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Pascal I
774 abonnés
4 133 critiques
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3,0
Publiée le 6 février 2017
Si la réalisation reste perfectible, le coté pédagogique sur l'époque (pas si lointaine) montre presque de moitié l'appréciation de mariage mixte. Dommage, comme bien souvent dans ce genre de film, de ne voir que les concernés et de ne pas montrer l'attitude de la population et des intervenants (justice, ministère etc...). Interprétations assez en dedans mais doit refléter les protagonistes, belle immersion dans les "reconstitutions". 3/5 !!!
Pour la première fois de sa carrière, Jeff Nichols s'intéresse à une histoire vraie. Ici, il s'agit en l'occurrence de l'histoire de Richard et Mildred Loving, un couple interracial dans la Virginie des années 50/60. Il est blanc, taiseux mais amoureux de Mildred, une femme noire timide et tendre. S'ils vont se marier dans l'état de Washington, leur union n'est pas reconnue par l'état de Virginie. Restant d'abord discrets dans leur coin, les Loving décident de se battre pour leurs droits afin d'élever leurs trois enfants dans l'endroit où ils ont grandi. Préférant se centrer sur la vie intime du couple plutôt que sur leur combat judiciaire dont on ne verra quasiment rien, Jeff Nichols réussit avec "Loving" un film épuré, quasiment dépouillé du sentimentalisme habituel que l'on voit dans les nombreux films du genre récents. La beauté de l'émotion que fait naître Nichols en toute simplicité n'empêche cependant pas le film d'avoir l'air étriqué, comme si le côté histoire vraie figeait le récit, souvent trop long et finalement un peu trop lisse pour que l'on s'y intéresse vraiment. "Loving" s'avère alors être le plus faible de tous les films du cinéaste, ayant du mal à vraiment faire naître l'émotion en dépit du portrait juste et touchant qu'il fait du couple, incarné à merveille par Joel Edgerton et Ruth Negga qui livrent ici des prestations tout en finesse. Des prestations qui en disent long sur les sentiments qu'ils éprouvent l'un pour l'autre sans pour autant se les dire. Si Nichols, grand cinéaste de l'americana, sait livrer de beaux moments en toute simplicité en filmant ses personnages avec tendresse (comme le photographe de Life incarné par Michael Shannon photographie le couple), leur offrant des scènes touchantes qui ne parviendront cependant pas à faire décoller le film dans les envolées souhaitées.
un beau film certes, (décors, voitures des années 50, rues, etc;;;;) mais qui manque peut être d'émotions, ceci dit c'est d'une belle cohérence et a le mérite de dénoncer le racisme aux états unis...la mise en scène est précise, et la crédibilité des années cinquante manque sans doute d'une immersion plus émotionnelle, mais l'on est quand même convaincu par le discours.....Ce n'est pas véritablement le meilleur film de Mike Nichols, qui use ici de sa notoriété pour faire une leçon de morale, mais je crois que celle ci a peut être des raisons d'être dans une Amérique votant Trump.... J'ai quand même aimé, mais avec modération.....
un film qui parle des droits civiques aux états unis interdisant les mariages mixtes. un homme blanc as pas le droit de se marier avec une femme noir les acteurs sont formidable une très belle histoire à voir film que j ai vu en avant première
Mon troisième film de Jeff Nichols, et bien que celui-ci, historique, dénote du style surnaturel que je lui connaissais, je commence à y percevoir un motif. Chaque fois la focale est faite sur une famille, et le potentiel caché qu’elle recèle. Ici le désir simple de s’unir par le mariage, interdit par les mentalités et lois de leur État. Pas d’esprit révolutionnaire chez ce couple, juste le souhait de mener leur vie comme iels l’entendent. Encore une fois, le mot d’ordre de Nichols, c’est la simplicité. Dire le strict minimum et même moins, laisser le spectateur deviner les règles et les enjeux. Rien de superflu, et rien de précipité non plus. C’est lent, peut-être un peu trop, et un peu trop pauvre en émotions aussi, par souci de réalisme certes, mais de fait on se sent moins impliqué. Loving permet d’appréhender une époque qu’on ne connait sinon qu’à travers ses personnages illustres comme MLK ou JFK. Une thématique centrale, c’est la construction : construire une maison, une vie, un sens de la justice. Le jeu d’acteur est, bien que bon, aussi secondaire que les musiques. C’est la construction du film qui touche. La façon dont il fait sens sans direction préméditée. Ni très beau ni particulièrement mémorable, juste... important.
une belle histoire comme l'Amérique sait en faire sur la lutte pour les droits civiques mais je regrette que la partie procès n'est été que suggérée et jamais montrée y compris devant la SCOTUS qui reste pourtant un moment fort ...
