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Christophe B.
20 abonnés
15 critiques
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3,5
Publiée le 9 février 2017
Un très joli film. Loin des blockbusters, "Jackie" met en lumière le destin tragique de l'ex First Lady. Si le film souffre de quelques longueurs, la réalisation est soignée. L'angle psychologique choisi par le réalisateur est particulièrement intéressant et le jeu de N. Portman est exceptionnel. À voir !
Deux étoiles parce que le jeu de Natalie Portman est excellent et très subtil. Le reste par contre est plat, lent, inexpressif, inintéressant, banal, trivial, vide, creux, fade, ...
De John Kennedy au cinéma, je retiens surtout l'effrayant et puissant JFK d'Oliver Stone, avant que Pablo Larraín propose une vision de ce qu'a été les trois jours suivant sa mort pour sa femme Jackie.
Derrière ses airs de biopics oscarisables aseptisés se cache surtout une oeuvre potentiellement intéressante, bien décidée à sortir de la facilité et des sentiers battus auxquels ce genre nous a clairement habitué depuis quelques années. D'abord entre les mains de Darren Aronofsky qui voulait faire ce biopic pour celle qui était encore sa femme Rachel Weisz, Jackie se voit confier à Pablo Larraín qui va évoquer la veuve du président à travers trois époques différentes tout en accentuant sa fragilité et la façon dont elle reste digne malgré que tout semble s'écrouler autour d'elle suite à la mort de son mari.
C'est là que se trouve le principal intérêt de Jackie, dans cette vision qui s'éloigne du schéma habituel chronologique, mais qui cherche à évoquer et surtout comprendre une femme à travers trois moments de sa vie. L'écriture se révèle plutôt de qualité, même si la construction du scénario laisse parfois à désirer, notamment lors de certains retours dans le passé. Pablo Larraín intéresse d'abord, puis intrigue, et ce malgré des passages moins intéressants, notamment lorsqu'est évoqué la visite télévisuelle de la maison blanche.
Il propose tout de même un habile portrait de femme, ici en plein deuil. Il décrit plutôt bien les seconds rôles (notamment Bobby Kennedy) et propose une reconstitution plutôt réussie. On peut tout de même regretter une certaine froideur, une émotion qui ne vient jamais malgré un certain potentiel allant dans ce sens, notamment via le drame vécu par cette femme.
On trouve aussi quelques failles dans les pensées, notamment lorsque le sens de la vie par Jackie Kennedy y est évoqué, lorgnant plus souvent vers la philosophie de comptoir, ce qui n'était pas nécessaire (ni utile à l'oeuvre). Malgré sa beauté, Natalie Portman peine à surprendre, ici confronté à un seul et unique registre, celui de la veuve dépressive, mais elle s'en sort tout de même plutôt bien et fait preuve d'une importante sobriété.
Une oeuvre intéressante, qui se refuse de n'être qu'un biopic académique de plus aussi vite oubliable, et si cet aspect est intéressant, il n'occulte pas les défauts autour du fond et de l'émotion de l'oeuvre, bien que ça n'empêche aucunement d'apprécier Jackie à sa juste valeur.
Si la réalisation est bluffante dans le mélange entre scènes d'archives et celles reconstituées on s'ennuie en revanche ferme dans ce film bavard dont on ne sait finalement pas grand chose de la valeur historique du propos.
Encore souillée du sang de son mari sur son tailleur rose, la belle Jackie traverse les appartements de la Maison Blanche qu'elle-même a fait restaurer en arrivant au pouvoir, à coups de médias, afin de faire vivre la mémoire des présidents qui ont précédé à Kennedy. Prémonition ? En tous les cas, intelligence et finesse. "Jackie" raconte, tout le monde le sait, les confidences de l'épouse du président assassiné, les jours qui ont suivi sa mort. Ce film ne serait pas ce qu'il est sans la prestation de Nathalie Portman. L'actrice incarne la célèbre femme avec talent et persévérance. Chaque geste, chaque intonation de la voix, rappellent le véritable personnage. A cela s'ajoute l'entrelacs subtil d'images d'origine et de reconstitutions pour le film. C'est là sans doute le plus grand intérêt de la mise en scène. A maintes reprises, le film insère des extraits télévisuels de l'époque, à ce moment d'ailleurs où la télévision dérobait au livre et aux journaux le marché de l'information et de la connaissance, au point que l'on se demande si les extraits sont réels, ou tout simplement rejoués pour le film. On aperçoit une ex-femme d'état diaboliquement calculatrice, moderne, joueuse avec les médias, à la limite de la téléréalité, tout autant qu'elle est déchirée par la peine. On regrettera toutefois un film qui aurait mérité des coupes. Parfois trop discursif, il aurait gagné à être allégé en discours qui flirtent avec le risque du stéréotype et de l'emphase. Mais le résultat demeure étonnant, porté magnifiquement par une Nathalie Portman au bord des Oscars.
