Précédé d’un petit et très court métrage (une petite friandise qui a la bonne idée de revenir à la mode) mettant en scène les sympathiques et maladroit Minions, « Comme des bêtes » porte assez mal son nom. En effet, les animaux en question se comportent bien moins comme des bêtes que comme des humains. L’anthropomorphisme (où attribuer à des non humains des caractéristiques humaines) est un ressort comique ultra efficace et ultra utilisé par le cinéma d’animation, et ce depuis l’invention du cinéma d’animation et le tout premier coup de crayon de Walt Disney ! Dans « Comme des bêtes », les réalisateurs Yarrow Chesney et Chris Renaud séparent la gente animale domestique en deux groupes : les domestiqués et heureux de l’être et les anciens domestiqués abandonnés et plein de rancœur. Cela leur donne l’occasion de mettre en scène non seulement des chiens et des chats mais aussi des anciens lapins de magiciens, des serpents édentés, des cochons couverts de tatouages, des crocodiles abandonnés dans les égouts (légende urbaine bien connue) et même un faucon contraint au végétarisme. Techniquement, la ville de New-York est magnifiquement rendue dans le film : Central Park, Brooklyn, Manhattan, le film est aussi, en plus de tout le reste, une occasion de décrire joliment la grosse pomme. La musique d’Alexandre Desplat est évidemment omniprésente mais pas désagréable (quoiqu’un peu envahissante par moment). « Comme des bêtes » fait bien sur rire les petits mais aussi les grands avec des clins d’œil cinéphiliques qui ne parlent qu’à eux, comme les petites références au « Fugitif » ou bien à « Saturday night Fever ». Je déplore juste que le film soit de ce point de vue un peu timide et manque un tout petit peu de second degré et d’irrévérence : en tant qu’adulte, j’avais trouvé plus de raisons de rire franchement devant « Shrek » que devant « Comme des bêtes » où il n’y a pas une once de mauvais esprit ni même de second degré. Le scénario est trépidant mais assez simple pour être bien compris par les enfants, il s’agit somme toute d’une course poursuite à deux niveaux : les animaux rebelles (mention spéciale à leur chef Lapinou, énergiquement doublé par Willy Revelli) recherchent Max et Duke pour se venger (un bête accident de serpent, pourtant purement involontaire). Max et Duke, eux, veulent revenir chez Cathie tout en échappant à la fourrière. Et les amis de Max s’aventurent à leur recherche, malgré leur peu d’expérience en la matière.
A la fin, tout fini bien et lorsque le danger sera trop grand, les ennemis d’hier finiront par unir leur force.
C’est un message tout simple, peut-être même un chouïa simpliste, mais qui reste essentiel, surtout pour le jeune public : pour venir en aide aux autres, et pas seulement à nos amis, il faut savoir être courageux, inventif et généreux, et aussi il faut apprendre à vivre ensemble, même si on est différent et qu’on a toutes les raisons de se montrer mutuellement les crocs (Duke et Max). Ma foi, si « Comme des bêtes » remplit son office et fait rentrer un petit peu ce double message dans les petites têtes, il aura déjà remplit sa mission. Les grands, quant à eux, passeront 90 minutes le sourire aux lèvres, devant ces animaux bien croqués par des auteurs de talent qui ne manquent pas d’imagination, comme la bande annonce l’avait déjà annoncé.