Encore une autre très grosse attente de cette riche année 2017 pour ma part ! Kingsman : Le Cercle d’Or est donc la suite (très) attendue du premier opus sortie en 2015 qui avait fait grand bruit. Armé d’un budget plus conséquent, d’un casting de haute volée et d’une envie de faire plus fort et plus fou, le réalisateur Matthew Vaughn passe un peu à côté avec ce deuxième volet des aventures des Kingsman, offrant tout de même un sympathique divertissement mais auquel il manque malheureusement ce qui avait fait le succès du premier film : originalité, fraîcheur et surprise ! Kingsman, l’élite du renseignement britannique doit faire face à un danger sans précédent. Alors qu’une attaque très organisée détruit leur quartier général, les survivants de l’attentat, Eggsy alias l’agent Galahad et Merlin, font la découverte d’une puissante organisation alliée nommée Statesman, leur homologue américain fondée il y a très longtemps aux Etats-Unis. Face à ce danger, les deux services d’élite n’auront d’autre choix que de réunir leurs forces pour sauver le monde des griffes d’un nouvel ennemi aussi impitoyable qu’intelligent, qui ne reculera devant rien pour accomplir sa quête destructrice. En février 2015 sortait Kingsman : Services Secrets, une petite bombe de divertissement badass, un véritable petit chef-d’œuvre qui remplissait admirablement le cahier des charges du petit blockbuster d’espionnage inventif, frais, fun et très divertissant. Le film réussissait même à transformer Colin Firth en un espion britannique aussi classe que James Bond, c’est pour dire ! Le film de Matthew Vaughn surfait donc brillamment entre un film hommage aux James Bond d’antan avec Sean Connery et Roger Moore ainsi qu’avec le film de comics qui se prend au sérieux dans son délire bourré de scènes d’action originales à la violence décomplexée (la scène de l’église est entrée dans les mémoires par exemple). Bref, une petite perle… Et fort de ses 414 millions de dollars de recettes mondiales (dont 128 millions de récoltés aux Etats-Unis), une suite fut rapidement annoncée avec Matthew Vaughn à la réalisation, signant ainsi sa toute première suite (le réalisateur avait par exemple laissé la suite de son Kick-Ass, qui ne connut pas le même succès que le premier…). Rapidement le projet devint terriblement excitant : le retour inattendu de Colin Firth, l’arrivée d’une agence américaine, Statesman, truffée de personnages aux interprètes mondialement célèbres : Channing Tatum, Halle Berry, Jeff Bridges et Pedro Pascal, une méchante dingo incarnée par Julianne Moore, un premier trailer explosif et juste génial sous le son de My Way de Frank Sinatra,… Kingsman : Le Cercle d’Or s’apprêtait donc forcément à dépasser son aîné en tout… Mais finalement, et après un premier visionnage en salle, il se trouve que je suis assez déçu du produit fini… La faute à des attentes beaucoup trop grandes ce qui m’obligera à le revoir une fois ce premier visionnage digéré et les attentes oubliées. Matthew Vaughn nous offre donc une suite qui souffre probablement du syndrome des suites de films à succès faites très rapidement après la sortie du premier film avec un scénario beaucoup moins prenant, plus long sur la durée, avec plus de personnages, plus d’action, plus de tout en fait… Et Kingsman : Le Cercle d’Or est pour ainsi dire tombé dans le piège, comme si ce film avait été fait trop hâtivement pour préserver l’effet de popularité et d’excitation qu’avait produit le premier en 2015. Là où le film déçoit pour ma part c’est donc dans son histoire assez classique au final et dont les enjeux sont moins prenants. Le premier film réussissait à mieux investir le spectateur dans l’histoire grâce à la découverte du monde des Kingsman et à la formation du jeune Eggsy, créant ainsi un attachement très fort à ce personnage, le spectateur voulant le voir aller jusqu’au bout de sa formation et réussir. Ici, bien évidemment l’effet de surprise n’est plus là, et le film n’est donc pas aussi captivant que l’était son prédécesseur car, déjà, plus long (2h21 contre 2h09), ce qui entraîne un moment de baisse de rythme au milieu avant de reprendre à partir du moment où nos héros se retrouvent dans les montagnes italiennes pour vivre de folles péripéties. De plus, ce qui faisait la force du premier film, c’était ses méchants et leurs motivations. Samuel L. Jackson apportait son grain de folie avec son cheveu sur la langue et ce bad guy délirant était en plus accompagné d’une parfaite Sofia Boutella en tueuse aux jambes d’acier qui marqua fortement les esprits. Alors que dans ce deuxième volet, la méchante interprétée par la dingo Julianne Moore semble moins impressionnante que l’était Samuel L. Jackson. Le personnage de Poppy est peut-être un poil trop loufoque pour moi pour être véritablement une grande bad guy avec son côté vintage et fan d’Elton John et surtout que ses motivations peinent à convaincre au final, j’avoue que je m’attendais à plus surprenant et original même si l’idée est plutôt intéressante. Le scénario étant l’élément central de la réussite d’un film, et celui-ci ne m’emportant pas totalement, Kingsman : Le Cercle d’Or apparaît donc comme étant un film moins percutant que le premier opus, moi qui m’attendais à un déballage d’action et de fun cartoonesque quasi-non-stop dans une intrigue plus originale et poussée. Il n’empêche qu’il faut louer les excellentes idées de ce long-métrage que ce soit l’évocation du couple d’Eggsy, la destruction du QG des Kingsman, l’alliance avec les Statesman, la présence what the fuckesque d’Elton John, des scènes comiques très drôles voire plus trash que le premier ou la résurrection plutôt bien expliquée d’Harry (même si elle fait « grosse »),… Mais rassurez-vous, Matthew Vaughn n’a pas lésiné sur les moyens pour sa toute première suite et livre des scènes d’action, et de comédie trash, juste jubilatoires, toujours aussi bien réalisées ! Entre une trépidante course-poursuite en taxi en ouverture de film, des bastons avec flingues, lasso, gadgets tous plus farfelus les uns que les autres et des combats contre des chiens robots, Kingsman : Le Cercle d’Or s’avère très divertissant bien que j’ai ressentit un manque de rythme par moment et l’absence d’une scène d’action marquante comme l’avait été celle de l’église deux ans plus tôt. Alors même si le scénario est plus simple, le film s’en sort bien, notamment grâce à ses scènes d’action géniales mais aussi par ses acteurs tous parfaits dans leur personnage que ce soit le charismatique Taron Egerton, l’excellent et émouvant Mark Strong, le mentor en pleine reconstruction qu’est le très bon Colin Firth, tous les Statesman avec une mention spéciale pour Pedro Pascal qui vole la vedette à tout le monde, excellent acteur venu du monde des séries télévisées telles que Game of Thrones ou Narcos et enfin un Bruce Greenwood étonnant en un Président des Etats-Unis très atypique qui fait étrangement penser à un certain Donald Trump… Voilà, à cause d’attentes trop grandes après un exceptionnel premier volet, ce Kingsman : Le Cercle d’Or déçoit sur le coup mais reste parfaitement divertissant et agréable à regarder, ce film a été conçus dans une seule optique : en mettre plein la vue ! Un deuxième visionnage que j’ai donc hâte de vivre pour me faire un avis plus précis sur ce deuxième film, même si à mon sens Kingsman : Services Secrets restera supérieur à tous les niveaux comparé à celui-ci !