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    La Fille Inconnue
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    Jonathan M
    Jonathan M

    131 abonnés 1 528 critiques Suivre son activité

    2,0
    Publiée le 17 octobre 2016
    Les films passent et les frères belges ont un style toujours aussi unique. Il n'y a pas vraiment d'évolution, plutôt une constance dans la dramaturgie. Ils dépeignent des parcours de vie cabossés, où la rédemption et l'acceptation de soi fait foi. Si Marion Cotillard avait su tirer le sublime de cette chevauchée réaliste dans "Deux jours, une nuit", Adèle Haenel trépasse dans le pathos dans ce dernier opus. Pas aidé par des Dardenne fainéants jusque dans le titre. L'ambition émotive est absente, on joue sur des nuances de sentiments, qui restent en surface du récit comme pour nous dire : "regardez comment on sait y faire !". Sauf que cette fois, on y est pas du tout.
    btravis1
    btravis1

    108 abonnés 529 critiques Suivre son activité

    2,5
    Publiée le 17 octobre 2016
    Le film commence assez mal, avec un stagiaire qui se mure dans le silence sans qu'on sache pourquoi (son explication plus tard dans le film est plutôt bancale) et un médecin remplaçant, qui culpabilise, car elle n'a pas ouvert la porte de son cabinet à une inconnue (qui sera retrouvée morte le lendemain) à une heure tardive. Sauf que la fille sonne, attend une demie seconde et part aussitôt, donc même si le médecin s'était résolu à aller ouvrir, la fille serait déjà partie. A partir d'un synopsis si peu convaincant et une enquête policière peu crédible, le film a du mal à passionner. Reste une description du travail quotidien de médecin dans une zone apparemment assez pauvre de Liège, avec une misère sociale et beaucoup de générosité de la part du personnage joué par Adèle Haenel, un peu jeune pour le rôle, mais qui porte le film sur ses épaules. On ne comprend pas toujours très bien non plus comment fonctionne la médecine en Belgique, car le médecin se déplace jour et nuit et pour n'importe quelle broutille et les patients ont son numéro de gsm !
    L'Info Tout Court
    L'Info Tout Court

    412 abonnés 1 025 critiques Suivre son activité

    2,5
    Publiée le 17 octobre 2016
    On note surtout un problème majeur dans La fille inconnue qui vient de la relation d’identification entre le spectateur et le personnage. Les Dardenne ne parviennent pas à créer un pont émotionnel à cause d’un récit trop schématique et trop fictionnel, ce qui est dérangeant de la part de cinéastes qui ont fondé la force de leur style sur une approche quasi-documentaire. On regarde le long-métrage avec une certaine indifférence et on préfère sur un sujet assez similaire l’étonnant Une belle fin d’Uberto Pasolini.
    nicolas t.
    nicolas t.

    57 abonnés 239 critiques Suivre son activité

    2,5
    Publiée le 17 octobre 2016
    Les Dardenne semblent arriver au bout de leur système.
    Ils se répètent et ont perdu la force de leurs premiers films.
    Adèle Haenel ne les aide pas, peu crédible en médecin, elle est monocorde, peu expressive
    et surtout pas attachante. Elle n'arrive pas à nous intéresser au
    drame moral que vit cette jeune médecin.
    Cotillard avait elle réussi dans leur film précèdent à insuffler de la vie et de l'émotion
    à un scénario basique et très répétitif. Ce n'est pas le cas d'Haenel.
    Guiciné
    Guiciné

    162 abonnés 1 240 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 17 octobre 2016
    Un film bouleversant, où les silences intenses sont d'une profondeur d'âmes impressionnant et ce malgré un scénario pouvant sembler assez simpliste mais parfaitement mené et écrit pour qu'on se laisse happer. Du grand cinéma !
    Chris58640
    Chris58640

