Avis sur À court d'enfants

Si l'on veut se plonger dans l'atmosphère des années soixante et comprendre la perception de la négritude à cette époque-là, il faut courir voir ce moyen métrage. En quarante-deux minutes, une belle intrigue nous est présentée, les images sont belles, tournées avec talent et cela contraste avec l'horreur des propos parfois tenus, les terribles perceptions brutes issues du monde rural de la Creuse. C'est par ailleurs une belle leçon de comment fonctionne et s'opère le mécanisme de l'adoption, tant du point de vue parental, mais surtout du point de vue de l'enfant. Comme l'avait judicieusement dit Françoise Dolto, dans "abandon", il y a "don" : don de soi, don à l'autre... La disparition, la perte, l'absence d'un enfant préside souvent à l'adoption. La fiction de ce film nous éclaire en ce sens. Bravo à Marie-Hélène Roux, dont on peut saluer le talent. Bravo également aux comédiens : Louzolo Mahonga-Morillon, magnifique dans son rôle de jeune réunionnais de la Creuse (comme on les a désignés), Marie Bunel et Vincent Winterhalter sont criants de vérité dans leurs rôles respectifs. La vérité justement est un autre propos du film, peut-être ne doit-elle que se mi-dire pour être parfois supportable...
Il faut vraiment encourager les cinémas à projeter ce film et les spectateurs à aller le voir!!