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    Juste La Fin Du Monde
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    803 critiques spectateurs

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    anonyme
    Un visiteur
    4,5
    Publiée le 19 septembre 2016
    Un huis-clos époustouflant, bien qu'oppressant. Une B.O excellente (comme pour tous les films de Xavier Dolan que j'ai vus) et des acteurs très bien choisis.
    Notamment Nathalie Baye, étonnante.
    Des cris, des pleurs, des silences intenses. Le tout, orchestré de main de maître.
    J'ai pu lire que cela ressemblait trop au théâtre. Et, justement, comme il s'agit d'une adaptation de pièce, j'ai trouvé que c'était réussi, ce pari en "version cinéma".
    Certes, ce n'est pas habituel. On arrive à être dedans ou pas.
    J'ai eu le souffle coupé dès les premières minutes et fini le film les yeux brillants.
    Par ailleurs, Xavier Dolan et Gaspart Ulliel répondaient à des questions en fin de séance, cela a apporté un éclairage très personnel au film que nous venions tout juste de visionner.
    Je conçois qu'on puisse ne pas avoir aimé car c'est particulier, mais moins de trouver cela ennuyeux ou sans talent. Car les émotions, les sentiments, les dits et non-dits des personnages crèvent l'écran.
    Xavier Dolan a toujours tout eu d'un grand (réalisateur, acteur...), je ne suis pas surprise. Il me tarde juste son prochain film. Comme toujours.
    Cinéphiles 44
    Cinéphiles 44

    1 405 abonnés 4 251 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 18 septembre 2016
    Xavier Dolan est un egocentrique et pourtant ses œuvres sont toujours admirables. Si certains ont reprochés à Mommy de tirer un peu trop sur le tire-larmes, vous allez encore une fois sentir votre mâchoire vaciller. Juste la fin du Monde, ce titre pompeux du livre, qui n’est pas nécessairement le ton que nous aurions donné au film. En réalité, il s’agit juste de la fin d’un fils admiré par sa famille malgré leurs douze années de séparation. Le film commence avec Gaspard Ulliel en pleine réflexion de lui-même. Sa voix granuleuse ne peut que nous faire penser à sa dernière prestation dans le corps d’un grand créateur de mode. Puis, séquence sur une tapisserie vintage, une horloge comme on en voit plus, des ongles bleus pétants, des bijoux exorbitants… c’est bon, nous sommes bien chez Dolan. Le cinéaste s’est fait plaisir en métamorphosant complètement Nathalie Baye et en intimidant au maximum Marion Cotillard. Le film est lancé. Les cris, les discussions à n’en plus finir sont mis en scène dans des gros plans chers à Dolan. Nous sommes oppressés. Quand allons-nous respirer ? C’est alors qu’on assiste à un jeu de regard entre Marion et Gaspard. On ne peut alors que saluer la direction des acteurs qui nous captive. Et puis les grandes phrases se disent, « Puisque vous n’aurez pas d’enfant, on s’est dit qu’on ne vous volait rien », « J’ai peur, j’ai peur d’eux »… et restent assez marquantes. On connaît l’adulation que porte le réalisateur pour Gaspard Ulliel et il le filme avec une telle maîtrise qu’il apparaît parfois comme un ange, parfois comme un fantôme, mais ce, toujours dans une beauté sidérante. Juste la fin du Monde est un huis-clos qui abuse et surabuse des émotions. Nous sommes une nouvelle fois manipulés et ne pouvons retenir notre bouleversement. Si Xavier Dolan arrive encore à nous fasciner avec ses grands moments, on a peur qu’il s’enferme dans ce genre d’illusions. Finalement dans toute cette hystérie, c’est la douce Catherine, jouée par Cotillard qui tire son épingle du jeu avec ses « Antoine » qui en disent long. Juste la fin du Monde est une œuvre aboutie et saisissante, mais qui laisse un goût âpre lorsqu’on a déjà vu ses cinq précédents films.
    D'autres critiques sur ma page Facebook : Cinéphiles 44
    anonyme
    Un visiteur
    4,5
    Publiée le 18 septembre 2016
    Quel beau film ! un film plein de tension, nervosité, conflits, les non dits, les regrets et reproches. On en ressort totalement déconcerté
    Quentin D
    Quentin D