    211 abonnés 757 critiques Suivre son activité

    2,5
    Publiée le 16 octobre 2016
    Je ne suis pas une habituée du cinéma des frères Dardenne, je crois même que c’est une première. Je ne peux donc pas comparer « La fille inconnue » avec le reste de leur travail, ni le placer sur une échelle de valeur au regard des autres long métrages du binôme. L’idée même du scénario est à priori intéressante. C’est une façon pertinente d’explorer le sentiment de culpabilité à travers le regard d’un jeune médecin, confronté à la vraie difficulté de son travail et qui, un soir, fait le choix (tout à fait compréhensible dans le contexte) de ne pas répondre à son interphone. Cette décision, c’est le point d’impact entre l’idée qu’on se fait de la médecine (idéaliste, altruiste, désintéressée) et la réalité qui se cache derrière (des êtres humains avec leur ambitions, leur besoin de se protéger eux même, leurs failles). C’est d’ailleurs un aspect que le scénario n’occulte pas, la difficulté du métier de Jenny, qui se fait agresser par un type au cours d’une consultation, qui est appelée au milieu de la nuit, qui dort dans son cabinet faute d’avoir le temps (ou les moyens) de se chercher un appartement. Devant un sacerdoce de ce type, personne n’a envie de lui reprocher de se préserver un petit peu. Mais elle, elle se le reproche franchement et ça la ronge, ça la pousse à changer d’orientation de carrière, ça la pousse à faire cette enquête, à montrer la photo de la fille dans des endroits dangereux, ça la pousse en avant et c’est presque plus fort que ça propre volonté. La culpabilité est au cœur du film et pas seulement dans le cœur de Jenny. Beaucoup de personnages doivent composer avec la culpabilité, le jeune Brian (qui sait quelque chose et qui se tait au point de somatiser), le jeune stagiaire qui culpabilise de ne pas être à la hauteur de l’idée qu’il se fait de la médecine, la sœur de la victime aussi, dans une scène finale très touchante, et le responsable de la mort de la fille, evidemment. Presque tous les personnages de ce film, au premier plan comme au second plan, sont rongés par un sentiment de culpabilité qui les ronge comme de l’acide. L’enquête sur la mort de la jeune inconnue, en tant que telle, est presque anecdotique dans ce contexte, d’autant que la résolution de l’affaire est d’une banalité à pleurer. Ce n’est pas la quête de Jenny qui importe, ce qui importe c’est que c’est la seule façon qu’elle a trouvé pour crever cet abcès qui ne lui laisse aucun répit. Le scénario part donc sur de bonnes bases, et il bénéficie d’un casting très intéressant. Dans le rôle titre, Adèle Haenel s’en sort avec les honneurs. Je n’ai pas toujours été emballée par cette actrice, pourtant devenue une des coqueluches du cinéma français. Je l’ai parfois trouvé une peu trop « brute de pomme » pour les rôles qu’on lui confiait. Mais avec Jenny, elle trouve un rôle qui lui convient. Elle donne corps à un jeune médecin très investit, au point de négliger son aspect (mal habillée, mal coiffée, presque asexuée), bien plus souvent à fleur de peau que son métier ne le suppose, je l’ai trouvé très bien, très juste, et surtout très sobre dans un rôle qui exigeait absolument de l’être. Les seconds rôles sont nombreux, eux aussi tous très bien tenus, même quand ils frôlent l’anecdotique comme avec Olivier Gourmet ou Jérémie Rénier (des habitués des frères Dardenne). En réalité, ce qui dessert « La fille inconnue », ce n’est pas l’idée de départ ou le casting, c’est l’austérité et le manque de rythme qui caractérise sa réalisation. Je sais que les longs plans silencieux, les personnages mutiques, la photographie grisâtre, c’est un style. C’est que ce que j’appelle « Le style festival de Cannes » et ce n’est pas étonnant que le film y ai été présenté cette année. Je n’ai rien contre mais quand on veut faire un film qui lorgne un peu vers le polar, il faut éviter les longueurs, les scènes accessoires, il faut donner un peu de rythme à son histoire qui, franchement, au bout d’un moment, tire en longueur. Déjà que la résolution de la mort de la jeune femme est tristement banale mais si en plus, pour y arriver, on multiplie les scènes redondantes et on fait durer les situations plus que de raison, on prend le risque d’ennuyer et j’avoue, vers la fin, je trouvais le temps un peu long. En fait, le principal problème de « La fille inconnue », c’est que Luc et Jean-Pierre Dardenne ont choisi de ne pas choisir entre faire un vrai polar (et il n’y aurait pas eu de honte à cela !) et faire un film psycho-social sur l’exercice de la médecine et l’exploration de sentiment de culpabilité sous toutes ses formes. Du coup, leur long métrage navigue entre deux eaux sans jamais choisir son camp, et il perd de son intérêt au fil des minutes qui passent. On ne peut pas dire qu’il se délite à proprement parler, juste qu’il manque de vrai partis pris, il effleure puis passe à autre chose, il nous berce et prends le risque, sinon de nous endormir, tout du moins de nous lasser. Pas de musique, une photographie austère, des longs silences qui durent, des scènes en trop, des scènes un peu redondantes, des acteurs filmés comme au saut du lit, c’est un style qui ne plaira pas à tout le monde et avec lequel, au bout d’un moment (et même en y mettant de la bonne volonté), j’ai un peu de mal. Il y avait moyen de faire quelque chose de plus percutant sur un sujet de cette nature, vouloir faire austère comme si c’était une marque de fabrique, comme si c’était la preuve d’un cinéma sans concession, ça montre parfois ses limites. Au final, au sortir de la salle, on a la désagréable impression d’une coquille vide, d’une coquille portant prometteuse mais qui accouche d’une intrigue impalpable, presque fumeuse. Et on ne peut s’empêcher de soupirer « Tout ça pour çà… Dommage. ».
    Philippe G.
    Philippe G.