Je suis en désaccord total avec certaines critiques que j'ai pu lire qui prônent un ennui accablant et un film moyen dans son ensemble. Je ne suis pas venu en tant qu'expert sur le sujet, je ne me suis jamais vraiment intéressé à cet assassinat ainsi qu'au rôle de la Première Dame dans une telle situation. Mais la mise en scène ainsi que l'interprétation de Natalie Portman m'ont donné envie d'en apprendre plus et de me documenter. En tant que biopic, "Jackie" revêt la forme désormais classique et efficace propre à toutes les biopics, à savoir une interview qui replonge le personnage dans son passé et dans ses souvenirs intimes et marquants. Certes, ce dispositif peut paraître désuet car rares sont les biopics qui empruntent une autre voie de narration. Mais il y a cette étincelle dans le regard et le sourire tracassé de Natalie Portman qui laissent croire que son interprétation fait toute la splendeur de ce biopic. Elle le fait avec panache et se plonge à 100% dans cette figure publique proéminente et on ne peut que se laisser saisir par son approche et son talent qui n'est en rien démonstratif ou surjoué. Sa manière d'articuler, de bouger, de respirer montre tout son investissement d'actrice. Je me suis laissé totalement saisir par son interprétation, qui selon moi, mérite amplement son Oscar face à Isabelle Huppert et Emma Stone. Pour ce qui est de la mise en scène, tout part d'une interview avec un journaliste qui la ramène à ses temps de Première Dame parfaite quand elle a fait visiter la Maison Blanche à la télévision tout en alternant avec des scènes du jour où tout a basculé. Ces scènes sont fortes, puissantes, intelligemment filmées et mettent en avant le deuil de cette femme à la notoriété publique qui a du prendre des décisions importantes suite à l'assassinat de son mari. A mentionner les scènes avec John Hurt qui nous touchent et nous laissent philosopher sur le rôle de notre existence. Petit bémol tout de même sur la musique qui se veut parfois trop envahissante et tire-larme à mon goût. C'est toujours le même air qui tourne en boucle et qui instaure un climat grave rempli de tensions. Personnellement, je me suis laissé convaincre par Natalie Portman qui porte tout le film sur ses épaules et la mission est réussie et vaut le coup d’œil.
Et si la morale du film était : Méfiez-vous des cruches en tailleur Chanel ? En se focalisant sur les quelques jours qui ont changé une nouvelle fois la vie de Jacqueline Bouvier, épouse Kennedy , en auscultant de l'intérieur le moment du meurtre de son président de mari à Dallas et les jours qui ont suivi, Pablo Larrain et son scénariste dressent un portrait très contrasté de cette femme. Film au montage impressionnant, ultra précis et très alambiqué, "Jackie" déverse sur le spectateur une multitude d'informations, parfois infimes ou suggérées, créant tout un faisceau d'éléments qui recoupés, empilés, rendent l'ensemble passionnant, ouvert à beaucoup d'interprétations. De l'épouse zélée, à la diction empruntée et idiote de la femme de président accueillant la télévision pour une visite de la Maison Blanche redécorée par ses soins, à la froide veuve déterminée, luttant mot à mot face à un journaliste de"Life" pour continuer à enrichir le mythe de son mari après des obsèques spectaculaires et obtenues de haute lutte, Jackie Kennedy se révèle une amoureuse déterminée et froidement calculatrice. Alors qu'elle fut trompée par un mari déjà malade et qui n'aura guère eu le temps d'asseoir une réelle image de grand homme politique en un peu plus de deux ans de présidence, l'amour qu'elle lui porte malgré tout la dirigera vers la fabrication d'une image iconique, commencée avec une mise en scène grandiose de ses funérailles ( à l'image de l'autre grand président américain assassiné, Abraham Lincoln). Alors qu'autour d'elle, tout est fait pour la fragiliser : le président suivant prête serment dans l'avion ramenant le cadavre encore tiède, on lui demande de quitter fissa la Maison Blanche, la suivante cherchant déjà les bonnes couleurs des tentures qu'elle remplacera sitôt la précédente dans le taxi l'emmenant loin du lieu de pouvoir, sa réaction sera celle d'une femme prête à utiliser tous les médias pour continuer à faire exister son mari et par effet ricochet elle même ( dans sa tête, ils semblent ne faire qu'un ...l'appelant"Jack!"à tout bout de champ). La fin sur le blog
Nouveau film de Pablo Larrain, quelques semaines après « Neruda » sortie le 4 janvier 2017, il réalise ici son film le plus abouti. « Et pourtant aujourd’hui ce n’est pas vous que j’enterre« Voilà les mots que prononce le regretter John Hurt, encore une fois parfait, qui nous a quitté début 2017, il interprète le prête recueillant les confessions de Jackie Kennedy, assurément les plus belles scènes du film. À noter l’excellente bande originale du film, de Mica Levi, qui a récemment travaillé sur « Under the Skin » de Jonathan Glazer, cela donne un plus considérable au film
Novembre 1963. Quelques jours après l’assassinat de son mari, John Fitzgerald Kennedy, Jackie Kennedy accepte l’interview d’un journaliste. Elle évoque les journées qui ont suivi le drame, jusqu’à l’inhumation du président.
