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Hastur64
226 abonnés
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4,5
Publiée le 18 septembre 2017
Plusieurs sondages ont prouvé que le premier facteur de tension dans un couple réside dans les problèmes d’argent. Alors, imaginez comment ceux-ci affectent un couple en pleine séparation… C’est le sujet de ce film de Joachim Lafosse. La séparation de Boris et Marie est impossible, car ils vivent encore ensemble. Lui n’a pas les moyens de prendre un appart et elle a acheté la maison où le couple et leurs deux filles vivent. Il a rénové la bâtisse du temps de leur amour et il veut la moitié du prix de vente. Elle estime que comme support de la famille pendant 15 ans, elle a donné plus que lui et ne veut pas lui céder plus d’un tiers du prix. De ce contentieux va découler une cohabitation forcée et donc houleuse. Le film traite, dans le huis clos de cette maison, de l’affrontement de deux personnes qui se déchirent aussi fort qu’ils se sont aimés et où chaque remarque, chaque action est sujette à ressentiment et dispute sous le regard triste de leurs deux enfants. Tout à tour chacun va montrer ses côtés raisonnables et ses attitudes mesquines dans cette vie commune forcée où aucun ne veut céder le pas à l’autre. Les dialogues et les situations sont criants de vérité dans cette lutte où les adultes tombent à tour de rôle dans une puérilité hargneuse pour être le dernier debout à pouvoir dire : j’ai raison et tu me le dois. Bérénice Béjo et Cédric Khan sont incroyables de justesse dans les rôles de ces ex-amants qui ne peuvent pas admettre leurs torts et préfèrent une situation grotesque et insupportable à une conciliation raisonnable. Pourtant en même temps on sent qu’il reste de temps en temps fugitivement un éclair de cet amour, mais il est vite rattrapé par la violence de leur amertume. Un drame qui décrit une situation devenue assez commune la cohabitation de couples séparés ou divorcés faute de revenus suffisants pour prendre deux appartements. Un film très réussi car très crédible où les deux acteurs qui tiennent le film sur leurs épaules portraitures deux adultes que la douleur de leur échec marital et les problèmes pécuniaires ont transformés en disputailleurs mesquins et amers. Une belle œuvre à voir sans hésiter.
Un film assez bluffant de réalisme. Le postulat est simple, la séparation d'un couple qui se dispute les parts d'un appartement. Seulement, le réalisateur va bien plus loin que ça et arrive à dresser en 95 minutes toute une galerie de situations que traverse le couple dans une certaine fluidité scénaristique et visuelle qui lui confèrent une aura et une identité particulière. Le film porte bien son nom *L'économie du couple*, il ne s'agit pas seulement d'une économie en termes financiers, mais également relationnels, en terme d'investissement psychique et immatériel face à tout ce qui peut être physique et "réel". Le réalisateur filme donc la confrontation entre un homme guidé par l'instinct, l'amour et la passion et une femme guidée par la raison, le calcul et la possession matérielle. Cela peut sembler manichéen, mais le film se révèle très subtil vis à vis de ce constat et essaye de montrer que l'économie d'un couple réside dans l'investissement personnel de chacune des deux partis, un investissement qui sert de balance et mène à l'implosion lorsque l'une des deux parties fini par supporter le poids de l'ensemble. Seulement, ce que l'un n'apporte pas en terme financier, l'autre le comble avec son investissement physique et intellectuel. C'est sur cette impossibilité de s'entendre, ce décalage entre la valeur des biens, que le couple ne trouve plus son équilibre et finit par casser.
En bref, un film très intéressant, réaliste, et bien plus important que ce que je n'aurai pu le penser avant de le voir.
C'est un film intéressant. Le sujet est délicat mais plutôt bien construit. Cela donne un peu le sentiment d'en huis clos qui heureusement n'est pas trop long dans la durée. Le duo principal est très bon, en particulier Berenice Béjo qui comme souvent voir même très souvent est excellente en tant qu'actrice.
Un film balisé qui ne prend aucun risque pour augmenter le niveau. Le film se complaît uniquement à raconter une histoire certes, totalement véridique qui doit arriver tous les jours en raison de l'évolution de la société mais qui malheureusement laisse le spectateur sur sa faim. Dommage.
