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    Le Fils de Saul
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    285 critiques spectateurs

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    7eme critique
    7eme critique

    534 abonnés 2 778 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 4 avril 2016
    D'entrée de jeu, on entre dans le vif du sujet avec une scène d'ouverture de grande puissance. Un scénario entraînant, une réalisation bourrée de plans séquences fascinants, un acteur impressionnant, "Le fils de Saul" est un véritable moment d'immersion. Un très grand film, qui de toute évidence, marquera son spectateur.
    anonyme
    Un visiteur
    1,5
    Publiée le 4 avril 2016
    Au fond, qu’est-ce que László Nemes a voulu nous raconter à travers l’histoire de cet homme qui cherche à enterrer un garçon en plein milieu d’un camp de concentration ? Le récit nous apparaît si faible et si problématique, et le résultat final si limité, que nous ne comprenons pas bien ce qui a poussé Nemes à faire ce film hormis le devoir de mémoire. C’est sans doute un film à montrer dans les écoles pour assurer la transmission de la Mémoire. Mais d’un point de vue cinématographique et réflexif, il y a peu de choses à tirer et on a le droit de se demander si Nemes ne sera pas, aux yeux de l’Histoire, le cinéaste d’un seul film (bien sûr, il en fera surement d’autres, mais que pourrait-il bien nous raconter ?). "Le Fils de Saul" accomplit, parachève, un mode d’expression bien précis lié à tout un pan de cinéma né avec Claude Lanzmann. Il nous laisse néanmoins la désagréable impression d’être un film terriblement banal.
    Arlette et les mécanos
    Arlette et les mécanos

    69 abonnés 560 critiques Suivre son activité

    1,5
    Publiée le 4 avril 2016
    J'ai été très émue durant les 5 premières minutes du film pour deux raisons: par ce que la scène de la douche et du son qui s'intensifie jusqu'à l'insupportable est très forte et par ce que je me suis dit que j'allais revivre une deuxième Liste de Schindler sans la noblesse du geste cette fois, mais dans l'horreur, la crasse, la puanteur que j'avais l'impression de sentir sur moi, immergée dans ce camps de la mort tel une expérience cinématographique jamais encore réalisée. Ouais, sauf que passé ces 5 premières minutes, j'ai commencé à ne plus supporter ces gros plans, cette façon de filmer, je ne ressentais aucune émotion bien au contraire, je pensais Canne, festival, jury d'intellos à la mord moi-le' et la suite n'a fait que renforcer ce sentiment. Une histoire qui tient pas la route, un décalage entre l'intention documentaliste du réalisateur et l'incohérence de cette histoire à laquelle je n'ai absolument pas adhéré...
    FaRem
    FaRem

    8 662 abonnés 9 536 critiques Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 3 avril 2016
    Si l'histoire est assez classique bien que l'intention du personnage soit louable et touchante, c'est surtout la réalisation qui m'a vraiment marqué. László Nemes se concentre totalement sur Saul et n'utilise essentiellement que des plans séquences et serrés a tel point que tout ce qu'il se passe au second plan est presque effacé. Le traitement est nouveau et très intéressant parce que habituellement, c'est surtout les horreurs qui sont montrées ainsi que la cruauté ou l'inhumanité qu'il peut y avoir dans ces camps. C'est un bon film, il est étrangement froid et ne dégage que peu d'émotions, mais on se laisse prendre par l'histoire de cet homme totalement habité par sa mission. La seule chose qui m'a déplu est la performance de Géza Röhrig que j'ai trouvé mauvaise, c'est peut-être le réalisateur qui l'a dirigé dans ce sens, mais bon, il ne dégage rien après ça reste un détail qui n'enlève rien à la qualité du film.
    Kilian Dayer
    Kilian Dayer

    109 abonnés 838 critiques Suivre son activité

    2,0
    Publiée le 17 mars 2016
    Il est de ces films qu’il est parfois difficile de dénigrer, notamment face à l’enthousiasme généralisé des critiques, du public, et dans le cas présent, du jury cannois. Oui, Le fils de Saul, film du cinéaste hongrois Laszlo Nemes est reparti de la Croisette, en mai 2015, avec un Grand Prix en poche. Volé? Sans doute que non. Pour autant, cette nouvelle plongée dans l’horreur incommensurable des camps de la mort nazis, Auschwitz, le pire d’entre tous, ne satisfait qu’en partie le curieux passionné de cette triste époque qui réside en moi. Le cinéaste aux commandes de cette production, sur le papier, audacieuse, caractérisée par un budget réduit qui découragerait tout un chacun, s’emploie à offrir une nouvelle vision de l’holocauste, vu de l’intérieur, vu de son cœur même. Faisant le choix du format 4:3, usant et abusant des flous pour masquer à la fois l’horreur du contexte et son manque de moyens, rivant strictement sa caméra sur le protagoniste principal, Laszlo Nemes redouble d’inventivité pour tenter d’innover, pour faire de son brûlot sur l’une des plus grande tragédie humaine, une œuvre purement artistique.