    7 abonnés 169 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 16 octobre 2016
    Film qui traite du sentiment de culpabilité. L'héroïne passe d'une exigence professionnelle un peu étouffante (pour son stagiaire ) a une sorte de bonté impitoyable qui lui fait renverser les faux semblants et la culpabilité chez les autres .Si l'héroïne devient plus humaine au fur et a mesure que le film avance, le film a néanmoins un petit coté démonstratif et souffre de quelques excès de lenteur à mon gout.
    Amaury F
    Amaury F

    27 abonnés 151 critiques Suivre son activité

    2,0
    Publiée le 16 octobre 2016
    Figures de proue du cinéma social européen et déjà lauréats de deux palmes d'or (Rosetta et L'enfant), les frères Dardenne, habitués aux éloges et aux prix en tout genre, ont pourtant connu un tiède accueil critique en mai dernier, à Cannes. On nous avait prévenu, malgré son humanisme et ses intentions plus que louables, le film est effectivement une déception. L'héroïne, une jeune médecin culpabilisant de ne pas avoir ouvert la porte de son cabinet à une immigrée retrouvée morte, mène une enquête qui nous rappelle le porte-à-porte qu'effectuait Marion Cotillard dans Deux jours, une nuit, mais à la différence de ce précédent film (autrement plus réussi) qui comportait des moments de répit pour le spectateur et les personnages, La Fille inconnue est extrêmement monocorde et monotone. Les Dardenne se caricaturent eux-mêmes dans un scénario outrancièrement misérabiliste, tiré par les cheveux et lourd, à tel point que l'accumulation de mauvaises nouvelles devient presque involontairement comique. On déplore également une absence totale de style au profit d'un naturalisme pataud et paresseux, ainsi que des interprétations inégales du côté des seconds rôles (beaucoup de répliques sonnent faux). Adèle Haenel (Les Combattants), toujours juste et parfois touchante, tire cependant son épingle du jeu en apportant de l'humanité à un personnage très peu écrit et sans nuance, ce qui n'était pas gagné d'avance ! À moins que vous soyez un immense fan de l'actrice ou des frères, vous pouvez donc passer votre chemin pour celui-là.
    Tchi Tcha
    Tchi Tcha

    12 abonnés 247 critiques Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 16 octobre 2016
    Les frères Dardenne mettent cette fois-ci en lumière l’éblouissante Adèle Haenel dans une histoire malheureusement prévisible, qui manque de rythme et qui a tendance à se répéter dans l’écriture. Dommage.
    tixou0
    tixou0

