Mon compte
    Juste La Fin Du Monde
    Note moyenne
    3,6
    12700 notes En savoir plus sur les notes spectateurs d'AlloCiné
    Votre avis sur Juste La Fin Du Monde ?

    803 critiques spectateurs

    5
    131 critiques
    4
    211 critiques
    3
    153 critiques
    2
    135 critiques
    1
    103 critiques
    0
    70 critiques
    Trier par :
    Les plus utiles Les plus récentes Membres avec le plus de critiques Membres avec le plus d'abonnés
    chrischambers86
    chrischambers86

    14 081 abonnés 12 483 critiques Suivre son activité

    2,5
    Publiée le 24 juin 2021
    L'histoire de Louis, un ècrivain, qui vient rendre visite à sa famille après douze ans d'absence pour annoncer un très lourd secret [...] Un film « intensèment mineur » de Xavier Dolan mais extrêmement juste dans le traitement du personnage de Louis! Des cris et des silences qui pèsent, qui ètouffent, reflètant aussi et surtout une terrible rèalitè! Une bouleversante performance d'acteur de Gaspard Ulliel (cèsarisè) qu'il faut mettre en avant! Un joli palmarès dèjà, mais là, l'acteur se surpasse psychologiquement parlant! Comme quoi la prèsence de la chevronnèe Nathalie Baye (tantôt agaçante tantôt èmouvante) et de deux grandes stars françaises et nèamoins internationales (Marion Cotillard et Lèa Seydou, entre sous-jeu et surjeu) ne font pas toujours bon mènage! Difficile d'oublier Vincent Cassel dans ce film qui en fait des tonnes dans l'hystèrie! Un texte qui dit beaucoup pour finalement taire l'essentiel! C'est ce que Dolan a le plus rèussi dans cette adaptation d'une pièce de Jean-Luc Lagarce à travers le regard profond et envoûtant de Ulliel que le jeune cinèaste filme au plus près, jusqu'au grain de peau...
    FaRem
    FaRem

    8 871 abonnés 9 665 critiques Suivre son activité

    2,5
    Publiée le 29 janvier 2017
    En regardant ce film, j'ai eu l'impression d'être invité à un dîner d'une famille que je ne connaissais pas et que personne ne faisait l'effort de m'expliquer ce qu'il se passe... L'immersion est très rapide, on comprend vite le rôle de chacun et leur caractère ce qui permet de rentrer directement dans l'histoire avec des personnages qui s'imposent tout de suite seulement comme le sujet de la venue n'intervient pas, on assiste plus ou moins aux mêmes scènes qui se répètent et aux mêmes partages qui ne mènent à rien. On est bien loin de "Mommy" et de ses moments déchirants pourtant le fond de l'histoire et cet aveu aurait dû nous diriger vers quelque chose d'aussi touchant, mais non, on assiste juste à des moments hystériques et des disputes qui n'ont ni queue ni tête. Le film se laisse regarder, car il y a quelques passages et dialogues intéressants puis surtout, on espère qu'il va y avoir ce déclic et qu'il crache enfin le morceau malheureusement au plus on avance au plus le film perd en intérêt et se termine par une dispute ridicule qui semble être la parodie d'un mauvais mélodrame. Bref, je suis déçu, je suis peut-être passé à côté de quelque chose, mais ce film ne m'a rien fait ressentir.
    Ykarpathakis157
    Ykarpathakis157

    4 802 abonnés 18 103 critiques Suivre son activité

    0,5
    Publiée le 29 décembre 2020
    Juste la fin du monde est une perte de temps totale. C'est le pire film de Marion Cotillard son jeu était terrible dans ce film. Pareil pour Nathalie Baye. Dolan a fait la même chose que d'habitude gros plan, ralenti et musique des années 90 pour avoir l'air original mais il a en fait échoué. Je regrette d'avoir vu ce film alors que j'aurais pu faire quelque chose de plus intéressant. Les actrices ont été déformées avec de mauvaises performances et elles ont été mieux dirigées sous d'autres réalisateurs. La plupart des personnages sont hystériques et ça crie pendant tout le film. Le personnage principal Gaspar Ulliel est mono expressif. Je ne comprends pas quel est le problème avec le film. Il y a une mauvaise bande son, un mauvais jeu d'acteurs, la vraie pièce de théâtre a été insultée à mon avis...
    Caine78
    Caine78

