En 2014, Olivier Assayas nous avait déjà offert, avec Sils Maria, le plus beau film de l’année (avec Eastern Boys). Il récidive en cette année cinématographique 2016 très pâlotte. Après avoir offert un César a Kristen Stewart pour son second rôle, lui obtiendra-t-il celui de la meilleure actrice en 2017 ? Ce n’est pas exclu tant l’actrice est formidable ici. Elle porte entièrement le film sur ses épaules, elle est de chaque plan, elle est le film. Jamais elle n’a été aussi bien filmée (mais quelle reconversion après Twilight !), jamais Assayas n’a aussi bien filmé une actrice. Pour cela, et pour toutes ses autres qualités, le film est troublant. Mais il n’est pas que cela. Il est tout autant fascinant. La mise en scène est juste brillante. Le scénario a ses parts d’ombre, au propre comme au figuré, ramenant au premier plan l’éternelle question : y-a-t-il une vie après la mort ? Il n’y répond pas (bien sûr !), il nous laisse même avec encore plus de questions. Et tellement de façons de l’interpréter. Il m’est très difficile d’analyser et de parler du film : il m’a happé dès les premières minutes et plusieurs jours après je ne l’ai toujours pas quitté. Impossible de vraiment expliquer cette fascination. Un mélange de tout sans doute, interprétation, mise en scène, histoire, ambiance. Une vraie grande et belle expérience de cinéma en tout cas. Un film qui se mérite. Il n’y en a pas beaucoup eu cette année. Peut être Rester vertical, même si je n’ai pas accroché. Au vue des dernières sorties de l’année, je peux d’ors et déjà dire que Personal Shopper, avec dans des genres différents Ma vie de courgette et Une vie, est pour moi le meilleur film français de l’année. Etrange, troublant, prenant, intense, dérangeant, fascinant, voilà un vrai portrait de femme, un vrai film sur le deuil, voilà une vraie merveille...