Pas suffisamment tenté pour le voir au cinéma, j'étais toutefois content lorsque celui-ci a fini par être diffusé à la télé, son premier passage ayant été annulé par le décès d'une personnalité dont je ne me souviens plus l'identité. Et en définitive, je comprends assez bien la sympathie qu'a pu susciter « La Chèvre ». Il ne s'agit pourtant vraiment pas d'un grand film, n'ayant pas peur d'en faire des tonnes niveau bons sentiments, et ce quasiment de la première à la dernière minute. Certains aspects sont à la limite du ridicule, que ce soit la transformation quasi-instantanée de Jamel Debbouze, passant du beau-frère odieux en gars sûr quasiment en un claquement de doigts, ou encore cette France constamment bienveillante, chaleureuse, toutes les rencontres faites par Fatah n'étant quasiment que plaisir et humanisme. Mais bon, ça passe. Parce que Mohamed Hamidi assume pleinement ce côté « bisounours », ne cherche pas le réalisme : juste à raconter une jolie histoire, un conte moderne auquel il croit, qu'il aimerait se voir réaliser. De temps à autre, on peut aussi se satisfaire d'une comédie, aussi prévisible et gros sabots soit-elle, ayant juste envie de jouer la carte du « feel good movie à la française », de dire à la fois son amour pour ses pays d'origine et d'adoption, avec un héros frôlant constamment la caricature mais tellement sympathique et interprété avec tant d'énergie par Fatsah Bouyahmed que ce dernier emporte la mise, Lambert Wilson n'étant pas mal non plus en aristo désœuvré, avec également une pensée spéciale pour ma Ophélia Kolb adorée, ne faisant malheureusement que passer, mais néanmoins délicieuse lors de ses quelques minutes à l'écran. Vraiment rien de surprenant (si ce n'est cette traversée de France vache à la main, quand même pas si courante) et encore moins de sophistiqué, donc, mais du cinéma populaire cherchant simplement à nous faire passer un bon moment et y parvenant plutôt bien, au point de même réussir à m'émouvoir dans ses derniers instants : aussi éphémère soit-il, ne boudons pas notre plaisir.