Que voici un message dérangeant... Deux familles antonymes nous sont présentées dont aucune ne se fait sympathique, tant les "méchants", hauts bourgeois dédaigneux, emplis de leur réussite sociale, que les "gentils", apparents doux dingues en quête du bonheur en réalité anarchistes hypocrites, vivant dans l'aisance mais prônant la joie de vivre individualiste, sans payer d'impôt ni respecter les règles (du savoir-vivre). Certes chaque extrême marque la caricature, mais les êtres insouciants passent pour de pauvres hères poussés hors de chez eux pour les projets immobiliers de puissants pourtant pas plus nocifs! Certes leur tohu-bohu excentrique entraîne quelques séquences comiques, absurdes ou dramaturgiques mais bien souvent l'humour met mal à l'aise, semblant vanter l'inconséquence ou le parasitisme - et lorgnant du côté du racisme... Certes les enfants s'ingénient à trouver un point d'équilibre mais les sermons didactiques du patriarche dégingandé dégoulinent de bons sentiments écoeurants de simplisme jusqu'à un "happy end" qui affirme avec force coups d'archets larmoyants - tellement réducteurs- que l'essentiel c'est l'amour des enfants et une gaieté niaise! Par ailleurs, la réalisation peine à dynamiser un récit plombé par des longueurs assommantes. Reste un James Stewart qui habille son interprétation d'une charmante subtilité qui renforce l'espièglerie ou la sincérité de ses dialogues. Une fable peu inspirante...
Le nom de Capra attire plus que le titre sans queue ni tête de ce film d'avant-guerre . Heureusement, le film lui-même ne déçoit pas. Le savoir-faire comique de ce grand réalisateur fonctionne à plein ici, sur le thème classique de la confrontation entre deux familles issues de deux réalités sociales opposées: d'un coté, la famille foutraque ou chacun crée ce qui lui passe par la tête: feux d'artifice, rêves de danseuse ou d'écrivain, qui ne paye d'impôt que si cela lui plait et compte cependant beaucoup d'amis. En face, le summum de la réussite bancaire et de la bonne société. James Stewart, maladroit en fils à papa, cherche à faire cohabiter le feu et la glace. Et puis, au fond, sans se prendre au sérieux, surgit au final un discours toujours d'actualité: pourquoi gagner tant d'argent si on reste un mauvais père? L'american dream est toujours présent chez l'inoxydable Capra. Plaisant et optimiste. DVD1 vo - aout 2019
Belle surprise que ce Capra. C'est vrai, drôle, et assez moderne pour son époque. Le film date tout de même de 1938 ! Et James Stewart est comme d'hab excellent !
vous ne l ' emporterez pas avec vous n ' est pas tout à fait au niveau de ces deux chefs d ' oeuvre que sont mr smith au sénat et surtout la vie est belle mais on ressent à la vue de ce film un sentiment de bonheur comme si la vie était plus belle qu ' elle n ' est réellement ! frank capra est inégalable !, vous avez un peu le cafard , vous avez des soucis , allez voir un de ses films , un excellent remède !
Évidemment, il ne faut pas être allergique aux bons sentiments, ni espérer de grandes surprises dans le scénario. C’est du divertissement feel-good manichéen et parfaitement calibré, mais si on accepte les règles du genre (et un épilogue un peu longuet), on ne peut qu’être impressionné par la qualité et la modernité de l’écriture, que ce soit au niveau des dialogues, des personnages ou dans la fluidité parfaite avec laquelle toute cette petite fable familiale, amoureuse et sociale se déroule.
L'argent ne fait pas le bonheur, une démonstration tout en bonne humeur par l'idéaliste Frank Capra. Il lui suffit d'une troupe survoltée, de péripéties cocasses et d'un rythme effréné pour convaincre... Son talent de metteur en scène permet a cette comédie de traverser les ages sans une ride (ou presque), et d'épater la galerie par ses dialogues malins, irrévérencieux, et qui ne manqueront pas de frapper le spectateur du 21e siècle par leur modernité. Une sacré leçon de vie, mais aussi une sacré leçon de cinéma, car dans ce registre, force est de constater qu'il est toujours bien difficile de ne serait-ce qu'approcher le niveau de maitrise et de talent des années 1930. A découvrir sans hésitation !
