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    Nocturnal Animals
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    3,8
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    Jonathan M
    Jonathan M

    131 abonnés 1 528 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 10 janvier 2017
    Mon premier est un couple bourgeois au vitriol, sophistiqué et stylisé à la perfection par un Tom Ford haute couture. L'américain sait aussi se servir d'une caméra. Plans léchés, tantôt fixe tantôt à l'épaule, il joue entre le noir lubrique de la luxueuse villa et l'orange sec du désert Texan. C'est aussi grâce à ce va-et-viens que l'on vogue entre réalité et fiction.
    Mon second est un homme définitivement romantique, qui tiens dans ses mains l'œuvre d'une vie, avec quelques propos sur l'amour qui percutent. Une histoire d'amour coupé en plein vol au bout de 2ans, avec de l'amertume comme explication.
    Mon troisième est ce roman aride, illustrant la bêtise humaine et le fracas d'un père dévasté.
    Mon tout donne un thriller à tiroir, réfléchi, efficace par un montage parfait. La fin est aussi énigmatique que brillante.
    anonyme
    Un visiteur
    4,0
    Publiée le 10 janvier 2017
    J'ai vu la bande-annonce, j'ai accroché et j'ai eu envie de voir ce film. Des les premiers instants du film, j'ai totalement accroché. Ce chevauchement entre le récit du livre et la vie réel de Susan est totalement bien juxtaposé et on s'impregne du scénario des deux parties.
    Jake Gylenghaal est époustouflant dans sa performance du pere desemparé.
    Ce film merite une nomination aux oscars.
    A voir !!
    Stefan R
    Stefan R

    26 abonnés 224 critiques Suivre son activité

    2,5
    Publiée le 10 janvier 2017
    NOCTURNAL ANIMALS : la vengeance est un plat qui se mange fort ! Ce thriller psychologique est d'une part : prenant et divertissant pendant l'histoire du livre et les acteurs sont performants !!! D'autre part, lorsqu'on se retrouve dans la vraie vie c'est un peu lent, moins intéressant et parfois lassant !!!
    Min S
    Min S

    58 abonnés 458 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 30 janvier 2018
    Une entrée très puissante!!!!
    Après je me suis dit "encore de déjà vu pfff" après réflexion je trouve que ce film a un fond psychologique très intéressant!!!
    David L
    David L

    6 abonnés 74 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 4 avril 2018
    Note : 16/20
    Très bon film dans l'ensemble avec un scénario sombre et violent bien ficelé, une mise en scène soignée, un excellent casting (Interprétation époustouflante d'Amy ADAMS !) ... Vu en Replay le 03/04/2018 - Note : 17/20
    Cinemadourg
    Cinemadourg

    767 abonnés 1 519 critiques Suivre son activité

    2,5
    Publiée le 16 décembre 2021
    L'idée de départ de ce film est intéressante : une femme qui s'ennuie dans sa vie bourgeoise, avec un mari froid et distant, reçoit un jour par la poste un manuscrit de son ancien amour de jeunesse, écrivain, sensible et romantique.
    Ce roman lui est dédié et sa lecture va lui offrir une aventure dramatique (que le spectateur suit de façon filmée) qui va la bouleverser.
    Amy Adams magnétise toujours autant l'assistance, Jake Gyllenhaal est quant à lui toujours aussi bon et charismatique.
    Je n'ai malheureusement pas vraiment aimé cette histoire glauque se terminant, pour couronner le tout, en queue de poisson. Moyen.
    anonyme
    Un visiteur
    0,5
    Publiée le 10 janvier 2017
    J'ai pas du tout adhéré. Scènes stressantes et désagréables de bout en bout. très noir, la fin m'a laissé désemparée, déçu et en colère. Bref je regrette d'avoir choisi ce film, je pense que je ne l'ai pas compris. Dès le generique de début j'étais mal à l'aise.
    Blog Be French
    Blog Be French

