Un documentaire saisissant sur la vie de cette diva du rock et du blues, véritable mythe aujourd’hui. Son parcours chaotique, sa vie blessée, ses hauts, ses bas, ses rencontres (bonnes et mauvaises), sa déchéance et surtout sa passion irréelle pour la musique et la scène. Dès les premières images, des frissons m’ont parcouru l’échine. Janis Joplin, en gros plan, chante « Tell Mama ». Au-delà de sa voix reconnaissable entre toutes, c’est l’investissement total qui frappe, la transe qui l’habite. Ce ne sont pas juste des mots (elle a écrit la plupart de ses textes), ce sont ses tripes et toute son âme qu’elle balance au micro et à ses fans énamourés. Je ne connaissais pas grand-chose de cette femme iconique, à part quelques tubes grandioses et son addiction aux drogues dures qui, bien sûr, ont eu sa peau. Sa sensibilité exacerbée, son manque de confiance, son peu d’estime de soi, ses amours branques, sa fragilité extrême et son intransigeance vis à vis d’elle-même, sont des caractéristiques qui, imbriquées les unes aux autres, font rarement bon ménage. Et c’est ce que ce film très touchant –mais jamais larmoyant- s’attache à montrer grâce à des images d’archive édifiantes et des témoignages précieux (musiciens, amants, maîtresses, manager, famille, amis, journalistes…). Jamais racoleur et centré sur la personnalité hors-norme de son sujet, JANIS conte l’histoire d’une femme qui ne vivait que pour son art parce qu’aucune autre facette de son existence ne valait le coût, parce que tout le reste la faisait souffrir. Mais JANIS, c’est surtout le portrait fascinant d’une star qui ne trichait pas, qui est restée jusqu’au bout fidèle à ses convictions, qui n’a jamais fait que ce qu’elle voulait, qui n’a jamais dit que ce qu’elle pensait, qui n’a jamais chanté autre chose que ce qu’elle était. À l’heure de toutes ces stars stéréotypées et interchangeables, entourées d’experts en marketing, sa flamboyance et sa liberté bouleversent.
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