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Xavier B.
17 abonnés
283 critiques
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3,5
Publiée le 18 février 2016
Une famille de paysans n'a plus qu'une maison cernée par les champs de canne à sucre. Alerté par la maladie de son fils, le patriarche revient après de longues années d'absence et assiste à la détérioration accélérée des conditions de vie des coupeurs de canne. César Acedevo nous capte avec une trame narrative pourtant des plus succinctes -l'évolution de la santé du fils, les retards de versement des salaires des coupeurs de cannes, les vagues successives de pollution venant des champs. L'essentiel est dans le rapport que chaque membre de la famille entretient avec cette maison : y rester fidèle ou la fuir, quitte à la rêver. Ce film, qui est pourtant tourné du début à la fin dans le même décor, nous parle -fort bien- de migration économique, climatique et … affective.
Un mélodrame tout ce qu'il y a de plus classique, qui réserve quelques beaux plans mais pas de surprises. Loin de la flamboyance de certains mélodrames, le parti pris est celui de l'austérité la plus totale, que ce soit en musique, en dialogues, en développement des personnages, etc... La Terre et l'ombre est un film bien écrit, bien interprété et bien réalisé, mais trop dépouillé sûrement. Ne se permettant aucun écart et tenant son film de main de maître, Acevedo perd malheureusement justement ce débordement personnel, cet aspect créatif qui en aurait fait un grand film.
C'est un film très poétique,inspiré, indirectement très écologiste et politiquement engagé (thème de fond : le rapt de la Terre par les multinationales). Un drame de facture classique avec beaucoup d'amour et de tendresse mêlés à la dureté de la vie. Un film fort et lent dont les cinq personnages sont très attachants. Un premier long métrage magnifique ! A ne pas manquer....sauf si vous aimez surtout les thrillers, les films d'action,les films à grand spectacle etc..
L’absence de musique, la succession de plans fixes et la lenteur du propos donnent un caractère austère à ce film social et intimiste qui nous bouleverse par la noblesse des sentiments et la sensualité du drame. La vie est un enfer (les flammes) pour les ouvriers agricoles colombien. Les cadrages sont magnifiques, étouffants comme cet air cendré qui asphyxie.
Film qui dénonce la dure condition des pauvres journaliers des plantations de canne à sucre en Colombie. Belle interprétation, convaincante qui pointe du doigt l'injustice dont ces gens sont victimes et nous laisse un arrière-goût acre comme ces fumées permanentes qui polluent l'environnement.
C'est lent... mais ce sont aussi des moments poignants (la rencontre d'un homme et d'une femme qui ne se connaissent plus), des allégories (les oiseaux qu'on entend mais que l'on ne voit plus...), des réalités (les "grandes cultures" qui balaient tout: la nature originelle, les petites gens,...). Des vérités qui accablent mais qui sont aussi un puissant stimulant une "leçon" pour ne pas se laisser "bouffer par le système" mais sans militantisme. Belles images aussi avec des plans fixes parfois pesants, mais c'est sans aucun doute fait exprès. Pas un "grand film" mais un "beau film" dans la sélection de la Semaine de la Critique Cannes 2015.
La magnifique lumière renforce plutôt bien la métaphore filée du récit mais cette cohérence s'avère empoisonnée dans une rigidité grammaticale dont toute poésie est exclue. Pourquoi faire appel à des acteurs non-professionnels si c'est pour les enfermer dans cette monstrueuse suite de cadre géométriques? Et, suivant la même logique, pourquoi les succéder en plan-séquence si on ne laisse pas exister le temps, en le soumettant à un montage calibré? A force de prudence le film s’empêche tout débordement salvateur dans ce travail laborieux.