    Nous voici donc dans les guêtres d’un déporté, Saul, assigné, dans les murs de la plus terrible des usines de mort, dans les rangs du Sonderkommando, juifs forcés d’assister les officiers SS et autres bourreaux hiérarchisés dans leur tâches de purification ethnique. Saul et ses compagnons d’infortune, le mot est faible, guident le cortège funeste à l’entrée des douches, vident par la suite ces mêmes douches de ses occupants décédés, les menant jusqu’aux fours. Vient ensuite le temps de la fouille, la saisie des biens perdus dans les poches des défunts. Viennent aussi parfois les sessions de débarras des cendres dans la rivière et j’en passe et des plus terribles. Pire encore, malgré leurs tâches horrifiantes, leurs statuts condamnent pourtant ses hommes à un mort imminente. Un sale boulot que de nouveaux arrivants pourront exécuter. Le temps est compté lorsque Saul découvre, à la sortie d’une séquence de gazage éprouvante, son fils parmi les victimes. L’homme, qui n’a plus rien et surtout plus rien à perdre, décide de tout tenter pour offrir une sépulture décante à sa descendance perdue.

    Il s’agit ici de narrer l’obstination d’un condamné à mort et à l’horreur pour rendre respect à son fils. Touchant, surtout du fait de l’inhumanité ambiante. Les bourreaux sont inhumains, mais pire encore, les forçats le sont aussi, à force de côtoyer l’enfer et à défauts d’un espoir auquel se rapprocher. Offrir une sépulture à ce gamin est sans doute la preuve ultime d’humanité dans tout cet enfer, le moyen, sans doute le dernier, pour Saul d’exister, de rester un homme. Son objectif n’étant pas déjà assez complexe à mettre en œuvre, voilà qu’un vent de révolte souffle fort dans les rangs des Sonderkommandos. Sur le papier, en effet, tout ça fait belle figure. En réalité, la mise en scène pleine de partis-pris artistiques ne permet que partiellement l’immersion, du moins une immersion telle qu’espérée. Tout n’est finalement que point de vue unique, dans le fils de Saul, la caméra à l’épaule ne quittant jamais le dénommé Saul, le reste se jouant dans un flou souvent perturbant et par un incessant fond sonore composé de hurlements en allemands ou autre langes slaves, sans la moindre partition musicale.

