Un procès inattendu au verdict attendu | Le film, inspiré d'une histoire vraie, nous lance dans un contexte original. L'œuvre commence déjà très fort en nous posant la question : « Comment peut-on prouver que l'Holocauste (ou la Shoah) a existé ? Quelles sont les sources, les preuves ? ». Tout l'enjeu du film est là, tout l'enjeu du procès est de prouver que non seulement Irving, qui est quand même un historien, a tort et qu'il joue avec les détails pour sa propre idéologie mais il est essentiel que l'accusée prouve que le massacre d'Auschwitz a bien existé. Mais j'avoue avoir été un peu déçu du film. En réalité, je trouve plus ce long métrage comme une histoire de faits que l'on raconte plutôt qu'un film a suspens. Je m'étais dit que ça allait être difficile de prouver ce massacre, que le négationniste interprété par l'excellent Timothy Spall étant très serein et sûr de lui, allait mettre en grande difficulté l'accusée. Mais finalement, ce ne fut pas le cas. Le film est d'ailleurs très tumultueux, au point d'être parfois anxiogène. Du début à la fin, les personnages parlent vite, répondent directement après la réplique de l'autre, sans laisser de temps de pause et parfois, c'est presque incompréhensible. On sent qu'il y a des idées qui n'ont pas été assez exploitées, parfois certaines sont amorcées mais n'aboutissent pas. Le procès est allé trop vite, on en connaît déjà le verdict très rapidement, et c'est bien dommage : on entend, après réflexion, que très peu d'éléments du négationniste. On pourrait presque croire que c'est un film de propagande, même si je reconnais et qu'il faut évidemment reconnaître que l'Holocauste a malheureusement existé. Mais le résultat final est si rapide qu'en fait, le film nous propose pas tant d'éléments que ça pour comprendre l'Holocauste. Par sa rapidité, il a desservi sans doute la cause qu'il comptait défendre. En somme, pour moi, le film est loin d'être celui que je préfère mais il n'est pas mauvais en soi. Je m'attendais seulement plus à un procès où le débat fait rage plutôt qu'un déroulé linéaire. Pour moi, ce n'est pas le procès du siècle, pas dans son fond. Il ne l'est seulement que pour l'aberration de devoir prouver ce massacre.