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Cinéphiles 44
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1,0
Publiée le 25 juin 2015
Sélectionné à la Quinzaine des Réalisateurs à Cannes 2015, Les Mille et une Nuits – L’inquiet est le premier volume d’un triptyque sur le monde social et politique à travers l’histoire de Shéhérazade. Le Désolé sortira le 29 juillet et L’Enchanté le 26 août. Miguek Gomes a prit le pari fou de transposer un très ancien conte pour le transposer à la société du Portugal qui souffre de la crise économique. Filmant d’abord les quais, il s’essaie à transposer une histoire de nids de guêpes à brûler. Remarquant et avouant que son expérience n’a ni queue ni tête, il s’enfuit dans son propre rôle de réalisateur et un nouveau chapitre s’ouvre. C’est dans un enchaînement de scénettes folklores et métaphoriques que Miguel Gomes raconte avec un second degré la difficulté et les inégalités du pays. Malheureusement, ce premier volet embrouille de par sa longueur et ses incohérences volontaires. L’humour est exagéré, peut-être même trop badin. Tout est inattendu, non pas parce que la mise en scène est réussie, mais parce qu’il n’y a aucun code cinématographique. Ce premier volet ne nous incite pas à découvrir les suivants, tellement l’œuvre est immangeable et souvent incompréhensible. D'autres critiques sur ma page Facebook : Cinéphiles 44
Après avoir vu ,adoré & fantasmé sur Tabou comme beaucoup de cinéphiles, j'attendais le nouveau film de MG avec impatience...La déception est à la hauteur de l'attente ! Ce film est un bric à brac maraboutdeficelle movie consternant & d'un ennui effroyable. Le réalisateur déclarant dès le début du film une certaine impuissance (qui servira par la suite à un conte consternant sur les dirigeants de la bce...) face caméra : le spectateur est prévenu ! Tout y passe : le docu façon envoyé spécial , les témoignages de chômeurs (ça vous intéresse?pas moi !) l'amourette adolescente navrante & bourrée de tics à la mode(sms sur l'image) & histoire de coq parlant que l'on pourra un jour peut être sauver.Le gros morceau pénible étant donc le récit des dirigeants de la bce & l'analogie graveleuse , inefficace & paresseuse du taux d'intérêt/érection avec intervention d'un savant fou (noir haha c'est drôle non?ben non) & français (lagarde la bce vous suivez?) bref un naufrage attendons le vol 2 peut être....
Les Mille et une Nuits de Gomes était et est l'un des films que j'attend(ai)s le plus cette année... Déjà parce que je suis passionné par les mille et une nuits, mais aussi parce que Gomes a réalisé Tabou qui était un petit bijou...
Alors je savais juste que ce n'était pas une adaptation littérale des contes perses, mais bel et bien de nouvelles histoires qui se passent dans le Portugal actuel. Je dois avouer que je suis rentré dans la salle et le film venait de commencer et si je n'avais pas vu le drapeau du Portugal dans des manifestations j'aurai cru m'être trompé de salle. Le film emprunte quasiment uniquement la structure des mille et une nuits, l'univers qui est dépeint ici est résolument moderne et résolument politique.
Vu les cartons au début du film on aurait pu croire voir un Godard, le sens de la formule en moins. C'est très engagé.
Alors évidemment j'attends la suite pour voir quelles résonances le film complet peut bien avoir, mais je suis déjà assez séduit par ce premier volume... Séduit parce qu'en fait on voit la vie des gens, la vie de gens simples, alors certes c'est raconté comme dans un conte, on a quelques éléments "un peu" surnaturels... mais quand bien même, on est dans quelque chose d'assez naturaliste, pas d'artifices, juste des gens qui vivent des choses simples du quotidien.
Une autre chose qui change par rapport aux contes, c'est que cette fois on voit qui raconte l'histoire de Shéhérazade et cet enchâssement de récits trouve une résonance ô combien politique, encore une fois en voyant cette scène un peu absurde je me serais cru chez Godard.
J'ai donc suivi ces histoires avec un certain plaisir, mais ce n'était pas non plus l'éclate totale, je veux dire par là que je n'ai pas été ému, à part peut-être l'histoire du triangle amoureux, ou bien du cardiaque à nouvel an, on a une musique bien rythmée et de très belles images.