    39 abonnés 263 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 10 janvier 2017
    Dans La Flûte enchantée de Mozart, l'aria de la Reine de la Nuit est devenue l'une des plus cultes de la musique classique, non-seulement pour la technique parfaite qu'il faut avoir pour la chanter, mais aussi par sa force lyrique et narrative, sa noirceur et sa colère. Je me suis toujours demandé si quelqu'un arriverait à restituer réellement cette grandeur à l'écran, que ce soit dans un film, une production retransmise à la télé, ou autre. Et pourtant, en attendant patiemment dans mon siège que le nouveau film de Tom Ford commence, j'étais loin d'imaginer qu'une telle sensation puisse m'envahir. Alors bien sûr rien à voir avec l'histoire de La Flûte enchantée, mais les déboires des “Animaux Nocturnes” imaginés par Ford, et sa créativité, sa beauté sans limite, se rapprochent étroitement de la perfection, tutoyant le génie d'un véritable artiste, tel le Mozart du cinéma de ces années 2010.
    Depuis Single Man en 2010, nous n'avions pas revu Tom Ford revenir derrière la caméra. Le styliste continuait à s'épanouir dans la mode mais nous laissait dans une véritable attente… Car après ce prometteur Single Man (qui pouvait paraître toutefois brouillon dans son écriture et un peu trop classieux) on avait hâte de découvrir le nouveau projet de couturier américain. Et quelle surprise de voir débarquer Tom Ford à la dernière Mostra de Venise avec un film hybride, switchant avec facilité du drame au thriller, lui valant même comme récompense un lion d'argent, c'est-à-dire le prix du jury, un jury mené par Sam Mendes lors de cette 73eme édition.
    Nocturnal Animals est l'adaptation de Tony and Susan, roman d’Austin Wright, paru en 1993. Toutefois, Tom Ford a retravaillé le scénario afin d'obtenir l'histoire qu'il souhaitait réellement mettre en scène. Et franchement c'est très réussi ! L'histoire de Nocturnal Animals est captivante car le film peut se targuer de proposer deux narrations avec quatre niveaux de lecture possibles. Avec son casting 5 étoiles, le récit devient d'autant plus passionnant ! Jake Gyllenhaal (bien plus intéressant que devant la caméra de Denis Villeneuve) signe ici son rôle le plus fort depuis le Zodiac de David Fincher, voire même la révélation Donnie Darko. Tom Ford a tenu à ce qu'aucun costume ne soit signé de sa marque, arguant que Nocturnal Animals n'était pas un spot télévisé. Pourtant Amy Adams n'a jamais été aussi mise en beauté que sous le regard de Tom Ford et propose une interprétation toute-à-fait convaincante. On retrouve aussi le génial Michael Shannon et le prometteur Aaron Taylor-Johnson. Quand à Karl Glusman, après Garpar Noé et Nicholas Winding Refn, il fait encore le bon choix en proposant un second rôle contenu sous la direction de Tom Ford.
    Mais Nocturnal Animals c'est avant-tout une gigantesque claque visuelle ! Tout est réussi : c'est bien cadré, superbement éclairé par Seamus McGarvey, la photographie et les décors sont remarquables, et en même temps, le film laisse place à une certaine fragilité qui lui donne tout son charme, à l'instar de la superbe musique (pleine de classicisme) composée par Abel Korzeniowski !
    Avec Nocturnal Animals, Tom Ford souhaitait que ce film soit avant-tout une expérience visuelle avant même qu'il ne raconte quoique ce soit ! À ce sujet il déclare : “Le long-métrage est un exercice résolument visuel, et je pense que les mots et les dialogues ne devraient servir qu’à faire évoluer une fable essentiellement visuelle”. Et c'est exactement cela ! Avec Nocturnal Animals, le spectateur est plongé dans une sorte de cauchemar, une passerelle entre l'imaginaire et la réalité, où chaque plan est un tableau, et où chaque tableau trouve son écho dans un autre ! Avec cette seconde réalisation Tom Ford montre l'isolement d'un couple (soit par la force, soit par le désamour) et la destruction de l'humain à travers plusieurs modes opératoires (psychologique, physique, ou même par le biais d’une catharsis littéraire)… Parmi les quelques défauts du film, on peut reprocher parfois à Nocturnal Animals une certaine rigidité dans la mise en scène et quelques dialogues un peu pompeux qui appesantissent certaines séquences.

    Tom Ford livre ici un grand film, captivant de bout en bout, au montage intelligent et d'une beauté incroyablement mystérieuse ! « Tu devrais écrire sur autre chose que sur toi-même » conseille le personnage d’Amy Adams à celui de Jake Gyllenhaal… Et c'est bien ce que semble avoir fait le réalisateur américain avec ce second long-métrage. C’est éblouissant, à la fois brutal et classieux... Bref, c’est jouissif ! À travers Nocturnal Animals, Ford assure encore une fois qu'il est un homme d'une grande classe, mais prouve aussi qu'il est un remarquable directeur d'acteur et capable de créer une complète œuvre cinématographique.

