Titre français platement imité de celui du film de Resnais, “Hiroshima mon amour”, adapté de Marguerite Duras : sans raison, car cette histoire ne recèle aucune histoire d’amour, contrairement au film susdit. Marie, jeune Allemande qui désire “changer de vie” en se dévouant pour les autres, s’en va faire au Japon un spectacle de clowns, pour lequel elle n’est pas douée. Elle abandonne alors, et décide de suivre une quinquagénaire, Satomi, ancienne geisha, qui a dû fuir Fukushima, car sa maison a été détruite par le raz de marée. Elle l’aide à tout remettre en état, et apprend en échange le mode de vie local.
Déjà, une absurdité : alors que les deux femmes ne parlent pas la même langue et ne se comprennent absolument pas, au bout de quelques scènes, cet obstacle est levé, car toutes deux parlent un anglais très compréhensible ! Mais passons.
Le film est un documentaire romancé, et l’image la plus forte est celle de ces milliers de sacs en plastique dans lesquels on a enfourné la terre contaminée par les radiations de la centrale nucléaire, et dont nul ne sait que faire. Abandonnés sur un terrain et à l’air libre, ils sont là, sans doute, pour des siècles. Mais le film bascule très vite dans
une absurde histoire de fantômes
, en quoi croit Satomi, qui, de plus, est hantée par le remords : lors de l’inondation par la mer, elle et une amie s’étaient réfugiées dans un arbre,
mais elle avait poussé du pied son amie, qui était tombée et s’était noyée
. Ce pour quoi, ayant éloigné Marie, elle tente
de se pendre, ce qui rate puisque Marie revient à temps pour la sauver
.
La dernière séquence est incompréhensible : les deux femmes prennent le train pour se rendre en ville chez la fille de Satomi, qu’elle voit rarement. Rien ne se passe, et le film s’achève dans une gare.
De toute évidence, la réalisatrice, qui a peu de convictions décelables autre que sa passion pour le Japon, a manqué d’un scénario crédible et intéressant, et elle conclut sur un slogan un peu racoleur, “Non au nucléaire”, pas très indiqué puisque l’accident nuéclaire n’a fait aucune victime, et que toutes les morts l’ont été par noyades ! Faut-il interdire les raz de marée ?