200 millions de dollars pour faire un "live" de Mulan, chef d'oeuvre de Disney de 1998.
Comme tous leurs live, que je trouve souvent inutiles à défaut d'être mauvais soit dit en passant, j'y allais à reculons. M'attendant à voir une resucée du dessin animé de 1998 à grand renfort d'effets spéciaux.
Eh bien rien du tout !
- Vous vouliez la grande muraille de Chine ? Exit, une pauvre caserne de merde paumée dans le désert du nord-ouest chinois (ce qui a d'ailleurs bien fait gueuler en raison de la situation des Ouighours dans cette province, lieu du tournage).
- Vous vouliez une horde de huns sur leurs poneys des steppes de Mongolie ? Exit, là c'est plutôt les trois royaumes.
- Vous vouliez Shan Yu la terreur et ses lieutenants ? Exit, un pauvre guerrier à la con sans saveur et en prime on lui colle une sorcière en guise de lieutenant. Oui... une sorcière, de la magie tout ça.
- Vous vouliez de l'humour? Exit, là c'est serious business, il y a un message à faire passer : Mulan est une femme et elle va trouver sa place sérieusement !
- Vous vouliez un dragon ? Exit, là c'est un phénix. Oui oui un phénix, qui servira même de caution à une réplique débile de l'empereur lors du combat final...
- Vous vouliez justement un empereur emprunt de sagesse ? Exit, là il broyait le méchant en duel, mais bon il tombe quand même dans un guet-apens contre tout une escouade et le vilain en question.
- Vous vouliez une femme qui montre qu'elle peut se hisser au niveau des hommes et les dépasser sur leur terrain à force de travail ? Exit, là elle a le "Chi", et à ce titre, elle est nativement super forte, elle peut même faire de la télékinésie ou des mouvements improbables.
Non, ce Mulan 2020 "Live Action" est à la croisé de la mauvaise fan-fiction débile entre Tigres et Dragon, Mulan et Star Wars à travers le Chi, aka la Force (dont Georges Lucas avait ouvertement dit s'être inspiré ceci-dit).
Le jeu d'acteur est minable, les décors sont vides, la musique (enfin... on entend les notes de celle de 1998 en fond par moment, un peu au pif) et l'humour absent. Seuls la colorimétrie et les costumes sauvent un peu le tout du naufrage absolu.
Jamais le spectateur n'arrive à rentrer dans cette histoire. Jamais le spectateur n'arrive à s'intéresser à Mulan. D'ailleurs, celle-ci a un parcours initiatique tellement insipide du fait de son côté "Mary-Sue", que finalement, le film de 1998 disait tout. Lui était progressiste et montrait qu'une femme, même moins forte physiquement, parfois même maladroite, pouvait rivaliser et même mieux que rivaliser, dépasser la gente masculine machiste de la Chine médiévale.
Là Mulan est juste plus forte, plus rapide, plus intelligente. Ce qui brise tout l'intérêt de son parcours et de son ascension dans un monde dominé par les hommes car, justement, plus forts physiquement.
Bref, si vous voulez voir un nanar à 200 millions de budget, faites-vous plaisir. Sinon, ce film aspirera littéralement 2h de votre vie pour... rien.
Dispensable, à oublier très vite.