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    Le Fils de Saul
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    285 critiques spectateurs

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    vinetodelveccio
    vinetodelveccio

    67 abonnés 802 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 9 novembre 2015
    Un film terrifiant, un véritable coup de poing qui laisse abasourdi et donne la nausée. Si le fait de mettre en image l'holocauste reste une obscénité pour certains, et on ne les blâmera pas, Laslo Nemes y met une telle sincérité et une telle humilité qu'il faut y voir une prouesse artistique et historique sans précédent. Son dispositif de mise en scène est une réussite absolue qui permet de mettre toute l'horreur de la guerre en hors champ et en son, et de nous y plonger tout droit. Mais on n'est pas là dans un spectacle horrifique gratuit, car le jeune cinéaste met au centre une histoire bouleversante, la recherche d'une lueur d'humanité dans ce qui renie l'essence même de l'homme.Et ce besoin désespéré de se raccrocher a ce qui fait l'homme est un cri dans le marasme, qu'on entend à peine mais qui nous permet de nous dire que tout ça n'aura finalement pu nous détruire en tant que civilisation. Précieux.
    anonyme
    Un visiteur
    5,0
    Publiée le 9 novembre 2015
    L'oeil hagard, Saul Ausländer (Röhrig Géza) erre entre des cadavres enchevétrés que le réalisateur a pris soin de laisser dans le flou. Un flou artistique, pudique et symbolique. Car ce prisonnier juif forcé de ranger le camps et de fouiller les poches des condamnés ne voit rien ou presque. Rien d'autre que ce corps d'adolescent qui respire encore avant d'être achevé par un SS. Saul va risquer sa vie et celles des autres détenus pour trouver un rabbin et enterrer ce garçon qu'il dit être son fils.
    En décernant le grand prix du Festival de Cannes au "Fils de Saul", le jury de la croisette a couronné non seulement une photographie épurée sans artifice, une mise en scène originale, une interprétation d'une grande finesse mais aussi un nouveau regard, brut et sans pathos, sur ce pan de l'Histoire déjà maintes fois traité. Au delà du devoir de mémoire rempli de larmes, on assiste à une grande leçon de cinéma. A ne rater sous aucun faux prétexte.
    rogerwaters
    rogerwaters

    141 abonnés 1 089 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 9 novembre 2015
    Le fils de Saul n’est clairement pas un film agréable à regarder. Il n’est pas là non plus pour offrir une vision d’esthète, un point de vue confortable, sur un sujet décidément très difficile à traiter au cinéma si l’on ne souhaite pas tomber dans le pathos ou le voyeurisme malsain. Laszlo Nemes a trouvé la solution : il utilise un format carré, devenu très tendance dans le cinéma d’auteur fauché actuel, ce qui l’oblige à rester constamment collé à son personnage principal et interdit donc toute notion de champ de vision. Dès lors, toutes les atrocités se déroulent en arrière-plan (souvent flou) ou carrément hors-champ par le biais du son (particulièrement travaillé ici). Le spectateur est donc plongé dans l’horreur des camps du début à la fin, avec aucune trouée d’air pour pouvoir respirer : il s’agit de l’angle parfait pour traiter ce sujet. N’ayant que peu de moyens à sa disposition, Laszlo Nemes évite ainsi la reconstitution pauvre et donne au contraire le sentiment d’être dans le camp. Là où le bât blesse, c’est que son scénario n’est qu’un prétexte (qui en vaut un autre d’ailleurs) pour nous faire visiter le camp, ses différents secteurs, et ainsi nous faire prendre conscience de l’aspect froid et méthodique de l’extermination. Il s’agit en cela d’un des meilleurs films en ce qui concerne la description de l’organisation nazie. Comme le soulignent certains dans leurs critiques, on ressent assez peu d’empathie pour le personnage principal, tout obsédé qu’il est vis-à-vis de ce qu’il croit être sa mission rédemptrice, mais le but du cinéaste n’était justement pas d’émouvoir, mais de plonger le spectateur dans l’enfer concentrationnaire à la suite d’un témoin banal, ni révolté ni totalement passif, juste en mode survie à tout prix. En cela, le film est un modèle et sa projection restera longtemps gravée dans nos mémoires.
    Tchi Tcha
    Tchi Tcha

