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FaRem
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1,5
Publiée le 5 juillet 2016
Le sujet est fort, mais je trouve que David Pablos est passé à côté de son sujet. La mise en scène est correcte avec le réalisateur qui ne tombe pas dans la facilité avec des scènes malsaines ou autres, car lorsqu'il y a des scènes qui devraient être explicites, il fait de gros plans sur les personnes et met le son de l'acte en arrière-plan, une façon de montrer à quel point ces filles ne sont plus rien, elles sont déshumanisées. Le problème, c'est que j'ai trouvé le film vide. Il n'y a rien de percutant, il y a gros problème de rythme et il n'y a ni intensité ni émotion à cause d'une histoire sous-développée. Avec si peu, c'est difficile de s'attacher aux personnages et d'avoir de l'empathie pour eux. Quand on n'a rien à quoi se raccrocher, on s'ennuie, c'est pour ça que ma note est si basse parce que je me suis vraiment ennuyé et je m'attendais à bien mieux.
C'est un bon film d'un réalisateur mexicain qui aborde de façon tristement réaliste le sujet de la prostitution qui plus est forcée. Le scénario ne se concentre pas uniquement sur la jeune fille réduite à l'état d'esclave sexuelle mais élargit le sujet sur le jeune rabatteur, ce qui permet d'enrichir grandement les thématiques. Autant prévenir c'est un film dur même s'il ne se complait pas à montrer le sordide, mais qui malgré quelques effets de mise en scène maitrisés est assez austère et lent. Ce rythme n'est pas un défaut en soit, mais à aucun moment on a le sentiment de vivre des scènes émotionnellement plus fortes que d'autres, ce qui est assez étrange vu le sujet et les situations. Sur un thème assez proche, je recommanderais "Joy" de Sudabeh Mortezai.
A l’origine du scénario, une nouvelle éponyme rédigée par l’écrivain Jorge Volpi s’inspirant de faits réels. Reprenant l’histoire à son compte, David Pablos aborde cette réalité effrayante avec une esthétique forte et originale.
C’est une plongée dans le monde du sordide où les maquereaux étalent leur inhumanité. C’est filmé presque de façon pudique mais la souffrance de ces femmes prises au piège de la prostitution transpire dans chaque plan. Le rabatteur a beau présenté des remord il n’en demeure pas moins abject en récidivant son piège. Un film fort qui ne laisse pas indifférent.
La moitié du film est constituée de plans muets d’Ulysses ou de Sofía, dont on se demande ce qu’ils peuvent penser, sans doute parce qu’ils se demandent ce qu’ils pourraient bien faire. Évidemment, le thème (la réduction en esclavage prostitutionnel) est très fort : c’est d’autant plus dommage que le film passe complètement à côté. Le scénario enchaîne des séquences plates sans les relier, prépare une fin pour rien puisqu’il en sort une autre de son chapeau - qui n’en est pas une, le film s’achevant sur un nouveau plan interminable de Sofía dont on suppose qu’elle doit penser quelque chose (mais quoi ?), les personnages sont tous aussi vides les uns que les autres, celui de Marta passe à la trappe lorsque le réalisateur pense qu’il a assez servi. Aucun d’eux n’exprimant d’émotions, comment pourrions-nous en éprouver une ? Les effets d’images (comme la juxtaposition horizontale) n’ont pas l’ombre d’une justification. La suggestion des passes par les plans poitrine face à face pourrait être une bonne idée, malheureusement, dans cette immuable tristesse, elle ne fonctionne pas et on se demande longtemps si Sofía les subit vraiment ou pas. Enfin, il ressort quelque chose de profondément malsain, dans cette vie verrouillée où chacun accepte son sort et où aucun espoir de justice ou de rédemption ne se fait jour : on se prend d’envie de leur coller des baffes à tous, victimes comme bourreaux. Ce n’est pas parce qu’un film aborde un sujet grave qu’il faut en faire un pensum indigeste (rappelons-nous "La vie est belle", qui parvient à être gai sur les camps de concentration !). Et puis dans un film, parfois, une intrigue, une histoire, des événements peuvent être utiles : pas seulement le déroulement sans aspérité du plan de travail des proxénètes… Bref, on se demande si le supplice subi par le spectateur n’est pas pire que l’enfer de la maison de passe.