La torture moderne c'est le film d'auteur. Je ne comprends pas que l'on puisse s'affliger cela tout en étant dans l'empathie avec le projet entrepris. Il est clair que Saul Fia n'a pas son histoire à lui, tout n'est que prétexte pour nous montrer ce côté méconnu de la Shoah, ces membres du Sonderkommando, travaillant du côté opérationnel de l'extermination de leur semblables. Donc pour faire court, ce prétexte ne m'a pas suffit, il se rajoute même à l'incrédulité apporté par cette expérience. Déjà visionner un film sur les camps de concentrations, je ne suis pas pour à la base. J'estime, et Sauf Fia n'a fait que confirmer ma pensée, que ce que j'ai appris dans les livres d'histoire m'a suffisamment choqué et imprégné, pour que des images bien réalistes viennent s'ajouter au traumatisme. Je suis en totale contradiction avec le réalisateur, selon moi, en choisissant ce décors bien particulier, il faut romancer, rendre le tout esthétique et cinégénique, car rien ne permet de créer une osmose ici. L'entreprise est vaine, dans le sens ou les personnes intéressées par ce genre de film sont toutes convaincues que ce genre d'abomination n'aurait jamais du être possible. Puis dans la forme, au secours. Ces plans séquences caméra à l'épaule sont d'un supplice sans nom, il est très, très difficile de rester impliqué, tant il rend hermétique un quelconque entrain du visionnage. On reste focalisé sur le personnage de Saul, OK je pense que tout le monde a compris l'idée, faite moi signe si vous avez trouvé ça transgressif. En bref si ennuyant que la sensibilité ne se manifeste même pas, nous offrir toutes ces caractéristiques bien connues (la logistique sans faille, le mensonge pour rentrer dans les douches, le recours au fusillade quand surnombre, la brutalité des S.S.) brut de forme n'est que facilité et absence artistique. Le fils de Saul, pour ma part, n'apporte vraiment rien à l'histoire du cinéma, c'est un film qui rentre dans les codes d'une mode chez un certain nombre de réalisateur actuels aguerris par leur persuasion d'offrir de l'uppercut visuel subtil, il n'en est rien.