Le thème de la séparation deviendrait-il récurent dans le cinéma iranien, après le film de Asghar Farhadi Une Séparation, ours d’or à la Berlinade de 2011, et ours d’argent pour les acteurs, nous retrouvons Sareh Bayat dans Nahid, une autre histoire de séparation…Nahid a épousé Ahamd, sans doute très jeune dans un mariage arrangé par la famille pour sortir Ahamd de l’héroïne … Ahmad étant resté plus ou moins un voyou, elle a obtenu le divorce et la garde de son fils d’une dizaine d’années, à la condition qu’elle ne se remarie pas…son fils perturbé est tout prêt à marcher sur les traces de son père, déscolarisé, plus ou moins joueur….Nahid pourrait retrouver l’amour auprès de Massoud, un veuf , hôtelier relativement aisé et pour ne pas se remarier vraiment , ils choisissent le mariage temporaire, qui consiste à contracter un mariage musulman pour une durée déterminée et reconductible, convenue entre les époux…cette institution préislamique est toujours reconnue par les chiites donc en usage en Iran. Cela engendre une situation compliquée où se débat Nahid avec plus ou moins de bonheur. Cependant à part Massoud, aucun des personnages n’engendrent l’empathie. Nahid n’est pas sympathique, combinarde, arriviste, ni sainte ni victime mais plutôt manipulatrice y compris avec son amie...certes il est difficile d’être femme dans un monde qui n’aiment pas les femmes et où les femmes entre elles ne se font guère de cadeaux, belle mère, belle sœur sans parler du frère, tous manoeuvrent pour remettre Nahid dans la bonne voie. C’est filmé dans une atmosphère ouatée, mélancolique, grise et triste comme ce rivage de la Caspienne en hiver…avec une omniprésence de caméras de surveillance dont on peut se demander si elles sont un moyen de se protéger, ou un instrument de contrôle de la population. Même si elle ne nous apparaît pas forcément sympathique, saluons toutefois la vibrante composition de Sareh Bayat.