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    C'est quoi ce travail ?
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    cyclo86
    cyclo86

    15 abonnés 129 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 19 novembre 2015
    C'est certes un documentaire, si l'on veut, mais un peu comme ceux de Resnais quand il était jeune, c'est avant tout une œuvre d'auteur, un objet filmique surprenant qui ne pourra pas servir de base à un débat télévisé. Pas une œuvre militante non plus, ce qui ne l'empêche pas d'être un film politique au sens fort : inscrit dans la cité et dans la vie des hommes. Une sorte de poème de l'usine, et à ce titre, le film m'a beaucoup intéressé.
    Comme dans la lecture d'un poème, il ne s'agit pas de comprendre, mais de se laisser porter, de sentir, de ressentir, la peine des hommes, les dos et bras cassés, le bruit, l'incompréhension du sens de ce que l'on fait (l'usine fabrique des pièces détachées pour véhicules automobiles, mais à aucun moment, on ne voit le produit fini, c'est-à-dire l'automobile, et la, manière dont la caméra s'attarde sur le travail de production m'a fait irrésistiblement penser aux "Temps modernes" de Chaplin, ce type de travail à la chaîne na que peu changé depuis quatre-vingts ans), mais pourtant chacun essaie de faire au mieux et de conserver son humanité, le travail de nuit et sa pénibilité, et les moments de rêve où l'on s'absente du côté répétitif (ah ! les bienheureuses pannes qui permettent des instants de repos, de silence, et de s'évader du boulot).
    Parallèlement à la vision des ouvriers usinant ces pièces, un musicien, Nicolas Frize, est en résidence dans l'usine pour composer à partir des sons qu'il prélève et des mots qu'il entend une sorte de cantate, dont on voit et entend quelques moments de répétition, puis un bout de représentation à la fin du film. Sans bruit, si j'ose dire, sans aucun commentaire explicatif, les auteurs laissent le spectateur interpréter eux aussi ce qu'ils voient sur l'écran. On entend certes les ouvriers commenter leur travail ou l'idée qu'ils s'en font, celle qui leur permet de garder une certaine dignité. On entend aussi le musicien à la recherche des sons pour la création musicale. C'est donc bien un film sur le travail.
    Mais ici,aucun didactisme, aucune leçon professorale : rien que la fluidité des images, en plans fixes devant une machine ou en déambulations dans l'usine ; on retient la beauté, beauté et fierté des ouvriers et des ouvrières au travail, beauté des mouvements du musicien qui tâtonne, beauté des répétitions musicales. Oui, c'est un film d'une grande beauté, et qui ne cache pas pour autant la peine ni même la détresse d'une possible fermeture et du chômage qui s'ensuivra. Très belle soirée donc. C'est ce cinéma-là qu'il faut défendre, et non pas les innombrables bêtises qu'on projette, sous prétexte de nous divertir !
    anonyme
    Un visiteur
    4,5
    Publiée le 11 novembre 2015
    Vu hier au Fresnoy, à Tourcoing, en présence d'un des réalisateurs. Très beau film, cadre et montage bien pensés et soignés, finesse du propos, interventions des personnages - les ouvrier-ères - touchantes et percutantes. Un film précieux, qui a pris son temps dans le tournage, et qui prend le temps de la réflexion. Dans cette usine qui produit des objets courants (mais bien utiles ?), donc si proche du quotidien, on se rend compte que les travailleurs sont si loin de la vie, mais souvent à la recherche d'évasion et de poésie. Reste toujours dans ces documentaires cette frustration de l'après, du devenir collectif. Pourquoi le constat de notre aliénation ne nous fait pas repousser cette société capitaliste ravageuse, ses souffrances, l'industrie sans pitié pour l'environnement et les hommes, le travail à la chaîne, le travail de nuit, la production et la consommation d'objets inutiles, cette société absurde et mortifère ? A voir, à partager, à débattre. Le travail, dernier tabou, mérite cette profonde réflexion.
    Jmartine
    Jmartine

    169 abonnés 678 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 28 octobre 2015
    Pendant deux ans le compositeur Nicolas Fritz s’est installé au cœur de l’usine PSA de Saint Ouen avec micros et partitions à l’écoute du personnel et du vacarme des machines...Luc Joulé et Sébastien Jousse ont eux-mêmes posé leur caméra dans l’usine pour filmer le travail des ouvriers et le travail de création du réalisateur…la réussite du film tient tout d’abord dans la restitution du geste et de la parole des ouvriers…nous ne sommes pas dans une chaine d’assemblage où l’on voit naitre l’automobile, mais dans une usine de pièces détachées qui produit 800000 pièces par jour…les postes de travail sont assez autonomes, chacun produisant en cadence une petite pièce qui sera l’élément d’un tout qu’à ce stade on ne perçoit pas, ce que reprochent ceux qui viennent de la défunte usine d’Aulnay. Les robots sont « en cage », les modes opératoires strictement définis, et respectés, les gestes sont automatiques, mais parfois la pensée s’évade « des fois, je suis ailleurs, je suis partie pendant quelques temps…où ? j’en sais rien...et puis à un moment donné ? hop, je reviens...ben oui, ce sont mes mains qui travaillent toutes seules » et même «Moi ce que je préfère quand il y a une panne…voilà quoi…ça rompt…je me passe des symphonies de Mahler complètes dans ma tête, ou de Bruckner…ou même Wagner, parce que j’aime bien », l’activité de chacun fort de sa singularité est replacée dans la nécessaire coopération et les impératifs de la production, mais quelque soit la modestie du poste occupé, chacun reconnait la volonté de mettre de soi dans le travail « j’essaye de me mettre à la place de la pièce…je suis la pièce…je me dis si on me supprime cette partie là, est-ce que je pourrais continuer à enlever cette partie là…moi je me sens comme si j’étais dans la matière »…Paroles fortes…malheureusement la partie concernant le travail du compositeur est plus faible…on le voit récupérer dans l’usine des chutes de métal et essayer leur sonorité et on peut penser une œuvre très contemporaine, le concert final où il intègre la parole ouvrière sera néanmoins plus convenue…PSA n’a pas participé au financement du film, ni demandé à visionner les images…une liberté tout à fait appréciable à l’époque où la communication des institutions impose son filtre dans toute représentation du travail… L’espace Saint Michel programmait la séance du soir, en présence des réalisateurs et de Philippe Martinez secrétaire général de la CGT…j’aurais bien aimé y être….
    choisirunom
    choisirunom

    2 abonnés 15 critiques Suivre son activité

    0,5
    Publiée le 10 février 2018
    Les réalisateurs ont eu une commande suivre le musicien Nicolas Frize en résidence à l'usine PSA de Saint Ouen. Nicolas Frize et sa musique on en voit rien, les ouvriers on le sent ne sont pas impliqués, il n'y a pas de relation entre l'artiste et eux. Scène finale, les réalisateurs et le montage essaient de nous faire croire qu'une communion a lieu pendant le concert qui met un terme à cette résidence mais ça sonne faux, ils veulent nous mentir et créer une fausse émotion qui ne prend jamais, histoire d'avoir répondu à la commande. Pendant ce temps ils ont filmé le travail et écouté les ouvriers qu'on entend en voix off, ils ne bougent jamais les lèvres, le dispositif finit par être pénible, brisant l'émotion possible. Il y a un ouvrier qui parle de musique classique et de cinéma mais ça fait un peu méprisant. Regardez il y a des ouvriers qui sont cultivés. Allez plutôt voir Humain trop Humain de louis Malle, au lieu de regarder ce film d'entreprise sans la moindre subversion.
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