Derniers Avis : Dans les hautes herbes - Page 13

Je m'attendais à mieux pour une adaptation de Stephen King. Je suis un peu déçue, on ne comprend pas vraiment le sens du pourquoi et du comment dans le déroulement de ce scénario spoiler: sauf qu'il est question de quelque chose qui ramène les personnages sans arrêt dans ce champ de hautes herbes où ils meurent et reviennent à la vie
, spoiler: on ne sait pas réellement ce qu'est cette roche qui les influence s'ils la touchent
Bref, je n'ai pas détesté mais je n'ai pas aimé non plus. Je reste sur ma faim.

3 ième adaptation de Stephen King pour Netflix après 1922 et Jessie, cette fois-ci réalisé par Vincenzo Natali connue notamment pour avoir réalisé l'excellent Cube en 97 mais également Splice et Cypher tous aussi réussi. Un habitué donc des ambiances anxiogène, reviens après 6ans d'absence avec Dans les hautes herbes. Et le le résultat est globalement décevant, mélange de projet Blair witch pour le côté labyrinthe en plein air comparable à la forêt de ce dernier et de surnaturel temporel, le tous peine à décoller et à procurer quelconque émotions au spectateurs, que ce soit peur, angoisse ou ne serait-ce que de l'inquiétude. Le scénario est bancale et donne un côté brouillon a l'histoire. Certains plans, surtout ceux nocturne sonne très faux, de plus en pleine nuit, coupé de tout, la lune éclaire autant qu'en plein jour, et la fin du film est expédié et confuse. Côté casting la présence de Patrick Wilson est un plus, malheureusement il ne sauve pas le film. Une production de plus globalement décevante.

Vincenzo Natali est le troisième réalisateur à adapter une oeuvre de Stephen King en film pour Netflix après Mike Flanagan avec "Gerald's Game" et Zak Hilditch avec "1922". Si j'ai apprécié les trois, "In the Tall Grass" se situe entre les deux en terme de qualité. Pour moi, il est moins bien que le film avec Carla Gugino que j'avais beaucoup aimé par contre il est un peu au-dessus de celui mené par Thomas Jane. Vincenzo Natali, qui n'avait plus réalisé de films depuis six ans, si on ne compte pas le téléfilm "Tremors", revient avec un film qui se situe dans un registre qu'il connait bien. Plus de 20 ans après "Cube", il propose une nouvelle immersion dans un labyrinthe, cette fois-ci à ciel ouvert. Plutôt osé comme concept avec toute une histoire dans un champ, mais ça fonctionne bien. Je craignais que ce soit trop répétitif, mais finalement, non. Les personnages avancent encore et encore, mais ne progressent jamais. Pire encore, on a l'impression qu'ils sont de plus en plus coincés. Le réalisateur gère bien ses personnages qu'il fait sans cesse disparaître et réapparaître, et la notion du temps avec un récit totalement désordonné. Avec tout ça, c'est facile de se sentir aussi perdu que les personnages et le manque de réponses n'arrange rien. C'est pour cela qu'il faut voir ce film comme une expérience bien étrange et intrigante, et ne pas s'attendre à voir un film linéaire où tout a une raison. Juste dommage de ne pas avoir davantage utilisé tout ce qui se passe autour (les bruits, la sensation de présence, etc.) pour rendre l'atmosphère plus lourde, car là, le film est plus mystérieux qu'effrayant ou même inquiétant même s'il y a 2/3 bonnes scènes dans ce registre. Au final, "In the Tall Grass" est une bonne série B qui m'a fait passer un bon moment.

J'ai trouvé ce film long et dénué sens. Entre ce méli mélo il fallait s'y retrouver pour comprendre grand chose, une tension minimal et pas de scenes grandioses.

Sympa mais pas au niveau du film « Les ruines », qui va plus loin dans l’angoisse et la terreur en utilisant l’univers végétal… Dommage. Il manque un petit quelque chose. Je le recommande néanmoins!

