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    Le Fils de Saul
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    285 critiques spectateurs

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    anonyme
    Un visiteur
    5,0
    Publiée le 5 novembre 2015
    Le fils de Saul n’est pas un film aimable. Ceux qui pensent y trouver une émotion, voire même une empathie seront sans doute déçus. Le choix du format, le parti pris de la mise en scène, le personnage central même, tout nous rebute a priori. C’est qu’en fait loin de nous convoquer comme témoins, le film nous pose la question toujours renouvelée de savoir « ce qu’il reste d’Auschwitz". Déjà Primo Levi nous avait prévenu : les principaux témoins, c'est-à-dire les foules effacées littéralement par l’hubris nazie se sont dissipées en fumée. De leur présence, il ne reste à l’image que ces personnages floutés en arrière plan ; ces corps dénudés niés dans le langage même des bourreaux qui ne les désignent que comme des « pièces » dont il faut se débarrasser, ce cadavre recouvert d’un tissu qu’on transporte d’un plan à l’autre dans la dernière partie du récit sans jamais lui trouver un lieu de repos, ces paroles éparses souvent réduites en murmures ou en cris incompréhensibles affrontant dans le hors champ l’horreur de l’anéantissement.
    Le personnage principal, comme nous le rappelle le carton du début, appartient à cette catégorie des « sonderkommandos » (rappelons-nous c’était déjà avec un des leurs que Lanzmann ouvrait Shoa) dont le travail (et quel travail ! le film ne cesse de nous en rendre perceptible la difficulté concrète) était essentiellement de faire disparaître ces corps et leurs « effets » avant d’être eux-mêmes voués à la destruction.
    Avant la révolte, avant le sursaut de dignité que certains ourdissent hors du champ de notre vision, d’autres tentent en vain de fixer les traces du massacres ; un appareil photo sera leur instrument, mais la fumée du brasier rend impossible leur tache – ces photos existent, elles ont vraiment été prise, poignants témoignages de l’impuissance à témoigner justement.
    Et puis parmi eux tous il y a cet homme halluciné qui sera notre Virgile dans cet enfer : Saul. Il croit reconnaître un fils parmi les victimes d’un convoi qu’il est chargé d’effacer. L’enfant, contre tout attente survit, tout suffoquant, au gazage, le temps d’un plan séquence. Saul allez savoir pourquoi se met en tête d’arracher cette dépouille à la disparition programmée : c’est tout le sujet du film ; comme une métaphore du geste même qu’a entrepris le réalisateur. Offrir une sépulture à ce corps c’est, d’une certaine manière sauver de l’oubli et de la disparition tous ces corps suppliciés. C’est vrai, c’est inutile, d’autres urgences devraient le conduire sur la voie de la révolte et de la résistance ; mais il ne travaille pas pour le présent : son omniprésence à l’image n’est que la négatif de la totale absence de ceux qui sont engloutis.
    Comment comprendre depuis notre absolue étrangeté à ce monde, cette obsession-là ? Comment approcher, même en gros plan, l’image que poursuivent ces yeux grands ouverts sur l’innommable ? Oui, décidément, le cinéma est un art de l’invisible, il ne nous atteint jamais autant que lorsqu’il ne nous montre pas, et curieusement l’invisible est une rumeur en dehors du plan, un bruit omniprésent qui nous effraie et nous obsède.
    anonyme
    Un visiteur
    5,0
    Publiée le 5 novembre 2015
    "Le Fils de Saul" est un véritable choc cinématographique. Nemes a fait le choix pour son premier long métrage de raconter l'horreur concentrationnaire vue de l'intérieur. Pour cela, la caméra à l'épaule, il suit les pas de Saul, un Sonderkommando, un de ces prisonniers Juifs (pour la grande majorité) forcés à participer au processus de la solution finale, décidé à donner une sépulture décente à un jeune garçon anonyme. Une quête folle mais symbolique, dans ce lieu où les cadavres étaient méthodiquement brûlés pour effacer les traces de la barbarie nazie. Il nous montre le quotidien de cet homme: vivre la tête baissée, parler à voix basse, oublier sa part humaine, devenir une machine inhumaine sans émotions, ne pas s'attacher à une personne, être forcé à participer à l'extermination industrielle d'êtres humains. Nemes signe un film très réaliste dans lequel il représente l'innommable, sans jamais tomber dans le voyeurisme, tout en restant brut et cru. Il fait le choix de montrer la règle des camps d'extermination, la mort, plutôt, que de représenter l'exception qu'était la survie comme l'avaient fait beaucoup de réalisateurs avant lui. Ce long métrage est le versant opposé et pourtant complémentaire du chef d’œuvre de Spielberg, "La Liste de Schindler". Un film digne, nécessaire, et surtout pédagogue. Un chef d’œuvre signé d'une scénariste française, Clara Royer, et d'un jeune réalisateur hongrois, a passé dans les écoles !
    anonyme
    Un visiteur
    4,0
    Publiée le 5 novembre 2015
    Auschwitz, octobre 1944. L’usine à produire des cadavres tourne à plein. Saül porte l’étoile jaune sur la poitrine et une croix rouge dans le dos. Il est membre des Sonderkommandos, ces unités où les prisonniers sont forcés de participer au côté des nazis à la solution finale. Ils préparent les misérables pour la chambre à gaz, puis conduisent les corps vers le crématorium, avant de disperser leurs cendres. Ils doivent aussi nettoyer les lieux pour faire place nette pour les convois qui se succèdent.
    Quand Saül surprend un adolescent mourant en salle d’autopsie, il croit reconnaître le corps de son fils. Dès lors, il n’aura de cesse de trouver un rabbin pour offrir au garçon une sépulture digne, selon le rite yiddish. Mais en octobre 44, une mutinerie se prépare dans le camp. Saül doit désormais faire coïncider son engagement moral avec la solidarité collective. « Tu as abandonné les vivants pour les morts », lui lance un de ses camarades. Le scénario est bouclé, mais le film commence.
    La caméra suit son héros en plans serrés et tremble avec lui. Elle montre l’innommable mais en s’arrêtant à la porte des gaz et des flammes. Car l’enfer se déchaine dans le hors-champ. On y voit les corps floutés en arrière-plan, puis entassés dans des charniers où leurs cendres dispersées au vent. On entend aussi les ordres aboyés, les cris et les plaintes comme autant de couches sonores additionnées grâce à une bande-son omniprésente, omni-pressante.
    Succession de prouesses techniques pour rendre au plus près l’horreur des camps d’extermination. Ou l’insoutenable devient montrable par la magie d’un grand cinéaste. Lazlo Nemes signe ici un impressionnant travail de mémoire. Ajoutons que « Le fils de Saül » est également porté par un magnifique acteur, Géza Rohrig, dont le visage, presque impassible face à tant d’inhumanité, est celui d’un vivant avant la mort.
    annereporter94
    annereporter94

