Le film a été présenté à la Quinzaine des Réalisateurs du Festival de Cannes 2015. "Le réalisateur prend un virage vers l'intime, avec une histoire ressentie très près de la caméra. Un film extrêmement émouvant", selon Edouard Waintrop, délégué général de la Quinzaine des réalisateurs.
Lorsqu'on lui pose la question de savoir s'il a une ligne directrice pour ses films, Sharunas Bartas répond : "Je crois que tous les films que je fais, au fond, parlent de moi, partent de mes expériences et de ce que je ressens. Les années passant, cette matière devient plus riche, et de ce fait, cette fois, j’ai eu le sentiment que je pouvais m’appuyer sur ce matériau de manière plus directe, plus explicite, sans passer par des détours romanesques. C’est comme dans un livre, on peut dire “je” ou on peut dire “il” tout en s’exprimant de manière personnelle. On dit que dans la poésie, même de manière sous-entendue, c’est toujours sur le mode du “je”, sauf que le “je” du poème n’est jamais exactement le vrai “je” de celui qui écrit. Je suis dans le même cas en disant “je” avec ce film."
Dans Peace to Us in Our Dreams, la plupart des comédiens sont des acteurs non-professionnels. "Lora Kmieliauskaite, qui joue la violoniste, est vraiment violoniste, pas actrice, les habitants de la ferme sont des villageois, mais pas le garçon. Seule Klaudia Korshunova, la femme qui arrive en voiture, est une actrice professionnelle", explique le réalisateur.
Ina Marija Bartaité joue le rôle de la fille de Sharunas Bartas. Il faut savoir que le réalisateur et l'actrice sont réellement père et fille dans la vie.
Pour chaque scène, Sharunas Bartas a rarement écrit des dialogues pour les différents comédiens, mais plus des thèmes. "La grande majorité des scènes est improvisée, à partir d’un canevas. Par exemple, le dialogue de mon personnage avec sa fille à propos de la réalité et de l’imagination est l’enregistrement d’une véritable conversation que j’ai eue avec elle, il n’y avait pas de dialogue à l’avance, mais ensuite on tourne plusieurs prises, où de nouvelles choses apparaissent, c’est vraiment dans le mouvement de nos relations.", explique-t-il.
Lors d'une scène dans Peace to Us in Our Dreams, le personnage de Sharunas Bartas retrouve des vidéos de Katia Golubeva (qui fut l'actrice des premiers films du réalisateur, son épouse et la mère de Ina Marija Bartaite), décédée en 2011. "Cette découverte s’est produite alors que le film était déjà tourné, et j’ai ajouté cette séquence après avoir numérisé ces images tournées avec la vidéo de l’époque.", confie le cinéaste.