J'ai vu les trois films donc ma critique sera globale. J'ai beaucoup aimé. Le héros est sexy et charismatique, c'est un homme droit qui n'aime que sa femme (même s'il la déçoit parfois), qui est doux et humble (même s'il en fait parfois un peu trop), tout en maitrisant parfaitement l'art du kung fu. Donnie Yen est séduisant et possède un sourire à faire tomber les chinoises comme des mouches. Le mari idéal en somme, sauf que c'est trop beau pour être vrai dans la réalité du moins. Du début à la fin, je me suis d'ailleurs demandé quelle était la part de la biographie et celle de la romance. La femme du héros est très belle et beaucoup plus jeune que lui, ce n'est donc pas l'apanage des films américains. Bref.
Sinon la réalisation est impeccable, les scènes de combat superbes, et même si on n'est pas un(e) initié(e) du kung fu, on a bien compris que le but était de mettre cet art martial en valeur de toutes les manières possibles sur les trois épisodes. La dure vie des chinois de l'époque sous l'occupation japonaise puis anglaise est également bien représentée.
Là où ça coince un peu, c'est au niveau des dates. Entre le premier et le troisième film, il s'est écoulé presque 30 ans dans la vie réelle de Ip Man mais seulement 8 ans pour les acteurs. Ces derniers restent donc jeunes et séduisants. Et vu l'âge de la très jeune femme du héros et en parallèle de l'actrice qui entame sa trentaine à la fin du troisième film, on pourrait s'amuser à conclure que son mari l'a épousée au berceau. Car en 1959 ce dernier est également supposé avoir déjà 66 ans, et franchement il ne les fait pas. Sans compter qu'une couche épaisse de fond de teint peut faire des merveilles. Car tout invincible qu'il est, il vieillit comme tout le monde et donc il n'aurait jamais pu relever le défi qui lui est posé. Quel âge aura-t-il donc dans le quatrième volet ?...
On regrette la petite touche de racisme contre ces "sales étrangers". J'aurais préféré entendre "ces sales anglais", lesquels sont bien entendus tous sans exception méchants, corrompus et méprisables. On se doute que les chinois n'étaient pas à la fête, mais quand même était-il besoin de caricaturer tous les anglais sans exception ? La musique, qui est très belle dans tous les volets, est pourtant d'inspiration occidentale et non pas chinoise...
On aurait bien voulu voir des femmes pratiquer le wing chun, art martial fondé par une femme en plus. Bon ce n'était pas forcément évident dans le contexte de l'époque, mais ça fait toujours plaisir de voir que les hommes comme les femmes de l'usine de son ami sont entrainés à se défendre contre les méchants.
On regrettera enfin également le très bref passage de Bruce Lee dans le scénario.
Je regarderai avec intérêt le quatrième volet à sa sortie, mais je me demande: est-il nécessaire ? Est-ce qu'on n'a pas déjà tout dit ? Le troisième film est fort bien réalisé lui aussi, mais il y a un je ne sais quoi qui manque par rapport aux autres. Et étant donné l'âge avancé (théorique) du maître, on se demande ce que ça va donner si l'action est située après 1960. En espérant que ça ne sera pas le film de trop.