    12 abonnés 247 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 9 novembre 2015
    Immersion au cœur de l'inmontrable avec un mise en scène choc et brillante de Laszlo Nemes. Intense, difficile, oppressant, où le hors-champ et le son ont toute leur importance.
    Marc  Régis
    Marc Régis

    38 abonnés 244 critiques Suivre son activité

    2,5
    Publiée le 9 novembre 2015
    A force de vouloir garder ce principe (choix radical) de ne rien montrer, ne me provoque qu'une emotion "cérébrale". Et pourtant l'horreur est là...
     Kurosawa
    Kurosawa

    579 abonnés 1 509 critiques Suivre son activité

    2,0
    Publiée le 9 novembre 2015
    Une image floue, un corps qui avance et c'est le visage de Saul qui devient net, dans une première scène qui donne les règles de la réalisation : tout ce que l'on verra passera uniquement par les yeux du protagoniste. Comme beaucoup de films à dispositif, "Le Fils de Saul" ne parvient pas à faire évoluer sa mise en scène, dans le sens où l'on comprend très vite ce que veut faire Nemes, à savoir filmer l'horreur absolue (les cadavres entassés) mais sans les montrer (l'image floutée). À l'utilisation de ce procédé, peut-on affirmer que la stratégie d'immersion (Auschwitz comme si vous y étiez) fonctionne ? Il semble bien que non, d'une part parce que le point de vue interne donne forcément une vision réduite de ce qu'était dans sa globalité un camp de la mort; d'autre part parce que le film se heurte à une contradiction problématique dans sa volonté d’adopter un parti pris réaliste tout en réinjectant sans cesse de la fiction. Si la mise en scène - qui ne me convainc donc pas vraiment - est cohérente, le vrai problème du film se situe au niveau de l'écriture. La simple idée de voir ce Saul vouloir offrir une sépulture à un gamin qu'il croit être son fils et chercher en même temps un rabbin ne peut pas s'étaler sur 1 h 40. Alors Nemes tente de distiller ça et là quelques situations très sommaires qui ne peuvent en aucun cas donner une vision complexe de l'endroit filmé (scène d'humiliation, projet d'évasion), mais qui apparaissent comme des solutions pour "faire scénario", pour ne surtout pas ennuyer le spectateur, qui commence sérieusement à en avoir assez d'être avec ce type mutique qui ne semble même pas intéresser le cinéaste. Parce que Nemes ne filme pas un personnage, il filme un personnage à l'intérieur d'un dispositif, autrement dit ce n'est pas la quête de Saul qui est le véritable objet mais l'unique préoccupation de savoir ce qu'il faut et ne faut pas montrer. Le film reste assez impressionnant dans son travail sur le son et se conclut de manière habile, mêlant l'imagination au réel sans que le spectateur ne s'y attende, mais donne surtout l'impression d'être le résultat très méthodique d'un élève appliqué qui ne voulait à tout prix pas faire d'erreur.
    anonyme
    Un visiteur
    4,0
    Publiée le 8 novembre 2015
    Un film âpre, austère et parfois insoutenable qui montre l'effroyable. Le parti pris de mise en scène (beaucoup d'arrières plans restent flous) accentuent encore plus la violence. Une histoire dont on ne ressort pas indemne, dommage que tous les dialogues ne soient pas tous traduits...
    Laurent C.
    Laurent C.

