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Hotinhere
613 abonnés
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1,5
Publiée le 24 avril 2021
Un huit-clos féministe plein de bonnes intentions qui évoque le conflit palestinien, mais desservi par un récit peu captivant et des personnages caricaturaux.
Basé sur un fait aussi irrationnel que désespérément réel, le film part d'une bonne intention. Et si les deux frères essayent bien de tirer leur épingle du jeu, et d'en faire un moment de cinéma, le film part malheureusement dans la démonstration pure et simple. La faute aux personnages, tellement stéréotypés que le film en devient répétitif et caricatural, et à une pâle mise en scène qui ne relève pas vraiment l'ensemble. Le message, consistant à arrêter de se focaliser sur Israël pour régler les problèmes internes, est en revanche rafraichissant.
Un décor, des femmes, des personnalités qui s'affrontent, rien d’exceptionnel mais le huis clos trouve sa force et son rythme dans un contexte puissant et d'actualité. "Dégradé" fait partie des démarches artistiques à encourager.
Très bien filmé, bonne mise en scène, bonne actrices, mais la première moitié est un peu soporifique. Les femmes entre elles dans le salon de coiffure qui s'envoient des piques plus ou moins piquantes. Dehors les hommes veillent. Puis les coup de feu commençent. Les femmes s'imaginent au pouvoir et se répartissent les postes de ministres, pour mieux réussir que les hommes à installer la paix. Mais dehors la tension monte d'un cran, et la violence du dehors rentre à l'intérieur du salon. Les femmes en viennent aussi aux mains. Pourtant quand la porte du salon s'ouvre et que l'on peut sortir dehors, on se rend compte que l'agitation des femmes à l'intérieur est sans commune mesure avec celle des hommes à l'extérieur. Juste un dégradé de violence.
C’est l’histoire du dehors vue du dedans. Comme une cocotte-minute remplie à ras-bord, sous un feu vif et puissant. Un salon de beauté à Gaza, bien fermé, barricadé, et un coin de fenêtre comme seule petite soupape, qui se mettrait à tourner doucement, puis à toute vitesse, en laissant s’échapper des nuages de vapeur sifflante. Et les gens autour qui attendent. Et regardent d’un air indifférent, sentant la catastrophe arriver. Mais que faire ? Ce qu’il se passe à l’intérieur, personne ne le voit. Sauf Arab et Tarzan. Le drame qui se noue, le lent réchauffement de l’atmosphère, la vapeur qui monte et enfin l’explosion finale sous la pression trop forte. Imaginer. C’est ce qu’ont fait Arab et Tarzan. Le salon cocotte-minute c’est un petit Gaza à soi tout seul. Et comme Arab et Tarzan sont nés et ont grandis dans la cocotte-minute, leur imagination produit un film drôlement réaliste. Brut même. Il y a du Caramel là-dedans, mais il est plus âpre et amer encore que celui de Labaki.