    49 abonnés 1 006 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 5 novembre 2015
    Un film extraordinaire parce qu'admirablement mis en scène sur un sujet ô combien difficile à traiter parce que sujet à toutes les polémiques... Mais, là, franchement, rien à redire, le réalisateur nous plonge au sein de l'horreur et nous y laisse jusqu'au bout...
    Alice025
    Alice025

    1 668 abonnés 1 364 critiques Suivre son activité

    2,5
    Publiée le 5 novembre 2015
    Très déçue d'un film que j'attendais depuis looongtemps ! Alors parlons d'abord positif : la réalisation est superbe, la caméra suit Saul pendant tout le film derrière son épaule en floutant souvent l'arrière-plan, ce qui est original. La scène d'ouverture est vraiment très dure moralement et nous montre du tac au tac le contexte, la vie dans les camps et le rôle du Sonderkommando. Il y a quelques autres scènes qui terrifient de part l'horreur de la guerre. Mais concernant Saul, malgré que l'acteur joue bien, son histoire n'est pas intéressante. On le suit dans sa quête pour enterrer le cadavre du garçon, ça tourne en rond, c'est plat, lent et on ne ressent aucune émotion.
    Je suis assez sensible sur les films concernant la Guerre mais alors là je n'ai pas verser une seule larme face à son histoire. C'est très « fouilli » et c'est bien dommage.
    ffred
    ffred

