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kibruk
149 abonnés
2 579 critiques
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3,0
Publiée le 25 juin 2024
On a perdu l'habitude de voir des films grivois qui montrent de façon frontale la nudité en particulier masculine, et voir "Le Decameron" rappelle qu'il fut un temps où la liberté d'expression au cinéma était bien plus importante qu'elle ne l'est aujourd'hui. Le métrage est souvent drôle mais, comme tous les films à sketchs, plutôt inégal. Le premier est pour moi le meilleur et on se dit que si tout le film est de ce tonneau ça va être énorme, ce qui n'est malheureusement pas le cas, c'est même parfois limite ennuyeux. Donc pour moi "Le Decameron" n'a rien d'inoubliable même s'il s'en dégage une forme d'irrévérence jouissive et une ambiance visuelle plutôt unique.
Le Decameron est le premier film de la trilogie de la vie et sûrement aussi le plus réussi. On y saisit bien l'ambition de Pasolini de faire un cinéma populaire et grivois qui serait l'équivalent du chef d'oeuvre médiéval de Boccace. Les histoires s'enchaînent avec fluidité, et aboutissent toujours à une conclusion aussi inattendue que réjouissante. L'apparition de Pasolini en disciple de Giotto est une excellente trouvaille, et donne lieu à l'une des meilleures histoires du film. Le Decameron est donc un bon moment de cinéma, même s'il a bien sûr un peu vieilli.
Une incursion entre tendre amusement et œil sarcastique dans l'intimité (souvent) inavouable d'une poignée de personnages incarnant pleinement l'Italie pour le meilleur comme pour le pire, le tout rythmé par des dialogues sautillants et une mise en scène servant l'enchaînement des diverses histoires (parfois redondantes, notamment dans leur côté outrancier) liées par la vision singulière de Pasolini. Un film à sauts et à gambades!
4 687 abonnés
18 103 critiques
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0,5
Publiée le 22 septembre 2021
Bien que le titre Le Decameron puisse suggérer des exemples des dix commandements il s'agit d'une supposition tout à fait erronée. Il s'agit d'une adaptation de neuf histoires apparemment sans rapport entre elles tirées du recueil de contes de Giovanni Bocaccio datant du 14e siècle. Neuf histoires tirées du roman éponyme réalisé et écrit par Pier Paulo Pasolini. Certaines des histoires sont intéressantes voire un peu amusantes mais aucune d'entre elles ne touche vraiment la cible qui devrait être le divertissement du public. La plupart sont anti-climatiques et manquent de substance et certaines sont tout simplement inutiles et terminées avant même d'avoir commencé. Il y a quelques thèmes qui essaient d'être récurrent notamment ceux de la moralité et de la religion mais rien n'est vraiment résolu. J'ai continué à espérer quelque chose qui relierait toutes les différentes histoires entre elles pour les rendre collectivement profondes mais rien n'est venu. Donc si vous voulez le regarder pour votre culture personnelle c'est bien. Mais sinon deux heures à voir des paysans à l'air détestable faire l'amour ne valent peut-être pas les quelques rires que nous en retirerons...
S’il reprend certaines des histoires racontées dans l’œuvre originale, Il Decameron adapté par Pier Paolo Pasolini ne met plus au centre ce qui intéressait Boccace, à savoir la transmission orale des histoires pour lutter contre la peste et son potentiel destructeur (la création d’un tissu complexe d’histoires doit remédier à la destruction de l’épidémie), mais aborde la création par le biais du songe et de ses pouvoirs. Comme le dit l’avatar de Pasolini à la fin du film, « pourquoi réaliser une œuvre alors qu’il est si bon de la rêver seulement ? ». Aussi le film prend-il le soin de déstructurer ses petites histoires en se passant de narrateurs (pas de voix off) et en enchâssant celles-ci les unes dans les autres à la manière d’un rêve. Un indice de cet état de songe permanent réside peut-être dans l’importance des scènes de nuit et du motif du lit comme lieu de l’adultère et aussi lieu de passage d’une réalité diurne à une réalité nocturne, à cette « seconde vie » dont parlait si bien Nerval. Pasolini signe une œuvre cocasse et hilarante qui pense sa forme dépouillée et simple comme un retour à l’origine de tous les récits dans lesquels il est question de sexe, de sexe et encore de sexe. Le long métrage opère ainsi un dévoilement progressif de l’homme qu’il raccorde aux éléments naturels et même aux excréments – pensons à la chute du premier personnage dans une cuve de déjections –, qu’il exhibe dans sa nudité congénitale, à l’image de ce pénis d’homme en érection qui sort de l’habit pour réjouir la bonne sœur. Il Decameron déplace ainsi le centre de gravité de l’œuvre de Boccace pour mieux y placer l’art bachique perçu comme religion à part entière dans laquelle l’artiste a foi, une foi telle qu’il en oublie l’heure du repas pour continuer sa création. L’épisode du peintre dans l’église dure le plus longtemps et constitue l’atelier du cinéaste : chaque histoire pourrait être un morceau de la vaste fresque peinte qui invite le spectateur à partir de ce qui est représenté – comprenons, tous les récits puisent dans un fond commun – pour rêver à son tour.
« L’evangile » est pour moi le chef d’œuvre de Pasolini. Ici je cherche avant tout à faire le rapprochement avec la vérité des images. Les paysans se régalent à l’image des femmes qui se moquent du mari qui revient car le sexe est une aventure somme toute banale..... Malgré tout on peut trouver un charme à la peinture d’un monde rustre et pas forcément reluisant mais on lui trouve une énergie folle qui est l’exact contraire du film cité au-dessus. C’est une façon d’exprimer une évidence propre à tous.
