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traversay1
3 671 abonnés
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3,5
Publiée le 11 mars 2016
"La Colombie est en guerre depuis presque cinquante ans, il est temps que cela cesse, déclare le réalisateur d'Alias Maria, José Luis Rugeles. Et ce n'est pas qu'une affaire d'hommes, on estime que entre 8 000 et 11 000 enfants feraient partie des groupes armés. Maria, 13 ans, guérillera, est l'une d'entre elles. Elle est enceinte et va devoir faire un choix. Le film est rude, sans concessions, peu bavard, nous obligeant à vivre en pleine jungle le quotidien de son héroïne en mode survie. Alias Maria est dédiée à toutes les femmes qui luttent dans le monde. Son caractère presque documentaire, son traitement sans artifices mais avec de vrais parti pris de mise en scène en font une oeuvre digne et prenante.
Une jeune fille de 13 ans, dont on ne sait pas si elle a été enrôlée de force ou non dans les FARC, est chargée par le chef du camp de convoyer et mettre en lieu sûr le bébé que celui-ci vient d'avoir. Malgré quelques invraisemblances, le film se laisse voir comme un thriller dans un film de guerre. Il dénonce l'utilisation des enfants comme guérilleros, mais aussi les ravages des milices parallèles au sein des populations reculées. Les personnages sont bien étudiés, notamment Maria qui va petit à petit prendre conscience que ce terrain de guerre n'est pas fait pour les enfants, mais aussi le personnage de Byron, qui va se révéler être une sorte de grand frère pour Maria.
Au début, on a un peu de mal à rentrer dans le film, on ne sent pas trop la menace. On suit ensuite cette adolescente et son groupe au milieu de la jungle et au bout d'un moment, la réalité prend le dessus grâce à des scènes assez fortes, filmées au plus près et le film finit par fonctionner. On sent l'oppression de l'environnement naturel et des forces militaires présentes un peu partout. Par contre, on ne comprend pas pourquoi ils abandonnent l'enfant, c'est incohérent avec le caractère des personnages et la mission confiée.
Le sujet de ce film est vraiment très original pour nous qui sommes, en France, très loin de cette réalité colombienne et cela mérite beaucoup que l'on s'y penche et je remercie le cinéaste de nous avoir fait toucher du doigt la condition inimaginable de ces enfants-guerriers. La jeune fille qui joue le rôle est absolument remarquable !
En immersion dans la guérilla Colombienne, où l'on suit Maria, une jeune guérillera de 13 ans enceinte et cachant cette grossesse, hésitant à se faire avorter (les avortements qui se font dans des conditions plus que douteuses..), elle va se retrouver dans une mission dont le but est d'amener à destination un bébé, d'une autre guérillera et d'un des chefs guérilléros. La quasi totalité du film se passe dans la jungle Colombienne, avec cette impression de danger constant, entre les divers forces armées qui se croisent...un univers où la survie semble la norme et où les enfants sont déjà des soldats... Les interprétations sont bonnes et donne au film un cachet de sincérité.
Un film qui parle de guerre et qui commence par une première scène où une femme accouche. Mais c’est dans la jungle au milieu de la guérilla. Cette femme doit confier son bébé à l’héroïne qui a la mission de le mettre à l’abri. C’est un traitement de faveur pour une femme du commandant. Car les autres femmes ont l’obligation d’avorter.
Dans cette jungle, il est interdit aux femmes de donner la vie. C’est la guerre. En permanence, la fuite des paramilitaires et de l’armée colombienne.
Ici, la guerre n’est pas un jeu pour les enfants. C’est une réalité. Ils sont enrôlés. Et il n’y a pas de mesure d’indulgence parce qu’ils sont des enfants . Ils ont la même vie dure que les adultes
C’est sans compter sur la force morale de l’héroïne Maria jouée par Karen Torres. Elle est une adolescente. Elle est enceinte. Elle ne veut pas avorter. Elle cache sa grossesse. Et quand son compagnon d’arme découvre sa situation et veut la forcer à avorter, elle s’enfuit.
Elle survit à la dangerosité de la jungle et à la dureté des règles de la guérilla. Et l’absurdité de ces règles qui conduit la guérilla à s’entretuer. Ils sont leur propre danger, menace.
Le film n’est pas tendre non plus avec les paramilitaires qui font des descentes meurtrières dans des villages.
Ici, la population civile est coincée entre plusieurs feux. Soupçonnée d’être un soutien d’un camps ou d’un autre, elle subit les conséquences tragiques, la folie meurtrière. Ces moments où la raison fout le camps des uns et des autres.
Ici, il est plus facile de mourir que de donner la vie.
Alias Maria est le deuxième long-métrage de José Luis Rugeles après Garcia. Pour le préparer, il a interviewé des femmes enfants qui ont rejoint la guérilla. La plupart d’entre elles ont été enceintes et ont été obligées d’avorter. Il a écrit le scénario avec une ancienne guérillera.
Le réalisateur a fondé l’association « Más Niños Menos Alias » pour empêcher que des enfants soient enrôlés, une campagne pour sensibiliser sur la réalité des enfants soldats.