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btravis1
108 abonnés
529 critiques
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3,0
Publiée le 1 avril 2016
Histoire originale et poignante qui raconte la lutte d'une femme pour faire soigner son mari, alors que la société d'assurance lui en refuse le financement. On sait dès le début que la lutte est vaine surtout que la femme choisit la manière forte qui ne peut forcément pas aboutir, mais a-t-elle une autre option, si ce n'est la résignation ? Le réalisateur pose les bonnes questions sur un système capitaliste qui ne fait pas de sentiments. Le choix de la réalisation en travaillant pas mal en plan fixe, à jouer avec le champ d'action, le hors-champ est intéressant mais nuit parfois au rythme du film, finalement assez court. Le film reste quand même en-dessous de l'excellent "la zona".
Qui est ce mystérieux hydre à 1000 têtes ? S'agit-il de la maladie qui dévore le mari de Sonia Bonet ? S'agit-il de la puissance capitalistique de la société d'assurance qui fait la vie et la mort des clients malades ? S'agit-il de cette famille au bord de la rupture qui va flancher du côté sinistre ? Le film ne répond pas à la question directement, pour autant, dès les premières minutes du film, l'on sait que le récit ne succombera pas au manichéisme. Au contraire, "Un monstre à 1000 têtes" assume la complexité éthique comme composante essentielle de cette histoire qui aurait pu en rester à un vague thriller. D'ailleurs, tout le récit est accompagné de voix off qui relatent un procès qui s'évertue à poser les bonnes questions, celles qui ont prédisposé au passage à l'acte terrible de Sonia. Car Sonia est au bout de tout. Son mari est très malade, et malgré le fait qu'elle ait toujours payé ses cotisations sociales, la mutuelle refuse de prendre en charge le traitement de l'espoir dernier. Elle n'a plus rien à perdre, et accompagnée de son fils, un dur qui écoute de la musique métal comme il dit, elle va tout tenter pour faire céder l'assurance. Là où "la Zona, propriété privée" montrait une violence frontale, les pauvres contre les riches dans leurs ghettos respectifs, le long-métrage décrit avec subtilité que la perversion et le crime sont tout autant l'apanage de cette femme qui perd pied, que de ces organisations tentaculaires où chacun se protège derrière les décisions de son supérieur, jusqu'aux actionnaires. La caméra brille par le recours aux flous. En effet, l'image est en permanence floutée, jouant entre le devant et le derrière scène, comme s'il fallait à chaque fois rappeler la complexité du réel, et la mise en doute qui précède la compréhension des choses. L'image est noire, terrible. On est presque au théâtre dans une unité de temps où un destin familial se précipite. "Un monstre à mille têtes" constitue une infaillible critique de la société contemporaine, qui produit des organisations de service puissantes où le vrai pouvoir du monde s'exerce. Heureusement l'espoir surgit de l'image elle-même, la caméra étant peut-être la métaphore nécessaire des journalistes qui ont à cœur de dire la vérité au-delà des apparences.
Rodrigo Plà s'est depuis façonné une filmo entre thriller social et drame réaliste. Il persiste et signe dans cette mouvance avec une trame dont l'équation serait "La Demora" (son dernier film) "John Q" (2002) de Nick Cassavetes. Un système de narration malin et original qui permet au film d'éviter le manichéïsme et de rappeler qu'il y a dans cette descente aux enfers d'autres nouvelles victimes collatérales. Il manque sans doute, pourtant, une dose de tension plus appuyée, et un peu plus de densité dans cette recherche du sésame. A voir et à conseiller.
un petit film qui est certes intéressant par son script original (Une femme prête à tout pour sauver son mari en attente d'un médicament) mais qui se situe par sa réalisation dans une moyenne de qualité et dont il ne faut pas attendre mille merveilles (j'adore le titre).... Le film a la qualité de sa mise en scène, de ses personnages, il y en a presque une demie douzaine, de son originalité, mais pêche un peu par son rythme (on atteint jamais le thriller) ainsi que par une certaine mollesse dans le jeu d'acteurs (j'aurais aimé plus de conviction, voire d'énergie)....cela reste du bon cinéma, bien filmé, qui partage un discours émouvant et sobre (la femme prête à tout), mais qui peine pour les raisons décrites ci dessus à dynamiser le spectateur, je conseille à demi mot.....