    11 abonnés 18 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 17 septembre 2016
    J'ai pu voir le film en avant-première avec la présence de Xavier Dolan qui est venu nous présenter son film.
    J'avais peur d'avoir trop d'attentes après la claque "Mommy", surtout avec un casting aussi flamboyant. Autant vous dire que le film est une pure merveille de réalisation et d'interprétation. Xavier Dolan nous montre encore une fois son talent pour représenter les liens familiaux et leurs relations houleuses. Rien n'est surfait, rien n'est artificiel. Tout simplement, une famille qui se retrouve, avec des doutes, des interrogations mais également un bonheur éphémère supplanté par une souffrance intérieur. Les personnages sont profonds, magnifiquement bien interprété (Parfois un poil théâtrale quand ils s'énervent), et on sent que Xavier Dolan a prêté beaucoup d'attention sur le langage, avec beaucoup de répétitions, d'hésitations, qui rendent les dialogues vraiment naturels. Une profondeur psychologique chez les personnages, accompagnée d'une réalisation énigmatique qui renforce cette ambiance morose et froide. Quelques scènes manqueront de sens aux premiers abords, et c'est ce qui donne de la force au film.
    Pour finir, le film n'ira pas de mains mortes. Ca hurle, ca crie, on pleure, on est touché, le film est parfois dur dans les rapports humains, et c'est ce qui les rends fascinant.
    Une pépite que vous devez voir absolument sans hésiter.
    David L
    David L

    6 abonnés 74 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 4 octobre 2016
    Note : 17/20
    Très bon film dramatique avec une mise en scène très soignée, un scénario efficace, un excellent casting français (notamment Marion COTILLARD, Gaspard ULLIEL, ...), beaucoup d'émotions ...
    De smet M.
    De smet M.

    12 abonnés 44 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 15 septembre 2016
    ( ) Il assomme les sceptiques de sa syntaxe jusqu'au vomissement et aux détracteurs il répond par sa virtuosité. Il est injuste de reprocher à un cinéaste son style visuel parce que celui-ci ne serait pas au goût de l'un où l'autre. Des procédés ne sont à blâmer que s'ils sont contraires, qu'ils méconnaissent une parole, ou au contraire qu'ils appuient et renforcent un discours nauséeux. Or chez Xavier Dolan, on a bien du mal à définir l'obscénité de l'emploi d'un hit moldave des années 2000 ou bien de l'intensité particulière d'un rythme. Ses films sont sans conteste gonflés de ses multiples gimmicks, débordent parfois un peu de sentiment. En faire le procès serait méconnaître une des obsessions principales du personnage et de son cinéma : l'urgence, de faire ses films, d'exprimer sa voix, au plus grand nombre.

    Critique complète sur Pours Cinéphilie
    Amaury F
    Amaury F

    27 abonnés 151 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 17 septembre 2016
    Objectivement, Juste la fin du monde est brillant à de nombreux niveaux. Quelle maîtrise, quelle inventivité ! Il n'y a pas à dire, tout semble chorégraphié au millimètre près. Pourtant, force est de constater qu'il est assez difficile à appréhender au premier abord. Moins séduisant, moins spectaculaire que la tornade Mommy, ce Dolan-là est un peu plus âpre, plus minimaliste, pour ne pas dire classique (à l'exception de deux ou trois séquences musicales très osées et auxquelles on ne pouvait évidemment pas échapper). Les changements de ratios et autres pluies de marshmallows laissent place à un huis-clos oppressant, au portrait teinté d'amour et de rancœur d'une famille dysfonctionnelle, s'asphyxiant de non-dits et de querelles. Si l'histoire en elle-même, sans surprise et somme toute assez banale, n'est au final pas si passionnante que cela en termes d'intrigue, c'est bel et bien le traitement qu’apporte Dolan au texte de Lagarce qui nous intéresse ici. Le cinéaste instaure une ambiance extrêmement pesante, magnifie chaque hésitation, chaque silence, via un geste esthétique risqué mais puissant : Filmer presque absolument tout en gros plans. La virtuosité avec laquelle ce défi est résolu force l'admiration. Le flou, les jeux de regards, cette lumière en clair-obscur signée André Turpin... Tout est beau. Et cette mise en scène, toute en plans serrés, nous enferme efficacement dans l'intimité de personnages auxquels on s'identifie immédiatement. Toujours placée là il faut, la caméra parvient également à capter les moindres expressions de comédiens qui repoussent les limites de l'art de jouer. Vincent Cassel, Léa Seydoux et Nathalie Baye sont excellents dans un registre hystérique qui, forcément, ne plaira pas à tout le monde. Marion Cotillard et Gaspard Ulliel s'illustrent quant à eux dans des prestations moins outrées, mais qui transcendent littéralement le film. La première campe avec brio un personnage dont la timidité nous serre constamment le cœur, le second porte en lui une gravité fascinante à regarder et incarne à la perfection cet écrivain qui peine à annoncer à ses proches sa mort prochaine. Sans être le meilleur film de son auteur et sans non plus nous émouvoir autant que prévu, Juste la fin du monde confirme donc le talent d'acteurs d'exception et déploie une maestria formelle à couper le souffle. C'est une leçon de mise en scène. Bravo Xavier !
    Julie D.
    Julie D.