    1 702 abonnés 4 019 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 5 novembre 2015
    Après The Lobster et Mon roi, voilà un autre grand gagnant de Cannes cette année. Couronné du Grand Prix (La Palme aurait été bien plus justifiée que pour Dheepan), Le Fils de Saul est le troisième choc de cet automne (et sans doute celui de l'année). Plus dur, plus viscéral, plus noir. C'est le premier film de Laszlo Nemes, jeune cinéaste hongrois, qui fait preuve pour ses débuts d'une maitrise et d'une puissance rare. Technique et mise en scène sont, à mes yeux, rarement vues, originales, innovantes. Le format d'image est carré, d'une beauté extrême, à l'inverse de l'horreur que le film nous montre. Ou plutôt ne nous montre pas. On ne voit que le personnage et ce qu'il voit. On le suit en permanence de la première image au dénouement, lui aussi, comme un symbole, une synthèse, hors champ. Tout le reste est flou en arrière plan. Tout est suggéré et comme souvent, cela est bien plus fort que de voir vraiment les scènes. Par contre, on entend tout (les cris, les ordres, les tirs...). Le travail sur le son est exceptionnel, contribuant bien plus au malaise que les images. On a déjà vu beaucoup de films sur le sujet, mais jamais aucun traité de cette façon. C'est assez déstabilisant car il n'y a pas vraiment d'émotion, et bien sûr aucun pathos. A part une émotion sèche, froide, comme l'urgence dans laquelle vit le prisonnier, en sursis permanent. On a pas le temps de s’apitoyer. Comme un cauchemar vécu en apnée d'où l'on sait qu'on ne sortira pas indemne. Saul est incarné avec une force et une présence magnétique par Géza Röhrig, pourtant pas acteur à la base (mais écrivain et poète). Un visage et un regard incroyables qui en font une vraie révélation. Il est juste génial. La mise en scène est donc aussi virtuose que précise et forte. Le scénario, inspiré d'écrits retrouvés dans le camp, une merveille d'écriture. Le Fils de Saul est aussi beau visuellement qu'il est insoutenable et oppressant. Tout un paradoxe qui fait que l'on en sort hébété et déboussolé, ne sachant trop quoi en penser sur le coup. Mais un film innovant (et c'est rare de nos jours) qui marque et hante durablement. Normal, c'est un chef d'oeuvre...
    Juan 75
    Juan 75

    59 abonnés 365 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 5 novembre 2015
    Auschwitz au quotidien dans l'enfer des fours et des chambres à gaz à travers le défi fou d'offrir une sépulture à un enfant. Un enfant parmi des milliers, peut-être le sien. Le film est comme un documentaire mais nous tient en haleine dans cette quête désespérée. Le jeune réalisateur suit Saul au plus près. On voit pourtant toute l'horreur des camps, crue mais sans voyeurisme et sans esthétisme bien que le film soit d'une beauté sur la forme comme sur le fond. On a beau en avoir vu beaucoup sur la Shoah on est toujours aterré de la dimension du genocide et du meurtre. L'acteur principal est d'une justesse et d'une puissance absolus, il donne une humanité à un personnage emporte malgré lui dans un univers concentrationnaire qui n'est que panique, violence, heurts... On comprend aussi grâce au cinéaste la déshumanisation des camps et du nazisme qui a permis de tuer autant de juifs et d'innocents. Un grand grand film qui redonne l'espérance en redonnant une individualité à une horreur collective. L'enfant, sorti du groupe et Saul sorti du groupe, redonnent toute l'épaisseur humaine nécessaire à la compassion.
    Laurence N.
    Laurence N.

