurs épaules. Et ce n'était pas évident, car les personnages des deux sœurs sont stéréotypés et manquent de profondeur. La force qu'elles donnent aux personnages est remarquable. Elles comblent seules les lacunes et facilités du scénario. Johan Heldenbergh, dans le rôle du réalisateur, est également très bon. Bien que très classique, ce "Carnivores" est finalement un thriller sympathique, captivant et divertissant qui vaut surtout pour ses deux actrices.
Première réalisation des frères Renier, acteurs, et produits par les frères Dardenne, "Carnivores" donne l'eau à la bouche avec son titre accrocheur et son duo d'actrices campant deux soeurs comédiennes amies-ennemies. L'intrigue, bien que simple et prévisible (surtout avec un titre pareil), s'installe progressivement dans une ambiance glaçante et pesante. Cette jalousie fraternelle dans le milieu du cinéma est troublante car sans doute inspirée de la vie des deux acteurs-réalisateurs... Le focal est centré sur le rôle de Mona (Leïla Bekhti, juste en tout point), comédienne en galère qui assiste de près à la notoriété grandissante de sa soeur (Zita Hanrot, détestable donc très bonne). Pour l'aider sur son prochain premier rôle au cinéma, cette dernière décide d'engager sa soeur en qualité de répétitrice et très vite, l'extrémisme du réalisateur envenime leur relation jusqu'au point de non-retour... "Carnivores" est un thriller-psychologique plaisant à voir, aux plans maitrisés et souvent étouffants, étonnamment mené par ces deux superbes actrices, mais qui, dans ses rebondissements, se révèle très prévisible et déjà-vu. C'est vraiment dommage car tous les ingrédients sont là pour créer une vraie tension ! Le recours aux ellipses m'a parfois perdu et certaines scènes auraient mérité d'être approfondi pour complexifier l'aspect psychologique des personnages et apporter une pâte davantage personnelle à l'ensemble... Les rôles secondaires de la mère et du petit copain auraient gagné à être plus incrustés dans l'intrigue notamment. Force est de constater que moins d'une heure et demie de film auront suffit pour tracer les grosses lignes efficaces et attendues mais sans grandes introspections pour densifier cette ambiguïté omniprésente qui mène à l'apothéose finale... Le choix du titre sonne même trop intense quand on y repense. C'est tout de même prometteur pour un premier film bien qu'un peu trop sage dans ses choix : une dose de risques supplémentaires auraient surement fait gagner en originalité.
Premier film des frères Renier intéressant. Le couple de soeurs pris dans une spirale d'amour/haine est bien montré et démonté, même si on devine vite le fil et la fin principalement. C'est alors plutôt le cheminement qui interpelle et le style assez épuré, distant mais stylisé du film qui attire spoiler: (mention avec la dernière scène dans les bois, visuellement prenante et angoissante) . On ne s'ennuie pas, même si le sujet s'étire parfois puisque son thème reste assez déjà vu et basique. Encore une fois, c'est son traitement qui intéresse avec des cadres assez techniques et une vision noire de leur sujet assez bienvenue. L'élément majeur de leur semi-réussite est l'actrice principale qui embarque tout avec elle et démontre bien que Leïla Bekhti est une valeur sure et douée du cinéma français. Son évolution est assez palpitante et plutôt censée. Elle dégage bcp d'empathie, ce qui n'est pas le cas du personnage de sa soeur, interprété avec moins de crédibilité et d'intérêt par Zita Hanrot. On la sent même perdue par ce rôle assez égoïste, infantile et vite agaçant car caricatural. Son sort indiffère presque au final. Est-ce le rôle lui-même ou l'actrice qui ne sait pas s'en saisir qu'en le surjouant spoiler: (crises de larmes du début à la fin) ? L'intérêt réside plus dans sa relation avec sa soeur Mona et l'évolution même de cette dernière vers son accomplissement (quand l'une éclipse l'autre - spoiler: quand l'une doit alors réellement s'éclipser pour que l'autre vive enfin ou...prenne la vie idéalisée de l'autre qui la gâchait !). Les seconds rôles sont assez bien placés même si également caricaturaux (le réalisateur intello, surjoué pour une fois par Johan Heldenbergh). Dommage également que les réalisateurs aient poussé le film vers parfois des facilités scénaristique spoiler: (la rencontre dans les bois avec 2 espagnols tombés dont on ne sait où ? Suspense inutile) . Dans l'ensemble, bon film noir qu'on oublie aussi vite mais 2ème réalisation à suivre.
Quand deux frères acteurs, Jérémie et Yannick Renier (et pas « Rénier », comme le prononcent systématiquement les charlots des radio-télés, qui n’ont même pas la politesse de se renseigner sur le véritable nom de leurs invités), veulent devenir réalisateurs et filment l’histoire de deux sœurs actrices, on s’attend à un parcours un peu plus corsé. Or on est déçu, car le résultat de leurs cogitations est faiblard, et tout cela se réduit spoiler: à la jalousie de celle, Mona, qui a vu sa sœur Samia réussir dans la profession, alors qu’elle-même végète ; jusqu’à ce que la première, malmenée par un réalisateur d’autant plus sadique qu’il la fait jouer dans le « Justine » adapté de Sade,spoiler: abandonne le tournage et s’enfuit on ne sait où. Pendant son absence, Mona met le grappin sur le mari de l’autre, élève son fils de sept ans, et parvient à décrocher un rôle que lui offre le même réalisateur sadique. Jusqu’au jour où Samia lui téléphone et lui demande de la rejoindre en Espagne.
S’ensuit alorsspoiler: une bagarre entre les deux femmes, et Mona tue Samia. Puis elle rentre en France et reprend sa place sans rien raconter à personne .
Naturellement, il est fortement question de la triste vie des acteurs qui ne réussissent pas. Mais cet aspect de la question est mineur et n’intéresse guère le spectateur. Formellement, le film est bien réalisé, mais le fond nous laisse indifférents.
Avec ce titre on aurait pu croire à un film d'horreur, mais non ! D'ailleurs pourquoi ce titre ? Deux sœurs, l'une a tout (succès, argent, famille... ) et l'autre n'a rien au point de jalouser la première et de vouloir prendre lentement sa place... L'ambiance est froide mais pas aussi étrange et mystérieuse que le réalisateur a sans doute voulu y parvenir. La relation mêlée d'amour et de haine des deux femmes semble peu concevable, ou elle n’est pas assez explicitée à l'écran et dans un film aussi court (1h26) pour vraiment y croire. Tout est mauvais ici, et la raison principale qui fait qu'on tienne jusqu'au bout vient sans doute du fait qu'on attende une réponse à la question : pourquoi ce film ? Peu de suspens (quoique cela reste son point fort), peu de réflexion ( à part une vague philosophie sur la convoitise), peu d'action... bref peu de choses à sauver.