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tuco-ramirez
134 abonnés
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3,5
Publiée le 4 octobre 2018
Tavernier aux manettes, fluidité de la caméra et mise en scène dynamique au programme, les feux sont au vert. Au niveau du casting, y’a du lourd avec ni plus ni moins que la fine fleur du cinéma français : Philippe Noiret, Isabelle Huppert, Jean Pierre Marielle, Stéphane Audran accompagné de seconds rôles aux personnages tout aussi intéressants et riches avec Eddy Mitchell, Guy Marchand, Gérard Hernandez. Et l’histoire là-dedans ; çà lorgne sévère du côté de la comédie italienne des 70’s mais sans oser vraiment aller jusqu’au bout des intentions et pour moi c’est bien là que le bas blesse. Cet entre-deux hésitant entre le conte version comédie et la chronique coloniale sous forme de pamphlet me laisse plus observateur que spectateur de ce spectacle pourtant talentueux. Au centre de l’histoire on a un Philippe Noiret dans le rôle d’un flic du début du 20ème siècle dans un village d’une colonie africaine. Couard, c’est une vraie carpette sur laquelle sa femme, son pseudo beau-frère, les maquereaux du coin et une part de la population s’essuie les pieds. Et puis boum, un jour il décide de revêtir la cape du dieu vengeur. Et çà dézingue dans tous les coins. Excellent tout de même ce personnage couard devenant un cynique pince sans rire froid. Voilà pour le côté farce assumé sans envolées et donc légèrement frustrante. Ensuite la satire de la colonisation française offre de bons moments avec ses militaires déconnectés, ses prêtres paternalistes et la domination culturelle de bon ton ; un racisme ordinaire même pas conscientisé. Une ambiance bizarre et pesante pour un film que j’aurais aimé plus tranchant. tout-un-cinema.blogspot.com
Un très bon film de Tavernier, qui n’a pas du tout vieilli et demeure un vrai bijou. Avec en sus le plaisir de voir d’anciens acteurs dont l’excellent Philippe Noiret, hélas disparu depuis. Un film sous forme de fable mystique, mâtinée d’un curieux polar, sur fond d’Afrique coloniale tout à fait vraisemblable. C’est d’un humour grinçant, profondément pessimiste, et très haut en couleurs grâce à des personnages superbement campés : Noiret “fou de Dieu�, Huppert nymphomane délurée, Mitchell vrai nunuche, Audran maléfique, Marielle marlou d’opérette et tous les autres ! Un plaisant retour sur les classiques des années 80 ! Du très bel ouvrage, mise en scène dialogues, musique !
Une vision noire de la nature humaine. Celles de colons Français, de leurs sentiments de supériorité et de leurs divers abus. J'ai toujours du mal à comprendre le ressort qui fait changer Philippe Noiret, mais si l'on en fait abstraction, c'est parfait avec un jeu de massacre assez réjouissant en raison des dialogues cruels qui sortent de la bouche d'acteurs particulièrement inspirés, du faux débonnaire Philippe Noiret en passant par l'étrange Eddy Mitchell ou l'immorale Isabelle Huppert. En fait, tous son immoraux et imbus d'eux-même. La mise en scène est de plus inspiré pour montrer l'organisation et les lieux de ces villages Africains
Sur un plan cinématographique, rien à redire : c’est du très bon, avec des acteurs de haute volée qu’on a toujours plaisir à revoir. Par contre, ce propos totalement désabusé, d’un pessimisme à toute épreuve, sans aucune trace d’humour, ne correspond pas à l’idée que je me fais du cinéma qui n’est pas là pour témoigner ou dénoncer , les Infos en tout genre suffisent, mais pour distraire ou faire rêver.
Un régal de noirceur et de cynisme, où la morale n’existe pas, et où les hommes, abandonnés au milieu de nulle part, sont jetés sur la scène d’un théâtre absurde. Tirant parti d’une parole lancée en l’air par l’un de ses supérieurs, le policier Cordier se lance dans une course au meurtre incoercible. Les rapports entre les hommes sont hypocrites et intéressés, ces derniers n’étant que des étrangers les uns pour les autres. Et l’on se dit, à la suite de Montesquieu ou de Céline, que la géographie et le climat influencent les comportements des êtres, que l’aridité sahélienne révèle celle des âmes, à moins que les personnages n’évoluent dans cette forêt vierge à laquelle fait référence l’aveugle, reflet de leur inhumanité.
Les acteurs, Noiret en premier lieu, sont d’une justesse incroyable, à même de faire ressortir toute la bêtise de leurs personnages. Ajoutons des dialogues mordants et ciselés, d’une noirceur sans fond, qui ne laissent aucun doute sur une échappatoire possible : « Tu cherches à sauver des innocents? Y'en a pour ainsi dire pas. Les crimes, y sont tous collectifs. On participe à ceux des autres et les autres participent aux vôtres. » 03/2018
Un grand film à la fois tendre et sombre. Une effroyable vision de l'Homme et un éclairage cynique sur les dessous de la colonisation française... Les brillants dialogues sont d'une justesse... portés par une interprétation de Noiret à couper le souffle.