    255 abonnés 1 133 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 8 novembre 2015
    Voilà un film qui provoquera autant le rejet que l'adoubement. La raison principale se situe dans le choix esthétique, absolument original, que le réalisateur a voulu donner de cette histoire de la Shoa, parmi les tous les films ou récits qui ont déjà tenter d'en rendre compte, et le point de vue historique troublant, à savoir celui des prisonniers appartenant au Sonderkommando dont la fonction était de rendre possible la terrifiante boucherie humaine qui s'est déroulée dans les camps de concentration. Saul, ou Aüsländer suivant l'interlocuteur allemand ou hongrois qu'il rencontre, fait partie de ces hommes dont le manteau est barré d'une croix rouge dans le dos, et dont le métier, si l'on peut dire, est de déshabiller les hommes et les femmes avant le gazage, de fouiller les vêtements à la recherche de l'or, et de nettoyer les dépouilles humaines de ces gouffres de tueries. Il est filmé par une caméra à l'épaule, au plus près du visage, et le reste est brouillé, comme pour mieux dénoncer l'horreur humaine qu'il est contraint, avec d'autres, de mettre en œuvre et de supporter chaque jour. La terreur est lisible partout. D'abord dans ces sortes de couloirs obscurs, percés parfois d'un jet de lumière, ensuite sur ces visages épouvantés, fermés pour résister à l'empathie qui les empêcherait de continuer cette tâche insupportable, et enfin dans ces rapports humains où les luttes de pouvoir ne sont hélas pas le seul apanage des allemands qui dirigent le camp. Saul croit un jour percevoir à travers un enfant qu'il sauve d'une terrifiante dissection, son propre fils. Il se met en quête d'un Rabbin pour que le petit puisse être enterré dignement ; en vérité, ce film est une véritable allégorie de la vie qui doit se perpétuer au-delà de ce que l'humanité est capable de produire de plus morbide. Cet enfant, c'est l'enfant de Dieu, l'enfant de toutes les humanités. Car si Saul se sait de toutes façons condamné, il est occupé non pas à préparer la fuite, mais à rendre encore humain ce qui échappe à toute forme de rationalité, et à construire un témoignage de cet impossible à penser. On regrettera les errances du scénario parfois, la mise en scène à certains endroits trop rugueuse, et surtout, plus gravement, une vraisemblance narrative assez discutable. Il s'agit tout de même d'une première œuvre de fiction. En tous les cas, ce film, au-delà de l'horreur qu'il raconte, est un hymne magnifique au devoir de mémoire à transmettre aux enfants du monde, qui, demain, pourront on espère, empêcher la répétition de pareils massacres.
    Guiciné
    Guiciné

    160 abonnés 1 240 critiques Suivre son activité

    2,0
    Publiée le 8 novembre 2015
    Un film qui m'a dérangé en rapport à la façon dont il est filmé, tout est mis en avant sur le personnage principal et le reste est totalement occulté de l'écran et n'est suggéré que par le son. Je n'ai ressenti aucunes émotions en rapport au thème, ce qui est bien dommage.
    Marcel D
    Marcel D

    104 abonnés 212 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 8 novembre 2015
    Bijou du 7ème art.
    Pour nous transmettre son oeuvre, le réalisateur choisit tout un tas de procédés cinématographiques. Comme pour Timbuktu : "comment faire un film aussi beau avec des images aussi dures ?"
    anonyme
    Un visiteur
    0,5
    Publiée le 11 novembre 2015
    A la question, qu’aurions nous fait dans la situation du personnage principal ?
    Après avoir vu ce film, je ne peux toujours pas y répondre, facile d’être un héros lorsque l’on n’est pas en danger de mort.
    Pourquoi ne sont-ils pas révolter et ont-ils envoyé leurs congénères à la mort ?
    On ressort un peu torturé de ce film, mal à l’aise.
    Hitler, symbole du mal par excellence, n’est pas présent dans ce film, mais il nous renvoie à nos propres démons, la machine infernale qu’il a mise en route ne s’est pas faite sans la complicité passive ou active d’une majorité de la population.
    La répulsion qu’inspire Hitler provient du fait qu’il est parvenu à nous démontrer jusqu’où l’horreur humaine peut aboutir et dont nous sommes les acteurs par peur, par lâcheté, par désir de survie ou par sadisme.
    Pour revenir au film, à l’image de Benigni avec la vie est belle, traiter des camps de concentration est toujours un sujet à risques.
    spoiler: Le choix du réalisateur de filmer avec mise au point sur le personnage du premier plan et flou sur l’arrière plan est une très bonne idée, cela donne une force beaucoup plus importante sur l’horreur quotidienne que vivaient les prisonniers. L’immersion dans le quotidien des Sonderkommando ne nous parle pas de morts mais ce qu’ils devaient faire pour survivre
    . La différence entre parler d’un drame et le vivre. Incontestablement ce film a un côté très éducatif et ne sombre pas dans le voyeurisme.
    Après avoir être allé à Auschwitz, lu Mein Kampf, je recommande ce film pour mieux comprendre toute cette partie de notre histoire, c’est lorsque l’on connaît bien l’intention de ces ennemis, que l’on peut le mieux les combattre …
    Fidèle à mes principes comme pour "la chute", je ne donnerais aucune étoile jaune à ce film, ceci étant de mauvais goût …
    stanley
    stanley