    23 abonnés 3 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 5 novembre 2015
    J'ai adoré..J'aime être bouleversée au cinéma et le fils de Saul m'a embarqué dans sa folie.
    Tout est intelligent dans ce film, les acteurs sont fabuleux et la bande son tout simplement géniale.
    Si vous aimez le cinéma, courrez-y.
    Kverketo
    Kverketo

    11 abonnés 77 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 5 novembre 2015
    Une realisation clinique, une bande son très bien travaillé, ce film est juste incroyable. Le réalisateur suggère, utilisé tous les moyens du cinéma pour faire un film glaçant parfois insoutenable. Devant cette trame de fond, une volonté de donner une mort respectable pour son fils, un acte fou dans ces conditions; mais un acte humain dans cet enfer de la mort. Du grand cinéma!
    velocio
    velocio

    1 304 abonnés 3 135 critiques Suivre son activité

    2,5
    Publiée le 5 novembre 2015
    Pour son premier long métrage, le jeune réalisateur hongrois László Nemes, assistant de Béla Tarr sur L’homme de Londres, a pris un risque énorme : réaliser un film dont l’action se déroule dans un camp de concentration, celui d’Auschwitz-Birkenau, en octobre 1944. Montrer la Shoah ? Montrer de l’intérieur l’horreur de ces camps ? László Nemes a choisi de centrer son film sur un membre des Sonderkommando, ces déportés sélectionner par les nazis pour les assister dans leur œuvre de mort : accueillir et accompagner les convois, faire procéder au déshabillage, faire entrer les femmes, les hommes et les enfants dans les chambres à gaz, récupérer les vêtements et les effets personnels, brûler les cadavres, nettoyer les lieux, disperser les cendres. Des « privilégiés » eux-mêmes exécutés au bout de quelques mois. La caméra de Nemes suit Saul dans ses déplacements, la mise au point étant faite sur sa nuque et ce que voit Saul étant très souvent flou ou à la limite du flou. On voit tout et on ne voit rien ! Par contre, le spectateur est totalement immergé en ce qui concerne le son. Ce qui aurait pu s’apparenter à un vrai-faux documentaire devient fiction par le fait que Saul croit reconnaître son fils dans un cadavre qui lui passe entre les mains. Dorénavant, il va tout faire pour donner une véritable sépulture à cet enfant, avec présence d’un rabbin. Pour bien centrer son image sur Saul, László Nemes a choisi de n’utiliser qu’un objectif de 40 mm. Par ailleurs, un énorme travail a été réalisé sur le son. Ce film âpre ne peut pas manquer de hanter la mémoire des spectateurs. Le Fils de Saul s’est vu décerner le Grand Prix du Jury lors du dernier Festival de Cannes.
    gimliamideselfes
    gimliamideselfes

    3 069 abonnés 3 967 critiques Suivre son activité

    2,5
    Publiée le 5 novembre 2015
    Bof, c'est assez inintéressant comme film, pas que ça soit fondamentalement mauvais, mais bon j'ai vu ce film, je ne l'ai pas vu, c'est pareil, pas d'émotions d'aucune sorte, comme certains copient froidement les travellings de Max Ophüls certains copient froidement ceux des Dardenne.

    En fait j'ai aimé le début du film, à part le tout début que je trouve assez "foutage de gueule en règle, façon je suis un artiste" avec le début du premier plan séquence qui est flou avant que Saul débarque devant la caméra. Que l'on ne montre pas le décor (c'est ça qui a dû plaire à Lanzmann) du camp parce qu'il est dans le flou je trouvais ça bien, mais de là à filmer du flou... surtout pour ouvrir le film... enfin... Donc le film commence et semble tenir son parti pris, la caméra qui suit Saul, tourne autour de lui, j'avoue avoir pensé à plusieurs reprises à la caméra libre d'un jeux vidéo où tu t'amuses à la tourner dans tous les sens... et le film n'est pas didactique, on ta balance juste une info sur un carton noir au début pour recontextualiser et c'est parti. Tout le reste on le déduit du peu que l'on voit.