    6 849 abonnés 7 399 critiques Suivre son activité

    2,0
    Publiée le 8 janvier 2017
    Ah, Xavier Dolan... Je ne sais décidément pas sur quel pied danser avec ce réalisateur. Après le (très) bon « Mommy », voilà que celui-ci s'attaque à une pièce de Jean-Luc Lagarce avec un sens formel pour le moins minimaliste. C'est simple : comme il n'y a que les personnages et les dialogues qui l'intéressent, l'ami Xavier décide tout simplement de flouter quasiment tous les décors, ce qui donne à ces derniers et à l'image un truc vraiment informe, pour ne pas dire carrément moche. Et d'ailleurs, je vais écrire les choses un peu durement : pour moi, le cinéma, ce n'est pas ça. Alors forcément, lorsqu'on empêche toute exploitation de la maison, des différentes pièces et qu'on se fout autant d'offrir quelque chose d'agréable à regarder, ça devient compliqué. Pourtant, tout n'est pas à jeter dans le film. Si l'interprétation, bien qu'assez inégale, est globalement satisfaisante, c'est surtout par moments que « Juste la fin du monde » fait mouche : au détour d'une réplique ou plus généralement dans la relation qu'entretient le héros avec sa famille, il y a forcément quelque chose qui nous renvoie à notre propre histoire, à notre vécu personnel, la scène spoiler: d' « affrontement » entre Gaspard Ulliel et Nathalie Baye
    étant à ce titre (et d'assez loin) la meilleure scène de l'œuvre. Donc oui, « Juste le fin du Monde » m'a souvent agacé, voire parfois ennuyé. Il est pesant, excessif, cinématographiquement limité, et la manière dont est construit le récit est limite gonflante, notamment en voulant absolument que chaque personnage ait son moment de « vérité » avec Louis, même si parfois cela fonctionne donc bien spoiler: (on peut citer également la scène en voiture avec Vincent Cassel, assez dure)
    . Mais presque bizarrement, je ne regrette pas vraiment de l'avoir vu. J'ai beau déplorer la plupart des choix de Dolan, il y a (presque) toujours quelque chose à garder de ses films, des instants que l'on retient, et celui-ci ne fait pas exception. A vous de voir maintenant si le jeu en vaut la chandelle...
    benoitG80
    benoitG80

    3 436 abonnés 1 464 critiques Suivre son activité

    2,0
    Publiée le 27 septembre 2016
    "Juste La Fin du Monde" après un "Mommy" hautement percutant, et pourtant non sans défaut, est loin d'atteindre le même niveau...
    En partant de la pièce de Jean-Luc Lagarce, Xavier Dolan arrive à se fourvoyer dans le traitement de son film, projet pourtant inspiré d'une excellente idée bien que trop décalée, car datée des années 80.
    Pour cette nouvelle version filmée, le fond de l'histoire est déjà mal amené, ou mal construit car en tant que spectateur on se trouve en immersion bien trop brutalement parmi des personnages torturés mais peu définis en terme d'écriture, qui de toute évidence ont un problème avec ce membre, frère ou fils revenu après 12 ans d'absence...
    Tout se mélange alors, hésitation, incommunicabilité, excuses en tous genre, violence verbale, voire hystérie, le tout avec beaucoup d'incohérence, d'illogisme, sans qu'aucune situation ne semble vraiment aboutie ou consécutive à ce qui vient juste de se passer...
    On saute ainsi du coq à l'âne, on s'excite sur un rien, pour ensuite retrouver un semblant de raison, et finalement pour rebondir de plus belle sans que l'on ait les clés pour saisir les enjeux des disputes et des cris; si bien que chacun tourne vite à la caricature de lui-même.
    Et ceci en nous privant des émotions qui auraient permis de croire à la souffrance et aux difficultés relationnelles de cette famille.
    Pour illustrer ce propos, Marion Cotillard arrive en tête avec un rôle qui la dessert complètement tant Xavier Dolan à son sujet enfonce le clou, de même que pour Nathalie Baye qui n'avait nul besoin de tant d'artifice pour ce qu'elle représente en tant que mère.
    Quant à Gaspard Ulliel, celui-ci est par contre trop en retrait, silencieux et presque absent jusqu'à ne plus être convaincant du tout.
    En voulant ainsi caractériser ses personnages à outrance, Xavier Dolan finit par leur ôter toute crédibilité ce que l'on ressent d'ailleurs également avec Vincent Cassel et Léa Seydoux, tous deux beaucoup trop dans l'excès eux aussi.
    Très vite, ces retrouvailles sonnent donc faux au sein de cette famille, de Louis venu annoncer une nouvelle difficile, aux autres qui ne savent comment interpréter son retour et sa présence !
    Une mise en scène plus subtile, et surtout moins esthétisante, sans ces gros plans sur ces visages trop envahissants, aurait permis davantage l'implication du spectateur qui lui a ici l'impression d'assister à des règlements de compte infondés, sans queue ni tête !
    De même que les effets de flou à la manière de clips vidéo, doublés d'une musique omniprésente, sont un recours un peu facile et inutile dans ce contexte.
    Seules deux très belles scènes, pertinentes et fortes, mais trop brèves sauvent cette réalisation pourtant prometteuse...
    Dans le même registre, sur la famille et son relationnel, il y a eu d'excellentes réalisations dont on citera en particulier "Un Conte de Noël" d'Arnaud Desplechin qui avait de quoi nous remuer au plus profond !
    Ce ne sera malheureusement pas le cas cette fois...
    lhomme-grenouille
    lhomme-grenouille