    10 abonnés 149 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 30 janvier 2017
    S’inspirant de la pièce de Jean-Luc Lagarce, Dolan met en scène de façon théatrâle le douleureux retour du héros tragique après 12 ans d’absence, pour annoncer sa mort prochaine. En plus d’un excellent jeu d’acteur, on retrouve la force du cinéma de Dolan avec ses plans focus sur les visages. Cela exacerbe la puissance du jeu d’acteur et leurs émotions. Le spectateur reste fasciné et ému par ces tiraillements familiaux. Il subit cette lente et douloureuse agonie qui n’en finit plus. Belle oeuvre !
    lillyfr1978
    lillyfr1978

    6 abonnés 2 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 22 septembre 2016
    Un huit clos pesant d'une intensité incroyable. Les silences pesants, les plans très serrés, le ressentiment des personnages mêlés d'un amour qu'aucun ne parvient à exprimer, des dialogues décalés et inintéressants tout ça pour éviter de parler des vrais sujets, de ceux qui comptent... Bref, toutes les difficultés que malheureusement beaucoup de familles éprouvent à communiquer vraiment. Dolan fait en sorte que quelque part chaque spectateur puisse se retrouver dans la solitude et la souffrance éprouvée par Louis.
    Et cette fin inattendue qui semble être un véritable soulagement au final pour le personnage principal même si elle reste malgré tout un échec ; mais un échec complètement inéluctable.

    Sans doute le film le plus abouti de Dolan même si certaines critiques ont été très dures avec le jeune réalisateur de seulement 27 ans au point de le blesser profondément (quand on connaît la sensibilité à fleur de peau de Dolan), pour moi, "Juste la fin du monde" est LE film de la rentrée à ne surtout pas manquer.

    Le meilleur de ses six films avec "Mommy" selon moi.
    Lucas L (LeBigKalu sur SensCritique)
    Lucas L (LeBigKalu sur SensCritique)

    91 abonnés 386 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 10 février 2017
    Je ne sais pas ce qui m'arrive, mais en ce moment je ne regarde que des films qui me marqueront, sans doute toute ma vie, alors je n'ai jamais vu un film de Xavier Dolan, ça me semblait pour intello prout-prout, j'avais essayé Mommy, mais j'avais arrêté vite, je savais que je ne tiendrais pas les trois heures, alors Juste La Fin Du Monde, je m'en contrebalançais les roustons, et ouah, Yé metai trompé, Juste La Fin Du Monde, Juste Incroyable, c'est incroyable qu'un film Franco-Québécois, puisse être aussi bon, pas que les films Franco-Québécois soit mauvais c'est qu'on est habitué a des drames pétés a base de "je suis allé acheter du pain" et de "comment s'appellent tes enfants", et les quinze premières minutes c'est ça, et ensuite ça part loin, c'est des émotions cachées ou qui passent par le regard, et des émotions tristes et froides, et les seules émotions positives et joyeuses sont dans les souvenirs, et c'est fort, c'est puissant, c'est époustouflant, et je pense que ça deviendra une œuvre culte. 18/20
    Maurizio Mongiovi
    Maurizio Mongiovi

    19 abonnés 11 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 17 septembre 2016
    Je suis ravi: dans ce film il y a tout ce je que m'attendais, et il manque tout ce que j'avais peur il pouvait y être. Très mesuré et élégant, hyper fin dans son écriture, et comme d'habitude chez le réalisateur canadien, les acteurs sont extraordinaires et dirigés impeccablement. On peut encore remarquer quelques naïveté ici-là, et quelques moments qui effleurent le Kitsch, mais la qualité de l'ensemble est si haute que cela fait sourire plutôt que gêner. Tourné en 6 jours, ce film est une nouvelle réussite pour Xavier Dolan, un très beau moment de cinéma. Et pour ceux qui ont encore des doutes sur son talent, je les invite à trouver un autre metteur en scène qui arrive à inclure une chanson comme le tube roumain "Dragostea din tei" dans un film pareil, et far si que cela se passe à merveille. Franchement, moi je dis Bravo.
    bouddha5962
    bouddha5962

    62 abonnés 740 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 25 septembre 2016
    Xavier Dolan joue une nouvelle fois avec nos émotions.

