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gimliamideselfes
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2,5
Publiée le 27 avril 2016
J'aime assez ce que j'ai pu voir de de Oliveira, j'ai dû voir trois de ses nombreux films parmi ses derniers, mais celui-ci passe difficilement. Alors il n'est pas ennuyant (bien que si je n'avais pas fait la sieste avant, c'est sûr que j'aurai dormi tout le long), mais le procédé me gêne car il peine à créer quelque chose de beau, de vrai et de puissant.
Si lorsque j'ai entendu parler de ce film je trouvais le projet de faire un film pour ne le diffuser qu'après sa mort très intéressant, faire un film pour l'au-delà pour ce déluge qu'il y a après nous, ça m'a aussi très vite semblé assez absurde parce que qu'est-ce-qu'on en a à faire de ce qu'il y a après, une fois qu'on est mort ? Camus avait d'ailleurs bien montré l'absurdité de ce genre d'envie, de volonté, d'espoir de reconnaissance post mortem...
Mais mine de rien ça reste très difficile à juger car je déduis que de Oliveira ne voulait pas le montrer de son vivant par pudeur, car ça devait être personnel pour lui et subir des critiques sur un film comme ça, c'est subir des critiques sur qui on est (bien que je pense que ça soit toujours le cas). D'ailleurs il me semble que sa femme le dit très bien, on ne peut pas différencier l'homme de l'artiste.
Sa femme qui a j'ai l'impression la seule scène avec un peu de beauté, de poésie, où il se passe quelque chose, on la voit, elle qui s'est sacrifiée pour que son mari puisse faire du cinéma entrain de s'occuper de ses fleurs... Puis s'enchaînent les photos d'elle jeune, où elle était belle. C'est peut-être le seul moment du film que je trouve un peu libre, où il se passe quelque chose.
Le reste du film est très froid et mécanique, à la fois dans ce qui est dit, que dans les images. Et limite j'avais envie que Alain Cavalier filme ça, qu'il soit là entrain de chercher la petite anecdote autour d'un cadre de photo un peu cassé... Quelque chose de non préparé en somme, quelque chose qui vient habiter ces images et les rendre réellement touchante.
On voit que de Oliveira a du mal à se tenir, qu'il est déjà très âge, mais qu'il a la forme et ça serait touchant de le voir ainsi si ce qu'il disait n'était pas si "banal". Le seul moment où vraiment on va apprendre quelque chose sur ce qu'il pense, sur ce qu'il croit, c'est lorsqu'il va parler de la mort, de la souffrance, de la pureté, de la virginité. Et oui c'est intéressant.
Sinon même lorsqu'il parle du fascisme au Portugal, du fait qu'il ait été arrêté il n'arrive jamais à me faire rentrer dans son histoire, c'est sa propre vie et il y semble extérieur. Et je n'ai rien contre la sobriété mais il faut que dans le cadre il y ait quelque chose qui vive, un regard, une émotion, que la froideur amène une émotion, un questionnement, bref quelque chose. Là ce n'est pas le cas.
Alors j'en verrai sans doute d'autres des films de de Oliveira, mais celui-ci me laisse un arrière goût amer en bouche, on aurait pu faire bien plus avec le même sujet.
Film difficile. Cette pérégrination dans la maison et le passé de Manoel de Oliveira n'est acceptable que si l'on a un quelconque attachement pour le cinéaste portugais mort récemment. Les moyens techniques mis en œuvre sont parcimonieux ; les dispositifs sont parfois franchement maladroits ; il n'y a aucun récit. Cependant, cette petite œuvre est attachante pour tout ce qu'elle véhicule. La poésie réelle de certains fragments de texte lu à deux voix, cette maison des années 1930 tout à fait intéressante, quelques souvenirs bien mis en scène. Le plus étonnant est que cet homme de 73 ans pense mourir prochainement et voit dans la vente imposée de sa maison le signe d'une déchéance inéluctable alors que le spectateur contemporain sait très bien que le cinéaste atteindra l'âge canonique de 106 ans et fera encore de beaux chefs-d’œuvre à l'image de "L’Étrange affaire Angelica" que je ne saurai trop vous conseiller. Le film d'aujourd'hui est évidemment à associer au fameux "JLG JLG" fait par Jean-Luc Godard 15 ans plus tard et qui lui est très supérieur.
Manoel de Olivera est un réalisateur que les cinéphiles connaissent. En 1982, il réalise dans le plus grand secret un film à titre posthume. En effet, le cinéaste était loin de se douter qu’il lui restait trente ans à vivre et qu’il réaliserait encore trente-sept films. C’est alors qu’il décède à 106 ans le 2 avril 2015. Visite ou Mémoires et Confessions fait alors un état des lieux de la vie du cinéaste. Caméra à la main, le film se glisse dans les moindres coins d’une résidence qui a vécue et qui laisse de nombreux souvenirs. Manoel de Olivera en profite alors pour parler un peu de ses proches, de ses joies et de ses peines. Cependant, il ne faut pas penser que ce long-métrage est un testament. D’ailleurs, contrairement au titre, peu de confessions sont dites sur l’intimité du cinéaste. Le film s’attache plus à un instant T et rappelle les dettes qui planent sur la famille. Le film est intéressant car il résonne comme un fantôme qui refait surface, mais il ne nous apprend finalement rien sur Manoel de Olivera. D'autres critiques sur ma page Facebook : Cinéphiles 44
Le réalisateur portugais nous propose une visite énigmatique et sensorielle de la maison dans laquelle il a vécu pendant 40 ans avec sa femme. Le film est organisé par deux formes narratives. Une première, qui prend la forme d’une visite guidée par une caméra autonome, se déplaçant très spontanément par des plan-séquences à travers toute la maison. Une maison comparable à aucune autre, dont les couloirs semblent infinis, et les objets racontent des centaines d’histoires appartenant à un temps révolu. Quelle poésie… Quelle douceur pour les yeux. Mais cette caméra n’est pas entièrement seule. Elle est accompagnée de deux voix, un homme et une femme, dont on ne décèle pas les corps. Ces deux voix s’invitent dans la demeure, intriguées et anxieuses, et se laissent aller à une réflexion que leur inspire le lieu. On retrouve une sensation semblable à celle que procure Les Ailes du désir (Wim Wenders, 1987), dans lequel Berlin est filmée par des plans subjectifs, représentant la vision d’anges qui veillent sur les habitants. Comme chez Wenders, on plane. (...