    3 363 abonnés 3 170 critiques Suivre son activité

    1,0
    Publiée le 30 septembre 2016
    Non mais… Non mais vraiment… Non. Xavier Dolan : je ne peux pas. Pire : Xavier Dolan, je ne comprends pas. Et ce n’est pas son cinéma que je ne comprends pas. Disons plutôt que c’est l’engouement qu’il y a autour de son cinéma qui m’échappe. Déjà, je reste sur le fion quand je constate que même après dix ans de carrière, ce mec a toujours besoin d’un bon quart d’heure pour se roder techniquement. Les premiers plans sont dégueulasses : gestion de l’espace scénique catastrophique ; raccords incohérents tous les deux plans ; photographie bien trop sombre ; dialogues usant d’effets de suspense beaucoup trop artificiels par rapport à la tonalité formelle choisie… C’est… C’est moche. Bah oui, osons le dire : c’est juste moche. Alors après j’entends que les concepts de « beau » et de « moche » relèvent de la pure subjectivité. Moi le premier je me crispe quand j’entends des gens fixer arbitrairement certains codes visuels ou scénaristiques comme étant forcément « bons » ou « mauvais » et cela juste parce qu’ils y ont reconnus les marqueurs propres au groupe culturel auquel ils appartiennent. Seulement voilà, là je trouve quand même assez dingue qu’une fois de plus on passe ça à Dolan alors qu’on ne s’en prive pas généralement pour les autres. Parce qu’attention : pour moi ce type de reproches formels pourrait finalement se généraliser à tout le film. Que ce soit dans les personnages, le rythme, les symboles, la gestion du son et même tout simplement l’histoire qui nous est raconté, tout n’est qu’approximations, embrouillaminis et – osons le dire – balourdises. Bah ouais, je suis désolé, mais moi, à regarder l’œuvre dans son ensemble, je trouve ça vraiment d’un balourd ! Parce qu’au fond, que nous raconte ce film ? Un gars veut renouer les liens avec sa famille parce qu’il est mourant. Mais il n’y arrive pas parce qu’il n’ose pas leur dire ce qu’il a à leur dire. Et à dire vrai, on comprend vite que toute la problématique du film c’est ça : dans cette famille, on n’arrive pas à se dire ce qu’on a à se dire. Et le pire c’est que l’idée, moi à la base, elle me parle. Seulement voilà, si à aucun moment je ne suis parvenu à m’accrocher à cette intrigue, c’est parce qu’elle est menée à bons coups de gros sabots bien maladroits. Alors – je ne redis pas – le porteur de sabots est sûrement pétri de bonnes intentions. Mais bon, soyons franc : le gars ne maitrise clairement pas son outil. Et quand je parle d’outil, je ne parle pas de caméra, d’optique, de capteurs et de mixages sonores (…et encore, rappelons-nous du début). Non : ce qu’il ne maitrise pas, c’est cet outil qui fait que tous ces aspects techniques disparaissent à un moment donné au service de ce qui nous est montré et raconté. Cet outil, ça s’appelle le cinéma. Or, par rapport au spectateur que je suis, Dolan ne maitrise clairement pas cet outil. Ses personnages ne cessent de répéter la même chose. Ils chevrotent en permanence. Ils s’interrompent au milieu de leurs phrases comme pour faire plus authentique. Leurs échanges sont téléguidés par des préoccupations qui s’affranchissent de toute logique… Non mais combien de fois j’ai voulu hurler à un ou deux personnages « Mais dis ça au lieu de rester enfermé dans ta boucle de parole ! » Et ça se répète ! Et ça fait artificiel ! …Bah ouais : quand je disais que c’était balourd tout à l’heure je le pensais aussi pour ça. C’est tellement surfait, surjoué, téléguidé qu’il devient difficile d’y croire. Moi, pendant près de deux heures, je n’ai vu que des comédiens – très bons pourtant ! – s’efforcer de donner de l’épaisseur et de l’authenticité à ce qui à la base n’est que lourd et très peu mûri. D’ailleurs, vraiment un grand bravo à certains d’entre eux. Si Lea « university-of-life » Seydoux m’est apparue assez inconsistante et lisse (comme toujours quoi) et si Marion Cotillard s’enlise une fois de plus dans ses mimiques, Nathalie Baye, Gaspard Ulliel et surtout Vincent Cassel ont su suer sang et eau pour essayer de donner de l’émotion à leurs scènes. Le cas du final en est d’ailleurs pour moi une belle illustration. Quand on prend le temps d’y réfléchir, cette scène est absurde au possible (à moins de considérer qu’on est dans une famille de fous) et elle aurait pu franchement ridiculiser tous les acteurs qui y ont participé si jamais ils n’avaient pas su y la jouer à fond. L’air de rien : respect. Mais d’un autre côté, en prenant bien le temps d’y penser, je me dis aussi que si le film ne sombre pas totalement dans l’affliction absolue, c’est aussi et uniquement grâce à ce que je viens d’expliquer sur cette dernière scène. Parce que ça a beau être long, creux, vain (l’air de rien : au bout d’une heure et demie, tu en sais finalement autant qu’au bout de trente minutes) ; il n’en reste pas moins difficile de se dire que Dolan se fout de nous. Le mec est tellement dans la surenchère qu’on sent qu’il y met tout ce qu’il peut. Et qu’importe s’il calque des gros plans avec des regards mystérieux à tout bout de champ comme le ferait un ado de 17 ans ! Qu’importe aussi s’il claque à outrance des ralentis sur fond de musique à piano comme le ferait un ado de 15 ans ! Et qu’importe même s’il claque quelques vieux tubes en mode random sans souci de cohérence avec l’atmosphère ou l’intrigue comme le ferait un ado de 13 ans ( spoiler: perso je croyais qu’on avait touché le fond avec Dragosta Din Tei, et pourtant le vieux Moby de conclusion m’a prouvé qu’on pouvait faire bien pire
    ) ! Oui ! Qu’importe ! Parce qu’au fond j’ai l’impression que s’en fout un peu de la technique, du sujet et de la narration quand on encense Dolan. Un autre userait des mêmes effets pour un film à grand spectacle ou bien pour une comédie populaire qu’il se ferait tailler en pièces par ces mêmes adorateurs. Non. J’ai l’impression que quand on aime Dolan, ça n’a aucun rapport avec son talent ou sa technique. C’est juste que, parmi les troupes de cinéastes intellos-bobos qui aiment brasser ces sujets un peu vains qui plaisent tant au public conservateur, Dolan est peut-être le seul à savoir faire ça avec cœur, avec envie et conviction… Et je l’avoue, je ne peux pas lui retirer ça au jeune Canadien. On sent qu’il est à fond dans ce qu’il fait. Je trouve ça creux au possible. Je trouve ça incohérent, mal bossé et pas mûri pour un sou, mais il fait ça avec le cœur. Alors bon… Si vous aimez les cinéastes qui ont du cœur – pourquoi pas – allez voir ce « Juste la fin du monde ». Sinon, si vous comptez vous déplacer parce qu’on vous a vendu un génie, je pense qu’il va falloir se préparer à être déçu. Bon après, ça ne reste que moi qui dis ça. Qui suis-je à côté de ces éminences grises des académies et autres presses spécialisées qui savent nous dire ce qui est bon pour nous ? ;-)
    traversay1
    traversay1