    Mais il y a quand même un problème majeur avec ce que l'on voit, c'est que l'on nous abreuve à cause du concept, du fait de vouloir en montrer le moins possible du camp (ce qui peut être louable là n'est pas la question), c'est qu'on a tout de suite que des gros plans et que ça, tout le temps, tout le temps, tout le temps. J'étais au fond de la salle, heureusement. Le second problème c'est que ce personnage n'est pas intéressant pour un sous, il est fou, alors c'est peut-être crédible dans le contexte, mais suivre un fou pour lequel je n'ai aucune empathie, ni même respect, ça me saoule très vite... Surtout en gros plan...

    Et le format n'aide pas, je veux bien comprendre que toujours dans la même logique on ne va pas filmer ça en scope, ça aide aussi à créer un sentiment d'étouffement pas forcément malvenu, sauf qu'on étouffe avec notre fou.

    Que le type soit pas le bon gars parfait je trouve ça bien et intéressant, mais il y a une différence entre écrire un personnage égoïste, ambigüe ou que sais-je un mec qui est clairement ravagé du bulbe.

    Pour moi c'est ça le défaut, je m'en fous de ce gars, je m'en fous de sa quête, qui n'a aucun sens, qui est absurde au possible et qui n'a aucun intérêt. Pourquoi je m'intéresserais à ce gars là ? Parce que tu me le mets sous les yeux ? Non ça ne suffit pas.

    Le seul moment du film où il a failli se passer quelque chose en terme d'émotion, de sentiment ou tout simplement de quelque chose d'intéressant qui ne soit dans l'absurdité la plus totale, c'est lorsqu'il se rend chez les femmes et qu'une femme qu'on ne connaît pas lui donne un paquet et prend sa main (bon c'est pas subtil comme plan), et c'est Saul qui va renoncer à cette marque de tendresse. Même dans Vénus Noire de Kechiche, lorsqu'on lui offre, le seul moment dans un film de plus de trois heures, un moment de tendresse, de sympathie ou que sais-je, elle ne le refuse pas.

    De plus je ne comprends pas que ses camarades le couvrent, le type est perdu dans ses nuages et met tout le monde en danger...

    En gros il y a des idées qui fonctionnent parce que le parti pris est intéressant (je pense au plan où on ramène Saul sur la berge de la rivière, à cause du cadre on ne voit pas le type arriver pour l'aider), mais sur la durée d'un film qui dure 1h47 c'est juste lassant de voir un pauvre type en gros plan complètement à la ramasse. Et la fin... pff... On a un plan artificiel au possible, tout ce que je déteste.

    Mais ça ne chouine pas... Je ne vais pas lui enlever ça.

    Je suis très mitigé, parce que oui c'est bien fait, mais c'est pas pour ça que c'est intéressant. Et c'est à cause même de l'idée du fils de Saul. Tant qu' à faire j'aurai préféré passer 1h47 à le voir jeter des cendres dans la rivière avec sa pelle et éviter l'ire des nazis plutôt que de le voir tenter d'enterrer un corps et emmerder tout le monde avec ça...
    colombe P.
    colombe P.