    66 abonnés 756 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 8 novembre 2015
    Le fils de Saul est un film d'une rare force d'évocation. Le cinéaste choisit de poser sa caméra derrière la nuque de l'acteur principal ou de le montrer en gros plan afin, non seulement que le spectateur puisse prendre sa place, mais surtout il veut capter au plus près le réel, la situation vécue dans ces camps. Le fils de Saul est ainsi une oeuvre très sensorielle (les traits du héros filmés au plus près, un magnifique travail sur les sons et les divers éléments (feu, cendres, fumées...)) En laissant un certain nombre de plans hors champs (les scènes des chambres à gaz, les fours crématoires), Laszlo Nemes en accentue l'indicible (entendre les suppliciés agoniser dans les douches ajouté de bruits bizarres (ceux des machines) est terrifiant). Le cinéphile peut alors tout imaginer, même ce qu'il connait ou devine déjà. Maître de la mise en scène (avec un pellicule à l'ancienne et un format 1,33), Lazslo Nemes a trouvé en Geza Rohring (un non professionnel) un interprète exceptionnel de justesse dont le visage blafard et fantomatique sied bien à ce personnage qui est d'une certaine façon déjà mort. Certes, le procédé filmique évoquant les frères Dardenne peut agacer voire être perçu comme étouffant au début du film mais, l'habitude aidant, le cinéphile reste captivé devant ce film remarquable, puissant et humain dont cet homme en est le héraut. L'enterrement d'un fils est peut être, pour lui, une façon de dénier la culpabilité de se rendre coupable de complicité dans le massacre de ses semblables. La fin du film est d'une grande beauté plastique. L'éternel difficulté de la représentation de l'holocauste se posera de nouveau et aucune réponse de prendra le dessus sur l'autre et c'est tant mieux. Le fils de Saul n'est peut être pas un chef d'oeuvre mais un film puissant au rythme trépidant. Pour moi, le meilleur film présenté à Cannes toutes compétitions confondues.
    Miltiade
    Miltiade

    37 abonnés 178 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 9 novembre 2015
    Il n’y a pas de doute à avoir sur la valeur ou la réussite artistique de « Le fils de Saul ». A l’heure où les derniers témoins disparaissent, où la question de la transmission se fait de plus en plus aigüe, ce film apparaît comme – et est – infiniment précieux. Je l’ai vu, et je ne l’oublierai jamais. Au générique de fin, le Grand Prix du Jury accordée au dernier festival de Cannes par les frères Coen apparaît soudain comme bien peu.
    Et pourtant, une fois posées de manière indiscutable la valeur et la portée de ce long-métrage, la question de la moralité de cette représentation reste toujours autant en suspens. La mise en scène contourne le problème de la représentation de la Shoah en le faisant se perdre dans un ping-pong sans fin entre exposition et dissimulation avec le flou de l'arrière-plan, il n’en va pas de même pour le son. Celui-ci est d’un réalisme douloureux et participe autant, si ce n’est plus, à la sensation de réel du film. Le problème vient qu’il « montre » par le son tout ce que sa caméra prétendait cacher dans le flou de l’arrière-plan. Trahissant ainsi les objectifs de mise à scène…
    beida
    beida

    5 abonnés 55 critiques Suivre son activité

    2,0
    Publiée le 8 novembre 2015
    Le parti-pris de filmer presque constamment en gros plan, caméra sur l'épaule, ne m'a pas convaincu. Pas plus que le scenario.
    anonyme
    Un visiteur
    4,0
    Publiée le 8 novembre 2015
    Le Fils de Saul constitue l'aboutissement et le succès de la démarche de mémoire sur l'Holocauste.
    Sur la base des reliquats d'information (quelques photos et quelques plans) et les rares témoignages collectés (Shoah), des gens qui n'ont jamais connu la réalité ont été capables de produire deux heures de parcours à travers Birkenau parfaitement crédibles.
    De son côté, le public a accepté les faits, digéré le message de Shoah et l'a mis en regard de sa propre humanité.
    Le film est donc une réussite car on le voit avec, au fond de nous même, la certitude que que c'était ça. C'est la raison pour laquelle il n'y a pas de polémique: tout colle. Le côté "naturel" dérangerait même un peu.
    Par contre, à l'époque des faits, les octomoufles des crématoires 4 et 5 étaient HS et les fosses ardentes du Birkenwald n'étaient pas visibles de la baraque où les gens se déshabillaient. Mais bon.
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