En gros : Prétentieux, grotesque, mauvais. Lissez la suite pour plus de précisions.
Avant de commencer cette critique, j'aimerai dire plusieurs choses : d'abord, j'ai vu ce film trois fois, ce qui m’a laissé le temps de me questionner longuement sur la question.
Ensuite, j'adore l'eouvre original de Jean-Luc Lagarce, dont j'ai même appris certain passage.
Je vis aussi dans un entourage où Xavier Dolan est adoré, presque vénéré, et où chaque film est un chefs d'eouvre à lui tout seul. Pour ma part, je trouve que Xavier Dolan est un bon, voir un très bon réalisateur, mais représente la définition même de "surcoté", souvent par de jeunes fans pseudo "bobo" qui ne jure que par lui et par Pierre Niney (que j'apprécie beaucoup.) : pourtant, moi aussi je suis très jeune, et j'aime la culture "bobo" (je déteste ce terme.)
Enfin j'ai vu deux de ses autres films : "Mommy", que je trouve pour le coup vraiment réussis et bouleversant, et "Les amours imaginaires" qui est, qui est...bref passons au vif du sujet.
"Juste la fin du monde" représente pour moi l'une des plus grandes incompréhensions de ces dernières années : pourquoi ce film est-il considéré comme un si bon long-métrage, alors qu'il est dénué de subtilité, mal jouer, prétentieux et passant totalement à côté de la substance de l'eouvre original de Lagarce, ?
Pour être objectif et écrire une critique constructive, commençant tout de même à lister les points positifs du film :
- Au niveau du texte et du scénario, c'est très proche sans être un copié-collé de l'eouvre de Jean-Luc Lagarce. Le travail d'adaptation est donc réussi.
- Xavier Dolan est tout de même un réalisateur doué, et sait donc un peu prés composés harmonieusement ses images, notamment avec des jeux de lumières marqués. La scène d'ouverture est d'ailleurs la seul véritablement touchante et réussite du film
avec la scène où gaspard Uliel et Vincent Cassel sont dans la voiture, (scène justement sauvée par Cassel
, dû peut-être au fait que c'est le seul moment ou Dolan n'en fait pas trop...
Oui trop : ce film en fait des tonnes ! C'est l'incarnation même de la non-subtilité ! Et dire que Xavier Dolan à réaliser deux ans plutôt le très bon Mommy, qui pour le coup était un grand film dramatique et familial, d’une justesse parfaitement dosée.
"Juste la fin du monde" souffre déjà de ses interprètes : Uliel, Seydoux, Cotillard ne jouent tout simplement pas bien ou pas. On a alors droit à des scènes de malaise assez palpables
comme le flash-backs du personnage de Léa Seydoux, certaines interventions de Cotillard
. Pourtant ses acteurs font partis des meilleurs de leur génération ! Mais là, on sent un réalisateur voulant tout contrôlé, jusqu'aux moindres gestes de ses acteurs.
Pour Nathalie Baye, elle est dans le sur-jeu constant, mais cela convient à son personnage bariolé et arrive tout de même à faire ressentir un semblant d'émotion.
Enfin, Vincent Cassel, alors très peu convaincant pendant les deux premiers tiers, se révèle totalement les trente dernières minutes, pour livrer la seule interprétation intéressante du film.
Ensuite la mise en scène : ouvrez se fichu cadre ! Enlevez ses gros plans de partout : cela ne marche pas ! Ce n'est pas en en enferment littéralement ses personnages dans le cadre à tous les coups que cela crée une asphyxie !
Pour reprendre l'exemple de Mommy, le format 4:3 fonctionner, car bien utiliser et justifier. Mais dans "Juste la fin du monde", on n'a pas besoin de cet élément pour ressentir l'emprisonnement des personnages, déjà enfermer dans une maison. Le gros plan a été mis en place pour souligner l'importance d'un élément, pour mieux le mettre en valeur : si dans un film, on te dit que 70% de celui-ci est importent, alors l'effet de ne marche plus ! On frôle alors la caricature et le ridicule.
Ridicule comme ses flash-backs kitch et faciles : désolé, mais ce n'est pas audacieux de mettre de la m***e musicale, même si élément justifier dans l'histoire, sur des images pour émouvoir le spectateur : ça ne peut pas marcher ! Si n'importe quel autre réalisateur l'aurait fait, on aurait trouvé ça honteux. Mais non, là c'est le prodige Xavier Dolan, donc c'est génial !
Tout comme
le coucou qui sort de sa pendule à la fin
, il s'agit d'un élément qui ailleurs, aurait fait polémique. On dit "oui, mais c'est lyrique". Non. C'est lyrique tel qu'un ado de 14 ans voit la définition de lyrique.
C'est dans ces moment que le film devient une caricature de lui-même : à vouloir en faire trop pour souligner un élément, Xavier tombe dans les travers de ses propres choix et de son propre style. "Juste la fin du mode", c'est la définition même en réalité de la facilité : on surligne tout, on laisse tout apparaitre, et on fait penser aux gens qu'ils sont très intelligents de comprendre toutes la "richesse" du film, car c'est un film "d'auteur" comprenez-vous !
"Juste la fin du monde" est à mon sens, un film d'auteur pour ado et simplifier pour le grand public, comme si Xavier Dolan parlait uniquement à sa tranche de fans la plus large, où refusait catégoriquement de grandir (la musique, les acteurs, ect...).
Peut-être le succès du style Dolan auprès des jeunes de mon âge ? Je pense que oui.
J'attends les retours quand les adolescents de ma génération reverront le film dans 10 ans, voir même simplement lors d'un second visionnage, pour prouver qu'il est mauvais. J'oublie encore des éléments sur ce film, qui est l'unique eouvre cinématographique qui me met dans un tel état d'incompréhension. Cette critique peut sembler maladroite, mais elle est tout cas sincère. Pourtant, comme tout le monde, j'aimerai aimer ce film...