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    anonyme
    Un visiteur
    4,5
    Publiée le 14 avril 2017
    Cette critique contient des SPOILS

    Je ne sais pas trop par quoi commencer étant donné la richesse du film. Et bien par le début peut être. Tom Ford propose un générique assez original et ultra efficace ! La voilà notre critique du monde de la mode. Cette critique ce distille tout au long du film d'ailleurs : maison d'arcthitecte glaciale, chirurgie esthétique à outrance, accoutrement ridicule (Jena Malone m'a bien fait rire). L'esthétisme ici est synonyme de froideur. Le monde de Susan (Amy Adams) est froid, sans passion et sans âme tout comme ses yeux. A contrario une grande chaleur émane du roman ainsi qu'une grande véracité; couleur chaude, émotions poussées à leurs paroxysmes, saleté etc... Le genre lui aussi est différent entre le présent et le roman. Roman qui est un vrai électrochoc pour Susan, elle ouvre enfin les yeux sur son monde, se remémore ses souvenirs avec douleur et regret et surtout elle espère pour la première fois de sa vie (?).
    Ces différents récits (passé roman et présent) sont liés chronologiquement et voici comment pour moi ils s'articulent ; le passé de Susan et d'Edward puis vient ensuite le roman d'Edward qui est non seulement une vengeance mais aussi métaphore du deuil amoureux pour Edward (il y tue sa femme, sa fille et lui même après un long chemin symbole d'une rupture totale avec son amour) et pour finir le présent de Susan et la vengeance finale d'Edward avec sa proposition de rencontre.
    Passons à la réalisation. On retrouve clairement les mimiques de Tom Ford : le flou, les très gros plans ayant pour principal cible les yeux des acteurs (miroir de l'âme) et enfin l'abondance de plan fixe permettant l'expression exacerbée du jeu des acteurs. Acteurs qui sont d'ailleurs tres convaincants. Et dire que je n'avais pas reconnu Aaron Taylor-Johnson!
    Tom Ford confirme donc son talent de réalisateur et de narrateur n'ayant rien à envier NWR (et son the neon demon ou l'analogie peut être faite) bien au contraire.
    Premier chef d'oeuvre de 2017!
    anonyme
    Un visiteur
    2,5
    Publiée le 10 janvier 2017
    les acteurs sont bons et heureusement d'ailleurs.
    les plan sont bien choisi on voit un effort dans la lumiere la composition mais stop ca s'arrête la. il suffit pas d'etre un fan du cinema pour faire un bon film.
    janus72
    janus72

    48 abonnés 269 critiques Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 10 janvier 2017
    Poisseux - glauque et sanglant sur de belles images bien propres et Michael Shannon qui sort encore une remarquable performance.
    Tom Ford en profite aussi pour régler des comptes ?
    Pour les esprits torturés et autres tordus, sans doute indispensable !
    Benito G
    Benito G

    667 abonnés 3 161 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 10 janvier 2017
    Nous voici devant un cauchemar éveillé sans nom (loin de "single man", une autre de ses productions il y a plusieurs années mais qui avait quand même des qualités indéniable). Nocturnal Animals est une histoire totalement pertinente, qui permettre dans les limbes de l'âme humaine (nous mettant d'entrée une bonne claque). Mais qui pour ne pas rester trop simpliste et faire quelques choses de travailler. Se retrouve centrée sur 2 intrigues mises en parallèles (celle en rapport avec le roman et sa mise en scène (sans vouloir spoilers)) et celui du gang d'une grande violence (l'avertissement au niveau de la classification me paraissant d'ailleurs un peu juste). On est fasse à un film d'une noirceur rare comme on n'en avait pas vu depuis un petit temps. Ou l'on est happé dés les 1ères secondes du film (sans spoilers, en gros dés l'ouverture du film qui donne déjà plus ou moins le "ton"). et qui ne lâchera pas le spectateur jusqu'au générique final. Mais qui va plutôt le balader avec habileté sur un coté "drame intimiste et éprouvant psychologiquement mais parfois également physiquement. Et le coté autant terrifiant que viscéral ou le réal fait naître une angoisse sourde à chaque moment propice. LE cinéaste va donc croquer le destin relativement fragile de la femme, qui est en quelques sortes "perdue" dans une prison "fictive". Mais qui automatiquement touchera les contour du monde contemporain (ou se cotoie des peuplés de narcisses, égocentriques... Les acteurs interprête avec brio , un rôle ; ou il faut vraiment être dans le personnage pour que cela tienne efficacement la route. Dans l'ensemble, le film est d'un classicisme et d'une élégance absolue. Révélant brutalement les émotions et la violence (et c'est là que l'on s'aperçoit que le choix du casting a été judicieux). Sans parler de la bande son, qui est majestueuse! Bref, Nocturnal animals constitue à lui même une expèrience cinématographique qui peu déjà se classer parmi les films de 2017. Jouissivement inconfortable et sidérante de richesse si l'on entre dans la reflexion un peu plus poussé (mais tellement prenant, que même si un malaise peu s'installer ; le film happe toute autre penser^^). Mais pour ceux qui cherche un film sans prise de tête, vous pouvez amplement changer de chemin, car celui-ci ne nous laisse pas indemne. Et qui pour ma part, méritera même une autre projection. Mais une vraie surprise qui sur son final, nous laisse de marbre et nous offre la claque vaguement annonçait dés le début. Un film dur, mais jamais de façon réellement gratuite
    ATON2512
    ATON2512

