Aïe… Encore un film sur l’identité. C’est bête, mais moi, ces films là qui focalisent l’essentiel de leur attention sur la construction, le questionnement et l’acceptation d’une identité, ça me laisse toujours un peu en dehors. Non pas que le sujet ne m’intéresse pas – bien au contraire – mais je trouve que, la plupart du temps, ces films ont tendance à adopter une démarche qui, pour un spectateur comme moi, s’avère totalement contre-productive. Qu’il s’agisse de films comme les récents « Né quelque part », « Danish Girl », « Suffragettes » ou bien encore « La Vie d’Adèle », à chaque fois je retrouve cette écriture et cette réalisation très démonstratives qui visent à tout exposer point par point, de manière pédagogique, ce que c’est finalement d’être un individu dont l’identité n’est pas forcément comprise, connue et acceptée par sa société voire par soi-même. En définitive ça donne toujours à ces histoires un côté artificiel qui fait que je ne m’implique jamais totalement dedans, ce qui est dommage. Or, pour le coup, ce « Good Luck Algeria » n’échappe pas à la règle. Le film a beau nous dire qu’il s’appuie sur une histoire vraie, moi je trouve qu’encore une fois, tout sonne comme une démonstration maladroite, un peu creuse, voire même trop bien-pensante. D’ailleurs, ce qui m’a surpris dans ce film, c’est qu’au fond il n’a pas eu l’air d’être capable d’appliquer ce qui semblait pourtant être son objectif de base. J’ai senti à plusieurs reprises que ce « Good luck Algeria » a été pensé comme un « feel good movie » à la française ; une sorte de « Rasta Rocket » du ski de fond. Seulement voilà, au lieu de jouer la carte de l’humour caustique mais gentil, de la fraîcheur de la situation et de la légèreté de l’intrigue, voilà qu’au final, Farid Bentouni reste collé à un état d’esprit beaucoup plus proche de celui de « Né quelque part » par lequel on cherche à attendrir à tout prix plutôt qu’à véritablement faire rire. Alors après pourquoi pas… Parfois j’ai considéré quelques jolis plans ainsi que de jolies atmosphères, tout comme j’ai été sensible au final au personnage du père que j’ai trouvé très touchant. Seulement voilà, cet aspect indécis de l’écriture qui ne parvient pas à faire ses choix, associé à ce côté didactique du propos et à cette incapacité du film à faire preuve de véritable audace à l’égard de son sujet m’ont rendu ce « Good Luck Algeria » finalement très banal, voire presque ennuyeux, tellement il était en fin de compte fort prévisible. Dommage, vraiment…