Mine de rien, la fièvre récente des adaptations des écrits de Stephen King n'a pas autant contaminé Netflix que l'on pourrait le croire. Hormis "1922" et "Jessie" (la série "The Mist" était une création Spike), la plateforme se montre plutôt raisonnable en la matière et semble privilégier une certaine qualité à la quantité, une donne donc à saluer vu le succès facile qui accompagne le nom de l'écrivain désormais utilisé en permanence. Ainsi, "In the Tall Grass" est un film qui, a priori, paraît s'inscrire en tout point dans cette logique. La nouvelle, coécrite par King et son fils Joe Hill et publiée en 2012 dans le magazine "Esquire", n'est pas la plus célèbre de l'auteur et, pour l'adapter, le revenant Vincenzo Natali -mais réalisateur talentueux de "Cube" ou de "Cypher" (on vous recommande ce dernier, beaucoup trop méconnu)- tient apparemment là un matériau parfait pour raviver les étincelles de ce qui a fait sa renommée. Après tout, "In the Tall Grass" parle d'un groupe d'individus pris au piège d'un environnement aussi étrange qu'hostile et il semble cohérent de penser que le metteur en scène de "Cube" soit l'homme de la situation afin d'en tirer le mieux parti.

Impression d'ailleurs confirmée par la première partie convaincante de cette adaptation. Notre immersion dans le mystère de ce champ de cultures avalant littéralement tout ceux qui y rentrent (ici, un frère et sa sœur enceinte partis aider un petit garçon s'y étant également aventuré) est extrêmement prometteuse. Vincenzo Natali retranscrit admirablement bien à l'écran la perte de repères subie par ses personnages et fait véritablement de son décor de hautes herbes une entité à part entière, vivante et manipulatrice pour conduire toujours un peu plus ses victimes vers les portes de la folie. En plus de renvoyer à des autres œuvres de King ("Les Enfants du Maïs" est la plus évidente par le cadre mais pas la seule), la mythologie du champ au cœur de "In the Tall Grass" se dévoile peu à peu à travers des éléments bien connus des connaisseurs de la bibliographie de l'auteur où un phénomène étrange n'est en réalité qu'un prétexte à exacerber les pires maux humains refoulés dans la violence la plus primaire. En environ 40 minutes, le film pose toutes les composantes de sa teneur en étendant au maximum l'influence du champ sur ses victimes jusqu'à une donnée essentielle, une construction cyclique où les points de liaisons à élucider vont avoir une importance capitale.
Le problème, c'est qu'à part chercher à comprendre la manière dont les personnages vont bien pouvoir s'en sortir grâce à ces indices (et "In the Tall Grass" n'a hélas pas l'originalité d'un tel procédé), l'heure suivante du film ne va cesser de mettre en lumière les faiblesses d'un potentiel finalement très limité. La richesse d'une nouvelle est bien moindre que celle d'un roman en vue de donner du contenu à une adaptation et, de ce point de vue, "In the Tall Grass" va se prendre les pieds dans le tapis de ses hautes herbes en ne sachant plus trop quoi faire sinon se mettre à ressembler à un entassement de passages obligés juste bons à remplir le quota horreur d'une telle proposition. Entre des poursuites incessantes dans le champ et quelques manifestations obligatoires d'une folie meurtrière inarrêtable, le film ne fait que perdre constamment de son intérêt, même pas aidé par ses personnages dont les tourments intérieurs ne passionnent guère (et ils ont d'ailleurs droit à leur inévitable séquence du "on déballe tout ce qu'on a sur le cœur en attendant la réapparition du danger"). Bref, malgré les efforts plus que louables de Vincenzo Natali pour proposer une imagerie bien plus marquante que la pauvreté dans laquelle s'enlise le fond (les plans aériens sont à chaque fois à couper le souffle, une constante !), "In the Tall Grass" sombre complètement aux confins d'un ennui poli. Alors que l'on devrait être follement impressionné par sa conclusion assemblant les pièces de son puzzle laissé en suspens, c'est plutôt le soulagement d'être arrivé enfin au terme du film qui prédomine.

Peut-être qu'une adaptation de "In the Tall Grass" aurait plus eu sa place dans une anthologie horrifique, sous un format d'un épisode d'une heure par exemple, car, sur la durée d'un long-métrage, et ce malgré un très bon départ, cela donne un film qui se retrouve pris au piège du petit périmètre induit par son propre contenu et donc, de fait, beaucoup trop long pour maintenir l'efficacité de ses prémices...