Avec son aspect biopic historique, "Loving", à première vue, se trouverait un réel intérêt à nous partager son combat pour la cause du mariage mixte au cœur de l'Amérique ségrégationniste des années 50/60. Cette histoire vraie, aussi importante dans sa conclusion qu'intéressante dans son dénouement, méritait bien une adaptation au cinéma. En revanche, on pourra rester de marbre face à cette histoire d'amour qui passera clairement au second plan, s'effaçant petit à petit au point de se poser la question sur l'origine et les réelles raisons de cet amour. Cette relation que l'on nous décrit ne sera pas assez poussée sur le plan humain, que ce soit dans l'alchimie des personnages, leurs émotions ou encore leur état d'esprit face à ces barrières juridiques les empêchant de vivre pleinement leur bonheur. Une approche extrêmement pudique, et qui nous donnera du fil à retordre pour discerner la moindre évolution chez ce couple ; ce qui en deviendra fort dommageable pour un film se concentrant d'avantage sur l'aspect romance que sur celui de la lutte juridique, ici quasi-inexistante.
Avec Loving, Jeff Nichols revient sur une histoire d’amour qui, malgré l’extrème humilité de ses protagonistes, s’est avérée être une date importante dans le combat pour les droits civiles et l’égalité aux Etats-Unis. Ces enjeux à l’échelle nationale sont malheureusement absents de ce mélodrame qui y perd sa force politique.
L’amour comme liberté fondamentale
C’est à la fois dans la continuité de ses récits où le cocon familial est chaque fois au cœur de l’intrigue et en rupture avec la façon qu’il avait d’y inclure des personnages très nuancés que Loving s’inscrit dans la filmographie de Jeff Nichols. Le film ayant été réalisé dans la foulée de Midnight Special, dans lequel s’est ressentie une très forte influence spielbergienne, il n’est pas étonnant d’imaginer que Nichols ait dès à présent adopté le mode de fonctionnement de son mentor, à savoir l’alternance entre films commerciaux et films à Oscars. C’est parfaitement l’impression que donne la mise en scène épurée avec laquelle le réalisateur a illustré cette histoire vraie. Typiquement le genre d’approche à laquelle on sait que l’Académie des Oscars ne saurait rester insensible. Telle était déjà la constatation faite lors de la présentation du film à Cannes, dont il est toutefois reparti bredouille.
L’effort fait par Nichols pour éviter à son film de sombrer dans le pathos ou le film militant grâce à un style naturaliste d’une extrême sobriété et à une évidente priorité à capter la palette de jeu de ses deux acteurs aboutit à un long-métrage d’un classicisme qui, s’il n’avait pas suscité tant d’émotions, aurait été rédhibitoire. Ce sont donc, d’une part, la beauté des décors ruraux de la première partie, et, d’autre part, la prestation des interprètes qui apportent à l’amour qui lie leurs personnages une force d’une portée universelle. Or, si toutes les images prises du couple dans les vastes étendues du midwest profitent d’une esthétique léchée qui participe au romantisme bucolique de Mildred et Richard, toute la partie axée sur leur vie en ville est d’autant plus désincarnée et illustrative qu’elle est charcutée par des ellipses mal déterminées.
Voir Jeff Nichols s'attaquer à une histoire vraie pouvait laisser croire que celui-ci céderait à un certain académisme propret : ça n'est pas vraiment le cas. Classique, certes, mais avec de la personnalité. Que ce soit le choix de certains plans, la beauté de la photographie et surtout la relation entre les deux héros, l'auteur de « Midnight Special » évite habilement les pièges du genre pour développer un récit à la fois intimiste et ancré dans un contexte historique bien précis, exploité avec soin sans pour autant écraser l'histoire d'amour des époux Loving. Et cette histoire, peut-être pas aussi émouvante qu'espérée (c'est parfois le problème dans ces cas-là : la sobriété étouffe en partie l'émotion), je trouve son traitement vraiment fort : quasiment aucune musique, beaucoup de regards, de non-dits, quelques mots suffisant parfois à exprimer énormément, pas de « glamour » mal placé : juste deux personnes voulant vivre leur amour que des lois honteuses tentent d'empêcher. Si on connaît l'histoire (comme c'était mon cas), il n'y aura d'ailleurs pas de grande surprise tant les différentes étapes sont logiques, voire presque prévisibles. Mais elles sont traitées avec clarté, permettant de bien mettre en lumière les différentes visions (parfois effrayantes) de la société américaine des 50's sans pour autant chercher le spectaculaire facile. Enfin, si Joel Edgerton est très convaincant en mari aimant et peu à l'aise oralement (euphémisme), il est quelque peu éclipsé par Ruth Negga, à la fois d'une grande sobriété et profondément touchante tant elle exprime beaucoup avec seulement un sourire, un geste, une intonation : on espère la revoir très vite. Pas de bouleversement en vue donc, mais une belle histoire d'amour traitée avec intelligence et sensibilité : Nichols confirme joliment son statut d'auteur hollywoodien.
