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mem94mem
118 abonnés
576 critiques
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2,0
Publiée le 12 novembre 2015
Beaucoup de bruits pour rien. C'est l'histoire d'un lâche, d'un père de famille lâche. Le film manque terriblement de souffle et a du mal a tenir la distance. Une certaine tension s'installe, mais finalement débouche sur pas grand chose. Je suis sorti assez frustré de la salle. Sinon le film dresse un panorama de la classe moyenne roumaine, et cela a peu d'intérêt tel qu'il est traité.
Une jeune femme est assassinée dans un immeuble. C'est à peu près le seul événement notable du film du roumain Radu Muntean, L'étage du dessous. Il n'en faut pas plus pour le cinéaste pour rendre passionnante sa description du quotidien de l'un des voisins de la défunte. Peu de choses se passent mais les détails fourmillent au fil d'un scénario bien écrit où les personnages agissent comme si rien ne s'était arrivé et sans que les relations des uns et des autres avec la morte ne soient dévoilées. Le rythme est fluide et précis comme souvent dans le cinéma roumain quand il atteint l'excellence. L'arrière-plan social est net, le constat amer d'une communauté égoïste où chacun se mêle le moins possible des affaires des autres. La tranquillité avant tout et des vies anodines et banales sans grande ambition. Une radiographie sans concession, remarquable par sa lucidité et sa pertinence.
J'avais adoré le film précédent de Radu Muntean : Mardi, après Noël. Avec Cristian Mungiu et Cristi Puiu, ce jeune réalisateur semblait s'imposer comme un des fers de lance du nouveau cinéma roumain.
Malheureusement, son nouveau film est une sorte de caricature du cinéma roumain comme peuvent le caricaturer ceux qui ne l'aiment pas : scènes d'exposition longues et inintéressantes, intrigue minimaliste, dialogues squelettiques.
Si on retrouve par éclair le talent de réalisateur de Muntean (par exemple lors de la bagarre finale, empreinte d'une violence impressionnante), on peine à éprouver de l'intérêt pour cette histoire de quidam qui entend dans un appartement voisin des sons de violence conjugale, et qui ne témoigne pas lorsqu'il apprend le lendemain qu'une jeune femme est morte dans cet appartement.
Le problème de l'intrigue, dont on voit bien qu'elle s'inspire vaguement de Dostoievski et du thème de la culpabilité, c'est qu'on ne comprend jamais les raisons profondes qui motivent le comportement du personnage principal.
Si on ne comprend pas réellement non plus la nature de son activité professionnelle, cela est moins grave. On pourra considérer que le film donne à voir, presque d'un point de vue documentaire, le caractère kafkaien de la bureaucratie roumaine.
En hésitant entre plusieurs registre (la chronique sociale pointilleuse, le fantastique, le film d'irruption / séduction type Théorème), le film expose trop clairement l'indigence de son scénario.
Un peu lent à se dévider comme souvent les films en provenance de l'est, et puis le va et vient avec les voitures, intermédiaires, guichets, papiers, tractations financières peut aussi dérouter les non spécialistes... l'étude du boomerang provoqué par un désir d'avoir la paix est tout à fait juste en revanche, on est tous avec le personnage central, être plein de vitalité et serein (sa démarche et son bon vieux toutou !), que "la mauvaise graine" du voisinage croise sur sa route.
Une vraie surprise par le réalisateur de "Mardi après Noel" qui nous vient du festival de Cannes. Ce film est d'une tension incroyable et tenu par des acteurs remarquable ... Certes le film démarre lentement mais petit à petit, telle une toile d'araignée, le film tisse la relation ambiguë entre voisins ... Toute cette nouvelle génération de réalisateurs roumains nous surprend, nous interpelle films après films ... et celui-ci vaut vraiment le détour ...
Un film très réussi qui nous prouve que l'on n'a pas forcément besoin d'effets filmiques spectaculaires ni de pénombre pour plonger le spectateur dans une tension permanente. Là où certains y voient un faux polard un peu vain, je le définirais comme un film singulier, haletant et angoissant, qui nous prend à contre-pied en exposant (en plein jour) la lâcheté et les remords d'un homme face à l'horreur.