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Christophe B.
3 abonnés
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1,5
Publiée le 19 août 2016
Pour l'amateur des livres de Stefan Zweig ce film portait la promesse d'une introspection dans la vie de Stefan Zweig. Introspection dont on pouvait espérer qu'elle nous aide à percer le mystère du suicide de cet homme tellement talentueux et adulé de par le monde.
Dans ce film il est donc pris le parti de nous parler de l'ennui, du déracinement, de l'exil qui ont irrémédiablement arraché Zweig à ce qu'il était lorsqu'il vivait encore en Europe : un intellectuel prodigue, un écrivain infatigable, un voyageur, un explorateur des âmes, un ami des artistes de son temps. Le problème c'est que cet ennui nous le vivons terriblement en tant que spectateurs sans que cela ne vienne apporter grand chose à la trame de l'histoire. Nous voilà donc suivant des situations secondaires, lentes, encombrées de lourdeurs, bavardes, "bourre mou"... A cela s'ajoute une prise de vue approximative, avec des plans pas toujours techniquement bien maîtrisés (bougé important sur des scènes à New York).
Et pourtant, on aurait voulu se plonger dans l'Homme que fut Zweig, ses années en Autriche, sa sensibilité, sa lecture assez révolutionnaire pour son temps (abandonnant un romantisme un peu niais pour montrer la réalité de situations amoureuses cruellement "vraies" et contemporaines). On aurait voulu ainsi saisir ce que j'imagine être le profond désespoir de cet homme amoureux de l'Europe, de l'intelligence, des échanges entre artistes au delà des frontières, curieux de tout, aimant comprendre l'autre plutôt que le juger... On aurait pu peut être toucher du doigts ce désespoir devant un monde se révélant au moment de son suicide tellement plongé dans la dévastation, la violence brute, la haine généralisée... La réalisatrice a préféré nous emmener sur le terrain de l'ennui, de la perte d’appétit... et en voyant ce qu'est ce film je dois dire que l'on se prend à vouloir tout arrêter nous aussi. Quel dommage ! quel gâchis... décidément Stefan Zweig valait mieux que cela en guise de mémoire posthume.
Bref, ne perdez pas votre temps et courrez vous plonger dans quelques nouvelles de Zweig autrement plus réjouissantes, enthousiasmantes et excitantes que ce film.
En 1936, Stefan Zweig fuit l'Europe et se réfugie au Brésil. Il s'y suicidera six ans plus tard, écrasé de désespoir.
Pourquoi un écrivain mondialement célèbre, en pleine force de l'âge, récemment remarié, accueilli chaleureusement dans un pays dont il tombe sous le charme, se donne-t-il la mort ? C'est cette énigme que Maria Schrader s'essaie à résoudre avec une infinie délicatesse. Elle ne le fait pas avec un "biopic" traditionnel mais en isolant six moments clés de ce séjour outre-Atlantique filmés comme autant de scènes de théâtre : l'accueil de Zweig par le ministre brésilien de la culture, sa participation à un congrès international d'écrivains où son refus de critiquer publiquement le régime nazi suscite l'incompréhension, sa visite d'une plantation de canne à sucre, ses retrouvailles avec sa première femme, son installation à Petropolis, la lecture enfin de la lettre écrite avant de se donner la mort...
Ces scènes revisitées avec méticulosité nous font revivre "le monde d'hier" : pas la Vienne d'avant 1914 évoquée dans la célèbre autobiographie de l'écrivain autrichien mais le Brésil des années 40 reconstitué pour les besoins du film en Afrique à Sao Tomé. On y parle toutes les langues : le français, langue de l'intelligentsia, l'allemand, parlé par l'importante diaspora juive, le portugais auquel s'initient non sans mal les Zweig mais aussi l'anglais et l'espagnol. Dans ces décors tropicaux, Stefan Zweig ne se départit jamais de son élégant costume trois pièces. Les causes de son suicide : moins le désespoir ou la solitude que la lassitude de vivre. "À soixante ans passés, écrit-il dans sa lettre d'adieu, il faudrait avoir des forces particulières pour recommencer sa vie de fond en comble et les miennes sont épuisées par les longues années d'errance."