Globalement on a de belles images, avec un beau grain, toutes simples, mais très bien composées ce qui fait que je me suis surpris à ne pas lire les sous-titres et juste explorer le décor intérieur lors des longs plans fixes (ne me demandez donc pas ce que racontaient les magnifiques à la fin).
Bref je suis peut-être un peu déçu car j'espérai être transporté... mais bon j'attends de voir la suite ! Tous les contes dans les vraies Mille et une nuits ne se valent pas non plus, certains sont plus drôles, plus cocasses, d'autres plus tristes ou mélancoliques... Bref assez intrigué et impatient !
Comment dire que ce film est nul ? Les successions de sujets sont ininteressantes au possible, alors que le début du film avec le long travelling dans le chantier naval et les voix off laissaient attendre autre chose. Dés l'arrivée du sujet sur les guêpes ont a été déconnecté.
Nous n'avons pas aimé, film sans queue ni tête. Les critiques professionnels nous ont envoyé voir soit disant un chef d'oeuvre, nous nous avons vu un navet.
Très loin, très très loin de Tabou. Miguel Gomes s'est lancé avec Les mille et une nuits dans une drôle d'aventure. Son but : raconter le Portugal d'aujourd'hui à travers ses habitants et la façon dont ils survivent à une crise économique et sociale sans pareil. Mais comment faire ? Via un documentaire ? Non, plutôt en égrenant des histoires vraies collectées pendant des mois et qui servent la trame d'un film singulier et inclassable. Un peu confus au début, le volume 1, intitulé L'inquiet, démarre à la façon d'un conte oriental.. Le film nous parle de l'austérité et de l'appauvrissement d'un pays à travers ses classes les plus touchées. Mais si c'est souvent réaliste et donc mélancolique façon saudade, ce n'est jamais désespéré, c'est parfois incongru, drôle, fantaisiste et toujours inattendu. Le plus beau est le regard bienveillant de Gomes sur les premières victimes de cette crise, c'est à dire les ouvriers, les chômeurs ... Sans oublier de fustiger les beaux discours et la corruption des "élites". Il y a beaucoup de dignité (et de vrai cinéma) dans ce premier volet d'une trilogie dont on pressent que le meilleur est encore à venir. C'est à dire dans les volumes 2 et 3.
Quelle purge !!! L'auteur de l'un des plus grands films de ces 20 dernières années (Tabou) nous inflige ici la pire des corrections. Un film lent, bavard, sans structure réelle, sans personnages, souvent très mal joué, aux images rarement belles, etc. Ce cocktail de Godard-années-80, Jia Zhang Ke, Manoel de Oliveira et Otar Iosseliani est franchement indigeste. La fréquentation des deux épisodes suivants risque d'en souffrir sérieusement. Ce sera sans moi...
Le film n'a aucun intérêt. Il est une mélange de documentaire, de fiction et de rêverie. Je dirai que c'est un film expérimental. Je n'ai eu aucune ancre tout le long du film à laquelle me raccrocher, pour retenir mon attention, m'empêcher de regarder ma montre. L'âme de ce film m'est complètement étrangère. C'est mal filmé, peu interprété, les images sont laides et le scénario est foutraque. Voir ce film est une véritable épreuve, il sera oublié rapidement. J'ai hâte de voir les réactions professionnelles non françaises au film. Je ne suis pas masochiste, donc je n'irai pas voir le second et troisième volet. Le seul souvenir de ce film m'angoisse.
les critiques parlent bien mieux que le film du sujet qu'il est censé traité ... c'est plat, inutilement bavard, on cherchera en vain la poesie vantee par la presse... je ne me risquerai pas aller voir les 2 opus suivants
Métaphores, second degré, niveaux de lecture multiples : tout un programme mais pourquoi pas... Sauf qu'ici, mis à part un premier acte assez drôle, rien pour accrocher le spectateur qui s'ennuie devant un film qui se veut sans doute trop intelligent. Pas emballé !
L'inquiet se compose de plusieurs petits segments apparemment disparates mais dont le point commun est de parler de la crise et de la situation du Portugal (de l'Europe ?). On y croise un coq poursuivi en justice pour réveiller la ville (éveiller les consciences ?), une bande de dirigeants européens qui justement ne "bandent" plus (leur impuissance sexuelle face à leur puissance économique), un trio d'adolescents passionnées et pyromanes (belle séquence poétique) ou encore une baleine échouée qui explose. Mais un segment bouleverse par son simplicité et sa sincérité : le "bain des magnifiques". En plan fixe, des hommes et des femmes ayant un métier mais "chômeurs de condition" livrent leurs angoisses et la difficulté de leur quotidien face à l'absurdité des décisions politiques. (...) Ce premier volume, qui installe le dispositif, laisse présager une trilogie qui devrait marquer l'année. On attend les deux autres volumes (les 29 juillet et 26 août) avec impatience.