    3 680 abonnés 4 890 critiques Suivre son activité

    2,0
    Publiée le 22 septembre 2016
    Xavier Dolan n'en est qu'à son sixième film mais il est déjà impossible de tous les aimer. A cause des partis pris de son cinéma, de sa volonté de tout amplifier y compris ce qui relève du psychodrame, comme dans Juste la fin du monde dont le titre lui-même est bien présomptueux. Le film adapte une pièce de théâtre très datée sans donner de quelconques références, impossible de comprendre pourquoi la famille qu'il nous présente est aussi hystérique et incapable de communiquer. L'incommunicabilité c'était l'affaire de Bergman, la mise en scène de Dolan a besoin d'autre chose qu'un espace de théâtre filmé et de dialogues bafouillés ou glapis pour exister. Les seules séquences réussies du film sont celles qui s'évadent du huis-clos et encore sont-elles aidées par des envolées musicales. Sinon, c'est morne plaine tout du long, chacun des acteurs y allant de sa partition maladroite devant un Gaspard Ulliel qui joue tranquillement les taiseux fantomatiques. Ils font ce qu'ils peuvent les interprètes stars de Juste la fin du monde mais ils sont au niveau de l'écriture de leur rôle. Et du coup, Baye et Cassel s'en sortent mieux que Cotillard et Seydoux. Au fond, le film traite de sujets intimes (ou les maltraite plutôt) qui nous donnent l'impression d'être tombés dans une gigantesque scène de famille qui ne nous concerne pas et nous rend honteux d'assister à un tel déballage chaotique.
    cylon86
    cylon86