Le film est un puzzle temporel, centré sur la personnalité de Jackie Kennedy, complexe, aux multiples facettes, tantôt épouse, tantôt première dame, mais aussi témoin d’un crime abominable.
Le film explore cette richesse psychologique et dresse le portrait d’une femme énigmatique et anéantie, pourtant très digne, qui a réussi à faire célébrer des obsèques grandioses pour son mari, aux côtés de ses enfants. Femme qui a semblé très isolée face à cette tragédie, malgré sa notoriété.
Les dialogues avec le prêtre (le défunt John Hurt) sont très touchants.
J’ai préféré « Jackie » à « Neruda », parce que le choix du personnage est plus intéressant et plus poignant.
Le film est très précis, c’est sa grande qualité, je ne connais pas assez l’Histoire pour dire s’il est réaliste.
"Neruda" vient à peine de quitter nos salles obscures que débarque "Jackie", premier film américain de Pablo Larrain. Toujours dans le biopic donc mais cette fois-ci de manière différente, le réalisateur prenant les rênes d'un projet qui ne vient pas de lui mais de Darren Aronofsky qui devait le réaliser avec Rachel Weisz. Sous l’œil de Larrain, "Jackie" fait comme "Neruda" et tâche de faire de l'anti-biopic. Ici il ne sera donc pas question de JFK (ni de ses défauts, ni de l'empreinte qu'il a laissé, ni de son assassinat aux causes encore douteuses) si ce n'est à travers sa mort, le film suivant essentiellement Jackie Kennedy les jours après la mort de son mari à travers plusieurs temporalités : elle qui organise des funérailles qu'elle veut marquante, elle qui raconte son histoire à un reporter et elle qui se confie à un prêtre (le regretté John Hurt dont le monologue final sur le sens de la vie se montre particulièrement émouvant). Comme souvent chez Larrain, la mise en scène se fait ouatée, adoptant le style de l'époque qu'il filme, le cinéaste entreprenant une reconstitution franchement bluffante des années 60, de son style vestimentaire et de sa Maison-Blanche. Transporté par la puissance de l'interprétation de Natalie Portman donnant corps de toutes ses forces à Jackie avec gestes et voix d'une ressemblance bluffante (clairement l'un de ses meilleurs rôles), le film est d'une beauté certaine, évoquant la force d'une Première Dame qui s'affirme après la mort de son mari et qui ne veut pas voir l'héritage de sa présidence s'évanouir dans la nature. Le portrait est complexe et ambivalent (elle dit préférer la personne historique plutôt que celle à côté d'elle), bien plus intéressant qu'on n'aurait pu s'y attendre mais reste parfois un peu trop feutré, gentiment calé sur un scénario parfois répétitif et une mise en scène parfois un peu trop tapageuse. Reste tout de même un film intelligent, à l'image de son réalisateur qui offre à son actrice un rôle qu'elle méritait depuis des années.
Film très intéressant sur le jour de l'assassinat du président Kennedy, jusqu'à son enterrement. Natalie Portman, si elle n'est pas le sosie de Jackie Kennedy (ce n'est pas le plus important), en a l'allure et les intonations. Omniprésente dans le film, elle met en valeur le chagrin et le contrôle absolu que Jackie veut exercer sur l'organisation de l'enterrement de son mari. Enterrement qu'elle veut grandiose et millimétré pour faire entrer John (qui n'a été au pouvoir que pendant 2 ans...) dans le club très fermé des grands présidents des USA. De ce point de vue, le film est très réussi. Peut-être que l'actrice minaude un peu, mais ce qui m'a surtout gênée c'est la bande son souvent assourdissante.
L’ambition initiale novatrice et transgressive est tirée vers le bas par une mise en forme grossière cochant toutes les cases du cahier des charges du parfait biopic pour faire pleurer dans les chaumières mais sans se focaliser sur l’aspect humain et nuancé de l’histoire racontée. Voir toute la critique :