Alors que paraît sur les écrans ce film de Miguel Gomes, premier volet d'une trilogie, il se trouve que je lis un recueil d'articles de l'écrivain turc Orhan Pamuk ("D'autres couleurs"). L'une des questions qui hante ce dernier au point qu'elle revient assez souvent sous sa plume, c'est celle du bien-fondé de la littérature de fiction dans un monde marqué par la misère et les détresses. Est-il acceptable d'écrire ou de lire des romans plutôt que de se préoccuper des pauvretés et des injustices? C'est la même question qui surgit au début du film de Miguel Gomes, sauf qu'il ne s'agit plus de littérature mais de cinéma. A cette question, le cinéaste portugais (dont j'avais tellement admiré "Tabou", film en noir et blanc, mi-parlant, mi-muet) répond à sa manière, c'est-à-dire en s'inspirant d'un des ouvrages de fiction les plus célèbres, "Les Mille et Une Nuits", mais pour mieux appréhender et rejoindre les réalités de notre temps et, particulièrement, la crise économique qui a touché, parmi tant d'autres pays, le Portugal au cours de ces dernières années. Cela donne un film foisonnant, inclassable et déroutant qui ne pourra sans doute pas séduire tous les spectateurs mais qui fascinera les autres (dont je suis) au point qu'ils auront hâte d'en voir les deux autres volets. Ce film-ci ("L'inquiet") s'ouvre sur deux événements concomitants, la fermeture d'un chantier naval et la prolifération des guêpes asiatiques tueuses d'abeilles. Quel rapport entre le désespoir des ouvriers mis au chômage et celui des apiculteurs perdant l'une après l'autre leurs ruches? Rien, si ce n'est que ces événements surviennent au même moment et dans un même secteur géographique et qu'ils sont signes, parmi d'autres, d'un monde qui va mal. Ce monde-là, Miguel Gomes choisit de l'appréhender à sa manière, en convoquant sa Shéhérazade d'aujourd'hui. A elle de raconter ses histoires nuit après nuit afin de rester en vie. Des histoires de notre temps qui évoquent à leur manière, sans bien-pensance, aussi bien l'impuissance des décideurs financiers de l'Europe que la détresse des laissés-pour-compte (que le réalisateur appelle les "magnifiques" et qu'il filme frontalement et sans chichis), mais aussi le procès d'un coq coupable de réveiller les gens à des heures indues! Avec Miguel Gomes, il faut accepter un autre regard que celui auquel nous ont habitués trop vite des films récents (et, certes, excellents) comme "La loi du marché" ou "La tête haute". Dans "Les Mille et Une Nuits, volume 1", notre monde à la dérive est bien là, mais il est regardé sous un autre angle, sous celui d'un conteur qui aimerait être capable de le réenchanter un peu et qui ne demande qu'à nous emporter au vent de ses audaces. A sa manière, on peut aller jusqu'à dire que ce film s'accorde avec les préoccupations qu'expose le pape François dans sa récente encyclique "Loué sois-tu". Ni le regard ni le propos ne sont tout à fait les mêmes bien sûr, mais, tout de même, rien n'interdit de se réjouir des deux parutions simultanées, celle de l'encyclique et celle de ce film! 8/10
Premier volet d’une trilogie estivale, voici un film pour le moins baroque, pour ne pas dire extravagant. Une expérience de cinéma total, forcément exigeant. Rien à voir avec les blockbuster américains. Donc à prendre ou à laisser. Moi, j’ai pris, plutôt j’ai plongé et je ne le regrette pas, même si plus d’une fois j’ai été largué. Mais le dépaysement fait partie du plaisir et un cinéma neuf et inventif ! enfin !!! ça vaut le max d'étoiles, non ? En tout cas, une expérience inédite d’écriture, de tournage, de montage, de distribution en salles… un bain de néo-réalisme postmoderne, entre Fellini et De Sica mâtinés de Godard – et j’en oublie ! en tout cas du pur Miguel Gomez ! – à la fois sociologique et poétique, toujours surprenant, inventif, grave et léger, sérieux et loufoque, poignant et caustique (ah ! le conte des politiciens du FMI pris en flagrant délit de priapisme monétaire !)... triptyque mythologique et contemporain, totalement improvisé et soigneusement élaboré. Quel ovni ! Aussi explosif qu’un cachalot sur une plage du Portugal ! Encore sonné et incrédule, quoique désorienté, j’irai certainement voir le second opus le mois prochain, tout en attendant davantage du 3ème (en août), je ne saurais dire pourquoi, peut-être à cause de l'intrigant « chant enivrant des pinsons ». Dans la (magnifique) plaquette de présentation, le réalisateur notait le 7 décembre 2013 (journal de tournage) : « Comment peut-on faire un film d’intervention sociale quand on veut filmer des histoires merveilleuses ? Comment filmer des fables intemporelles quand on est engagé avec le présent ? Je suis dans l’œil d’un ouragan et en même temps dans une voie sans issue… » Tel est le défi, pour le cinéaste comme pour les spectateurs. Oubliez tout, osez revisiter la Crise en faisant du hors-piste cinématographique en compagnie de Shéhérazade ! Dépaysement et implication garantis.