    700 abonnés 1 999 critiques Suivre son activité

    0,5
    Publiée le 16 octobre 2016
    Jenny, dans les 26/27 ans, n'a aucune vie personnelle (ni familiale, ni amicale, pas de loisirs....). Cela lui permet donc d'appliquer un sens aigu de l'amour de l'Autre à un fait-divers auquel elle est mêlée (à la marge) : une prostituée africaine (en tenue de travail, blouson doré et minijupe rose), qui pourrait bien avoir eu des soucis lors d'une passe, appuie sur l'interphone du cabinet médical où la jeune femme finit un remplacement de quelques mois - Jenny ne lui ouvre pas, croyant à un patient lambda tentant une consultation très en dehors des heures prévues ; la professionnelle est retrouvée au matin par un grutier, le crâne défoncé, sur un quai faisant face au cabinet. Jenny se sent responsable du funeste destin de "La Fille inconnue", et se lance à corps perdu dans une "enquête policière", pour au moins connaître l'identité de cette dernière, qui n'avait rien sur elle permettant de l'identifier, voire pour lui donner une sépulture décente, dans le cas où aucun parent se manifesterait. Notons que cette grandeur d'âme (largement nourrie quand même à la culpabilité) trouve, en parallèle, à s'appliquer aussi à quelques "sous-intrigues", comme revivifier la vocation de Julien, son ex-stagiaire mutique - tout en faisant de sa pratique médicale un quasi-sacerdoce, après avoir renoncé à une patientèle prometteuse, et embrassé un mode de vie spartiate.... En bord de Meuse, dans une cité autrefois élégante (résidence d'été des princes-archevêques de Liège), puis au moins prospère (charbonnages, sidérurgie), aujourd'hui largement touchée par la "crise", et totalement sinistre devant leur caméra, Seraing, les frères Dardenne mettent en scène une Adèle Haenel égale à elle-même, c'est-à-dire expressive comme une porte... d'hôpital (pour rester dans la note), en "Dr Davin" (celle qui cherche la fille inconnue - "énigme" résolue dans les dernières images, avec une fluidité très relative, du genre "allez, on bâcle" - pardon : "on boucle"..). L'histoire est inintéressante, même comme prétexte pour une de ces moutures "sociales" dont le tandem belge s'est fait une spécialité, et la psychologie des personnages est à l'unisson, artificielle en diable.... On n'y croit jamais à la demoiselle Jenny, en "sainte laïque", à coup de moraline, et on se barbe (sauf quand le toujours excellent Gourmet fait une "participation", en "fils Lambert"), mais qu'est-ce qu'on se barbe......
    stanley
    stanley

    66 abonnés 756 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 15 octobre 2016
    La fille inconnue est totalement atypique dan l'oeuvre des frères Dardenne. Habitués à situer leurs héros dans des cadres naturalistes violents, cette fois-ci, ils offrent un thriller assez dru dont la tension, irrégulière, est parfois palpable. Pour une fois, j'ai été touché par le jeu à la fois sobre et sentimental de Adèle Haenel, très jeune pour le rôle mais assez crédible. Le film est bon mais n'est pas réussi là où on l'attend. Les premières vingt minutes sont remarquables. Nous suivons alors la vie professionnelle de Jenny et ses relations, assez subtiles et complexes, avec son jeune stagiaire, qui, lui aurait ouvert la porte. En voulant qu'il devienne médecin, elle veut apaiser son sentiment de culpabilité. La violence est déjà manifeste et bien figurée. De même, la fin, lors du retour de la doctoresse dans son cadre professionnelle est très touchante. Vient alors l'intrigue du film, polar assez inconstant et assez peu crédible. On perd un peu de l'intérêt au film malgré le très bon Olivier Gourmet. Le scénario, parfois assez moyen, ne parvient pas à intéresser autant que le film précédent des frères Dardenne. Les scènes avec les malades restent réussies. Dommage que la scène où l'explication se dévoile est totalement ratée et ridicule. Le film reste parfois très réussi avec toujours des personnages partant à la recherche d'une quête quasi morale. La meilleure partie de La fille inconnue, et la seule mise en musique, est lorsque Jenny est accueillie chaleureusement par deux jeunes malades.
    anonyme
    Un visiteur
    3,0
    Publiée le 15 octobre 2016
    Assez déçu par ce film des frères Dardenne. Cette recherche de la fille inconnue se traîne beaucoup. Tout tourne autour de cette jeune médecin qui n'a malheureusement pas grand chose à raconter. On la suit partout. On la voit dans son métier de tous les jours (le côté social des films des frères Dardenne) au service des autres plus qu'au service d'elle-même. Bon. Elle se sent coupable. D'accord. Mais on a l'impression de tourner un peu en rond. Certes on ne s'attendait pas à un film policier. Ce n'est pas le genre de la maison. On effleure le genre sans vouloir y toucher. Alors c'est le médecin qui s'y colle et qui mène l'enquête au travers de son travail. C'est bien trouvé, sans doute, mais le spectateur s'ennuie un peu.
    SansCrierArt
    SansCrierArt