Le mérite du film est de faire connaître cette histoire vraie. Le défaut souligné par bon nombre c'est son côté lisse et sans aspérités qui provoque une sensation de manque (de rebondissements?). Un déroulement classique à l'extrême dû par le choix du réalisateur, à savoir se focaliser sur le couple avec moult détails et instants superflus.Les acteurs dans un jeu minimaliste sont néanmoins justes et réalistes.A voir pour sa valeur symbolique.
Très belle histoire, on en apprend plus sur les difficultés des couples mixtes, le jeu d'acteur est bon. Après on saute pas mal d'années sans indicateurs, d'un bébé on passe à 3 gamins... le fil est parfois dur à suivre mais on sent les années de galère et on attend impatiemment le dénouement :)
L’État de Virginie, ainsi que seize États du Sud des États-Unis, a longtemps interdit les unions interraciales. C’est seulement en 1967 que la Cour suprême, saisie par les époux Loving, a censuré cette législation.
La question raciale ne cesse d’interroger le cinéma américain. Quelques semaines après The Birth of a Nation, quelques jours avant Fences de Denzel Washington, c’est au jeune réalisateur surdoué de Take Shelter, Mud et Midnight special de filmer l’un des procès les plus célèbres de l’histoire constitutionnelle des États-Unis.
Le problème de Loving est que, précisément, Jeff Nichols se désintéresse du procès auquel il consacre à peine quelques minutes. Il ne dit rien des arguments juridiques échangés de part et d’autre ou des débats qui se sont tenus devant la Cour suprême. Nous n’apprendrons rien non plus sur le combat pour les droits civiques qui agite la société américaine des années 60.
Le sujet du film, le seul, c’est celui que le titre et l’affiche du film annoncent : l’amour qui unit les bien-nommés Mr and Mrs Loving. L’argument est puissant, quasiment irréfragable : si la loi prohibant le mariage interracial est injuste, c’est tout simplement parce que Richard et Mildred Loving s’aiment.
Joel Edgerton, une masse de muscles taiseuse constamment occupée de ses mains, et Ruth Negga, une « brindille » rayonnante qui dit tout haut ce que son mari pense tout bas, sont l’un et l’autre parfaits dans leurs rôles – même si leur couple trop sage ne produit pas d’étincelle. Ce n’est donc pas eux qu’on blâmera pour le manque d’ambition de ce film qui, à force de se resserrer sur son sujet, à force de priver les personnages secondaires de toute existence, finit paradoxalement par en briser le bel élan.
Très belle performance des acteurs mais trop de retenue dans le scénario et l'esthétique du film . manque de musicalité et le procès aurait dû être intégré.
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3,5
Publiée le 20 mai 2021
Ne revenez pas ici où vous irez en prison! Et rien de plus cruel quand on n'est mariè et qu'on a des enfants [...] Parce qu'ils ne sont pas de la même couleur, on voudrait leur interdire de s'aimer, là au milieu des champs de la Virginie! A sa façon, Jeff Nichols s'inspire d'une histoire vraie et signe un certain portrait de l'Amèrique des fifties! La libertè civile et la dèfense des droits sont les deux thèmes principaux de "Loving", histoire d'obtenir rèparation car les Loving ne font rien de mal si ce n'est de s'aimer! Parmi les comèdiens, tous convaincants même dans les seconds rôles, mention spèciale bien èvidemment à Ruth Negga et Joel Edgerton qui fuient pour vivre leur amour! Beau, sobre, tout en retenue et touchant! Comme toujours chez Nichols qui traite remarquablement son sujet sans l'ombre d'un clichè! La reconstitution est parfaite, limite on se croirait presque revenu dans cette Amèrique sègrègationniste...
Je n'ai jamais été un grand fan de Jeff Nichols. "Loving" raconte une histoire très forte. Réalisé par Jeff Nichols, le film est intéressant mais jamais passionnant. Nombreux et nombreuses sont les réalisateurs et les réalisatrices qui auraient pu rendre une meilleure copie !