    Vous l’aurez compris, Le fils de Saul, c’est une autre façon de revisiter l’histoire, une façon charmante, d’apparence, mais finalement flémarde, à mon propre sens. Oui, ce format réduit, cette caméra à l’épaule tremblotante, ce flou exacerbé qui irrite l’œil, tout ça tend à faire penser aux productions qui utilisent le contraste mal calibré, ou les prises de vues nocturnes, pour masquer les défaillances de mise en scène. Oui, le manque de moyens n’excuse pas tout. On peut tout de même saluer les efforts de Laszlo Nemes, qui s’il ne passionne pas vraiment, ose au moins affronter l’horreur des camps de concentration très frontalement. J’ai donc la fâcheuse tendance de considérer ce film récompensé comme un devoir de mémoire avant d’être un œuvre de cinéma. Peut-être fais-je erreur. 08/20
    Post-xMoVie
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    8 abonnés 65 critiques Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 24 mars 2016
    On ne peut pas sortir du Fils de Saül comme on y est rentré : la mine sobre, dubitative et le regard fatigué… Ce film – Grand Prix du Jury à Cannes – plombe, écartèle littéralement la cervelle et nous donne aussi mal au crâne qu’aux tripes. Cependant, en dépit de l’immersion totale procurée, dont le film semble tirer sa plus grande gloire, on se sent divisé, et dire si ce film « nous a plu » est quasi-impossible… D’ailleurs, comment aimer pareille chose ?
    D’abord, il y a l’histoire, semée d’incohérences, mais chandelier d’une idée lumineuse : la quête d’humanité dans un monde qui l’extermine. Saul est un Sonderkommando, un Juif enrôlé dans la tâche ignoble de rassurer les déportés, d’attendre qu’ils soient gazés, et de transporter les corps au crématorium… Un jour, il trouve un enfant survivant au zyklon B et le dit son fils : il entame alors la quête éperdue d’un rabbin qui puisse réciter le kaddish à son enfant en dépit même de sa vie d’animal. En ce sens, le film trouve sa voie ; celle de l’espoir, de l’humanité qui, dans le bain de la mort, continue à faire vivre. Le problème, c’est qu’en filmant comme il le fait la journée de son « héros », Nemes transforme cet élan en pure ironie, car dans ce silence qui parle mieux que les mots, s’entend distinctement : « On est déjà morts… » Ainsi, on ne croit pas une seule seconde à cette histoire qui, à force d’angoisse et d’horreur, devient décousue, voire improbable…
    Ensuite, on parle d’esthétique… « Ne pas faire un film beau, ne pas tomber dans la complaisance. » On aurait bien envie de le croire, ce dogme du réalisateur. Tout l’enfer, la mort, l’horreur sont en arrière-plan, flous, et les cris constituent la musique de cette rhapsodie cauchemardesque. D’ailleurs, la caméra est si bien braquée sur Saul qu’on en vient à éprouver sa fatigue dans ses devoirs d’inhumain, fatigue bien réelle car cette manière hyper-subjective de filmer donne mal au cœur. On fait bien de regarder cette boucherie jusqu’au bout, mais moins on voit, plus on devine, et alors supportons-nous, le poing crispé, la bouche contractée, ce spectacle fatal qui n’est animé par rien d’autre que le désir d’en dire trop, de rajouter une pierre noire sur le mur de l’horreur humaine… C’est principalement cela qu’on peut reprocher à Làszlò Nemes : de ne pas contribuer à une nouvelle vision de la Shoah, d’être la nouvelle preuve que chacun des films sur le sujet aura pour but d’installer la pire atmosphère possible… Et l’homme, dans tout ça ? En témoigne les dialogues inexistants. On sait bien qu’ils étaient tous étrangers, tous muets pour mieux parler de la douleur, mais comment les comprendre, tous ceux qui masquent l'agonie sous un bloc de pierre. Une scène parle de rencontre, une seule ; les autres sont quasi-insupportables, malgré une photographie sombre, forte, et des contrastes fabuleux. Le silence est la solution à l’horreur... ? Le Fils de Saul est laid, macabre, immersif, puissant, aussi lourd qu’une machine de guerre, mais limité, à cause de son choix esthétique de mieux parler de la mort en la suggérant, mais aussi à cause de son idée principale : faire d’une quête inutile un périple humaniste. C’est un documentaire chargé qui supporte le poids d’une histoire bancale, fragile. On l’a dit au début : parler de Saul est impossible car, on ne sait pourquoi, les mots ne viennent pas, et la réflexion s’ankylose sous un dédale d’images atroces. On se sent mal, on ne croit plus en rien. Peut-être est-ce ce qui constitue la perfection de ce film ? Sa noirceur inébranlable… Un choc, on s’en prend un dans la figure, ça oui...
    Teo C.
    Teo C.

    159 abonnés 20 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 15 juin 2016
    La singularité du film est la répulsion que nous ressentons, face aux actes abjectes qu'enduraient les prisonniers.
    Agrémenté de plans séquences si bien travaillés, on se retrouve emprisonné dans ce lieu hostile.
    Dans cette cloaque où on voit l'entièreté des étapes d'exterminations. On en sort choqué et abasourdi.
    Visionnez ce film, il en vaut la peine.
    anonyme
    Un visiteur
    4,0
    Publiée le 17 février 2016
    Auschwitz – Birkenau, octobre 1944, c’est au cœur de la machine de mort hitlérienne que se déroule Le Fils de Saul, premier long métrage du hongrois László Nemes, un film à l’ambiance particulièrement poisseuse, tourmentant l’esprit bien au-delà du visionnage.

    La caméra de László Nemes saisit l’horreur au plus près des chambres à gaz, où les sonderkommandos – des prisonniers bénéficiant d’un statut et d’un traitement à part – assistent les SS dans la mise en œuvre de la Solution finale. Le jeune Saul est l’un d’entre eux, son visage pâle et fatigué, ses yeux cernés et son regard rempli de peur contenue témoignent de la certitude de ce dernier quant à son sort final, du calvaire vécu et de l’effroi face à la vision de quelque chose d’indicible.

