Que peut-il se passer dans un champ de hautes herbes à perte de vue,pendant 1H40 de long métrage? "In THe Tall Grrass" nous offre la réponse à une question qui vaut le coup que l'on s'y attarde.Adapté de la nouvelle éponyme du maitre incontournable de l'horreur, Stephen King ,coécrite avec son fils Joe Hill, mise en chantier pour le compte de Netflix par le "revenant",le talentueux Vincenzo Natali, qui s'est fait discret ces dernières années ,mais qui officiait dans l'ombre pour la confection de quelques épisodes de séries,à l'instar de " Westworld" ,ou encore " The Strain"...Un retour qui ne marquera pas les esprits hélas, mais un pari souvent risqué d'adapter un des plus grands romanciers de l'horreur de tous les temps le "King", tant ses univers dépeints sont riches,atypiques,et complexes à la fois,qu'il en devient difficile voire "impossible" d'en tirer leur véritable "essence",sans en dénaturer le propos,cependant, quelques cinéastes se sont essayés à un exercice laborieux,avec plus ou moins de succès, à l'image des prétendantes adaptations plutot réussies, de "Geral's Game" (Jessie), "1922",ou encre "Ça" de loin la meilleure adaptation, de Mike Flanagan, Zak Hildritch, et Andres Muschietti..."In The Tall Grass" nous transporte dans un nouveau cauchemar sorti de l'imaginaire riche de S.King,un champ d'herbes hautes maléfiques,qui dissimulent un terrain de sables mouvants qui engloutissent les malheureux intentionnés qui s'y aventurent, constituant un dédale d'horreur et d’effroi,un vaste huis clos à ciel ouvert, théâtre d'évènements inexpliqués,ou il est difficile de s'extirper,tant les chances de survie offertes aux potentielles victimes,sont minces,un lieux mystique qui n'est pas sans rappeler le contexte du très bon "The Ruins" pour ses plantes voraces,
mais pas que, aussi pour un contenu qui tourne autour de croyances ancestrales d'une population autochtone
....l'ambiance du long métrage,que seul Vincenzo Natali sait distiller (et on peut lui faire confiance) anxiogène,dérangeante,qui renvoie au premier coup d'essai du cinéaste, "Cube" de loin son meilleur film, ces personnages qui se retrouvent piégés dans un endroit étrange,ou la notion du temps et d'espace se perdent, dans un huis clos à ciel ouvert (Contrairement à Cube) ou le danger peut se manifester sous différents aspects,une menace qui génère une tension maitrisée,dans un environnement aussi inquiétant qu'hostile, qui exploite une dimension fantastique couplée à une situation cauchemardesque,qui échappe d'avantage au contrôle,entrainant ainsi les protagonistes dans une paranoïa totale, ou il est difficile de déceler le vrai du faux,la réel de l'imaginaire, appuyée par une dégradation progressive de l'état psychologique des personnages,et leur descente inévitable dans la terreur... Les thématiques de
la distorsion de la réalité (ou des réalités multiples), la notion d'espace /temps altérés
sont subtilement exploités,laissant place à beaucoup d'interrogations, dans une dimension fantastique bien amenée,qui entretien une part d’ambiguïté qui ne quittera jamais le spectateur, et le tient en haleine jusqu'au bout, en effet on assiste à une intrigue, ou les règles spatio-temporelles volent en éclat,dans une aventure fascinante, angoissante, qui entretient un sentiment d’étouffement, de claustrophobie dans un endroit aussi vaste qu'un champ de culture,recelant d'histoires et de croyances mystiques, un tombeau pour les âmes "égarées" ,"L'enfer vert",terre des angoisses,qui prête souvent à confusion, quand il s'agit de percer la réalité de la psychose,un tour de force,et un pari audacieux, que le réalisateur réussit à relever avec brio.Cependant dans une intention de mener à bien une histoire palpitante,oppressante,qui regorge de bonnes "intention", le long métrage s'enlise un engrenage,du à une évolution qui tourne en rond, à s'y perdre complètement, freinée dans son élan par d’interminables dialogues sur fond de règlements de comptes,de querelles ou encore de "rédemption",qui à se stade pénalisent un récit qui s'étire et qui commence à s’essouffler, d'autant que ces conflits ne servent que de prétexte à des libertés scénaristiques, par rapport au roman, car Une fois certains aspects de l’histoire,révélés,le film sombre dans une monotonie,qui en fait perdre d’intérêt, c'est à croire que le cinéaste ,ne sait plus quelle direction prendre, semant en cours de route, une confusion ,et une ambiguïté
totale quant au catalyseur de toutes les peurs engendrées, un mystérieux rocher noir,qui arbore d’étranges inscriptions,en rapport à des rituels ancestraux particuliers,
Un parti pris dans un objectif évident d'entretenir une aura de mystère au tour de l'objet de toutes les convoitises, à défaut dynamiser une action,dans une seconde moitié, qui se transforme à un énième "Survival" à défaut d’être impressionnante... Néanmoins le dernier acte audacieux, osé, relève la "sauce" à défaut d’être surprenant ..."In The Tall Grass marque un retour honorable , de Vincenzo Natali, même si on s'est habitué à beaucoup mieux de sa part, et que mes attentes se sont vues à la baisse, une réussite en "demi teinte" , un film visuellement épuré, porté par un casting correcte, et une histoire prenant qui malgré ses lacunes, réussit à capter l’intention du spectateur, et le plonge dans la folie des "hautes herbes",un récit palpitant,angoissant,pour une adaptation honorable, qui mérite le détour...Ma note 3/5