    58 abonnés 1 126 critiques Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 10 janvier 2017
    Un film qui ne laissera pas indifférent , qui quelques heures après son visionnage, vous reviendra par bribes et moments chocs. Une interprétation sans faille m^me si sans réelle passion ? Amy ADAMS dans son rôle de " Susan " femme désabusée parait trop souvent absente ! Jake GYLLENHAAL toujours aussi sexy, campe particulièrement bien ce père brisé par le drame qu'il vient de vivre. Aaron TAYLOR-JOHNSON, je trouve s'en sort beaucoup mieux dans le rôle de "Marcus" , cynique, violent , rableur ... A noter d'autres r^les comme ce flic énigmatique "Bobby" campé par Michael SHANNON. Voilà pour les acteurs. Quand au film dans son ensemble. Une déception au regard de ce que l'on pouvait en attendre au travers des affiches particulièrement alléchantes et des prix que le film a reçu ! D'emblée , on sent un certain malaise, un coté un peu glauque de cette description d'une société ou l'opulence se conjugue avec un esthétisme très art contemporain. L'ouverture du film au travers d'une exposition d'art en est un fort révélateur. S'il on se limite à la partie "thriller" le film est hônnete , bien ficelé où sans trop en montrer , la violence nous frappe en pleine face. Ce qui est beaucoup plus embivalent est ces flash back continuels entre le passé et l'histoire . Cà coupe le rytme et on comprends toujours pas nécéssairement le but . Jusqu'à la fin qui prévisible en laissera plus d'un sur sa fin. Donc un film passionnant tant on est happé par le déroulé de l'histoire, un peu malsain et ou il manque ce quelque chose qui aurait pu en faire un très bon film !
    jeff21
    jeff21

    64 abonnés 296 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 10 janvier 2017
    Film remarquablement bien ciselé, superbement bien construit par Tom Ford. Le spectateur est littéralement happé par l'histoire, par le livre testament de l'ex mari de l'héroïne. Ce book movie nous apportera alors une succession de ressentis, de sentiments mis en scènes avec beaucoup de justesse. Du grand art.
    Flaw 70
    Flaw 70

    259 abonnés 422 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 10 janvier 2017
    Styliste de renom ayant propulsé l'entreprise Gucci au sommet dans les années 90, Tom Ford est un esthète au goût étrange mais envoûtant qui affirme une identité visuelle forte. Le voir donc se laisser aller à ses envies de cinéma pour son premier film en 2009 était quelque chose d'assez intriguant. Surtout que son A Single Man s'est très vite imposé comme une œuvre à la maîtrise absolue et une très belle proposition de cinéma. De quoi être curieux quant au tournant que prendrait la carrière filmique du cinéaste. Il aura presque fallu attendre 8 ans pour que celui-ci daigne retourner derrière la caméra mais il a l'intention de le faire en marquant les esprits. Réunissant un casting phénoménal et promettant un thriller tortueux et déroutant au style affirmé, tout était réuni pour faire de Nocturnal Animals une des grosses attentes de ce début d'année 2017. Mais les attentes sont malheureusement synonymes de déception, Ford peine ici à marquer l'essai.