    2 562 abonnés 4 430 critiques Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 24 septembre 2016
    Après douze ans d'absence, Louis revient auprès de sa famille. Il se sait mourant et veut leur annoncer. Mais en sera-t-il vraiment capable ? Adapté d'une très belle pièce de Jean-Luc Lagarce, "Juste la fin du monde" montre la capacité de Xavier Dolan à épouser les fêlures émotionnelles de ses personnages. En gardant l'essentiel de la pièce (excepté pour quelques trahisons mineures, la plus grande d'entre elles étant que Louis n'est plus le frère aîné ici), Dolan entend confronter ses personnages à un tourbillon émotionnel. Car la famille au fond, ce ne sont que des gens que l'on ne connaît pas vraiment, qui ne nous connaissent pas vraiment et avec lesquels on joue souvent la carte d'hypocrisie pour ne pas blesser, pour ne pas être jugé. Incapable de s'exprimer convenablement entre eux, les personnages trébuchent sur les mots, n'arrivent pas à clairement exprimer le fond de leur pensée et il n'en résulte qu'un fouillis d'émotions difficile à saisir. Cette incapacité à communiquer en dépit d'une bonne volonté, Dolan la filme à merveille comme Lagarce a su l'écrire. Certes, le cinéaste cède parfois à quelques tics trop faciles (la danse sur sur O-Zone, la mère exubérante très dolanienne, des gros plan parfois étouffants) mais il arrive néanmoins à capter quelque chose d'infime et d'intime. Dans ce fourmillement de vie d'un déjeuner en famille, il offre parfois quelques beaux moments de respiration (une sortie en voiture, un flash-back) et d'émotion, parfois un peu trop appuyée et parfois très subtile. A ce compte-là, Gaspard Ulliel est vraiment bouleversant. Tout en retenue, il tente de s'exprimer, n'y parvient pas, s'y résigne et son regard laisse apercevoir un flot de non-dits touchant. A ses côtés, Léa Seydoux s'en sort très bien en sœur perdue qui tente de ne pas le montrer et Vincent Cassel a son moment saisissant, entre larmes et colère, moment qu'il sait parfaitement doser. Seules Nathalie Baye et Marion Cotillard ont du mal à convaincre : Baye trop effacée derrière son maquillage et ses bijoux, Cotillard trop hésitante dans un rôle de belle-sœur effacée, le plus dur du film. En dépit d'un certain tâtonnement dans l'exploration des sentiments, Dolan parvient à insuffler de l'énergie à la pièce de Lagarce et confirme qu'il a des choses à dire même s'il ne sait pas encore les maîtriser complètement.
    Alice025
    Alice025

    1 689 abonnés 1 375 critiques Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 22 septembre 2016
    Un des films que j'attendais le plus cette année et j'en suis ressortie mitigée. Il y a autant de bons points que de mauvais. Commençons par les bons : le casting 5 étoiles où chaque acteur et actrice disposent d'un rôle et d'un caractère bien à eux. Marion Cotillard est timide, ne finit jamais ses phrases et ne sait jamais où se mettre mais en dit long sur son regard, elle est très touchante. Vincent Cassel est impulsif, brutal et il nous captive toujours dès qu'il parle. Léa Seydoux est également très convaincante en jeune fille/ado révoltée qui aimerait vivre une nouvelle vie mais qui reste malgré cela dans son confort. Nathalie Baye est une maman aussi délurée que charmante, ainsi que Gaspard Ulliel, le fils prodigue de retour à la maison, torturé et silencieux venu annoncer sa mort, du moins essayer. La mise en scène et les plans sont magnifiques ainsi que les diverses musiques qui agrémentent la narration, on reconnaît bien ici la touche Dolan que l'on aime tant, comme la scène avec O-Zone en fond sonore.
    Ce qui me torture un peu l'esprit sur l'histoire, c'est qu'elle fait beaucoup « montagne russe », ça décolle et ça retombe sans jamais réellement s'envoler. Chaque personnage bénéficie d'un tête à tête avec Louis, autant certaines scènes paraissent poignantes, autant d'autres paraissent fades et ennuyantes. Ce qui fait que pendant toute la durée du film, j'ai eu l'impression d'avoir un pied dedans et un pied dehors, m'empêchant ainsi d'être « bouleversée » comme j'aurais pu l'espérer...
    Ce n'est donc pas pour moi le meilleur film de Xavier Dolan, il y avait matière à faire et cela n'a été exploité qu'à moitié. Cependant, on retiendra la grande prestation des acteurs et la sublime mise en scène.
    Yves G.
    Yves G.