    Les SS gazent jours et nuit les nouveaux arrivants, dès leur descente du train. Contrairement à ces derniers, les sonderkommandos savent parfaitement qu’ils seront tués dans les dix minutes, raison pour laquelle ont les surnomme « porteurs de secrets », après plusieurs semaines de besogne, leur morts sera donc d’autant plus nécessaire du point de vue des nazis. Les SS, soucieux de parfaire le subterfuge, peaufinent les détails dans les vestiaires en abreuvant ces malheureux de promesses de travail et de salaire alors que les sonderkommandos s’apprêtent à trier leurs vêtements et effets personnels une fois les portes du piège fermées.

    Vous pouvez lire le reste de ma critique (accompagnée d'illustrations) sur mon blog : 7emeart.wordpress.com
    anonyme
    Un visiteur
    3,0
    Publiée le 31 janvier 2016
    Bon, par où commencer. Mon avis sur ce film est assez mitigé, je lui trouve des qualités évidentes mais néanmoins quelques défauts aussi à mes yeux. Le sujet est bien entendu passionnant, plutôt bien exploité, cependant j'y trouve un léger manque d'authenticité, non dans l'ambiance, ni dans la retranscription historique de l'époque, mais plutôt dans la personnalité des prisonniers qui à mon goût est peu crédible. Je ne dégrade en aucun cas le jeu d'acteur qui est vraiment assez impressionnant, mais le fait que les prisonniers ne sont pas assez émotifs sur la gravité des événements. On ne ressent pas les remords des captifs lorsqu'ils emmènent leurs confrères à la mort. Petit détail à mon goût qui reste néanmoins peu dérangeant.
    Du côté de la manière de tourner ce film, je dirais que bien sûr c'est un choix, mais cependant ça peut facilement déplaire, c'est assez bien réussis d'avoir tourné le film de façon très rapproché du personnage mais de mon point de vue je ne suis pas convaincu par cette technique qui pour moi enlève un côté artistique d'un film. Par moment j'aurais apprécié quelques plans plus éloignés.
    Puis, sur le personnage, je dirais que l'on est pas assez amené à le comprendre. C'est à dire que selon moi dans un film, le personnage principal doit vraiment, qu'il soit méchant ou gentil, être compris du publique. Le publique doit apprivoiser la façon de pensé du personnage et ainsi même si celui-ci est mauvais nous devons comprendre pourquoi il est ce qu'il est et pourquoi agit-il ainsi. Je pourrais citer plusieurs films, comme par exemple "SAW", qui est un film totalement différent. Néanmoins, dans "SAW", chaque opus est tourné autour du personnage qui est censé être le "méchant", c'est pour ça que dans chacun des films on apprend une facette différente du personnage. Ainsi, on est emmené à comprendre le "tueur", non pas à approuver ses actes mais à les comprendre, à comprendre pourquoi il agit comme il le fait, et ainsi on a vite même si c'est mal, une sorte d'admiration pour ce personnage.
    Je pourrais parler de "prisoners" aussi, le personnage principal interprété par Hugh Jackman, est poussé à faire des choses inimaginables pour sa fille et ainsi parfois il va trop loin. On s'en rend compte mais le film nous tire à la compréhension de son état et ainsi en ressortir sans une réelle admiration cette fois ci mais plutôt avec une sorte de pitié et de compassion.
    Alors c'est pour ça que dans "Le Fils De Saul", pour moi on ne comprend pas assez le personnage, et parfois on a même je dirais, de la haine envers lui, car il agit parfois avec peu de subtilité et est borné sur une idée qui pourrait condamné tout un groupe.
    Alors ce film pour moi reste correct mais sans réelle implication du publique. À voir à mon goût une deuxième fois.
    LeMagduCiné
    LeMagduCiné

    66 abonnés 626 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 20 janvier 2016
    Plongée dans l’enfer de la Shoah