A ceux qui se demanderaient comment être snob aujourd'hui, on conseillera de dire du bien de Miguel Gomes (en ayant vu, ou pas, ses films, peu importe).
Par exemple : "l'élan créatif de Miguel Gomes (pour plus d'effet, prononcer Migouel Gomèche) s'éloigne du naturalisme social bien-pensant pour aboutir à un film-monde d'une infinie poésie" ou "l'hétérogénéité du matériau filmique renforce les correspondances baudelairiennes de l'oeuvre, qui en devient saisissante" ou "c'est par le truchement de ses changements de tonalité que ce film monstre atteint son but : parler de politique poètiquement" ou "le film de Gomèche est à La loi du marché ce que la Divine comédie est au Code de la sécurité sociale".
Au spectateur qui ne connait pas le projet initial de l'auteur (porter à l'écran sous forme d'histoires des faits divers portugais scrutés au jour le jour sur une longue période), l'oeuvre paraîtra bien absconse. On ne comprend en effet pas grand-chose à ce qu'on voit, et si le film peut être ébouriffant par moment, l'assemblage global est un foutu bric à brac, à la fois original et un peu factice.
A l'image un peu sale et documentaire du début succède ainsi l'image hyper-léchée d'un épisode dont je n'ai absolument pas saisi le sens (l'Ile des vierges), puis le burlesque plaisant des "Hommes qui bandent". C'est parfois trop long (le coq), parfois très émouvant (les trois témoignages en plan fixe), parfois totalement insipide (le bain).
On appréciera le film à condition d'aimer un cinéma conceptuel (je veux dire rempli de plans dont on ne comprendra jamais ce qu'ils font là), très peu sensitif, mais stimulant intellectuellement.
Le premier volume des "Mille et une nuits" n'annonce pas un programme, il reprend la structure du célèbre ouvrage persan en mettant en scène des histoires tirées de la crise économique qui a sévi durement au Portugal en 2013 et 2014. Faire en sorte que chaque plan soit mythique et politique, concret et décalé, telle est la tentative de Miguel Gomes à travers des contes pourvus de sexualité, de douleur et de révolte. Même si le film est inégal, conséquence de passages à la compréhension difficile, il y a un vrai plaisir à jubiler de la littéralité de certaines scènes et à en accepter le mystère allégorique, tels les passages où les politiciens se plaignent de bander continuellement, ce qui affiche clairement leur désir sauvage, animal, en même temps que leur désintérêt total de la misère du peuple portugais. Par la fable et les tonalités et genres qu'elle convoque (la comédie, le fantastique), Gomes réussit sa critique d'une politique d'austérité absurde, respecte aussi son titre – l'inquiétude de voir un pays sombrer économiquement et moralement se fait sentir à la fin du film, lors d'interviews prenant une forme documentaire – et le fait en même temps mentir. Car le cinéaste ne se limite pas à relater des témoignages déprimants mais parvient, au détour d'expérimentations formelles et de ruptures rythmiques déroutantes, à créer un élan qui non seulement donne envie de voir la suite de cette trilogie et nous demande surtout de garder espoir, de rester vif, de croire que les histoires peuvent nous aider à survivre.