    1 514 abonnés 3 531 critiques Suivre son activité

    1,0
    Publiée le 22 septembre 2016
    Xavier Dolan me gonfle. Voilà bientôt une dizaine d’années que le petit génie canadien fait monter le buzz. Cannes lui a fait la courte échelle, sélectionnant la quasi-totalité de ses films et les couvrant de prix – seule la Palme d’Or lui a échappé – qui sont autant d’occasions de discours de remerciements hauts en couleurs. Sans doute faut-il reconnaître à « Laurence Anyways » (2012) un certain coffre ; mais j’ai déjà dit ici tout le mal que je pensais de l’insipide « Tom à la ferme » (2013) et du surcoté « Mommy » (2014).

    Ce n’est pas « Juste la fin du monde » qui me réconciliera avec Xavier Dolan. Pourtant, j’avais aimé sa bande-annonce, diffusée en boucle durant tout le mois de septembre et son beau crescendo. Las ! le film en est l’homothétie inutilement étirée sur quatre-vingt-quinze minutes. Soit un fils prodigue (Gaspard Ulliel) – dont on connaît le lourd secret dès la première scène du film – qui revient dans sa famille et y retrouve sa mère (Nathalie Baye), sa sœur cadette (Léa Seydoux), son frère aîné (Vincent Cassel) et l’épouse de celui-ci (Marion Cotillard).

    Pendant une heure trente cette petite famille va hystériquement se couper la parole. Ça parle beaucoup. mais on comprend vite que le sujet est précisément celui de l’incommunicabilité. Chaque personnage est enfermé dans son stéréotype.
    Gaspard Ulliel = la bonté sulpicienne
    Nathalie Baye = la mère ripolinée
    Vincent Cassel = le prolo brutal
    Léa Seydoux = la jeunesse révoltée
    Marion Cotillard = la soumission compatissante

    Comme dans « La Chanson de l’éléphant » dont il interprétait le rôle principal, Xavier Dolan filme une pièce de théâtre. Pour « faire cinéma », il filme ses personnages en très gros plans – qui laissent parfois planer le doute d’un plan de tournage découpé de façon à accommoder l’agenda sans doute très chargé de chacune de ces cinq stars. Comme à son habitude, il égaie cette mise en scène oppressante de quelques envolées lyriques (un flash back au flou hamiltonien) et d’une musique racoleuse (Camille, Moby et – il fallait oser – O-zone). Au bout de trente minutes, on a compris et on étouffe.
    ffred
    ffred

    1 741 abonnés 4 028 critiques Suivre son activité

    2,0
    Publiée le 30 septembre 2016
    Décidément, à mes yeux, Xavier Dolan est vraiment un réalisateur surestimé. A part l'exception Laurence Anyways, je trouve qu'aucun de ses films ne mérite à chaque fois toutes ces éloges. Après l'hystérie collective autour de Mommy, j'ai du mal à comprendre celle-ci. C'est certes moins hystérique et je pensais que le sujet allait plus me toucher. Mais rien n'y a fait. J'ai trouvé que les dialogues sonnaient souvent faux, que beaucoup de scènes étaient d'une belle lourdeur, qu'il s'était moins investi niveau mise en scène, que l'effet théâtre filmé était bien trop gênant et beaucoup trop de gros plan. Mais la bande-son, dont la musique de Gabriel Yared, est magnifique. Pour ma part, seulement deux très beaux moments : quand la belle-soeur parle de ses enfants au salon, et le jeu des regards qui s'en suit, elle a tout compris, moins godiche qu'il n'y paraît, et le pétage de plomb du frère à la fin. Tout le reste m'a laissé indifférent. L'interprétation est tout aussi bancale. Nathalie Baye (attifée comme un travelo, dixit sa fille dans le film, mais c'est tout à fait ça), Vincent Cassel et Léa Seydoux sont tout le temps en force et surjouent. Marion Cotillard est vraiment très bien, elle nous offre là l'un de ces plus beaux rôles, même si c'est un second. Enfin Gaspard Ulliel dans le rôle titre (quasi muet), est parfait. Lui aussi nous offre là une des plus belles partitions de sa carrière. Heureusement que le film est relativement court, je commençais à ne plus supporter cette famille (peut être parce qu'elle me rappelait trop la mienne ??). Une fois de plus Xavier Dolan me déçoit, une fois de plus son nouveau film, Grand Prix à Cannes ou pas, est sur-vendu et surestimé...
    Roub E.
    Roub E.