Dans l’incommunicabilité de la séparation, il y a beaucoup de choses qu’on se dit qui sont inutiles et méchantes. Ce film les explore fort bien, mais c’est surtout pour un genre admirable de synergie qu’il accomplit que j’ai envie d’en toucher un mot : celle qui relie l’improvisation et la complicité des acteurs à la stagnation et l’inimitié des personnages, autrement les liens positifs qui relient les interprètes et leur permettent de traduire les liens négatifs de leurs rôles. Ils créent ainsi comme un mouvement perpétuel du bien et du mal qui nous guide à travers une heure et demi de disputes sans issue. Un moyen parfait de tirer le meilleur des acteurs et de faire sortir de l’ordinaire un scénario désespéré.
Un film avec quasiment 2 acteurs dans un lieu quasi clos, la maison familiale. Le bon point de ce film est qu'il est réaliste, on sent ici que jamais le film ne va tomber dans une forme de non réalité sublimé. Bien au contraire le film est cruel, trop cruel. Peut être c'est parce que je suis un homme, mais j'ai trouvé le personnage de Bérénice Bejo absolument ignoble, abjecte et méchante dans son comportement envers son ex mari:Cédric Kahn, qui lui ne l'est qu'à la scène du repas (qui est d'ailleurs une très bonne scène qui nous met mal à l'aise). Non pas qu'elle ne joue pas bien son rôle, mais elle m'a fait stresser, hors ce n'est pas le but de ce genre de film. Bref un début de film très pesant, on chiale parce qu'on s'assimile à Kahn dont sa femme ne l'aime plus. Et pourtant à mesure que le film avance, l’oppression semble se calmer, pour arriver à la scène de la danse, qui est un petit chef d'oeuvre. Il s'agit d'une scène où là aussi on pleure, mais cette fois ci parce qu’on est touché par la grâce. J'aurais jamais cru dire ça un jour mais le "Bella" de Maître Gims en fond sonnore participe à cette grâce. Mais ce que je reproche à ce film c'est son côté oppressant qui se dégage tout du long, Mais c'est toutefois un film que je conseille pour son réalisme et ses quelques moments de grâce. .
Le film est au plus près de l'éclatement d'un couple. On ne sort jamais de la maison, sauf lors d'une scène nocturne dans le jardin. Les dialogues abordent avec conviction l'argent au sein d'un couple et un petit clivage de classe. Joachim Lafosse alterne au profit du rythme, dialogues souvent enlevés et mini scènes contemplatives, comme des temps morts dans un match de boxe, parce qu'il s'agit souvent de compter les points. A noter la contribution pour les dialogues de Mazarine Pingeot.
En tant que film, la réussite est là, avec un magnifique duo d'acteurs plus vrais que nature. Par contre, on ignore l'origine de cette séparation (adultère ? barjot de jeu ?...). On apprend seulement qu'elle ne l'aime plus, ce qui fait très enfant gâtée, surtout en présence de deux enfants. De ce fait, le réalisme semble un peu moyen, même si on sait que beaucoup de jeunes, malheureusement, "jettent" beaucoup dans cette société où rigueur et respect sont des notions qui leur sont trop étrangères.
Des passages un peu longs, une histoire déjà-vue et revue mais la forme des personnages joués par Cédric Kahn et Bérénice Bejo tiennent la route : entre froideur, traits tirés, les deux personnages sont presque avides de sentiment, touchés par un divorce acharné. Dans une mise en scène très tourné froid voire grisâtre, le duo s'avère être assez complémentaire.
Un film sympathique, qui se laisse regarder, assez mélodrame sur les bords. Je me devais de le voir pour le duo Bérénice Bejo & Cedric Khan (plus connu pour ses réalisations comme Une Vie meilleure, Tirez la langue mademoiselle, Un Homme à la hauteur avec Dujardin etc. Ce film met en avant la différence de point de vue et d'enseignement vis-à-vis des enfants des deux parents. De l'amour, de l'incompréhension, de la solidarité, de la dépendance affective, tout y passe et laisse à réfléchir.
