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stebbins
507 abonnés
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4,5
Publiée le 17 décembre 2011
Superbe premier volet d'une trilogie emblématique de l'Oeuvre pasolinienne, Le Decameron est un film essentiel. Véritable hymne aux plaisirs de la chair, composé d'une dizaine de sketches mais singulièrement homogène, Le Decameron n'en finit pas de frapper par sa beauté plastique et son sens aiguisé de la couleur. Ici l'Homme n'est pas qu'un simple loup pour l'Homme, c'est un être peu scrupuleux vivant d'excès de gourmandise et d'hypocrisie. Le sexe non pas comme rituel destructeur mais comme source de vie... Nous sommes encore loin de la noirceur des 120 journées de Sodome mais ce film en emprunte déjà les outrances. Résolument optimiste et poétique, laissant en grande partie place à l'humour paillard et à la beauté des corps, Le Decameron n'oublie pas d'être foncièrement sublime. Jamais gratuite, cette représentation des plaisirs charnels se voit parachevée d'une éloquente pensée pasolinienne : pourquoi réaliser une oeuvre alors qu'il est si beau de seulement la rêver ? D'une grande force, tout simplement.
Premier volet de la "trilogie de la vie", "Le Decameron" fut réalisé en 1971 par le très controversé cinéaste Italien Pier Paolo Pasolini. Adaptation de contes paillards recueillis par Boccace au XIVème siècle, ce drôle de film s'apparente à un véritable règlement de comptes entre le réalisateur et l'ordre moral alors établi qu'il n'a cessé de combattre (et qui le lui rendait bien). Dans la ligne de mire du metteur en scène apparaît d'abord très nettement l'Eglise et son hypocrisie. P.P.P accuse effectivement cette dernière de débauche (la séquence du couvent, géniale !) et de vices en tous genres, s'acharnant à démontrer que jamais vraiment elle n'a respecté ses propres lois. Ayant compris que son message serait vite lourd s'il s'en tenait trop simplement et gratuitement à de tels propos, il agrémente sa "thèse" d'un humour omniprésent souvent vulgaire, cependant en phase avec le contexte poisseux ici décrit. Caustique et rythmé, "Le Decameron" rit du sexe et de la mort, s'amuse du sacré, poétise une luxure pratiquée sous un aspect presque animal, rend attachant des personnages tout à fait répugnants. Plutôt fluide, il ne souffre pas des transitions entre les différentes histoires. Admirablement narré (on écoute encore mieux Pasolini raconter son histoire que s'il s'agissait du père Castor ^^) et plutôt beau visuellement, ce poème assez spécial est ici et là franchement enchanteur. En fait, le cinéaste sélectionne tout de suite clairement son public : si voir des fesses, sexes, fornications, détails scatologiques et profanations en tous genres ne vous dérange pas, alors vous serez très probablement réceptif à son humour et d'une façon plus générale à son ton. Sinon, vous pouvez passer votre chemin... "Le Decameron" est certes ancré dans l'alternative 70's mais il possède aujourd'hui encore une bonne part de subversion et plusieurs de ses métaphores ou allégories touchent toujours très juste. Ne serait-ce que pour se forger son propre avis, il mérite d'être vu.
Réel chef d'oeuvre que nous offre là Pasolini très loin de ce qu'il avait déjà pu faire, c'est drôle, parfois l'humour est assez noir, ça reste plus facile d'accès que Médée ou Oedipe Roi, mais pas pour autant moins bon. Pasolini livre en oeuvre totalement envoûtante, excitante, décalée, déjantée. Même si j'avourai qu'une histoire reste assez dérangeante dans le lot, mais il n'y a pas une histoire nettement en dessous des autres. Ne pas rire serait un crime. La dernière phrase du film est également l'une des plus belles que j'ai pu entendre. Magnifique.
"Le Decameron" se compose de dix sketches ayant pour liens un contexte médiéval et ses thèmes paillards. Ces éléments seront repris pour les deux autres films de la trilogie de la vie que sont les "Contes de Canterbury" et les "Mille et Une Nuits". Cet humour grivois, omniprésent, manque de subtilité et tombe carrément dans le beauf et le mauvais goût. A cela s'ajoute un montage laborieux et de mauvais acteurs. Les petites histoire paraissent bâclées, nous laissent sur notre faim.
Pasolini nous a habitué a des films lent est souvent trés dur à suivre pour un spectateur moyen (que je suis). Mais avec le décaméron tout est différent. Ce film est drôle, poètique, érotique... on ne peut pas rester de marbre devant ce film immense qui ne peut que nous ravir.
Du très grand Pasolini. Avec un humour noir du début à la fin, découpé en chapitre comme le savent si bien le faire les auteurs latins. L'Humanisme de la renaissance marque ce qui fera sans doute la philosophie émancipatrice : la critique d'une société basé sur l'apparence, le culte de la personnalité, l'argent-roi, l'hypocrisie, etc.
Que dire du Décaméron ? Si ce n'est que c'est un grand film de Pasolini bourré d'humour, de sexe et de vulgarité, sans oublier la poésie et la dénonciation. La Trilogie De La Vie ? Ce nom est fait pour lui.