"Stefan Zweig : adieu l'Europe" (calamiteuse traduction de "Vor der Morgenröte") est un peu trop académique pour provoquer l'enthousiasme mais suffisamment élégant pour susciter l'intérêt.
Un film dont le point de départ est intéressant : traiter de l'arrivée en Amérique du Sud du grand écrivain du XXème siècle Stefan Zweig, qui avait fui l'Allemagne nazie. Cependant, le propos tombe à plat dès le départ, puisque l'écrivain affirme, par le biais du comédien qui l'interprète, qu'il ne souhaite critiquer aucun pays, pas même l'Allemagne nazie. De fait, les scènes se suivent, parfois longues, pour nous dépeindre un Stefan Zweig voyageant de Rio à Buenos Aires et à New York. Et après ? spoiler: Jusqu'à la scène finale où on le retrouve suicidé sur son lit, sans que rien, dans l'histoire qui nous est contée, ne nous ait préparés à cette fin dramatique.
Bref, beaucoup de longueurs, un propos qui se perd parfois, si bien qu'au final on se demande quel est l'objectif véritable poursuivi par l'auteur
Ce film parle d'un exil, celui d'un grand écrivain, un déraciné qui tente de trouver une nouvelle terre au Brésil. Une belle mise en scène, un belle interprétation.
Le sous-titre choisi pour la sortie française, "Adieu l'Europe", fait bien sûr référence, en creux, au "Le Monde d'hier, souvenirs d'un Européen", l'autobiographie que Zweig posta à son éditeur la veille du double suicide à Petrópolis, en février 1942 - et n'est donc pas infondé. Mais le titre original ("Vor der Morgenröte") est infiniment plus évocateur, sur le plan littéraire (et reprend certains termes de sa dernière lettre) ! Le film choisit de présenter le prolifique (et éclectique) écrivain, la cinquantaine bien entamée, au temps de tous les bouleversements, alors qu'il connaît le plus grand succès, par ailleurs : vie nomade en Amérique (latine, surtout), après un début d'exil en Angleterre dès 1934 (il pressent l'Anschluss) - qu'il quitte en 1940, juste avant les premiers bombardements allemands, et nouvelles attaches sentimentales avec son ex-secrétaire, "Lotte" (de santé fragile), qu'il épouse alors, après plus de 20 ans d'union avec Friderike Maria von Winternitz (qui débuta comme liaison adultère avec cette mère de deux filles). Le projet est ambitieux : montrer en 6 tableaux (séparés sèchement au montage - volontairement), et un épilogue (ce qu'il y a, de loin, de plus réussi, sur le plan cinématographique - en plan-séquence) comment SZ est inexorablement entraîné par une mélancolie et un désenchantement mortifères vers la tragédie personnelle. Le résultat, impeccable formellement, et en dépit d'une distribution adéquate, est cependant d'une austérité (d'une simplification ?) de fond laissant le spectateur la plupart du temps sur le bord du chemin....
Un film excellent et de grande qualité. Ce film nous montre son exil entre le Brésil et New York. La réalisation et l'interprétation sont de grande qualité. J'ai passé un excellent moment de cinéma.
Ce film dresse le portrait de l'écrivain Stefan Zweig à travers différentes scènes se déroulant en Amérique du Sud et à New-York, de 1936 à 1941 et jusqu'à sa mort en 1942. J'ai trouvé l'histoire un petit peu limitée, car si la personnalité de Stefan Zweig se dévoile à travers les échanges qu'il a avec son entourage et les positions qu'il adopte concernant l'évolution des événements en Europe, plus particulièrement en Allemagne, j'estime que ces séquences restent limitées avec un côté très austère et dont je n'ai pas toujours compris le sens. Les raisons pour lesquelles il refuse de commenter ces événements sont tout de même claires. Quoi qu'il en soit, ce long-métrage est bien filmé et l'interprétation, dans différentes langues, est très bonne.