    Un homme de 34 ans, vient annoncer sa mort prochaine à sa famille qu'il n'a pas vu depuis 12 ans.

    Bien sûr, vous imaginez que dans le monde de Dolan, même si c'est l'adaptation d'une pièce existante, le mélodrame est amplifié avec une touche personnelle.

    La musique omniprésente amplifie les émotions et amène à lire à travers les mots et regards toute la difficulté de la communication en famille.

    Ce film est doté d'acteurs performants à tout point de vue. Nathalie Baye est bouleversante et attachante, Gaspard Ulliel est surprenant et émouvant. Marion Cotillard est discrète et apeurée....

    Pour ceux qui aiment les familles peu simples et tout simplement Xavier Dolan ; vous allez adorer
    Loissi
    Loissi

    5 abonnés 25 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 22 octobre 2016
    "Juste la fin du monde" me laisse un sentiment mitigé alors que j'avais adoré et été bluffé par "Mommy" . Peut-être parce que c'est le premier film sans accent canadien de Xavier Dolan et avec des acteurs français très connus ? Que c'est un huis clos par instant très théâtral ? Jusqu'à maintenant je n'arrive pas à cerner ce sentiment mitigé mais ce que je sais c'est que j'ai depuis très envie de parler et reparler de ce film un peu comme "2001 Odyssée de l'espace" dont on pouvait disserter des nuits entières. Alors finalement peut-être que c'est un nouveau chef d'oeuvre à retardement de Xavier Dolan car moins immédiatement accessible mais plus riche que ses autres films..........
    Post-xMoVie
    Post-xMoVie

