Premier long métrage de Caroline Deruas, ancienne pensionnaire de la Villa Médicis, où elle situe son film…un lieu hanté par l’histoire, peuplé de statues antiques et de fantômes, comme ce cardinal Ferdinand de Médicis, ou Lucienne Heuvelmans, sculpteur, première femme à être admise comme pensionnaire à la Villa. Disons tout de suite que la Villa est le rôle principal du film, elle est un personnage à part entière...palais magnifique, jardins exubérants…un lieu de calme et de création, source d’inspiration mais qui peut aussi se révéler comme une étouffante bulle académique... Caroline Deruas y place Camille et Axèle, deux jeunes femmes qui ont passé le concours dans des conditions particulières. Camille est écrivaine, elle a très peu publié, elle est venue avec son mari, célèbre écrivain, écrasant, machiste, parfaitement odieux…Axèle est photographe, elle est seule, sauvage, fougueuse, libre et terriblement belle…interprétée par Jenna Thiam, elle dévore l’écran…les deux femmes se lient et se délivrent mutuellement…Caroline se libère progressivement de l’emprise de son mari, Axèle se promène la nuit dans les jardins du Palais, rencontre des statues qui s’animent, les fantômes de l’histoire…la réalité s’efface au profit du rêve sinon du cauchemar…le scénario est parfois confus, entre fantastique et satire des milieux culturels…on sent chez Caroline Deruas du vécu pas toujours assumé…elle veut nous faire partager son appréhension de l’avenir de l’institution, trop chère…on comprend moins qu’elle choisisse pour délivrer son message, cet haut parleur parfaitement incongru dans le calme de la Villa…la photographie de Pascale Marin et la musique de Nicola Piovani participent à cette aura mystique de la Villa…on peut reprocher au film un coté maniéré, précieux et un excès d’effets esthétiques…mais la Villa s’y prête !!!