    A seulement 37 ans, László Nemes a vu son premier long-métrage récompensé par le Grand Prix à Cannes. La marque d’un début de carrière des plus prometteurs. Mais Le Fils de Saul méritait-il réellement cette consécration ? En s’attaquant à un sujet aussi difficile que la représentation de la Shoah au cinéma, Nemes (lui-même descendant de victime du Plan d’Extermination nazi) aurait pu nous présenter un drame historique académique, frileux ou misérabiliste. Au contraire, sa proposition est celle d’une approche frontale passant par une réalisation sensorielle dont le pouvoir immersif n’avait jamais été aussi puissant pour faire ressentir aux spectateurs l’horreur des victimes des camps de concentration. Ses cadrages serrés en format 1:33 presque entièrement focalisés sur le personnage de Saul (Géza Röhrig) et son découpage qui étire les plans pour ensuite les couper avec une brutalité abrupte, font que les images sont tout du long porteuses d’une violence psychologique difficile à encaisser. Grâce à ce choix de point de vue subjectif unique filmé par une caméra portée, le déroulement de la Shoah dont Saul est témoin, et que le cinéma – qu’il s’agisse de documentaires ou de fictions – nous a appris à appréhender, est entièrement laissé au soin du hors-champ. Dès lors, le pouvoir d’imagination du spectateur est constamment mis à contribution. Mais ce flou qui ouvre le film et entoure tout du long le personnage, ainsi que le peu de perspective que permet le format carré, peuvent également être perçus comme la représentation de ce déni dans lequel Saul s’est emmuré pour surmonter cette situation.
    L'Info Tout Court
    L'Info Tout Court

    413 abonnés 1 025 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 23 janvier 2016
    Le fils de Saul a été une claque pour les festivaliers cannois et on comprend pourquoi. Le réalisateur fait un choix judicieux de mise en scène en restant au plus près de son personnage, dans une recherche d'immersion et de réalisme. Pourtant, les limites du scénario, qui se révèle trop mécanique, font vite surface. Le long-métrage demeure poignant et dévoile un réalisateur prometteur à suivre. Pour en savoir plus, lisez notre critique complète sur :
    anonyme
    Un visiteur
    5,0
    Publiée le 27 janvier 2016
    Une immersion dans les camps de concentration comme on en a jamais vu au cinéma. Superbement filmé en jouant sur le flou pour qu'on ne puisse qu'apercevoir l'insupportable mais ne pas l'affronter en pleine face. Le son est extrêmement travaillé. Si l'on lit à travers les lignes du scénario, c'est un film sur un homme cherchant à retrouver son humanité dans un endroit déshumanisé. Grand prix au festival de Cannes 2015.
    Cinéphiles 44
    Cinéphiles 44

    1 365 abonnés 4 180 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 20 janvier 2016
    Grand Prix du Jury à Cannes 2015, László Nemes nous montre un Auschwitz peu montré au cinéma. Dans cette fiction, le réalisateur nous présente les Sonderkommandos. Il s’agit de déportés au statut particulier qui sont chargés d’en envoyer d’autres dans les chambres à gaz et de nettoyer les lieux avant d’être eux-mêmes supprimés au bout de quelques mois. Techniquement, le cinéaste a préféré suggérer plutôt que de déployer l’horreur. Filmé en pellicule dans un cadre très restreint, l’image se contente de suivre les mouvements du visage principal de l’histoire. Pendant une heure cinquante, le spectateur est prit au piège des pensées d’un personnage qui s’accroche à une fausse idée pour ne pas craquer complètement, pour ne pas être déshumanisé. Le fils de Saul est un film choc et poignant où il est difficile de prendre une respiration. C’est une œuvre instructrice qui montre qu’il y a encore des choses à apprendre de la période la plus noire de notre Histoire.
    D'autres critiques sur ma page Facebook : Cinéphiles 44
    brunetol
    brunetol