    9 abonnés 65 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 13 octobre 2016
    Quand Juste la fin du monde a reçu le Grand Prix, pas mal de gens ont fait la moue : ce n’était pas le film le plus abouti de son réalisateur qu’on accusait d’avoir fait un caprice de surdoué parce qu’il n’avait récolté « que » le Prix du Jury pour Mommy. Pourtant, on attend chacun des films de Xavier Dolan avec impatience, en bravant même le sillage médiatique que ses avant-premières ont laissé pour sa sortie en salles. Et bien souvent, on s’en fait sa propre opinion sans subir d’influence. « C’est juste un déjeuner en famille », certes, mais c’est aussi une adaptation fulgurante qui transcende chacun de ses acteurs.
    Le texte de Jean-Luc Lagarce – que certains comparent à Tchekhov – est une épreuve pour ses comédiens, fondé sur les non-dits et biaisant sans cesse pour faire parvenir un semblant de propos : l’incapacité de Louis à annoncer sa mort prochaine se retrouve dans ces discussions virant tout le temps au coup de gueule, entre Antoine et Suzanne, les frères et sœurs minés par douze années d’absence puis avec la mère et la belle-fille aussi, Catherine, d’une maladresse cruelle mais adoucie par le jeu réconfortant de Marion Cotillard. Cette famille est une bombe atomique où la venue soudaine, inexpliquée de ce fils prodigue (écrivain en passe d’être renommé) renforce sa constante anarchie plutôt que de l’apaiser, ne serait-ce qu’un seul jour. Louis est le seul à ne pas prendre part à ces conflits quotidiens : de sa mère, il a gardé un peu d’amour, de sa sœur, l’unique souvenir d’un enfant et de son frère, pas grand chose. Ainsi il y a, des deux côtés, une perte totale des repères pour avoir une relation « normale » : pendant tout le film, le quintet est tout sauf naturel, il se cherche, se perd, se reprend, se trompe mais ferme les yeux sur ce vide qui les séparent. Peu à peu, ils en viennent à se demander la raison de la présence de Louis, à qui sa sœur reproche d’avoir quitté la maison dans un mélange d’amertume et de tolérance, celle qu’on éprouve vis à vis des ces personnes qu’on a fantasmées car elles n’étaient pas là quand il fallait. La séquence à table, par exemple, où tout le monde fait comme si de rien n’était. « Raconte-nous les potins » lance Nathalie Baye, maquillée à l’excès, à son fils qu’on vient de remballer parce qu’il voulait voir leur ancienne maison. C’est aussi un retour aux sources pour lui : dans le débarras, il trouve le matelas qui a accueilli ses ébats avec Joli-Cœur, son premier amour dont Antoine annonce, plus tard, la mort. Dans ce passé où la mère se réfugie et où on partait pique-niquer le dimanche, ils étaient tous réunis, le père était encore vivant… Mais rien n’avait commencé : on ne se balançait pas des vannes pour avoir le silence et on ne comblait pas le vide par des conversations futiles. En fait, au vu de cette famille complètement névrosée et impulsive, on en vient presque à trouver la mort de Louis comme une délivrance, une solution à un monde où les sentiments sont trop tordus pour être exprimés. Ces plans fixes ultra-proches des visages sondant le trouble et la peur d’un nouveau départ qu’on ne s’expliquerait pas ; les effets graphiques qui renforcent la solitude Louis, qui veut donner « l’illusion, une dernière fois, d’être son propre maître » : toutes les expériences de Xavier Dolan en matière de mise en scène se condensent et s’expriment dans un équilibre à présent moins fougueux. Sans abandonner le tumulte et la nervosité indomptables de son œuvre, il ne cesse de vouloir se renouveler, en se cassant un peu la gueule mais en projetant surtout un regard acerbe sur cette fin du monde, qu’il nous montre dans tout ce qu’elle a de plus flamboyant.
    Première fois que Dolan ne fait pas retentir la cloche du québécois qu’on commençait à lui associer par habitude. Cette fois-ci, tous les acteurs sont français, le casting est cinq étoiles – grand public oblige – et permet d’associer distinctement chaque personnage à son interprète. Après Jason Bourne où il campait un espion en quête de vengeance, Vincent Cassel endosse une fois de plus le rôle du salopard provoc aux répliques cyniques, qu’on accuse sans cesse d’être ce qu’il est et qui gueule pour être compris. Ca se passe comme ça chez la mère : on parle, ça s’embrouille, on s’insulte et la scène est coupée. Suzanne s’oppose tout le temps à ce frère aigri : Léa Seydoux a souvent ce rôle de jeune fille solitaire et révoltée en manque affectif. Elle renoue ici avec un personnage consistant et bien filtré par le style Dolan. Car en effet, si le texte de Lagarce est bien là – amputé de pas mal de scènes – son adaptation reste une appropriation esthétique du réalisateur qui suit cette fois un chemin différent en montrant une famille entière, et non plus un couple spécifique. Cassel, donc, joue ce frère agacé par le silence et les non-dits et donne à ce personnage une violence plus sombre grâce à ce jeu physique et radical qui le rapproche parfois d’une bête. Cotillard, sa femme, a cette douceur extraordinaire d’une confidente qui n’a pas besoin de parler pour comprendre : son regard pensif et délicat, son débit saccadé qui bute contre chaque idée et l’empêche de vraiment s’exprimer ; bien qu’elle soit « l’étrangère » de la famille, c’est elle qui devine tout et comprend Louis. Au fur et à mesure du film, leur relation devient plus étroite avant que la séparation soit pour les deux la fameuse « réponse ». Il y a la mère aussi, Nathalie Baye, que ce caractère exagéré de retraité rend un peu naïve : toute l’emphase témoignée face aux autres se change soudain en inquiétude dans l’unique scène où elle se retrouve seule avec son fils. Mais comme les autres, elle n’a rien compris. Seulement des quatre qui se posent la question de savoir « pourquoi ? » seulement un le profère haut et fort : Antoine, comme toujours, qui va déclencher une énième engueulade d’où il ressort soulagé, cette fois, d’avoir dit ce qu’il pensait sur les autres et leur manière de le considérer. Tandis qu’au milieu de l’orage, sous le cliquetis imperceptible du coucou, Louis tourne le dos à cette maison qu’il ne reverra plus jamais. « Tout ce que tu dis, c’est pour combler le vide sur lequel t’as aucune emprise ! »
    Roman G.
    Roman G.

    19 abonnés 100 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 9 octobre 2016
    Des émotions du débuts à la fin.... Une transcription de ce que pouvez être ( et hélas toujours d'actualité) les rapports à la famille...à la maladie... à la souffrance ... A voir, tout simplement !!!
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