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rocky6
30 abonnés
1 719 critiques
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3,5
Publiée le 22 septembre 2021
Un film assez particulier qui met en scène des personnages fort peu sympathiques qui cumulent les défauts (lacheté, egoisme, racisme, ..). Malgré tout le scénario est bon et l'interprétation remarquable, à commencer bien sûr par Noiret qui est magnifique en policier désabusé et lâche qui d'un seul coup décide de "liquider" et faire le ménage dans le village africain dont il a la charge. Isabelle Hupert en fausse ingénue est elle aussi brillante. L'ensemble laisse quand même un sentiment de malaise à certains moments.
Afrique, 1938. La guerre entre l'Allemagne et la France menace. Un policer que tout le monde prend pour un faible va péter intelligemment les plombs. De bonnes répliques, une couleur sableuse prédominante, de l'humour et beaucoup de réflexions. Les personnages sont tous dingues et presque machiavélique, c'est impressionnant ! Une bonne distraction avec Philippe Noiret et Isabelle Hupert dans des rôles intéressants.
En connaisseur absolu de la culture américaine, Bertrand Tavernier adapte un classique du roman noir : "Pop 1275" de Jim Thompson, mettant en scène un shérif raillé qui décide de faire le ménage. Avec "Coup de torchon" sorti en 1981, le cinéaste a l'intelligence de transposer ce sujet en Afrique coloniale à la veille de la Seconde Guerre mondiale. Les noirs du Sud des États-Unis deviennent ainsi ceux qui vivent sous l'autorité des colons. Pari risqué, "Coup de torchon" se révèle être une étonnante surprise, et sans doute l'un des incontournables de son auteur. La veine franchouillarde instillée par Tavernier se marie parfaitement avec l'esprit initialement américain du sujet. Philippe Noiret est l'interprète idéal pour cette figure fainéante, lâche et calculatrice. Comme dans une ode à la veulerie, il est secondé par une ribambelle d'excellents acteurs, avec en tête Jean-Pierre Marielle. Assez fidèle au roman, le film a en effet l'avantage de se baser sur un texte exceptionnel, et c'est précisément dès qu'il s'en tache qu'il s'avère moins convaincant. Dans sa seconde partie, le film se distingue par une plus grande présence de situations inutiles qui entraînent un affaiblissement du rythme. "Coup de torchon" reste néanmoins un bon Tavernier, sans constituer son meilleur.
Une vision noire de la nature humaine. Celles de colons Français, de leurs sentiments de supériorité et de leurs divers abus. J'ai toujours du mal à comprendre le ressort qui fait changer Philippe Noiret, mais si l'on en fait abstraction, c'est parfait avec un jeu de massacre assez réjouissant en raison des dialogues cruels qui sortent de la bouche d'acteurs particulièrement inspirés, du faux débonnaire Philippe Noiret en passant par l'étrange Eddy Mitchell ou l'immorale Isabelle Huppert. En fait, tous son immoraux et imbus d'eux-même. La mise en scène est de plus inspiré pour montrer l'organisation et les lieux de ces villages Africains
Une opposition saisissante entre le fond et la forme.... “ Dialogues percutants, bons mots, situations comiques, masquent le ton désabusé et la Mission de l'Ange exterminateur, grinçant et impitoyable ! La musique souligne habilement, ce côté dérangeant. Les numéros d'acteurs: deux personnages féminins dans le même registre cynique: Isabelle Huppert et Stéphane Audran, Eddy Mitchell, Hernandez et Marielle et Noiret qui crève l'écran dans son rôle de lâche et désespéré. Pamphlet sur la colonisation, parabole sur le Bien et le Mal ? Un grand Tavernier
Un décor exotique et un casting de rêve : Philippe Noiret, Jean-Pierre Marielle, Eddie Mitchell, Stéphane Audran et Gérard Hernandez, excusez du peu ! La morale de l'histoire est qu'il ne faut surtout pas réveiller l'eau qui dort...
Il faut se méfier du bon à rien. En adaptant Jim Thompson, Bertrand Tavernier dresse un portrait peu flatteur du genre humain. Ayant l’avantage de ne pas vieillir, « Coup de Torchon » est un petit coup de maître cynique, pessimiste, noir et cocasse réunissant que du beau monde (Huppert, Audran, Marielle, Mitchell, Marchand, Hernandez, Beaune) autour d’un Philippe Noiret délectable.
