Dal Profondo est loin d'être un film inintéressant, mais il n'est pas captivant pour autant. Il propose une descente au fond d'une mine italienne et d'y suivre une femme, entre deux âges, plongée dans ce milieu masculin. Ici il n'y a pas de misérabilisme pour montrer à quel point le milieu est machiste, elle fait le travail comme les autres. Si la réalisatrice, que je ne connais pas, est présentée sur Mubi comme une activiste (on ne sait pas de quoi), ça ne se voit pas forcément, puisque son sujet d'intérêt a beau être une femme, l'exception dans cette mine, elle n'en fait pas un personnage différent des autres.
Cette femme se fond dans la masse des ouvriers. C'est une des forces du film, montrer qu'il est normal d'avoir une femme ouvrière au fond d'une mine en la traitant normalement, sans être larmoyant, sans trop en faire, en étant tout simplement juste.
Et c'est ça la réussite du film, déjà visuellement il n'est pas laid, mais en plus il va montrer les travailleurs dans les mines. Il va même jusqu'à montrer un conflit social qui mène au blocage de la mine pendant une semaine.
Certes le ton vraiment calme et posé du film ne retranscrit pas l'ébullition de ce qu'est une grève, mais au contraire le silence, la lenteur, font penser à une lente procession funèbre. Cette mine est condamnée à fermer, les grévistes peuvent gagner un sursis, mais pour combien de temps ? Ils ne font que retarder pour un instant, pour leur salut, l'inéluctable.
Par contre si le film a ce côté vraiment beau pour toutes les raisons évoquées, il n'est pas passionnant non plus, certes il est assez poétique par moments, mais à force de trop vouloir être beau, il finit par se couper du quotidien des ouvriers qui faisait sa force et surtout il tire sa beauté de sa lenteur... Et par moment ça n'est plus juste lent, mais mou et pas forcément palpitant...
Dommage.
Mais il y a de l'idée.