Ça commence en fanfare avec très un bon sketch avec Ninetto Davolli et la très belle Gabriella Frankel; la suite avec les nonnes est archi classique, fait toujours plaisir à voir, mais on pouvait penser que Pasolini avaient d'autres ambitions… (qu'aurait-ton dit du même sketch tourné par Max Pécas ?) on pourrait en dire autant du sketch du la cruche, de la bonne paillardise , certes, mais bon…A mi film l'intérêt retombe comme un soufflé soit parce que les sketches sont inintéressant et peu clairs (le moribond) soit parce que c'est mal raconté (les trois frères), soit parce que c'est laid (la mule) soit parce que tout simplement le propos est bouffi de suffisance (le peintre). Un mot sur les maquillages abominables, fausses dents approximatives, traces de maillot de bains sur les corps dénudés, ça fait un peu fouillis, non ?
"Le Decameron" se compose de dix sketches ayant pour liens un contexte médiéval et ses thèmes paillards. Ces éléments seront repris pour les deux autres films de la trilogie de la vie que sont les "Contes de Canterbury" et les "Mille et Une Nuits". Cet humour grivois, omniprésent, manque de subtilité et tombe carrément dans le beauf et le mauvais goût. A cela s'ajoute un montage laborieux et de mauvais acteurs. Les petites histoire paraissent bâclées, nous laissent sur notre faim.
"Pourquoi réaliser une œuvre alors qu'il est si beau de la rêver seulement ?" Par cette réplique, Pier Paolo Pasolini lui-même clôt "Le Decameron", premier volet de sa fameuse "Trilogie de la Vie" débutée en 1971. Pour cette première pierre, le cinéaste s'attaque à un chef d'œuvre de la littérature italienne, publié sous l'égide de Boccace au XIVe siècle. De cette centaine de contes paillards, Pasolini en retient dix, semblant plus que jamais incarner ses préoccupations et thématiques majeures. Par la déjantée scène du couvent, l'église est à nouveau montrée du doigt concernant son hypocrisie même si le film ne doit pas être réduit à cette seule mise à l'index. "Le Decameron" est une véritable ode aux plaisirs de la chair, d'où se dégage un puissant souffle émancipateur. Pasolini se rit du sacré, poétise sur la mort et donne une singulière vision de l'art, symbolisée par sa présence au casting dans le rôle d'un élève de Giotto. Fait particulier, malgré son aspect "film à sketches", l'œuvre ne souffre jamais d'une quelconque inégalité. Un hymne à la fois poétique et irrévérencieux, à la liberté.
Du très grand Pasolini. Avec un humour noir du début à la fin, découpé en chapitre comme le savent si bien le faire les auteurs latins. L'Humanisme de la renaissance marque ce qui fera sans doute la philosophie émancipatrice : la critique d'une société basé sur l'apparence, le culte de la personnalité, l'argent-roi, l'hypocrisie, etc.
Pour une première expérience dans le cinéma de Pier Paolo Pasolini, "Le Décaméron" s'avère être une très bonne et agréable surprise. Pasolini adapte 10 nouvelles du "Décaméron" à travers il étudiera des thèmes tels que la sexualité, la débauche, la religion ou encore la moralité à travers ses récits se déroulant dans l'Italie médiévale. Il aborde ces thèmes de manières crues, sans complexe, intelligente, satirique et parfois déjanté. L'écriture est excellente, que ce soit pour l'adaptation de ses nouvelles ou encore les dialogues. Toutes les histoires se valent, il n'y a pas de baisses de rythmes, c'est captivant tout le long et la narration est toujours fluide. Les images sont magnifiques, et c'est un film à la fois magnifique et par moment dérangeant mais toujours avec une atmosphère captivante et parfois envoutante. La direction d'acteur est très bonne, et même si on les voit parfois très peu, on a aucun mal à s’intéresser aux personnages. Une belle œuvre, intrigante, inventive et captivante qui me donne bien évidemment envie (et avec impatiente) de découvrir d'autres œuvres de son auteur.
Pasolini nous offre un film a sketchs peuplé de gaudrioles et de parties de jambes en l'air. Mis à part la cohésion évidente qui forme une ode à la vie (même après la mort), et surtout à l'amour, j'ai trouvé que ce film manquait de justesse. Si la mise en scène est efficace, elle est ruinée par une post-synchro tout simplement dégueulasse (même en VO) et par des acteurs mauvais, certainement amateurs. Le Decameron s'inscrit dans un contexte historique précis, puisqu'il offre sans tabou la nudité aux yeux du spectateur, ce qui est une chose nouvelle au début des années 1970, mais qui se banalisera très vite. Pour ma part, je peine à comprendre l'idée que souhaite véhiculer ce film. Comme l'explique le peintre (qui incarne en fait Pasolini, qui réalise également une fresque sur la vie), cette scène est tellement belle en rêve qu'il est dommage de la représenter. Alors pourquoi avoir fait ce film ? Mystère...
Bizarrement, Quand Pier Paolo Pasolini filme les contes médiévaux sur ses terres italienne, il ne retrouve pas sa puissance de narration visuelle vues dans les deux autres volets. Les contes n'en demeurent pas moins gouleyants, satiriques, mystiques et continuent de séduire par la simplicité qui s'en dégagent et ce mélange de cruauté et de beauté.