Avec leurs personnages faits en pâte à modeler et leurs trésors d’imagination totalement débridée, les studios Aardman séduisent irrésistiblement tous les publics. Après les diverses aventures de Wallace et Gromit, après « Chicken Run » (2000) et « Shaun le Mouton » (2015), voici un nouvel exemple de savoir-faire et de drôlerie.
Cette fois-ci, nous sommes transportés aux temps préhistoriques, très précisément à l’époque de la transition entre l’âge de pierre et l’âge de bronze, époque qui fait se rencontrer ceux qui chassent encore le lapin (!) avec leurs armes rudimentaires et ceux qui, fiers de leur ingéniosité, méprisent les premiers et convoitent leur territoire. Pour garder la possession de ses terres, la tribu de l’âge de pierre (dont font partie le jeune Doug et son cochon domestique Crochon) devra donc affronter son ennemie la tribu de l’âge de bronze sur un terrain… de football !
Eh oui ! Nos ancêtres de la préhistoire avaient déjà inventé ce sport ! Ils l’avaient non seulement inventé mais en avaient fixé les règles et en subissaient déjà les tentations et les dérives. Car si ce film ne se présente que comme une fantaisie bon enfant ayant pour seule ambition de divertir, de faire rire (ce qu’il réussit à la perfection), il n’en pointe pas moins quelques aspects du monde du ballon rond qu’il est intéressant de remarquer. Pour ne rien dévoiler de l’intrigue du film, disons simplement que, pour gagner, il est préférable d’adopter un jeu collectif plutôt que mettre en vedette les égos des joueurs. Disons aussi que, dans ce jeu réputé viril, il peut être utile, voire nécessaire, de prendre des leçons auprès des femmes (ou, au moins, de l’une d’entre elles !) : et voilà le machisme qui en prend pour son grade ! Quant à la tentation de gagner de l’argent, beaucoup d’argent, grâce au football, le créateur de ce joyeux film n’a pas manqué de l’y intégrer ! Le monde du ballon rond aux temps préhistoriques selon l’imaginatif et ingénieux créateur Nick Park, cela vaut vraiment le déplacement !