Ça commence en fanfare avec très un bon sketch avec Ninetto Davolli et la très belle Gabriella Frankel; la suite avec les nonnes est archi classique, fait toujours plaisir à voir, mais on pouvait penser que Pasolini avaient d'autres ambitions… (qu'aurait-ton dit du même sketch tourné par Max Pécas ?) on pourrait en dire autant du sketch du la cruche, de la bonne paillardise , certes, mais bon…A mi film l'intérêt retombe comme un soufflé soit parce que les sketches sont inintéressant et peu clairs (le moribond) soit parce que c'est mal raconté (les trois frères), soit parce que c'est laid (la mule) soit parce que tout simplement le propos est bouffi de suffisance (le peintre). Un mot sur les maquillages abominables, fausses dents approximatives, traces de maillot de bains sur les corps dénudés, ça fait un peu fouillis, non ?
Film souvent hilarant, toujours léger, assez érotique, mais jamais choquant. Un de ses plus beaux film, premier volet de la 'trilogie de la vie'. Splendide version des contes de Boccace.
Une époque médiévale merveilleusement reconstituée, loin du ton trop propre des productions hollywoodiennes mais des contes paillards filmés et joués de manière très amateurs. Les images sont belles mais les histoires sont soient trop courtes soient trop légères pour réellement nous emballer seule celle ou les frères tuent l'amant de leur soeur est intéressante.
"Pourquoi réaliser une œuvre alors qu'il est si beau de la rêver seulement ?" Par cette réplique, Pier Paolo Pasolini lui-même clôt "Le Decameron", premier volet de sa fameuse "Trilogie de la Vie" débutée en 1971. Pour cette première pierre, le cinéaste s'attaque à un chef d'œuvre de la littérature italienne, publié sous l'égide de Boccace au XIVe siècle. De cette centaine de contes paillards, Pasolini en retient dix, semblant plus que jamais incarner ses préoccupations et thématiques majeures. Par la déjantée scène du couvent, l'église est à nouveau montrée du doigt concernant son hypocrisie même si le film ne doit pas être réduit à cette seule mise à l'index. "Le Decameron" est une véritable ode aux plaisirs de la chair, d'où se dégage un puissant souffle émancipateur. Pasolini se rit du sacré, poétise sur la mort et donne une singulière vision de l'art, symbolisée par sa présence au casting dans le rôle d'un élève de Giotto. Fait particulier, malgré son aspect "film à sketches", l'œuvre ne souffre jamais d'une quelconque inégalité. Un hymne à la fois poétique et irrévérencieux, à la liberté.
Bizarrement, Quand Pier Paolo Pasolini filme les contes médiévaux sur ses terres italienne, il ne retrouve pas sa puissance de narration visuelle vues dans les deux autres volets. Les contes n'en demeurent pas moins gouleyants, satiriques, mystiques et continuent de séduire par la simplicité qui s'en dégagent et ce mélange de cruauté et de beauté.
Plus abordable que certains autres films du cinéaste (comme Théorème ou Salo ...). Sorte de film à sketchs qui s'imbriquent l'un à l'autre. Grivois et vulgaire les contes ont pour sujets le sexe, l'adultère avec une dose de scatologie et ils mettent souvent en scène des représentants de l'Église. Bien réalisé mais cette oeuvre peut dégoûter ou être vu comme ridicule faut l'avouer.
S’il reprend certaines des histoires racontées dans l’œuvre originale, Il Decameron adapté par Pier Paolo Pasolini ne met plus au centre ce qui intéressait Boccace, à savoir la transmission orale des histoires pour lutter contre la peste et son potentiel destructeur (la création d’un tissu complexe d’histoires doit remédier à la destruction de l’épidémie), mais aborde la création par le biais du songe et de ses pouvoirs. Comme le dit l’avatar de Pasolini à la fin du film, « pourquoi réaliser une œuvre alors qu’il est si bon de la rêver seulement ? ». Aussi le film prend-il le soin de déstructurer ses petites histoires en se passant de narrateurs (pas de voix off) et en enchâssant celles-ci les unes dans les autres à la manière d’un rêve. Un indice de cet état de songe permanent réside peut-être dans l’importance des scènes de nuit et du motif du lit comme lieu de l’adultère et aussi lieu de passage d’une réalité diurne à une réalité nocturne, à cette « seconde vie » dont parlait si bien Nerval. Pasolini signe une œuvre cocasse et hilarante qui pense sa forme dépouillée et simple comme un retour à l’origine de tous les récits dans lesquels il est question de sexe, de sexe et encore de sexe. Le long métrage opère ainsi un dévoilement progressif de l’homme qu’il raccorde aux éléments naturels et même aux excréments – pensons à la chute du premier personnage dans une cuve de déjections –, qu’il exhibe dans sa nudité congénitale, à l’image de ce pénis d’homme en érection qui sort de l’habit pour réjouir la bonne sœur. Il Decameron déplace ainsi le centre de gravité de l’œuvre de Boccace pour mieux y placer l’art bachique perçu comme religion à part entière dans laquelle l’artiste a foi, une foi telle qu’il en oublie l’heure du repas pour continuer sa création. L’épisode du peintre dans l’église dure le plus longtemps et constitue l’atelier du cinéaste : chaque histoire pourrait être un morceau de la vaste fresque peinte qui invite le spectateur à partir de ce qui est représenté – comprenons, tous les récits puisent dans un fond commun – pour rêver à son tour.