Encore un film américain des années 30 qui est plus moderne que les films américains actuels. Quand on regarde "Vous ne l'emporterez pas avec vous" (You Can't Take It With You) de Frank Capra, sorti en 1938, on est de suite frappé par la contemporanéité du film avec ce promoteur immobilier véreux qui veut mettre à la rue des dizaines de locataires pour s'enrichir. On pense à la Crise des subprimes avec ces millions d'Américains qui ont tout perdu. Il est curieux que la cinéma américain actuel ne se penche que trop rarement sur ces problèmes sociaux qui restent pourtant d'actualité. Le film est aussi une fable loufoque avec le personnage de Tony Kirby (joué par James Stewart) avec ses mimiques qui ressemblent à celles de Stan Laurel, se retrouve dans une famille foldingue, qui trouve dans la vie un autre intérêt que l'argent. Et de découvrir ces scènes insensées où tout ce petit monde vit ses passions frénétiquement avec exaltations. Pourtant tout n'est pas dans la farce comique dans le film, puisque une scène dramatique surgit au moment où on s'y attend le moins, avec un homme d'affaire ruiné qui a une attaque cardiaque et meurt dans les toilettes. Cela rappelle le film Moi, Daniel Blake est un film réalisé par Ken Loach où le héros brisé par la vie, meut dans les WC. Ken Loach se serait-il inspiré du film de Frank Capra ? A la différence que dans "Vous ne l'emporterez pas avec vous", on évoque pudiquement ce drame qui fait tout changer. En effet tout bascule, puisque le banquier aura compris que la vérité se trouve ailleurs. Dans un sens, le banquier retrouve la raison grâce à cette famille de joyeux farfelus. C'était lui le fou. Dans le film de Loach hélas, la triste réalité est là, implacable, et se rappelle à nous. Ne rêvons pas trop. Il n'y a pas d’échappatoire, pas de happy end.
Le bon-sentimentalisme et la morale humaniste que Frank Capra aime à diffuser dans ses réalisations ne sont, dans cette adaptation d’une pièce de théâtre renommée, pas servis avec l’humour farceur dont sait pourtant faire preuve habituellement. Vous ne l’emporterez pas avec vous reste un divertissement plein de joie de vie mais finalement assez décevant de la part de ce réalisateur faiseur de rêves. Dénonciation volontairement naïve de l’idéalisation du pouvoir de l’argent, le scénario se joue avec sympathie des stéréotypes les plus caricaturaux, incarnés d’un casting de renom réunissant le couple formé par James Stewart et Jean Arthur, mais sans pour autant parvenir à en faire des personnages aussi amusants et attachants que ceux de Mr Smith au sénat ou de L'Extravagant Mr. Deeds dans lesquels ils sont également réunis, et prend même le risque de pousser les traites de certains personnages secondaires jusqu’au grotesque. L’irrégularité du rythme aussi, avec sa première partie très dure à se mettre en place, participe à faire de cette nouvelle farce porteuse d’un message purement optimiste la moins captivante de son auteur.
C'est avec le coeur déchiré que je ne donne que trois étoiles à ce film ceci à cause d'un début un peu long et de quelques «moments de flottements». J'aurais bien voulu lui donner la note maximale car cette oeuvre de l'excellent Frank Capra transpire la joie de vivre et procure un plaisir immense, remède très puissant contre la morosité. L'humour débridé et les situations incongrues font que l'on rit souvent particulièrement dans la scène où les deux familles se recontrent pour la première fois. Au niveau de la distribution, Edward Arnold et Lionel Barrymore sont géniaux, excellents à souhait, et volent même la vedette au couple James Stewart-Jean Arthur bizarrement peu présent. Un film incroyablement divertissant avec tout l'optimisme, la fraîcheur et l'humanisne des films de Frank Capra.
La « maison du bonheur » où règnent sens de la fête et créativité est menacée par le pouvoir de l’argent. Une fable moralisante menée tambour battant, avec des scènes mémorables, d’autres plus appuyées mais l’ensemble a bien vieilli et demeure rafraîchissant. La fin - prévisible - est réussie. Un film qu’on doit connaître.
L’œuvre certainement la plus connue de Capra est : La vie est belle. (qu'il faut voir, qu'on se sente seul ou en famille !) mais je recommande vivement et avant tout " you can't take with you " avec ce sous-titre évocateur "" you'll love them all for giving you the swellest time you've ever had ". (Vous les aimerez tous, car chacun vous donne le meilleur moment que vous n'ayez jamais eu). Vous ne regarderez plus le monde de la même façon après ce film (très précurseur sur certains sujets, je vous laisse découvrir). Le monde de Frank Capra : l' Humanité avant tout.
Voilà une bonne surprise ! Cette variante de "David contre Goliath", soit une famille de doux dingues face à un implacable banquier peut être vue comme parfois un peu naïve, mais est une bouffée d'air frais. A voir !