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EricDebarnot
211 abonnés
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4,0
Publiée le 26 octobre 2016
Je n'aime pas être manipulé au cinéma par un réalisateur trop malin, qui joue de tous ses effets de style pour provoquer en moi des émotions exagérées, voire fausses, souvent au détriment de la construction de personnages cohérents ou d'une histoire crédible. Tous ces défauts - et d'autres encore (une certaine prétention auteuriste, une exagération inutile dans le jeu des acteurs poussés à la sur-interprétation permanente) - clairement présents dans "Juste la Fin du Monde" ne m'ont pourtant pas empêché de décoller émotionnellement à plusieurs reprises : j'ai commencé le film en larmes (au bout de 45 secondes maximum) tant Ulliel m'a immédiatement bouleversé avec son jeu douloureusement léger, j'ai tremblé avec cette belle-sœur dépassée par les vagues de rage confuse qui déferlent autour d'elle (Marion Cotillard qui n'a jamais été aussi touchante), j'ai frémi de rage - littéralement asphyxié - dans la voiture avec ces deux frères qui ne supportaient pas d'être ensemble et de se dire qu'ils s'aimaient, j'ai pleuré à nouveau à la fin du film avec cet abruti absurdement blessé que Cassel incarne puissamment, comme malgré lui, presque en dépit de ses habituels tics insupportables. Xavier Dolan m'a laissé épuisé, ébloui, dans mon siège de cinéma d'une salle de province, où j'ai vécu les émotions les plus intenses de cette année 2016 : son film est à proprement parler "inacceptable", pour peu qu'on ait un minimum de "culture cinématographique", et il a pourtant été une fête - laide, éprouvante, mais une fête - indiscutable pour moi, ce soir. Je n'aime pas les réalisateurs manipulateurs, mais j'adore Von Trier, Haneke... et Dolan. Je dois être un peu con, finalement.
La lumière est belle, la direction des acteurs est démente, on est au plus près des personnages, de leur respiration, de leurs sentiments, c'est magnifique. Gaspard ulliel est super. Bande originale démente également. Vive Xavier Dolan.
Avec Juste la fin du monde, Xavier Dolan adapte au cinéma la pièce de théâtre éponyme de Jean-Luc Lagarce. Un exercice que le réalisateur canadien avait déjà pratiqué en 2013 avec Tom à la ferme. Cette mise en abyme d’une représentation théâtrale par un dispositif minimaliste met en scène des personnages attachants malgré leurs tempéraments excessifs. Décliné en un huis clos asphyxiant aux couleurs ternes, le psychodrame mis en images est aussi âpre que clivant. Entre incommunicabilité et incompréhensions, c’est l’agonie d’un dialogue familial qui est disséquée. Intelligemment, Xavier Dolan contrebalance la prédominance des dialogues par les non-dits et le langage des regards. Cette forme nous rappelle quelques pièces maîtresses de John Cassavetes. Plus de détails sur notre blog ciné :
Je rejoins quelques commentaires sur "l'histoire banale" mais la force d'un réalisateur est d'en faire quelque chose qui ne laisse pas indifférent. Des acteurs superbes; Vincent Cassel et Nathalie Baye particulièrement pour moi. Il y a ici une succession de dialogues à deux têtes où les non dits, les espérances sont Bien là.. pour arriver à faire passer un message ils (les Personnages) passent par d'autres moyen, le regard, des histoires, des gestes ... on fait ça souvent dans la vie je crois, le film nous montre cette quasi manipulation affective avouée ou pas. Il nous montre aussi pour moi que l'égoïsme à ces limites, la vie c'est aussi et surtout le partage.
On se retrouve témoin d'étranges et violentes retrouvailles familiales... Hormis le motif de l'arrivée de Louis, rien n'est dit, tout est suggéré. Et cet engrenage du mystère génère la folie de leurs relations. Beaucoup de crises et de cris, mais utiles aussi à extérioriser les émotions si denses qu'on peut ressentir au sein de nos familles. Les deux plongées dans les souvenirs de Louis sont des grands moments de cinéma. Esthétique appuyée du gros plan, lumière tamisée, éclat du son... Des acteurs magnifiques. C'est un grand film, qui déplaira autant qu'il plaira.
Dolan nous offre un film très fort, marquant. Le casting est impeccable. On retrouve aussi les tics esthétisants de Dolan, qui peuvent agacer mais qui restent très beaux.
C'est le premier long métrage que je vois du jeune cinéaste Québécois Xavier Dolan, le le connaissais plus pour le clip violent qu'il a fait pour mon groupe préféré Indochine sur le thène du harcèlement scolaire . Mon impression sur le film "Juste la fin du monde" est positif, je crois que c'est à l'origine une pièce de théatre populaire, celle d'un jeune homme qui revient chez sa famille après 12 ans d'absence revoir sa mère, sa petite soeur qu'il n"a connu que depuis toute petite, son frère et sa belle soeur. Le ton de cette oeuvre est à fleur de peau avec des personnages fragiles ou impulsives à la personnalité différente. Il y a aussi de belles images et la bande originale se voit que c'est un jeune de 26 ans qui réalise. C'est bien écrit et les comédiens sont très bons comprenant, Gaspard Ulliel, Nathalie Baye, Vincent Cassel, Marion Cotillard et Léa Seydoux qui campent leurs personnages avec brio. Personnellement, j'ai aimé ce film dans son ensemble.
Premier Dolan pour moi, j'ai été très impressionné. Je ne connaissais pas non plus la pièce originale, j'ai pourtant été pris dans cette histoire de famille. Le casting de luxe y est peut être pour beaucoup, car les acteurs sont très bons (Cassel et Baye crèvent l'écran). La réalisation est originale, on assiste à une avalanche de gros plans pourtant maîtrisés. Un bel exercice de style sous forme de drame familial, justement récompensé à Cannes.
Dolan nous sort son nouveau drame familial, son thème de prédilection. Pas d’erreur de casting, même Léa Seydoux a réussi de me convaincre. C'est un film ultra-sensible et plutôt calme, avec des scènes absolument magnifiques (en particulier tous les souvenirs du personnage principal, Louis) accompagnées de musiques qui peuvent paraitre mal appropriés, mais dont le cadre leur donne un aspect émouvant. Un film très visuel, avec les interprétations galénismes de Gaspard Ulliel et Nathalie Baye. "Juste La Fin Du Monde" à parfaitement sa place dans la filmographie du "prodige québécois", Xavier Dolan.
Xavier Dolan filme ses personnages au plus près, sans recul. Spectateur, on se trouve pris dans les rets des émotions de chaque membre de la famille – comme si nous en faisions partie. Je suis ébahie – non seulement par la connaissance intime des tensions qui peuvent se jouer dans ce cercle là – mais par la capacité de XD à les traduire, puis à les transformer en cinéma.