Pour Oliver Laxe, Mimosas est un western religieux qui s’intéresse plus à la foi qu'à la religion. Le metteur en scène confie appartenir à une génération décomplexée sur le sujet de la religion qui effectue une distinction claire entre le geste religieux et l’institution religieuse. Il développe :
"Le résultat est, je crois, que Mimosas est un film ouvert, qui peut parler à des publics de différentes cultures et idéologies. Je pense que c’est un film « déterritorialisé », dans un sens positif. C’est un film d’aventures physiques et métaphysiques. La caravane traverse les montagnes, c’est certain, mais le voyage est aussi intérieur."
Oliver Laxe explique d'où lui est venue l'inspiration pour réaliser Mimosas, qui a par ailleurs obtenu le Grand Prix Nespresso à la Semaine Internationale de la Critique à Cannes : "Quand on fait un film, on a envie de se transformer un peu, de découvrir des choses, voyager, et de plusieurs façon. J’habitais au sud du Maroc, là où vit Saïd Aagli, le personnage au turban vert dans le film. Il a été ces dernières années, pour moi, comme une sorte de Dersou Ouzala. On a pas mal voyagé ensemble."
Mimosas est avant tout un conte, une histoire épique où les personnages ressentent la foi et parlent directement d’elle. "Le personnage de Shakib, notamment, le fait beaucoup, sa condition « d’idiot » lui confère une légitimité au regard des sceptiques. « Tu dois avoir de la foi », dit-il à Ahmed, quand la caravane traverse les gorges des montagnes de l’Atlas à la recherche d’un passage. « Si les mules ne peuvent pas passer, elles voleront, ajoute-t-il. Pour Shakib, il y a toujours une solution, même si elle est folle ou tient du miracle. L’acceptation positive des problèmes est une forme de foi. Mais si ses mots nous parlent de la foi, c’est surtout sa détermination, sa grâce et son innocence qui transmettent l’idée, ou plutôt la sensation, de ce qu’est la foi. Le divin se manifeste beaucoup sous la forme du paradoxe, certes, mais c’est surtout au travers de l’amour qu’il le fait", confie Oliver Laxe.