Tout film historique est d’abord un film sur son présent. De ce lieu commun, plusieurs cinéastes contemporains ont fait leur modus operandi pour parler du leur : Spielberg avec Le Pont des Espions, Tarantino avec The Hateful Eight… Aucun de ces deux exemples n’est irréprochable, l’un et l’autre sont en fait discutables par bien des aspects. Ce qui cependant fait leur force (la possibilité justement d’en discuter longuement) tient à l’heureuse équivalence dont ils font preuve d’un style fort et d’une idée de ce qu’ils ont à partager. Elle serait de même celle de Wes Anderson quand il adapte, librement sur la forme, mais dans une affinité profonde concernant leur Weltanschauung, Stefan Zweig avec The Grand Budapest Hotel. Stefan Zweig – Adieu l’Europe (ce sous-titre…), entend à l’évidence tisser un lien entre la situation du grand écrivain exilé, à l’heure des espoirs pacifistes malheureux (1936 et son congrès des écrivains où il refuse, malgré sa situation apatride, de prononcer un mot contre l’Allemagne hitlérienne) puis celle la moins porteuse en la matière durant la Seconde Guerre (1942, année de son suicide à Petrópolis aux côtés de son épouse Lotte) et un actuel climat de dislocation de l’UE, de terreur paraissant à la fois lointaine et proche, de souffrance pour de nombreux migrants… Le problème étant que Maria Schrader, pas une styliste en premier lieu, ne porte un point de vue très pertinent, ni sur l’époque littéralement traitée, ni sur celle avec laquelle il y aurait des parallèles à tisser.
Comme déjà écrit ailleurs : C'est beau et bien fait, et très bien interprété, mais c'est long, lent, plat, creux, bavard, superficiel, bref mortellement ennuyeux. Dommage. En filigrane, on a largement le temps de se faire la réflexion suivante : Oui, richesse et notoriété internationale permettent d'échapper au destin de ses contemporains dans la tourmente, de sillonner le nouveau monde avec sa jolie secrétaire d'une vingtaine d'année plus jeune, épousée en secondes noces, tout en conservant toute l'affection de la compréhensive mère de ses enfants, et cela en étant bien sûr toujours le bienvenu partout, logé décemment et servi avec déférence et loyauté par les autochtones du petit peuple, tout en ayant le bras suffisamment long pour que vos proches vous soient redevables de leur salut : Rien de neuf sous le soleil. Et non, l'argent et la gloire ne suffisent pas à endormir sa conscience jusqu'à couler des jours heureux malgré le malheur de ces même contemporains, et n'empêchent pas toujours d'avoir envie d'en finir plutôt que d'affronter la tragique et absurde réalité de l'Histoire et du temps qui passe. Là aussi : Nihil novi sub sole. Un homme tellement lourdement parfait, jusqu'à dans ses états d'âme, qu'il en devient caricatural et antipathique : Sans doute l'inverse du but recherché.
Un film original par son format et vraiment poignant par moment. Il n'y a aucune scène de guerre. Toute la force de ce film est dans la suggestion de l'horreur qui se déroule en Europe et dans l'impact psychologique immense et la sidération que Zweig porte sur son visage à tout moment. Ce sont des extraits d' une vie qui finit en apothéose funeste tellement le désespoir de l'horreur est grand.
Une partie de vie en quelques tableaux ou époques, on effleure, on évoque, on sous entend mais au final on s'ennuie. Le film manque de substance et de force, il n'a strictement rien d'attachant et ne me laissera pas un grand souvenir. Bref : je n'ai pas aimé...
Le film capte six moments de l’exil de Stefan Zweig en Amérique Latine (Essentiellement le Brésil) et à New York entre 1936 et 1942. Une conférence internationale d’écrivains, une visite dans une petite commune parmi les plantations de canne à sucre, un passage à New York chez son ex-femme, le jour de son anniversaire à Petropolis, la rencontre d’amis à Petropolis, et le double suicide de Stefan Zweig et de sa femme, Lotte.
Des dialogues riches , mais empreints d’une souffrance sourde ; une forme « bohème » avec une réalisation très belle lesquelles évoquent l’errance de l’homme de lettres ; la position de Stefan Zweig sur la question du rapport entre oeuvre et politique ; son épuisement dans l’aide qu’il apporte aux réfugiés européens ; une nostalgie irréductible de l’Europe, finement suggérée ; l’insoutenable spectacle vu de loin, d’un continent qui court à sa perte. Cette description du film n’est pas exhaustive, et la richesse qui s’y déploie, dans un Brésil au climat tropical prégnant, magnifiquement filmé, rend le film vraiment captivant. Avec une envie de se replonger dans les oeuvres du grand écrivain.