Film de divertissement par excellence. Uniquement le divertissement. Pourquoi ? Parce que la trame narrative est peu développée, rendant ainsi le scénario accessible aux enfants de moins de 10 ans. Cependant attention : nos chers enfants risquent d’être choqués par certaines images (la première attaque particulièrement sanguinaire du loup, ou le fait que le gorille se fasse tirer dessus gratuitement au début, d’où l’avertissement donné vis-à-vis des jeunes spectateurs). Aussi renseignez-vous auprès de ceux qui auraient vu ce film en salles avant d’y amener vos enfants. Pour ce qui est des adultes (et des ados), sachez que vous n’aurez pas besoin de réfléchir. "Rampage – Hors de contrôle" est un popcorn movie qui en met plein la vue. Le spectateur ne sera donc pas amené à établir des quelconques spéculations quant à la tournure des événements, trop occupé qu’il sera à admirer le grand spectacle qui lui est offert. Et puis de toute façon, il n’en aura guère le temps, le rythme allant crescendo pour ne quasiment plus laisser de place aux temps morts. Littéralement porté par les événements qui s’enchaînent toujours plus vite, le spectateur va avaler les 108 minutes sans ennui, à condition d’apprécier le genre. Tel est le concept selon lequel a été construit ce film, résultant d’un choix pleinement assumé dont l’origine figure dans le générique de fin : « inspiré du jeu vidéo "Rampage" ». Un jeu qui n’a pas fait l’unanimité malgré ses rééditions. Alors si tout vous parait gros et quelque peu fort de café, c’est normal ! Rien ne semble crédible et pourtant… Le scénario s’est servi d’un système de manipulation génétique bien réel. Aussi, sans être très original en la matière, ce film a le mérite de mettre le doigt sur un problème d’éthique. Et l’air de rien, ça va parler au public parce que ce dernier, à l’instar de Dwayne Johnson, va prendre fait et cause pour le gorille albinos. L’animation de celui-ci est très réussie, et il n’y a rien d’étonnant à ça. Comme pour "La planète des singes" version moderne, la motion-capture a été utilisée et c’est Jason Liles qui a eu la lourde tâche de porter tout l’équipement nécessaire pour donner vie numériquement à George. Par contre, excusez-moi, mais je ne trouve pas les deux autres monstres réussis, loin de paraître vrais comme le primate. De plus, il leur a été attribué des appendices physiques supplémentaires qui leur octroient des capacités inédites (et inattendues), mais pas George ( ???) alors qu’ils sont victimes de la même chose. La star est donc ce gros singe, et non Dwayne Johnson. Il faut dire que pour une fois, il ne campe pas un super héros qui dézingue tout sur son passage tout simplement parce qu’il est doté d’une plastique impressionnante. Non, ici il est dans la peau de quelqu’un qui certes se démène beaucoup, mais qui parait être un monsieur-tout-le-monde. Enfin presque : déjà ce n’est pas donné à tout le monde d’être un primatologue accompli, mais encore moins de pouvoir communiquer avec ses protégés. Pour tout dire, « The Rock » parait même chétif au milieu des trois monstres, au point de paraître plus vulnérable que jamais. Mais le fait est qu’il réussit néanmoins à exprimer l’attachement qu’il a envers son animal préféré. Et l’entente est suffisamment convaincante pour que le spectateur s’attache lui aussi à cette grosse boule de poils, d’autant plus que celle-ci a été dotée d’une intelligence particulière. De quoi faire penser bien évidemment à "La planète des singes", à "King Kong", à "Godzilla" et je ne sais quoi d’autre encore, mais "Rampage – Hors de contrôle" garde tout de même son identité par sa quasi absence de trame narrative. Quoiqu’il en soit, un peu d’humour a été intégré, et c’est Dwayne Johnson qui lance la première banderille en la matière. L'humour reste simple, mais il fonctionne par son apparente spontanéité. Après, tout n’est pas parfait, non. Bien sûr que non. Quelques répliques paraissent débiles, dont l’une d’entre elles figure déjà dans la bande-annonce : « on va mourir ! » ce à quoi il est répondu « ça se pourrait ». Non mais oh ! Qui pense à donner une telle réponse à un moment pareil ? Malgré tout là n’est pas le plus gros point noir selon moi, mais plutôt en la prestation de Jeffrey Dean Morgan. Attention, le problème ne vient pas nécessairement du comédien, car il a dû travailler selon les directives qui lui ont été données. Il n’y a que ceux qui connaissent le jeu vidéo qui pourraient confirmer (ou pas) la nature de ce personnage (et encore, ce n’est pas sûr, vu que l’imagination de chacun peut largement différer d’une personne à une autre). En attendant, qu’est-ce qu’il est agaçant ! Il a l’air de… de … comment dire sans spoiler ?
Disons qu’il a l’air d’un cowboy qui se croit invincible et intouchable sous prétexte qu’il travaille pour la… Oulaaaa, un peu de plus j’en disais trop (mouahaha !).
Bref ! Le fait est qu’on ne croit pas en son personnage, d’autant plus qu’il est porteur d’une barbe naissante plus ou moins en friche, indigne en regard du poste qu'il occupe. Pour le coup, il constitue la seule âme sur qui le spectateur peut émettre des doutes. Est-il vraiment ainsi ? Est-il droit ? Ou trompe-t-il son monde ? En revanche, les autres rôles sont bien dessinés dans le sens qu’ils ne portent à aucune équivoque. Donc de ce point de vue-là, comme sur le reste, vous n’aurez droit à aucune surprise. Comme je le disais en commençant cet avis, le film est ostensiblement tourné vers le spectaculaire. La musique grandiloquente d’Andrew Lockington vient customiser l’effet recherché, et c’est limite si ça ne devient pas assourdissant, voire abrutissant, notamment lors de la (trop ?) longue séquence de l’entrée dans la ville et sa destruction. Pas d’inquiétude pour autant, certaines scènes d’affrontement sont particulièrement prenantes, notamment lorsque George est en première ligne. Le divertissement pur et dur au cours duquel la survie de votre pot de popcorn est compromise, c’est aussi ça le cinéma !