    130 abonnés 695 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 4 novembre 2015
    C'est un film remarquable qu'il faut vraiment voir.
    Ce film a amplement mérité son prix à Cannes.
    Je le recommande.
    Stéphane C
    Stéphane C

    59 abonnés 389 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 4 novembre 2015
    Certainement le film qui aurait dû avoir la palme d'or à Cannes, non pas forcément à cause de son sujet mais du fait de son traitement. L'agonie et l'effroi sont évidemment palpables dans cette "usine" assourdissante qu'était Auschwitz-Birkenau; le réalisateur, refuse de faire - si justement - le choix de l'ostentation et du sentimentalisme, il opte pour l'immersion et l'aridité. Saùl, homme totalement déshumanisé et résigné sur son sort, choisit de préserver ce corps d'enfant, pour le ramener à la terre et peut-être sauver son âme ... Un film exceptionnel !
    anonyme
    Un visiteur
    5,0
    Publiée le 4 novembre 2015
    Il y a le regard de Saul, sa tête baissée, ses gestes. L'inhumanité dans laquelle les Sonderkommandos sont plongés. Le destin de cet homme qui cherche à arracher un enfant mort à la mort dans un chaos de langues qui se mélangent, d'ordres incompréhensibles, de désastre. L'acteur, la caméra, le montage, inventent ensemble un nouveau langage cinématographique pour évoquer ce qui semblait impossible.
    Jorik V
    Jorik V

    1 272 abonnés 1 952 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 4 novembre 2015
    Voilà une œuvre qui restera un modèle de cinéma pédagogique (mais sans concession) pour les écoles voulant montrer à leurs élèves la réalité de l’Holocauste voulue par Hitler. Jamais film n’avait montré le fonctionnement d’un camp d’extermination comme le fait « Le fils de Saul ». Par le biais d’un Sonderkommando (juifs devant participer à la solution finale dans les camps en échange de quelques mois de sursis) voulant enterrer un corps qu’il croit être son fils, on suit le fonctionnement rationalisé à l’extrême de ces camps de la mort.
    Laszlo Nemes filme au format carré (comme Xavier Dolan pour « Mummy ») et nous colle aux basques de Saul. On le suit sans jamais le lâcher, on entend ce qu’il entend et on voit ce qu’il voit durant près de deux heures. Il en ressort une sensation d’étouffement suffocante et désagréable. Mais le metteur en scène préfère la suggestion à la représentation. Ceux disant qu’il vaut mieux suggérer que montrer ont raison pour le cinéma horrifique mais pas forcément pour d’autres genres. Cependant sur un sujet aussi sensible, si ce n’est le plus sensible qui soit, c’était certainement préférable. Reste qu’en utilisant davantage la déduction du spectateur et une bande son extrêmement travaillée, il parvient à nous tétaniser et rendre palpable l’horreur des camps. Montrer de plein fouet les chambres à gaz et les charniers durant tout un film aurait été taxé de voyeurisme et n’aurait pas été moralement acceptable.
    On comprend grâce à ce film à quel point le fonctionnement instauré par l’élite nazie dans ces camps a été pensée et étudiée comme s’il s’agissait d’une entreprise de production et à quel point la déshumanisation était frappante. Il fallait tuer (et donc produire) vite et de manière rationnelle. A ce niveau, des chambres à gaz au traitement des cendres en passant par le tri d’objets personnels aux fours crématoires, tout nous est montré et rien ne nous est épargné. A ce titre, la séquence du charnier dans la nuit est un modèle de mise en scène mais également d’effroi. « Le fils de Saul » est un peu comme une visite reconstituée d’un camp avec une précision chirurgicale. Instructif certes, mais il y manque tout de même beaucoup d’émotion. C’est plutôt l’horreur et un sentiment désagréable qui prédominent durant toute la projection. Signe de réussite ou pas ? Difficile à dire…
    Et c’est peut-être là la limite du « Fils de Saul » Grand Prix du Jury attendu du Festival de Cannes cette année. A vouloir ne rien laisser de côté et faire le film définitif sur l’Holocauste, on sent le côté un peu forcé de certaines péripéties vécues par Saul ainsi que pas mal d’invraisemblances. Rajoutez à cela des moments opaques et des zones d’ombres dans son comportement et on obtient un film à la réalisation épatante et en adéquation avec le sujet mais dont l’émotion est aux abonnés absentes et dont on est content de sortir.
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