    189 abonnés 179 critiques Suivre son activité

    0,5
    Publiée le 4 janvier 2016
    Alors c'était ça ? Le choc, le film "radical", d'une "force inouïe" ? Si l'on en sort abasourdi et hébété, c'est d'ennui et d'effarement, devant la vacuité de ce téléfilm de luxe au scénario pitoyable, aux dialogues pathétiques, servis par une mise en scène tape à l'œil qui n'a pas la moindre originalité (en gros c'est "Rosetta" des frères Dardenne, ad nauseam). Grand sujet, énorme sujet, impossible sujet, mais franchement, quand on pense aux horreurs qui ont été proférées sur les films de Spielberg et de Benigni en leur temps, on se pince devant cette daube, presque unanimement célébrée aujourd'hui. "La liste de Schindler" et "La vie est belle" avaient leurs défauts, mais c'étaient deux films marquants, ouvertement grand public, portant la marque de leurs auteurs, notamment par leur stylisation. Deux œuvres romanesques susceptibles de toucher le plus grand nombre et d'ouvrir des consciences au sujet qu'elles traitaient. On sort du "Fils de Saul" avec la sensation de n'avoir rien vu, rien appris, rien vécu, et pire que tout, rien ressenti. La soigneuse "reconstitution" n'est pas aussi pudiquement laissée hors champ qu'on a pu le lire ici ou là. Nemes joue mollement avec le flou, avec les bords de cadre, mais qui veut voir voit tout, les corps nus des figurants trainés hors des chambres à gaz, les tirs à bout portant des balles à blanc et les impacts de peinture rouge, les faux charniers de carton-pâte qu'on asperge au lance-flammes. Et si ça ne suffisait pas, il sature sa bande-son de ce qu'il a imaginé être le vacarme de la machine de mort. Mais ce que nous entendons, ce sont des acteurs qui aboient des textes qu'on a écrit pour eux, un travail de sound-design très léché dans le registre "réaliste" qui devient inopérant dès la première séquence passée. Ce que nous voyons, ce sont des visages noircis au charbon et à la cendre de maquillage, le pire étant ce bouton de fièvre en plastique accroché à la lèvre du personnage principal pour tenter de faire oublier qu'il respire la santé et qu'on ne peut pas croire une seconde à son incarnation en membre d'un sonderkommando. C'est là où l'échec du film est le plus patent. En lui collant aux basques avec sa caméra super-glue, le réalisateur pense que l'identification du spectateur sera immédiate, que ce sera comme "vivre Auschwitz à travers ses yeux". C'est tout le contraire qui se passe. On assiste aux errements d'un ectoplasme dont les mobiles paraissent impénétrables spoiler: (enterrer le corps d'un jeune homme dont il prétend qu'il est son fils alors que tout indique qu'il n'en est rien, et faire dire le kaddish)
    et dont la folie obsessionnelle permet surtout aux scénaristes de nous balader dans tous les recoins du camp, pour que "l'expérience" soit complète, comme à Eurodisney. C'est un procédé narratif obscène. Il faut avoir lu Primo Levi, Robert Antelme, David Rousset, Charlotte Delbo, et même le terrible témoignage de Filip Müller (qui fut membre des sonderkommandos et en réchappa), pour réaliser l'ineptie du projet de Nemes. La Shoah n'est pas irreprésentable, mais elle l'est sans aucun doute de cette façon. Je pense notamment au chef d'œuvre d'Elem Klimov, "Va et regarde (Requiem pour un massacre)", qui évoquait les massacres des SS en Ukraine et en Russie, tandis que "Le fils de Saul" tout enflé de ses prétentions auteuristes, n'arrive même pas à la cheville d'un épisode de la série "Holocauste". L'"effet" inaugural donne une idée de l'infatuation de son auteur : après un premier plan séquence réellement prenant, puissant, paroxystique, déjà presque trop, cut au noir et apparition du titre du film, façon Batman. Consternant.
    anonyme
    Un visiteur
    4,5
    Publiée le 25 décembre 2015
    L’histoire est celle des Sonderkommandos d’Auschwitz, que l’on connait grâce aux maigres survivants et leurs récits, ainsi que ceux qui en firent partie sans survivre (on les tuait après quelques semaines pour ne pas qu’ils divulguent l’horrible vérité) et qui écrivirent des notes enterrées dans des barils de fer. La durée de vie des Sonderkommandos était faible. Durant le temps de leur labeur, ils étaient mieux nourris que les autres pour pouvoir « durer » les quelques semaines où ils devaient faire pénétrer les foules de juifs descendus des trains dans les crématoires, extraire leurs cadavres pour les brûler, ensuite disséminer les cendres, et laver les salles de « douche » où l’on déversait le Cyclon B. Film donc difficile à réaliser, étant donné l’horreur absolue du sujet. Mais beaucoup de choses sont néanmoins montrées : l’inhumanité totale de la machine nazie, les tentatives de révoltes et de rébellion (faire sauter un crématoire pour ralentir les assassinats), mais aussi la survivance d’une humanité malgré l’enfer vécu jour et nuit. Saul retire du crématoire un jeune garçon encore vivant qui va être autopsié. Il ne tardera pas à mourir, mais Saul le cache, et veut l’enterrer religieusement avec un rabbin pour faire les prières. C’est filme caméra à la main, on suit Saul dans son enfer, sa brebe évasion avec un groupe de camarades, et sa mort, suggérée par le bruit des rafales de mitrailleuse.
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