En 81 Tatave a été frappé par la foudre. Voilà t'y pas qu'il s'est lâché en mettant en scène des personnages qui appartiennent davantage à la comédie italienne qu'à son univers Tatavien tout planplan où on fait attention à tout pour ne choquer personne. Là, nous avons affaire à un Tatave débraillé, rigolard (peut-être amoureux) qui a décidé de faire un film pour adulte, et plus pour les lycéens à qui il s'adresse habituellement. Bref Tatave s'est fait plaisir, et son plaisir nous le partageons, une fois n'est pas coutume. On est, en effet, dans Coup de torchon, assez proche de l'univers de Scola, celui d'Affreux, sales et méchants, peuplé de personnages plus cyniques les uns que les autres, avec à leur tête un vachard de premier choix, dans lequel Noiret s'en donne à coeur joie. Le roman sudiste de Thompson greffé dans l'Afrique coloniale des années trente, est une idée payante, et même si Tatave se sert de sa caméra comme d'un chariot de supermarché, il n'a pas eu peur d'aller au fond du sujet, brillamment aidé, il faut le dire, par Philippe Sarde. Même si Tatave ne peut pas s'empêcher d'avoir la main lourde en épiloguant inutilement sur les raisons d'agir de son personnage, on se laisse fouetter par son torchon souillé de gros mots et de mauvaises intentions, gardant les cailloux qu'on a en poche pour le lapider en d'autres occasions. Et avec Tatave les occasions ne manquent pas !
Afrique, 1938. La guerre entre l'Allemagne et la France menace. Un policer que tout le monde prend pour un faible va péter intelligemment les plombs. De bonnes répliques, une couleur sableuse prédominante, de l'humour et beaucoup de réflexions. Les personnages sont tous dingues et presque machiavélique, c'est impressionnant ! Une bonne distraction avec Philippe Noiret et Isabelle Hupert dans des rôles intéressants.
Coup de torchon est un titre évocateur qui illustre les actions de Lucien Cordier, personnage incarné par Philippe Noiret, qui distribuent les coups comme des rappels à l'ordre. L'acteur est magistral dans ce film. Il mérite à lui seul de le voir au moins une fois. Il joue tout en nuance et de façon subtile un homme à la fois couard, bon, cynique et torturé. Cordier est le révélateur de l'égoïsme humain mais aussi l'incarnation d'une forme de justice divine. On ne sait si c'est lui qui dérape ou si c'est le seul être clairvoyant des âmes humaines, noires par nature. C'est un film léger sur la forme mais sombre dans son intention. Hélas, la caméra est souvent trop distante pour magnifier le jeu de Noiret, et l'ensemble manque de rythme. Dommage, car il y avait le potentiel pour en faire un vrai chef d’œuvre.
Une comédie noire savoureuse signée B. Tavernier qui réunit un casting démentiel et illustre de manière magistrale un magnifique scénario qui mêle satire anti-colonialiste et comédie de mœurs acérée. Les acteurs sont magiques et portent magistralement le texte tandis que Tavernier s'autorise quelques fantaisies formelles absolument brillantes. On rit, jaune ou noir c'est selon les goûts, et on suit avec une certaine curiosité le parcours de cet homme qui s'éveille à lui-même tout en devenant peu à peu un génie du Mal. C'est ambigu, inconfortable parfois mais c'est raconté avec un tel brio, un tel dynamisme qu'on ne peut que s'incliner devant tant de savoir-faire. Un régal pour les yeux, les oreilles et le cerveau, du beau cinéma qui manque un peu de nos jours. D'autres critiques sur
En connaisseur absolu de la culture américaine, Bertrand Tavernier adapte un classique du roman noir : "Pop 1275" de Jim Thompson, mettant en scène un shérif raillé qui décide de faire le ménage. Avec "Coup de torchon" sorti en 1981, le cinéaste a l'intelligence de transposer ce sujet en Afrique coloniale à la veille de la Seconde Guerre mondiale. Les noirs du Sud des États-Unis deviennent ainsi ceux qui vivent sous l'autorité des colons. Pari risqué, "Coup de torchon" se révèle être une étonnante surprise, et sans doute l'un des incontournables de son auteur. La veine franchouillarde instillée par Tavernier se marie parfaitement avec l'esprit initialement américain du sujet. Philippe Noiret est l'interprète idéal pour cette figure fainéante, lâche et calculatrice. Comme dans une ode à la veulerie, il est secondé par une ribambelle d'excellents acteurs, avec en tête Jean-Pierre Marielle. Assez fidèle au roman, le film a en effet l'avantage de se baser sur un texte exceptionnel, et c'est précisément dès qu'il s'en tache qu'il s'avère moins convaincant. Dans sa seconde partie, le film se distingue par une plus grande présence de situations inutiles qui entraînent un affaiblissement du rythme. "Coup de torchon" reste néanmoins un bon Tavernier, sans constituer son meilleur.
On se demande dans quoi on s'embarque avant de comprendre qu'il s'agit d'un thriller dans lequel un homme spoiler: excédé par les humiliations de toutes sortes qu'il subit décide de donner un grand coup de torchon dans tout ça. C'est cynique, décalé, admirablement interprété. Quelques scènes cultes : spoiler: Marielle et son copain mourant en chantant "catarinetta bella tchi-tchi". Huppert envoyant promener le curé à l'enterrement de son mari. Eddy Mitchell jouant les voyeurs avec son échelle. Des dialogues percutants, une interprétation brillante centrée sur Philippe Noiret mais ils sont tous bons, les femmes sont superbes. La fin est un peu abrupte.