    54 abonnés 420 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 15 octobre 2016
    Jenny, médecin généraliste à Liège, se sent responsable du décès d'une jeune femme trouvée morte sur les berges de la Meuse. Elle veut retrouver son identité pour lui donner une vraie sépulture.
    Adèle Haenel est de tous les plans et démontre une fois encore ses grandes qualités d'actrice. Caméra embarquée les frères Dardenne la suivent au quotidien. Le film s'équilibre ainsi entre ses consultations et son enquête policière. On retrouve le style naturaliste des cinéastes belges et leur goût pour les portraits de femme au combat. Si le récit cède parfois à une émotion ou une psychologie facile, le film n'en est pas moins un très bel ouvrage. Du 100% Dardenne parfaitement maîtrisé.
    poet75
    poet75

    271 abonnés 703 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 15 octobre 2016
    Il m'est bien difficile de m'expliquer le peu d'enthousiasme suscité par ce film lors de sa projection au dernier festival de Cannes. C'est la preuve, en tout cas, qu'il est prudent de ne se fier ni aux applaudissements ni aux sifflets exprimés, tantôt les uns tantôt les autres, par le public cannois. Car ce film, tel qu'il est proposé à présent sur nos écrans, les réalisateurs ayant décidé de le raccourcir de 7 minutes après sa présentation à Cannes, égale le niveau d'excellence de toutes les oeuvres précédentes des deux Frères.
    Une fois encore, mais sans aucunement s'autoparodier (comme on le leur a reproché bêtement à Cannes), fidèles à leurs obsessions et à leur style, les Dardenne font le choix d'attacher, en quelque sorte, leur caméra à la suite d'un personnage et de sa quête. En l'occurrence, dans « La Fille inconnue », la caméra ne quitte jamais le personnage joué par Adèle Haenel, celui du docteur Jenny Davin. Elle évolue, tout au long du film, dans un environnement qui, lui aussi, nous est familier, puisqu'il apparaît dans tous les longs-métrages des Dardenne : nous sommes à Seraing, aux portes de Liège.
    C'est là que le docteur Davin exerce sa profession : elle occupe le cabinet d'un confrère âgé et malade en attendant, prévoit-elle, d'intégrer un centre médical où sa place est déjà préparée. Mais un événement, qui semble d'abord anodin, bouleverse bientôt le bel ordonnancement de sa vie. Un soir, alors qu'elle est dans son cabinet avec un stagiaire (Olivier Bonnaud) à qui elle vient de faire la leçon (« si tu veux être un bon médecin, tu dois contrôler tes émotions », lui a-t-elle dit parce qu'il s'affolait de voir un jeune patient en convulsions), quelqu'un sonne à la porte. Alors que le stagiaire s'apprête à ouvrir, Jenny Davin, dans un sursaut d'orgueil et dans le but de donner une autre leçon à l'apprenti, lui enjoint de n'en rien faire. « On n'ouvre pas la porte, une heure après la fin des consultations », affirme-t-elle.
    Ce malheureux sursaut d'orgueil, c'est, d'une certaine façon, la faute originelle que Jenny Davin va s'efforcer de réparer tout au long du film. Car, très vite, elle apprend que la personne à qui elle a fermé la porte de son cabinet a été retrouvée morte au bord de la Meuse : c'est la fille inconnue qui donne à ce long-métrage son titre. Qui est-elle ? Que faisait-elle à la porte du cabinet médical à une heure tardive ? Se sentant coupable, Jenny Davin n'a de cesse de découvrir l'identité de la morte, de lui donner un nom, de connaître un peu de son histoire et de lui offrir une sépulture plus digne que celle du carré des indigents. Obstinée, déterminée, elle mène une sorte d'enquête, sans se décourager de n'aboutir à pas grand chose (dans un premier temps). La fille inconnue semble précisément n'avoir été remarquée par personne. Elle est aussi évanescente que la silhouette filmée par la caméra de surveillance de l'entrée du cabinet médical. Mais elle a un visage et, bientôt, à force d'entêtement, elle aura également un nom. Car Jenny Davin non seulement ne baisse pas les bras, mais elle répare sa faute en pratiquant son contraire : elle qui a péché par orgueil, elle se met au service et à l'écoute d'autrui, quitte à en payer le prix quand sa recherche de vérité se heurte à ceux qui, bien plus coupables qu'elle, trouvent son obstination très embarrassante.