« Coup de Torchon » de Bertrand Tavernier (1981) est un film qu’il faut voir à plusieurs reprises pour comprendre la saveur de la progression du personnage de Philippe Noiret spoiler: tour à tour doux, naïf, impitoyable puis terrifiant dans le rôle d’un policier dans la petite ville de Bourkassa-Oubangui au cœur de l’AOF en juillet 1938. Il est entouré d’une pléiade d’acteurs et d’actrices avec de délicieuses histoires et on ne peut oublier Nono (Eddy Mitchell) et sa mère (Stéphane Audran) ni la délicieuse Rose (Isabelle Huppert)… et il faudrait tous les citer ! In fine ce film est une critique désabusée de la nature humaine avec - à un seul moment - une allusion au racisme via Fête-Nat (le gardien du bureau de police) quand vient le « frère » de Jean-Pierre Marielle alors que le racisme des blancs est lui latent. Un chef-d’œuvre mais qui curieusement bien que nommé 12 fois aux César, ne reçut aucun prix, et qui passa également à côté de l'Oscar du meilleur film étranger.
Dans un village de l'Afrique coloniale française d'avant-guerre (la seconde), Philippe Noiret incarne en principe la loi et l'ordre. Mais débonnaire et paresseux autant que désabusé, il a depuis longtemps renoncé à ses prérogatives de policier. Même, sa veulerie et sa passivité valent à Lucien Cordier d'être méprisé et humilié. Il est le souffre-douleur de quelques-uns, collègue, maquereaux en col blanc, et jusqu'à son épouse. En attendant le grand "coup de torchon"... Bertrand Tavernier réalise une comédie grinçante, cruelle et féroce, dans laquelle Philippe Noiret trouve un rôle en or. Son personnage, l'évolution de son personnage sont le coeur du sujet dans le décor singulier d'un bled africain. Ou comment le docile et inoffensif policier semble soudainement s'investir, jusqu'à la déraison et la schizophrénie, d'une mission comme divine enspoiler: châtiant les indésirables . Entourés de seconds rôles colorés et mémorables -indissociables de leurs interprètes, les Marielle, Audran, Huppert et les autres- le personnage de Noiret, comme toutes les figures du film, a aussi l'utilité et la vocation de refléter l'esprit colonial.
Atmosphère très spéciale, nauséabonde et macabre, dans l'Afrique coloniale juste avant guerre (1938), ce film possède des qualités indéniables : cynisme de Philippe Noiret, son étrangeté, puis sa folie meurtrière. Mais malgré des acteurs de grandes pointures (JP Marielle, Guy Marchand...) et Eddy Mitchell en second rôle, le film compte un peu trop sur l'interprétation des spectateurs en restant "flou", notamment le début et la fin, avec les enfants noirs, m'ont paru incompréhensibles.
Excellent. C'est l'un des meilleurs films de Bertrand Tavernier. À l'origine, il y a un roman de Jim Thompson, intitulé en français "1 275 âmes", dont l'action se déroule dans le sud des États-Unis. Action transposée par Tavernier et Aurenche (coscénaristes) dans l'Afrique coloniale d'avant Seconde Guerre mondiale. Transposition intelligente. À la clé : un tableau semble-t-il très juste de la société coloniale française, avec son racisme ordinaire, ses abus de pouvoir, son insouciance parfois abjecte. Et surtout un ton unique, mélange d'humour noir, de truculence désabusée et d'insolence en douce, cruellement vacharde. Coup de torchon est un jeu de massacre à la fois lucide et fou, orchestré par un personnage qui porte cette ambivalence : le flic Cordier, qui passe volontiers pour un homme trop gentil et naïf, se venge de ceux qui l'ont humilié et s'attaque par la même occasion à quelques dignes représentants de la bêtise, de l'arrogance et de la violence humaines, motivé par mysticisme justicier qui trouble les notions de bien et de mal. Tel un ange exterminateur au regard doux et au cynisme désarmant, Cordier parle au nom de Jésus-Christ et pourfend implacablement la médiocrité incarnée. Son interprète, Philippe Noiret, est parfait ; il tient là l'un de ses plus grands rôles. Le reste du casting est par ailleurs remarquable. Mention spéciale à Jean-Pierre Marielle qui campe délicieusement deux personnages.