Bien sûr, "c'est pas gai, gai", malgré une ou deux scènes qui nous permettent de souffler en nous faisant rire, mais les séparations sont-elles joyeuses ? Les acteurs sont tous excellents, même les jumelles jouent "juste"... On entre vraiment dans cet univers lourd et pesant, et pourtant, le couple a dû s'aimer follement... Pourquoi se séparent-ils ? On ne le sait pas vraiment. L'usure, sans doute (en tout cas pour elle).... Le décor est beau, même si les hortensias du jardin sont toujours fleuris et immaculés au fil des saisons... La magie du cinéma, sans doute.!...
Bref, si vous n'avez pas peur d'un coup de blues, allez voir ce film s'il est toujours projeté dans les salles, ne serait-ce que pour la justesse du sujet et l'interprétation hors pair de ses deux acteurs principaux.
Un film à la qualité d'écriture certaine, les personnages sont très bien croqués et parfaitement interprétés par le duo Berenice Bejot Cédric Khan qui jouent parfaitement une haine qui suit l'amour. Les mesquineries, coups bas de l'ancien couple qui se déchire sont bien emmenées, crédibles. Même si je reconnais ces qualités ce n'est franchement pas ce que je recherche dans un film, ce dernier étant bien trop en ligne avec une situation que beaucoup de monde a vécu. C'est bien croqué mais ça ne transporte pas.
Un huit clos familial qui rappellera sûrement de mauvais souvenirs à beaucoup de personnes. C'est bien joué rien à redire. Berenice Bejo nous montre encore une fois sa justesse de jeux , sa sensibilité son talent d'actrice tout simplement. Elle rentre dans tous les rôles si facilement. Le duo d'acteurs fonctionne bien. On y croit vraiment. C'est un film malheureusement très réalistes. Tous les aspects de la séparation nous sont balancés à la figure. Du bon cinéma réaliste
Vu en « rattrapage » dans le cadre du Festival Télérama…après une dizaine d’années de vie commune, Marie et Boris se séparent…elle a acheté la maison dans laquelle ils vivent, lui l’a entièrement rénovée…à l’heure des comptes chacun entend récupérer ce qu’il estime avoir apporté…le film de Joachim Lafosse est probablement très réaliste…pour autant que je m’imagine une situation que je n’ai jamais vécue…pourquoi ce huis-clos m’a-t-il semblé aussi crispant et étouffant ? L’économie du couple n’est qu’une conception purement financière des relations humaines où le moindre échange ne se conçoit qu’au travers de négociations pécuniaires interminables…le couple a deux enfants, Margaud et Jade, jumelles dans la vie comme à l’écran…témoins des disputes de leurs parents, mais relativement étrangères aux préoccupations des parents jusqu’à la séparation actée qui fixera les dispositions de la garde alternée…pourquoi Marie est-elle si antipathique, le visage buté du début à la fin, pas l’once d’un sourire sur son visage…présentée par Joachin Lafosse comme issue d’un milieu privilégié alors que Boris s’est construit à la sueur de son front … on frise la caricature…alors pourquoi s’imposer plus d’une heure et demie de conflit conjugal ? À quoi sert de voir cet épuisant bras de fer entre un mari et une femme ? Il finit par distiller l’ennui après l’agacement…et je n’ai pas compris ce que le film faisait dans la sélection du festival…
Le sujet n'a évidemment rien de nouveau mais cette chronique marque les esprits par sa justesse et sa profondeur. Joachim Lalosse filme avec subtilité les derniers soubresauts d'une séparation programmée d’un couple au bord du gouffre. La caméra s'immisce au plus près des personnages, dans ce huis clos poignant et s’approprie leurs angoisses et leurs rares moments de trêve. Bérénice Béjo, forte et fragile à la fois et Cédric Kahn, viril et immature, livrent une performance éblouissante. L’interprétation des deux enfants est également surprenante de délicatesse. Le propos autour de l’argent et des apports financiers personnels est au centre des préoccupations et des discordances, avec deux points de vue qui s’affrontent dans cette logique comptable. Un film implacable donc, étouffant et diablement réaliste. A voir !