    Au niveau de la forme, il ne fait aucun doute que l'on est face à un film de Tom Ford, on retrouve le maniérisme obsessionnel du cinéaste dans la construction très symétrique de ses plans. Visuellement le tout est fabuleux, véritable ballet de forme et de couleurs qui offre quelque chose de totalement envoûtant. Nocturnal Animals transmet la laideur par le prisme du beau et construit par ses visuels des images paradoxales, où l'on se retrouve constamment subjugué par la beauté des plans mais révulsé par ce que ceux-ci montrent. Le beau et le laid ne forment qu'un au point que l'on s'interroge sur leurs notions même, soulignés par un générique d'ouverture étrange et fascinant qui s'impose comme une des audaces les plus marquantes vues dans un film ces dernières années. Sur ça, la réalisation flirte souvent avec la virtuosité, jonglant à merveille entre un univers de paraître froid et clinique et un redneck movie crade à la violence sèche tout en parvenant habilement à éviter l'exercice de style. Sur le visuel, les deux univers dépeints par Nocturnal Animals s'entrecroisent et se répondent à merveille, aidés par une photographie somptueuse de Seamus McGarvey qui joue brillamment avec les contrastes de couleurs pour une image léchée et pleine de nuances. Les compositions musicales d'Abel Korzeniowshi pleines de charme et de sensibilité accompagnent aussi parfaitement le récit et on ne déplorera qu'un montage abrupt qui souligne le manque de subtilité de l’œuvre. Les similitudes entre le livre que lit l'héroïne et ce qui lui est arrivé dans son premier mariage sont souvent grossièrement mis en parallèle et le film à la fâcheuse tendance d'entrecouper les scènes chocs du livre par les réactions exagérées du personnage d'Amy Adams, enlevant toute la force de ces passages qui ont pourtant une gestion de la tension proche de la perfection. La première scène au sein du livre est absolument tétanisante.

    Mais là où le bât blesse c'est dans l'écriture emplie de maladresses. La partie roman est plutôt bien gérée, elle a ses clichés et apparaît un peu classique mais se montre efficace car elle possède des personnages forts, complexes et qu'on prend plaisir à suivre. Ce qui se passe dans la réalité sera par contre plus problématique. Déjà, le film juge que jongler entre la réalité de l'héroïne et le livre de son ex-mari n'est pas suffisant et rajoute des flashbacks sur leur relation qui viennent alourdir le récit. Il veut tant en montrer et en expliquer qu'il desserre la force de son œuvre et cède aux développements plan-plan et parfois un peu niais. Et l'ensemble n'est pas aidé par certains dialogues tout droit sortis d'un article d'Art de séduire du style "Les 7 phrases pour la faire tomber amoureuse de vous". Un enchaînement de phrases toute faites et sans émotions qui tranchent avec l'aspect ultra maîtrisé de la forme. On sent un certain laxisme dans l'écriture qui par excès de confiance se croit plus intelligente qu'elle ne l'est. Car lorsqu'elle va tout dire sur le couple au centre du film, elle va se montrer bien trop nébuleuse sur le propos en lui-même, pouvant même laisser croire à une certaine misogynie. Ce n'est évidemment pas le cas, car si l'on pousse la réflexion on se rend compte que le propos est savamment ambigu et même plutôt vrai et audacieux, l'individu n'est qu'un être médiocre et apeuré qui fuit la potentielle lumière du bonheur pour se complaire dans la noirceur de son malheur. D'où le titre du film mais dans sa sur-explication de certaines choses et son manque total d'égard pour d'autres, Nocturnal Animals ne pousse pas forcément le spectateur à faire la démarche de cette réflexion. Le film se veut à la fois accessible et exigeant et place le public dans une fausse zone de confort qui va le faire se référer uniquement à ce qu'il voit et ne va pas chercher à réfléchir à ce que l'on lui montre. L'aspect symbolique paraît du coup évident alors qu'il est biaisé par les maladresses de son traitement, même si toutes les clés sont là pour comprendre le propos. L'attention étant portée ailleurs on peut facilement se dire, à tort, que l'on en n'a pas besoin.

    Nocturnal Animals en devient donc un film qui se tire lui-même une balle dans le pied par excès de confiance. L’œuvre reste une réussite car l'on reste subjugué par son ambiguïté audacieuse et envoûtante qui est totalement sublimée par une forme fantasmagorique. C'est un récit vénéneux au propos intéressant qui, même s'il est accompagné d'une mise en scène sophistiquée et d'un excellent casting, est parfois maladroit dans sa construction. Les petits défauts s'accumulent, le pire étant le manque de subtilité et les dialogues ratés, au point que le statut de grand film, dont il avait pourtant le potentiel, échappe à Nocturnal Animals. Pour autant l’œuvre reste efficace et a ses moments de pure virtuosité notamment à travers le jeu parfois habité de ses acteurs. Même si certains restent dans leurs registres, comme Michael Shannon et Amy Adams, tous deux très bons mais dans les prestations graves qui les caractérisent. C'est Jake Gyllenhaal, flamboyant dans un rôle qui lui fait avoir plusieurs facettes qu'il maîtrise toutes à la perfection, mais surtout Aaron Taylor-Johson qui impressionnent. Ce dernier offre une performance phénoménale qui fait totalement changer d'avis sur les capacités de l'acteur qui avant ça manquait de charisme et de profondeur. Mais ici, il est grandiose dans sa prestation vicieuse et animale au magnétisme fascinant.
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