Lucien Cordier, unique policier d'une petite bourgade africaine, est un être faible. Sa femme le trompe, les proxenetes le provoquent ouvertement, le représentant de l'ordre est la risée du village. Rabroué par son superieur, Lucien entre dans une folie meurtrière... Un film surprenant entre film noir et western moderne. Tavernier hisse le portrait d'un homme soudain désillusioné qui étanche sa soif de vengeance, un film surprenant car il guarde un certain calme tout au long de sa narration, comme pour montrer une faille dans une routine déplaisante. Le personnage de Lucien montre une violente réaction face à une société dominatrice de plus en plus raciste, il tombe dans un accès de haine à laquelle personne n'échappe. La mise en scène de Tavernier hésite un peut entre un style documentaire et un style plus romancer, un bon choix cela dit car "Coup de torchon" est un sujet sérieux tourné sous un humeur noir assez carnassier. Un film sur la vengeance, l'impuissance, le racisme, la justice: un coup de fouet.
Lucien Cordier, unique policier d'une petite bourgade africaine, est un être faible. Sa femme le trompe, les proxenetes le provoquent ouvertement, le représentant de l'ordre est la risée du village. Rabroué par son superieur, Lucien entre dans une folie meurtrière... Un film surprenant entre film noir et western moderne. Tavernier hisse le portrait d'un homme soudain désillusioné qui étanche sa soif de vengeance, un film surprenant car il guarde un certain calme tout au long de sa narration, comme pour montrer une faille dans une routine déplaisante. Le personnage de Lucien montre une violente réaction face à une société dominatrice de plus en plus raciste, il tombe dans un accès de haine à laquelle personne n'échappe. La mise en scène de Tavernier hésite un peut entre un style documentaire et un style plus romancer, un bon choix cela dit car "Coup de torchon" est un sujet sérieux tourné sous un humeur noir assez carnassier. Un film sur la vengeance, l'impuissance, le racisme, la justice: un coup de fouet.
Bertrand Tavernier est considéré comme l'humaniste parmi les metteurs en scène français. Une réputation qu'il a confirmé depuis son premier film, « L'Horloger de Saint-Paul » et qui s'est illustré merveilleusement avec « Ca Commence aujourd'hui », film dans lequel un directeur d'école lutte contre la déchéance intellectuelle des enfants dans le cadre d'un système pédagogique en piteux état. L'institutrice de « Coup de Torchon » (Irène Skobline) est également un personnage positif, le seul d'ailleurs. Pourtant, ce n'est pas une vraie porteuse d'espoir malgré toutes ses bonnes intentions car elle soutient en fin de compte uniquement le système en place. De même, la métamorphose, en grande partie provoquée par elle, d'un Cordier (Philippe Noiret) d'abord inoffensif est tout sauf bienfaisante. En effet, Cordier se révèle être de plus un véritable monstre. Sa croyance dans la mission qu'il pense remplir, c'est la folie d'un petit bourgeois déshinibé dont certains traits fascistes apparaissent au grand jour. C'est ainsi qu'un ton cynique, inhabituel chez Tavernier, accompagne cette oeuvre dans laquelle transparaît l'histoire de Jim Thompson, auteur américain de romans policiers. Tout cela rappelle en même temps les films de Claude Chabrol et leur critique caustique de la petite bourgeoisie française. Tavernier partage cette critique qu'il réussit à envelopper d'une façon extrêmement divertissante. « Coup de Torchon » est une comédie sombre et burlesque qui n'évoque pas une seconde une simple oeuvre historique. Le style fluide de la mise en scène, avec ses plans merveilleusement chorégraphiés et souvent longs, qui font parfois penser à Jean Renoir, porte efficacement l'intrigue sans jamais s'imposer et prépare l'espace pour les apparitions plutôt crûes et radicales des acteurs. Isabelle Huppert et Stéphane Audran, actrices préférées de Chabrol, accentuent le ton « chabrolesque » de l'oeuvre et sont excellentes dans leur vulgarité sans détour. Il en est de même pour Guy Marchand qui incarne comme à son habitude un macho ridicule. Mais au-dessus d'eux se trouve Philippe Noiret. Avec son corps puissant et mou, il rayonne comme un pachyderme indolent. Son jeu brillant démontre que l'apparence est tout sauf opaque et mystérieuse. Derrière le bon regard du policier, on ne trouve pas seulement des doutes et de profondes blessures mais aussi de sanglants abysses.