    1 002 abonnés 5 025 critiques Suivre son activité

    1,0
    Publiée le 27 septembre 2017
    J'avais trouvé Momy très bon, tout l'inverse de ce second film que j'ai trouvé extrêmement pénible. À cause de personnages tous plus insupportable les uns que les autres et un gros casting qui n'arrivent pas à faire passer outre (j'ai même eu l'impression d'un réel gâchis en voyant Vincent Cassel), on a un film hystérique ou paradoxalement il ne se passe rien. Alors oui deux trois plans sont soignés et je reconnais à Dolan une manière de magnifier la musique pop qui est déroutante, mais franchement j'ai trouvé ce film désagréable à regarder et tellement décevant après les promesses de son premier film.
    tony-76
    tony-76

    1 085 abonnés 1 410 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 10 septembre 2016
    Avant première exceptionnelle dans ma petite région avec une salle pleine pour Juste la fin du monde ! Nouveau film événement de Xavier Dolan (connu pour avoir réalisé son brillant Mommy qui avait reçu le Prix du Jury, le César du meilleur film étranger et autres...), qui nous présente cette fois-ci un drame canado-français (qui a remporté le Grand Prix lors du Festival de Cannes 2016). L'histoire de Louis (Gaspard Ulliel) qui revient voir sa famille après plusieurs années d'absence afin d'annoncer sa mort prochaine et inévitable. Son retour bouleverse ses proches et génère des conflits ! Il faut avant tout savoir que ce drame s'inspire d'une pièce de théâtre. spoiler: Chaque scène se situent dans différentes pièces de la maison.
    Le résultat est plutôt bon dans l'ensemble. Tout se met en place rapidement spoiler: - l'arrivée de Louis au sein de cette famille, les disputes entre les protagonistes et la bonne humeur dans certains passages -
    c'est bien amené. Après, il y a quelques moments un peu longuets pour cause spoiler: de monologues entre chaque personnage qui s'exprime à propos du retour de Louis
    mais cela reste acceptable. La qualité des interprètes est le gros point positif de Juste la fin du monde ! Gaspard Ulliel est tellement juste, très mystérieux et quelque peu discret dans ses dialogues. La raison de son retour est troublante ! Vincent Cassel, faisant le frère de Louis, personnage excellent à l'humeur féroce qui ne fait aucun cadeau à sa famille, même à sa femme qu'est Marion Cotillard. Celle-ci s'avère correcte, elle est dans ce film, une femme sans avis... Ensuite, Nathalie Baye offre une bonne performance, joyeuse et pétillante en mère adorable qui fait tout pour ses enfants. Léa Seydoux est très bonne et procure pas mal d'émotion surtout vers sa finale déchirante. Côté réalisation, Xavier Dolan fait le job ! Une photographie vraiment belle et une bande sonore INCROYABLE ! Tellement envoûtante cette playlist ! Le cinéaste canadien joue sur les métaphores spoiler: - par exemple dans la dernière scène on voit un oiseau sortir du coucou horloge qui signifie l'évasion, la liberté -
    Un lot d'émotion et d'humour à travers ce long-métrage. La salle a eu plusieurs réactions lors de la projection, même des applaudissements à la fin de la séance. Donc, Juste la fin du monde est un drame bouleversant qui est à la fois drôle et tragique. Un beau film de Xavier Dolan !
    Jorik V
    Jorik V

    1 283 abonnés 1 952 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 21 septembre 2016
    Il est des films qui vous prennent aux tripes, qui vous arrachent le cœur, qui vous retournent l’esprit et vous transportent d’émotions diverses aux larmes sans crier gare. « Juste la fin du monde » est de ceux-là. Xavier Dolan est un surdoué du cinéma et son nouveau film le confirme durablement. C’est un artiste de 26 ans qui en est déjà à son sixième film et qui laissera une trace indélébile sur le septième art. Si certains de ses long-métrages souffraient de défauts inhérents à l’immaturité, le magnifique « Mummy » et celui-ci le placent définitivement du côté des auteurs marquants et dotés d’une patte singulière, ses influences ayant été digérées pour aboutir à un style et une mélodie qui lui sont propre. Uniques et beaux.

