VU EN AVANT-PREMIÈRE : Après une genèse compliquée, "MULAN" le 17ème remake des studios Disney débarque enfin sur nos écrans. Si, je dois avouer que je ne m'attendais particulièrement pas à grand chose au vu des premières bandes-annonces, et que je regretter certains personnages absents du film d'animation dont le fameux Mushu, je dois dire avoir était très surpris par cette reprise de la légende chinoise. Alors, il n'y a aucunes chansons du dessin-animé dans ce long-métrage à l'esthétique léchée et réalisation somptueuse et soignée si ce n'est que quelques notes musicales comme dans Le Retour de Mary Poppins, pour appuyer notre fibre nostalgique et c'est un choix plus tôt judicieux.
Au niveau de l'intrigue, les scénaristes se sont basé sur la légende d'origine pour nous offrir une histoire légèrement différente de son aînée produit par les mêmes studios, et c'est là qu'est le génie. En effet, cette nouvelle version mêle un nouveau personnage féminin jouer avec brio par GONG LI (Mémoires d'une Geisha) qui renforce le propos du film : quelle est la place des femmes dans nos sociétés, et plus largement quel est notre place à chacun ? Et, ça, c'est un coup de génie et cela donne un petit goût piquant à cette relecture, bien insérer. Aladdin l'avait déjà fait avec le personnage de Nasim Pedrad, mais ici, c'est beaucoup plus exploiter et approfondie. Quant aux autres personnages, si ils sont moins retravaillés, les interprétations des acteurs dont celle du commandant jouer par JASON SCOTT-LEE, DONNIE YEN et celle de YOSON AN arrive à se démarquer largement et donner une certaine profondeur au personnage, surtout chez les premiers.
Avant de parler de Niki Caro et son actrice, je tenais à revenir sur le travail magnifique qu'a fait la directrice Mandy Walker (Les Figures de l'Ombre/Australia). Tout dans les lumières, les couleurs, les éclairages a était parfaitement penser pour nous donner envie de voyager. La verdure, les montagnes, le soin apporté dans les images m'ont profondément donné envie d'aller en Chine, sur les traces de notre héroïne, on a vraiment l'impression d'être dans un autre univers. Et si cela est rendu parfaitement grâce à la photo, cela ne serait rien sans le soin apporté aux décors et aux costumes aussi fantastique et authentique.
Désormais, je vais m'étendre davantage sur LIU YIFEI. Cette dernière, inconnue du grand publique en tout cas chez nous, est certainement le meilleur choix que Niki Caro et Disney pouvait faire pour reprendre ce rôle iconique qu'est Mulan. Elle a parfaitement su capter la personnalité de Mulan, et se révèle littéralement époustouflante dans les scènes de guerre, mais prodigieuse dans l'ensemble ! C'est une vraie perle rare, qu'on aimerait retrouver plus souvent.
17e remake pour Disney, mais premier avec une femme à la réalisation. C'est vrai, qu'on est encore peu habituée aux films de guerre par des femmes, et encore moins à des blockbusters. Un des seuls que j'ai vu, fut Invincible par ANGELINA JOLIE, et si le choix aurait pu en refroidir certains, car inattendue c'est après visionnage que ce choix savère un pari gagnant. Car oui, Niki Caro nous prouve que les femmes peuvent faire aussi bien que les hommes tel que Christopher Nolan, Sam Mendes dans ce "genre" de film. Voire, même peut-être mieux qu'eux. Tout en étant peut-être l'un des films les plus personnels de NIKI CARO. Elle ne se compte jamais d'être dans la copie, mais toujours dans le vrai ou du moins tente de s'y approcher. Sa réalisation est à la fois très intime et très épique, en tout cas, étourdissante. C'est de la bombe, elle mériterait amplement un oscar pour ce travail, ou en tout cas une nomination.
En définitif, "Mulan" a su parfaitement se distingue des précédents remakes qui sont souvent des pales copies. Il aura fallu attendre près de dix ans pour enfin avoir droit à un film d'action à la fois nostalgique et novateur qui ne fasse pas dans la copie. Je pense qu'en définitif, ils ont toutes ses chances pour conquérir le tout Hollywood, très très largement (Oscars, Goldens Globes, Baftas..). Je pense que dans cinquante ans, il fera partie des remakes Disney dont on se souviendra encore longtemps aux côtés de "Dumbo" (2019), "Cendrillon" (2015), "Maléfique" (2014), et "Peter et Eliott, le Dragon"(2016) car c'est un remake qui ose non dans l'originalité mais dans l'audace, dans le sens ou il n'hésite par à réécrire totalement son histoire.
Déçu de ne pas pouvoir le découvrir en salle (on voit qu'il était fait pour cela), mais enchanté de voir cette merveille qui s'annonce déjà comme un Dernier des Samouraï, au féminin pour tous.