    Ce film aux allures de polar est aussi et surtout un grand film moral. Jenny Davin ne se contente pas de soigner les corps, comme son métier le lui ordonne, mais elle se met à l'écoute des uns et des autres, elle perçoit les souffrances cachées, les blessures secrètes, les culpabilités enfouies. Elle exerce sa profession, réellement, comme un sacerdoce. Elle semble n'avoir aucune relation affective avec qui que ce soit (si ce n'est la sorte d'amitié qui la lie au stagiaire du début du film), elle se donne tout entière à ses patients et à la mission de réparation qu'elle se doit de mener à bien. Patiemment mais avec détermination, elle parvient à en savoir davantage sur la fille inconnue, sur ce qui l'a conduit à la mort, sur ceux qui se sont rendus coupables à son sujet. Sa manière d'être, son obstination, sa qualité d'écoute, l'empathie qu'elle dissimule maladroitement derrière la froideur apparente d'un médecin qui n'est chargé que d'établir de bons diagnostics, tout mène en fin de compte aux aveux. Dans sa critique parue dans Télérama, Samuel Douhaire va jusqu'à parler de figure christique à propos de Jenny Davin. Il n'est pas question, bien sûr, de chercher à « récupérer » les Frères Dardenne qui n'ont jamais fait mention de la foi chrétienne dans aucun de leurs films. On peut cependanr affirmer que leurs préoccupations, leurs sujets, leurs personnages et les motivations qui les guident entrent plus d'une fois en concordance avec les convictions chrétiennes. Dans « La Fille inconnue », le docteur Jenny Davin fait des choix qui engagent la vie entière, elle préfère reprendre le cabinet du médecin qu'elle remplace plutôt que d'intégrer le centre médical qui lui ferait gagner bien plus d'argent, elle conçoit clairement sa profession comme un engagement de tout l'être et, par sa manière d'être, elle conduit ceux qui se sont rendus coupables envers la fille inconnue à se confesser. Pour l'une des coupables, cela se conclut même, après qu'elle ait prononcé ses aveux, par une sorte d'absolution prenant l'aspect d'une accolade.
    Je n'ai pas besoin d'en écrire plus pour faire comprendre à quel point, à mes yeux, ce film est important. Nul doute qu'il comptera parmi mes grands coups de cœur de l'année. Ses qualités, il les doit aux Dardenne (dont tous les films, sans exception, sont remarquables), mais aussi au travail extraordinaire effectué par la grande et superbe actrice qu'est Adèle Haenel. Comme ses consoeurs (Cécile de France dans « Le Gamin au Vélo » et Marion Cotillard dans « Deux jours, une nuit »), elle a su parfaitement adopter le style des Frères Dardenne et se fondre dans leur environnement. Elle est géniale ! 9,5/10
    vincentasc
    vincentasc

    33 abonnés 148 critiques Suivre son activité

    1,5
    Publiée le 15 octobre 2016
    L'histoire n'est pas sans rappeler celle du film "Une belle fin". Mais la comparaison hasardeuse s'arrête là. Car "La fille inconnue" n'a rien d'exceptionnel. Lumière crue et l'aide, limite reportage TF1. Jeu inexpressif d'Adèle Haenel (son personnage à 2 de tension, parle, marche, réfléchit au ralenti). Les dialogues n'ont aucune épaisseur (les protagonistes attendent plusieurs secondes entre chaque réplique à tel point que cela en devient risible) Et oublions d'emblée la dimension sociale, qui n'est qu'un simple prétexte à la laideur de l'ensemble du projet.
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