    Le casting cinq étoiles réuni ici n’est pas qu’un coup marketing bien que réunir ces cinq acteurs français dans le même film donne un sacré prestige à l’affiche. Et l’expression n’est pour une fois pas galvaudée car ce quintet de comédiens forme un tout exemplaire, magnifique et mémorable. Il semblerait que les rôles ont été écrits pour eux ou qu’ils se les sont appropriés dans un même élan artistique et passionnel pour leur art de manière à former la distribution la plus homogène qui soit. Chacun semble tellement à sa place et joue à la perfection qu’il est impossible de dire lequel tire le plus son épingle du jeu. Gaspard Ulliel est celui autour duquel tourne le récit mais qui a le moins de répliques, l’intensité de son jeu passant par les regards et sa beauté triste. Léa Seydoux n’a jamais été aussi bonne que dans ce rôle de petite sœur un peu perdue et privée d’un frère. Vincent Cassel est au sommet de son art en grand frère brutal et nerveux qui ne sait pas montrer ses émotions. Marion Cotillard, toute en fragilité et timidité maladroite, est sensationnelle. Quant à l’impeccable et toujours brillante Nathalie Baye, elle forme le trait d’union relationnel avec ces partenaires en mère dépassée mais empathique. Un casting impérial pour une tragédie familiale déchirante.

    Si le film est bavard et que l’on ressent l’origine théâtrale de la pièce, les affèteries de style de Dolan sont limitées à leur juste nécessité et explosent lors de flashbacks gracieux et sublimés par des images et une bande-son toujours aussi étonnante mais au final si évidente. Les visages sont filmés en plans rapprochés pour faire ressortir toutes les émotions de chacun, du moindre mot prononcé au regard discret en passant par une expression infime. L’incommunicabilité et les non-dits sont au centre de cette histoire et on devine beaucoup de choses par ce qui est dit entre les lignes ou exprimé dans les attitudes. « Juste la fin du monde » est une œuvre intense qui transcende le film dit de réunion de famille. On sort de là sonné, mélancolique et nostalgique à la fois, avec l’impression d’avoir déjà vécu des bribes de cette histoire. On a envie à la fois de garder le film rien que pour nous mais également de le partager. « Mummy » n’avait honteusement eu que le Prix du Jury à Cannes, celui-ci a eu le Grand Prix et c’est grandement mérité, certainement la seule bonne note de ce palmarès à côté de la plaque. Un drame en forme de pierre précieuse, magnifique qui laissera une trace indélébile dans la mémoire et dans le cœur.
    Cinéphiles 44
    Cinéphiles 44

    1 401 abonnés 4 251 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 18 septembre 2016
    Xavier Dolan est un egocentrique et pourtant ses œuvres sont toujours admirables. Si certains ont reprochés à Mommy de tirer un peu trop sur le tire-larmes, vous allez encore une fois sentir votre mâchoire vaciller. Juste la fin du Monde, ce titre pompeux du livre, qui n’est pas nécessairement le ton que nous aurions donné au film. En réalité, il s’agit juste de la fin d’un fils admiré par sa famille malgré leurs douze années de séparation. Le film commence avec Gaspard Ulliel en pleine réflexion de lui-même. Sa voix granuleuse ne peut que nous faire penser à sa dernière prestation dans le corps d’un grand créateur de mode. Puis, séquence sur une tapisserie vintage, une horloge comme on en voit plus, des ongles bleus pétants, des bijoux exorbitants… c’est bon, nous sommes bien chez Dolan. Le cinéaste s’est fait plaisir en métamorphosant complètement Nathalie Baye et en intimidant au maximum Marion Cotillard. Le film est lancé. Les cris, les discussions à n’en plus finir sont mis en scène dans des gros plans chers à Dolan. Nous sommes oppressés. Quand allons-nous respirer ? C’est alors qu’on assiste à un jeu de regard entre Marion et Gaspard. On ne peut alors que saluer la direction des acteurs qui nous captive. Et puis les grandes phrases se disent, « Puisque vous n’aurez pas d’enfant, on s’est dit qu’on ne vous volait rien », « J’ai peur, j’ai peur d’eux »… et restent assez marquantes. On connaît l’adulation que porte le réalisateur pour Gaspard Ulliel et il le filme avec une telle maîtrise qu’il apparaît parfois comme un ange, parfois comme un fantôme, mais ce, toujours dans une beauté sidérante. Juste la fin du Monde est un huis-clos qui abuse et surabuse des émotions. Nous sommes une nouvelle fois manipulés et ne pouvons retenir notre bouleversement. Si Xavier Dolan arrive encore à nous fasciner avec ses grands moments, on a peur qu’il s’enferme dans ce genre d’illusions. Finalement dans toute cette hystérie, c’est la douce Catherine, jouée par Cotillard qui tire son épingle du jeu avec ses « Antoine » qui en disent long. Juste la fin du Monde est une œuvre aboutie et saisissante, mais qui laisse un goût âpre lorsqu’on a déjà vu ses cinq précédents films.
    D'autres critiques sur ma page Facebook : Cinéphiles 44
    Les meilleurs films de tous les temps
    • Meilleurs films
    • Meilleurs films selon la presse
    Back to Top