Les espaces savamment cadrés, illustrant un rapport de force déséquilibré, sont le point fort de ce film « coup de poing » qui pêche parfois par son dispositif un peu programmatique (spoiler: le procès de la mère en off ) mais retient tout de même l’attention jusqu’au bout.
Le mexicain Rodrigo Pla nous avait livré il y a une dizaine d’années un thriller social implacable avec « La Zona » qui voyait des mexicains pauvres confrontés aux habitants fortunés d’une riche zone résidentielle confinée, suite à un meurtre. Toujours dans la même veine, il s’attaque ici aux grands groupes d’assurance et à leur bureaucratie capitaliste et impitoyable. Par le prisme du suspens, il met en scène une femme désespérée qui prend en otage des salariés d’une multinationale pour obtenir qu’on prenne en charge le traitement dont son mari a besoin et qui lui a été injustement refusé. L’idée est excellente mais « Un monstre à mille tête », film au titre joliment allégorique, est beaucoup moins réussi et performant que son ainé. La critique sociale est bien présente et le message passe. Le système tout entier des grands groupes avec leurs quotas, leurs abus et leurs bureaucraties et administrations opaques est diabolisé avec virulence et de façon bien sentie. Donc du côté du fond et du message, aucun souci. En revanche, la mise en images et la forme n’est pas des plus adaptées. Le metteur en scène abuse des cadrages alambiqués et des plans qui se veulent originaux mais qui n’apportent strictement rien au film. Mais surtout la durée du film, et c’est rare de le dire, est beaucoup trop condensée pour que son potentiel soit pleinement exploité. Certes, il ne souffre d’aucune longueur mais tout semble aller trop vite et davantage ressembler à un épisode de série qu’à un véritable film de cinéma. Même si l’émotion nous touche parfois, il n’en est pas de même pour le suspens, plutôt mou. La tension n’est pas assez palpable et le film paraît beaucoup trop hermétique pour pleinement convaincre. La bonne idée est de nous épargner le procès final et de préférer le mettre en voix off tout au long du film au gré des intervenants rencontrés lors de la cavalcade de cette femme en détresse. Un film intéressant mais qui manque d’ampleur et ne tient pas toutes ses promesses.
J'ai trouvé ce film pas mal dans l'ensemble surtout grâce à l'interprétation majestueuse de Jana Raluy, très charismatique dans le rôle de cette femme désespérée qui dérape et franchit la ligne rouge pour sauver son mari gravement malade. Selon moi le film, très court, qui dénonce un système corrompu dans une société minée par la lutte des classes sociales, souffre parfois d'un manque de développement dans sa narration, ce qui m'a parfois gênè. Certaines scènes sont très fortes et la fin est émouvante. Le réalisateur nous laisse juge de la situation, sans jamais moraliser son propos. La personne qui m'accompagnait à beaucoup aimé. Je lui mets 3/5.
L'histoire : une femme lutte pour obtenir le traitement dont son mari, gravement malade, a besoin pour espérer sauver sa vie. Elle va se heurter à sa puissante compagnie d'assurance corrompue qui ne pense qu'à faire du profit. Ce film, qui dénonce le système de santé mexicain d'une manière féroce, est construit comme un thriller, avec une montée en puissance de la tension et du suspens. Pour une fois dans ce genre de film, la fin n'est pas bâclée. C'est remarquable. Jana Raluy est excellente en femme désespérée qui lutte seule contre "la terre entière".